“…you can hear whatever you want to hear in it, in a way that’s personal to you.”

James Vincent MCMORROW

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Genres de musique

Trip Tips - Fanzine musical !

mercredi 16 mai 2012

Trip Tips n°18


Cliquez sur la couverture pour ouvrir la maquette pdf.
Bonne lecture et merci !

mercredi 9 mai 2012

Helios - Moiety (2012)


Parution2012
LabelUnseen Records
GenreAmbient, instrumental
A écouterNothing it Can
6,75/10
Qualitéscontemplatif, apaisé

Un disque qui agit comme le petit frère de Valtari, le nouvel album de Sigur Ros. Pas tout à fait trente minutes de musique ambient fragile et contemplative, avec des sonorités pleines et intenses. Helios est le projet de Keith Kenniff à Portland.

Le télécharger gratuitement :
http://victoryrosemusic.blogspot.fr/2012/04/helios-moiety-new-album-free-download.html

"Your support helps me to continue to make music. These items are my thank you to you, but if you like what you hear and you would like to donate, you may do so below. Warmest Wishes ~ Keith"

http://www.facebook.com/heliosmusic#!/heliosmusic/info



mardi 8 mai 2012

Sinéad O'Connor (1) - Sauver Dieu de la Religion

Sauver Dieu de la religion

Sinéad O'Connor n'a pas pour habitude d'éluder les sujets qui fâchent. En 1992, la chanteuse, alors âgée de 26 ans (elle est née en 1966), fut l'invitée de l'émission Américaine Saturday Night Live. Regardant le spectateur droit dans les yeux, portée par l'exaltation, elle interpréta une version a cappela de la chanson de Bob Marley, War, en remplaçant le terme de 'racism' par 'child abuse' pour protester contre les actes de pédophilie perpétués lors de scandales successifs par des prêtres de l'Eglise catholique, en Irlande, son propre pays. A la fin de la chanson, elle plaçait devant son visage une photo de pape Jean Paul II ; et, tandis qu'elle prononçait le mot 'evil', 'mal', elle la déchira en plusieurs morceaux, avant de s'exclamer 'you've got to fight the real ennemy ! ». Le plateau est demeuré silencieux, le public n’applaudissant pas ni ne montrant son mécontentent. Les organisateurs sont restés interloqués. Avant de reconnaître, pour certains, qu’il s'agissait sans doute de « l'expression d'une conviction sérieuse. » O'Connor continuera d'exercer cette 'conviction' régulièrement, avec un regain d'activisme ces dernières années. En juillet 2011, elle publie un article dans le Sunday Independent en réponse au scandale sexuel du diocèse de Cloyne. Elle y décrit le Vatican comme un 'nid de serpents'.

Sur les 4400 messages que reçut la chaîne à l'époque, une poignée seulement n'attaquaient pas personnellement Sinéad O'Connor. Certains voulaient sans doute sa mort pure et simple ; en tout cas, en exerçant sa liberté d'expression, O'Connor venait de se faire beaucoup d'ennemis. Elle apprit à ses dépends que la plupart des gens prennent à cœur les actes des personnalités médiatisées, fussent t-ils commis dans le contexte d'une performance artistique. O'Connor pensait peut-être qu'une partie du public comprendrait son message – mais ce n'était pas le rôle de l'émission que de distribuer des messages, et, étant donné que le public n'en attendait que du divertissement, son acte parut déplacé. Certains l'avaient sans doute prise pour une sorcière. Elle aurait été portée au bûcher avec enthousiasme.

Elle avait cependant déjà largement étudié la question des croyances, et était sans doute plus près de la conjoncture d'une force créatrice que ceux qui avaient souhaité sa mort en la considérant comme hérétique. Peut-être avait t-elle sans faire exprès, testé leur foi... Il y a là un débat (immémorial !) sur la façon de pratiquer sa propre croyance, un débat au cœur de l’oeuvre de Sinéad O'Connor. Déçue par la démission de son public, en pleine crise de confiance, Sinéad O'Connor envisagera, immédiatement après l'incident, de continuer sa carrière comme chanteuse d'opéra occasionnelle.

La chanteuse avait 15 ans, en 1981, lorsqu'elle fut repérée par Paul Byrne, le batteur du groupe Irlandais Tua Nua (des protégés de U2), alors quelle chantait une reprise de Barbara Streisand, Evergreen, au cours d'une fête de mariage. Elle co-écrivit leur single Take my Hand, avant de décider de démarrer une carrière en musique.

La même année, Bob Marley mourrut d'un cancer de la peau. La résonnance de la musique de la plus grande star du 'tiers monde' de l'histoire de la musique, la teneur de son message avait secoué tout particulièrement la grande Bretagne et l'Irlande, avec des répercussions allant jusqu'au Zimbabwe avec l'album engagé Survival (1978). Comme le notera Lloyd Bradley dans un texte contenant l'histoire de l'enregistrement d'Exodus (l'album le plus célèbre de Marley, paru en 1977), le chanteur «avait réussi avec pour seule arme la volonté inébranlable de se rendre utile, le sentiment de ce qui peut être accompli si on aborde les vrais problèmes avec logique et compassion, sans se soucier des manifestes politiques. »

Enfant à la maturité galopante, issue d'une enfance tumultueuse, O'Connor signa son premier contrat discographique à l'âge de 17 ans. Confrontée très tôt aux tensions et problèmes existentiels au premier rang desquels celui concernant la religion elle avait déjà, avec finesse et intelligence, apporté des réponses à ses questions intimes. « J'ai été à l'école catholique, mais je ne me suis pas imbibée des choses négatives de l'église catholique », expliquera t-elle plus tard. « Le fait qu'il y avait de mauvaises choses dans cette religion ne m'a pas empêchée d'y voir aussi ce qu'elle avait de bon, et je me suis ainsi inspirée autant de Catholicisme que de l'Hindouisme et le Soufisme et toutes les autres religions qui se trouvent m'inspirer. » Bien qu'aillant été élevée dans la religion de ses parents, O'Connor s'intéresse à l'idée d'une relation plus directe avec Dieu. Elle se méfie de la religion organisée, qui enferme l'esprit. “Je pense qu'il faut sauver Dieu de la religion. La religion a pris Dieu en otage, l'a mis derrière des barreaux.”

Quand elle déménagea à Londres à la fin de son adolescence, elle recontra des Rastafari qui lisaient la Bible quotidiennement, voyaient le reggae comme une expression de foi et étaient, eux aussi, contre la religion organisée. Elle étudia la kabbale, le chant grégorien , les poètes Sufis, et, de retour à Dublin, entra à l'Université pour étudier la théologie.

Quelques années plus tard, au tournant de son second disque et quelque temps avant l'apparition télévisée qui fit scandale, elle se trouva sans doute touchée par l'insistance de Marley à revendiquer une culture spécifique. Une culture qui empêcherait les populations qu'elle rassemble de remmetre leur destin entre les mains des puissants : le G8, la finance... Et comme Marley, elle comprenait bien que la clef de la civilisation serait l'acceptation par tous d'un autre monothéisme. Ainsi, le livret de se deuxième album comporte cette phrase : « Dieu appartient au monde, mais le monde n'appartient pas à Dieu. » Le désir d'indépendance, pour soi et pour les autres, est peut-être le sentiment qui a le plus contribué à faire et à défaire les groupes et les artistes...

La chanson War, apparue sur l'album Rastaman Vibration enregistré par Marley en 1976, est dérivée d'un discours de paix (Nations Unies, 1963) de l'empereur Ethiopien de l'époque, Haile Selassie I (1892-1975) – un lion conciliateur et une incarnation de Dieu au yeux des rastafari, ce qui semble une juste rétribution en regard de sa vie politique très riche et symbolique. En reprenant la chanson, Sinéad O'Connor s'inscrivait dans la lignée des contestataires pacifistes de la trempe du grand chanteur jamaïcain ; touchant à la volonté de trouver la paix en son pays et de la dispenser auprès de ses concitoyens. Elle signifiait implicitement que certaines chansons valent mieux qu'un long discours pour dénoncer les hypocrisies du monde. Comme Selassié qui dénonçait les conflits honteux dans certains pays d'Afrique (l'Angola, le Mozambique et l'Afrique du Sud), et comme Marley qui souffrait de ce que la Jamaïque semble engagée dans une guerre politique contre elle-même, O'Connor comprit rapidement que seule la compréhension mutuelle des hommes pourrait résoudre les conflits, et que ce sentiment passait par le partage des mêmes objectifs spirituels. « Je pense que Dien nous bénit tous, que nous le voulions ou non. Quand nous mourrons, nous retournerons tous dans son domaine... Je ne pense pas que Dieu juge qui que ce soit. Il aime tout le monde de la même façon. »

A suivre

dimanche 6 mai 2012

Death Grips - The Money Store (2012)



Voir aussi la chronique de Exmilitary
Voir aussi l'article sur Zach Hill


Parutionavril 2012
LabelEpic
GenreHip-hop, expérimental
A écouterGet Got, The Fever (Aye Aye), I've Seen Footage
 ~
Qualitésintense/td>



En tout juste un an, depuis la parution de leur mixtape (entendre souvent par là : album novateur et excitant promis à un avenir confidentiel), Death Grips s’est précisé, s’est focalisé. Certains détails ont enfin filtré, et le trio hip-hop tendance apocalyptique (pensez Year Zero de Nine Inch Nails, 5 ans plus tard et en plus urbain) semble enfin destiné à devenir un vrai groupe. The Money Store devrait être correctement distribué, puisqu’ils n’ont pas attendu pour signer avec une major. On connaît enfin le nom du MC : Stefan Burnett. On savait déjà son phrasé terrible, c’est chose confirmée. Et Zach Hill, connu un jeu de batterie nerveux et technique au sein de Hella, divers autres projets ainsi que pour ses compositions en solo, reconnaît un attachement affectif à son nouveau groupe, le plus proche, selon ses dires, de ce qu’il a toujours désiré entendre. La perfection sonore atteinte avec cet album compressé, éclaté, commence par la façon dont est produite la batterie, comment elle se joue – avec les mains parfois – se transfigure.

Death Grips est un projet de paradoxes. Inspiré par les groupes à l’ignorance revendiquée des années 80, le hardcore insensé de Suicidal Tendencies, Fear ou Cro-Mag, ils se revendiquent pourtant futuristes, évoluent dans un espace dont l’existence est éphémère – à eux de la façonner de manière à ce qu’il soit durable. La dictature de l’instant, de l’action, qu’ils imposent en envahissant les speakers de sons oppressants autant qu’excitants ne les empêche pas d’avoir un impact intellectuel sur l’auditeur. « Nous voulons garder les choses là où elles s’arrêtent quotidiennement. » C’est un trio promis à élargir le public généralement amateur de hip-hop tout en faisant paraître l’un des albums les plus radicaux du genre, et capable de polariser comme un roman graphique de Franck Miller à l’intérieur même de sons système, parmi ses personnages. Leur pochette, noire et blanche, ne se prive pas d’affiche son influence au polar sexy et meurtrier qu’incarne mieux que quiconque Miller. Comme une femme violentée sortie de J’ai Tué Pour Elle, Death Grips semble avoir attendu le moment propice pour assassiner son bourreau. Le seul challenge que le trio propose à l’auditeur n’est pas intellectuel ; c’est de le faire accepter que le meilleur et le pire peuvent se côtoyer frénétiquement.

« Notre groupe et comme internet ! » s’exclame Hill lorsqu’on évoque cette propension de la toile à faire se rencontrer le mauvais goût et la bonne foi, les œuvres vides de sens et celles, puissantes, révélatrices d’un travers, que l’on envoie en mission, pour créer le buzz et observer jusqu’où elles peuvent se faire approprier. Internet, c’est l’ADN de Death Grips, leur raison d’être puisqu’il ont à leur tour tenté de voir jusqu’ou un vidéo de Stefan Burnett attaché sur le siège passager d’une voiture, en train de vomir les paroles de Guillotine, pourrait aller. « Sit in the dark and ponder how/I'm fit to make the bottom fall through the floor/And they all fall down, yah/It goes, it goes, it goes, it goes, YAH !”. Cette chanson restera sans doute le classique du hip-hop à l’heure ou il porte des pixels à l’insurrection avec un brio inégalé.

The Money Store est le parfait album du nerd 3.0, quand la vraie vie se tweete et les braquages sont un jeu sur Facebook. La précision du trio à créer cette atmosphère oppressante et tendue qui les caractérise tient à leur acuité, à leur procédé de palette. Leurs influences sont une partie de cette palette, des sons glanés sur internet une autre source. You Tube ou conversations enregistrées en douce fabriquent l’album.  L’album, ramassé, se développe dans un flow ascendant et culmine avec des morceaux comme I’ve Seen Footage. « Nous avons enregistré un de nos amis pendant qu’il avait cette conversation – il ne savait pas qu’il était enregistré. Il était complètement défoncé, et rabâchait ces trucs fous. Il parlait des structures de la lune. Et il me disait : "j’ai vu des vidéos ! J’ai vu des vidéos ! Et j’étais genre : ouais, d’accord. »



Julia Holter - Live @ Le Poisson Rouge







Téléchargement gratuit.


Voir aussi la chronique de Eckstasis :














Set List

Marienbad



So Lillies


Fur Felix


Try to Make Yourself a Work of Art


Our Sorrows


Four Gardens


This is Ekstasis


In the Same Room


Moni Mon Amie


Goddess Eyes




samedi 5 mai 2012

Le blog a 3 ans !



Découvrez 13 disques qui font partie de son ADN :  rock anglais (Wild Beasts), folk élégiaque (Department of Eagles, Peter Broderick), duo noise époustouflant (Lightning Bolt), anthologie d'exception (Tom Petty), folk-rock tendu (The Mountain Goats), fer de lance nipon (Boris), duo romantique allemand (Deine Lakaien), voix pour la paix (Mavis Staples), chanteuse de blues et sa guitariste d'exception (Candye Kane et Laura Chavez), hardcore mélodique New-Yorkais (Crime in Stereo), pourchasseuse de fantômes (Christina Antipa) et le proffesseur du bassiste des Red Hot (Alain Johannes)...
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