Voir aussi la chronique de Avatar (2007)
Parution : 2004
Label : Sub Pop
Genre :Psych-rock
Genre :Psych-rock
A écouter : Wild Whiskey, Whiskey River, The Antler of the Midnight Sun
7.50/10
Qualités : onirique, intense, psychédéliqueTroisième album de Comets on Fire paru en 2004, Blue Cathedral leur permet d’atteindre le statut de groupe culte, dans un genre pourtant extrêmement visité, qui apporte l’énergie des Stooges, l’agressivité du MC5, le psychédélisme spatial de Hawkwind, les formules de Dead Meadow et des Acid Mother Temple, et les collages un peu Spacemen 3. Mélange multiforme et pantagruélique, débridé, dégénéré et bourré de feedback, il semble impossible de ne pas basculer dans la marmite bouillonnante sans y rester le temps du disque. Rock S.F. sans concurrence, la musique de cette formation californienne salue des cadavres assassinés (Hendrix, Morrisson) ou cuisine de vieux reptiles fatigués (Iggy Pop et sa bande, période Funhouse). C’est une cathédrale qui ressemble à une maison de jeu. Une vieille énergie iconoclaste débraillée qui balaye sur son passage les conceptuels, les fines bouches et les moins gourmets, ceux qui osent à peine saupoudrer leur son d’inspiration éparse. C’est un repas déjà presque complètement connu, et pourtant, impossible de le trouver fade.
Fondé à Santa Cruz par le chanteur et guitariste Ethan Miller et son ami le bassiste Ben Flashman, entourés de Noël Von Harmonson, Utrillo KushnerBen Chasny (Six Organs of Admittance), le groupe, signé après deux albums confidentiels avec Sup Pop (Nirvana, Mudhoney, Iron and Wine, No Age, Flight of the Concords…) creuse la plus brute des énergies au bord d’un chaos de free-jazz, hard-rock et autres formes effrayantes et endiablées, sans jamais faire mine de s’arrêter. C’est l’escalade d’une montagne à toute vitesse, l’arrivée à une hauteur stratosphérique se faisant sur Wild Whiskey, le point culminant de l’album. La musique est poussée, amassée, les cuivres et les guitares se retournent les uns contre les autres, refluent (Whiskey River). D’une liberté salvatrice dans un paysage musical dédié à l’innovation et au partage bien clair des idées en cellules de survie et manifestations du génie créatif revendiqué des uns et des autres, la densité tuante de Blue Cathedral et ses cris délirants (The Antler of the Midnight Sun) nous laisse la mâchoire béante. et
Wild Whiskey est magnifique, c’est l’arrivée au sommet de toute cette fine équipe, farouche et sauvage ; déjà en bon moment en leur compagnie, mais c’est si vite passé ! Pourquoi cette allusion incessante au puissant alcool américain ? "[…] after you drink a 12-pack and pick up your guitar [...] It erases a few brain cells and you can really get down to work “ (Pitchfork interview http://pitchfork.com/features/interviews/6620-comets-on-fire/). Cependant, malgré tout, c’est un travail construit et surtout très cohérent puisque le groupe est aujourd’hui parfaitement identifiable, avec la suite des aventures : Avatar en 2006. Blue Tomb termine le disque avec ces faux airs de Crazy Horse et son vrai souffle épique. La voix d’Ethan Miller est enfin contenue, et le résultat, maintenant que les guitares expriment leur fatigue en chuintant, magistral.
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