All Hour Cymbals, paru en 2007, est le premier album de ce quartet de Brooklyn exalté qu’est Yeasayer. Comme ces camarades TV on the Radio, Celebration, Grizzly Bear, ou Animal Collective, le groupe tire ses influences du travail de Brian Eno et David Byrne (My Life in The Bush of Ghosts) ou de celui des Talking Heads (Fear of Music ou Remain in Light). Leur approche recycle des sons ethniques pour un cocktail enivrant – au moins dans la première moitié du disque – de musique traditionnelle et futuriste. L’utilisation de synthétiseurs et de textures électroniques (Forgiveness) new-age se mêle à l’ossature tribale (cabalistique ?) des morceaux. Il y a donc à la fois un aspect dansant et high-tech – la platine sous la main gauche, et une poignée de terre dans l’autre.
On croirait que par leur approche ces New-Yorkais tentent d’échapper, par intermittences, à leurs racines urbaines, livrant un trip parfois presque hallucinatoire (2080) ou tenant du rituel (Wait for the Summer). Ailleurs, c’est des démons des seventies (Black Sabbath) que semble invoquer le groupe, faisant basculer sa musique dans un pessimiste attendu (Wintertime). « I can't sleep when I think about the times we're living in," chante Chris Keating sur 2080, le premier single extrait du disque, et il continue “I can't sleep when I think about the future I was born into." Une culpabilité très occidentale, soulignée dès la pochette par ces autoroutes congestionnées qui remplacent un visage. Ce disque apparaît fauve et bigarré, échappant dans ses meilleurs moments à la musique américaine populaire – le blues ou le folk - pour la réinventer à la manière de Tv on The Radio. On pense d’ailleurs à Tunde Adebimpe et sa bande dès Sunrise.
Les trois premiers morceaux annoncent vraiment un excellent disque, mais l’émerveillement retombe un peu par la suite pour laisser la place à un léger malaise. Ah, Weir est une minute éprise de doute, et No Need To Worry ne s’ouvre pas de manière très rassurante. Et sinue ensuite avec orchestrations et chants quasi a cappella. Wintertime est lancinante. Au fur et à mesure que l’album avance, et que gagne une rêverie inéluctable, il devient plus difficile de piquer All Hour Cymbals sur une frise chronologique ; c’est un terrain mystique qui est touché du doigt, plus fantasmé que réellement décrit et plus fertile qu’on ne pouvait le craindre. Tous les éléments sont en place, le seul progrès possible semble devoir venir de la maîtrise de la moisson.
On croirait que par leur approche ces New-Yorkais tentent d’échapper, par intermittences, à leurs racines urbaines, livrant un trip parfois presque hallucinatoire (2080) ou tenant du rituel (Wait for the Summer). Ailleurs, c’est des démons des seventies (Black Sabbath) que semble invoquer le groupe, faisant basculer sa musique dans un pessimiste attendu (Wintertime). « I can't sleep when I think about the times we're living in," chante Chris Keating sur 2080, le premier single extrait du disque, et il continue “I can't sleep when I think about the future I was born into." Une culpabilité très occidentale, soulignée dès la pochette par ces autoroutes congestionnées qui remplacent un visage. Ce disque apparaît fauve et bigarré, échappant dans ses meilleurs moments à la musique américaine populaire – le blues ou le folk - pour la réinventer à la manière de Tv on The Radio. On pense d’ailleurs à Tunde Adebimpe et sa bande dès Sunrise.
Les trois premiers morceaux annoncent vraiment un excellent disque, mais l’émerveillement retombe un peu par la suite pour laisser la place à un léger malaise. Ah, Weir est une minute éprise de doute, et No Need To Worry ne s’ouvre pas de manière très rassurante. Et sinue ensuite avec orchestrations et chants quasi a cappella. Wintertime est lancinante. Au fur et à mesure que l’album avance, et que gagne une rêverie inéluctable, il devient plus difficile de piquer All Hour Cymbals sur une frise chronologique ; c’est un terrain mystique qui est touché du doigt, plus fantasmé que réellement décrit et plus fertile qu’on ne pouvait le craindre. Tous les éléments sont en place, le seul progrès possible semble devoir venir de la maîtrise de la moisson.
- Parution : Octobre 2007
- Label : We Are Free
- A écouter : Wait for the Summer, 2080, No Need To Worry, Wintertime
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