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James Vincent MCMORROW

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lundi 28 septembre 2009

Hope Sandoval & the Warm Inventions - Through the Devil Softly (2009)



Voir aussi la chronique de She Hangs Brightly (1990)
Voir aussi la chronique de So Tonight That i Might See (1993)
Voir aussi la chronique de Bavarian Fruit Bread (2001)
Voir aussi la chronique de Rainy Day LP (1984)
Voir aussi l'article sur Hope Sandoval

OO
Atmosphérique, sensuel
Dream pop, folk rock

Hope Sandoval, si mes calculs sont bons, a quarante-trois ans. Pourtant, la discrète Californienne d'origine à demi mexicaine entretient son territoire avec la même nonchalance que par le passé. Sa légende et celle de son groupe, sont de celles qui, peu courues, en viennent au statut de culte. Ainsi, elle avait avec So Tonight That i Might See (1993) offert l’un des meilleurs disques des années 1990, mais attention ; on n’obtient pas si facilement une vue propice sur son magnifique talent. Il faut de la patience. Ses disques sont de ceux qui s’écoulent lentement au fond de vous jusqu'à vous paraître indispensables. Bientôt, il vous semble que sa voix tellement particulière, cette sorte de caresse vocale si intime, ne s’adresse parfois qu’a vous. Dans les subtilités d’articulations mélodiques repérées de vous seul, l’artiste vous fait signe.

La façon dont le mythe perdure aujourd’hui est simple ; sous-exposée dans les média, très peu présente sur scène, ne vendant quasiment pas de disques, il ne reste à Sandoval que le soutien d’une grande communauté qui écoutent et s’inspirent de sa musique, et cette faculté à avancer de manière ralentie, mais sans omettre de se renouveler. La naissance de son nouveau groupe en 2000 – comme pour attaquer le nouveau millénaire, ou pour en finir avec le pessimisme des années 1990 – était une excellente nouvelle. Le batteur Colm O’Ciosoig de My Bloody Valentine (référence répétée mais tellement, tellement immense) apportait sur Bavarian Fruit Bread (2001), le précédent album, un peu de témérité. Mais pour la plus grande partie, Hope nous déroulait son grand fleuve avec ce lit si distinct, aux influences somme toute suffisamment subtiles ; Velvet underground ou Bert Jansch en tête. La mélancolie du troubadour Nick Drake n’était pas étrangère au fort mystère qui entourait cette nouvelle Sandoval, à présent libérée du son plus pop-rock qui avait fait son succès. Douces comptines d’un autre temps se prêtaient à merveille à la voix susurrée de la chanteuse sensuelle, qui roulait dans une atmosphère de coton de belles pièces de dream folk, folk de rêve féerie mouvante mâtinée de cordes dont on apprécie le pouvoir hypnotique.

Through the Devil Softly arrive, comme une autre antiquité moderne de la part d’un groupe qui prend son temps. L’aura du groupe n’a pas changé ; d’ailleurs, il pourrait s’agir d’un projet solo simplement intitulé : Hope Sandoval. Car c’est d’elle, nul doute, que viennent les transformations d’un son qui finit enfin, après toutes ces années, à coller à sa peau. Du temps de Mazzy Star, elle écrivait tous les morceaux. Mais c’est aujourd’hui, dans les volutes sombres et intimistes de ce disque contemplatif, que l’on trouve le plus de sa personne et de sa solitude. Through the Devil Softly, à la fois doux et inquiétant, est celui que l’on attendait, qui révèle enfin ce que c‘est que d’être Hope Sandoval. Magnifiques ambiances dès les premières notes de Blanchard, dont les motifs se répèteront dans votre tête comme un écho ; For the Rest of Your Life évoque le meilleur de Portishead, caressant des contrées froides qui frisent la rupture avec le confort du sempiternel folk américain. Sur la plupart des autres plages, amenées par une instrumentation sublime, subtile et variée, par touches de doigts de fée, Sandoval réinvente ce genre musical que tant d’autres ont su s’approprier, tels Bill Callahan. Sets the Blaze est glacée, puis There’s is a Willow magnifique.

The Warm Inventions ont la capacité à aller au fond des illusions que sous tend l’imagerie épileptique de Sandoval ; loin de papillonner, le récit progresse lentement dans des lueurs en demi-teinte, plus proches d’un crépuscule enveloppant et bienfaiteur. Une nouvelle expérience que je ne saurais trop conseiller au casque, toutes lumières éteintes ; avec seulement la vue sur le dehors, le ciel et quelques pans de pelouse blafarde. L’abandon de soi est nécessaire pour entrer dans le disque, et comprendre la subjugation partagée, depuis la chanteuse qui conduit ces sublimes mélodies sur velours jusqu'à nous. Wild Roses, Thinking Like That ou Blue Bird se révèlent comme des bijoux qui n’attendent que votre attention pour briller. Quarante-trois ans, mais Hope Sandoval ne restera jamais qu’elle-même de plus en fidèle à ses aspirations, plus talentueuse par le passé, sans doute, à les respecter.



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