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James Vincent MCMORROW

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Trip Tips - Fanzine musical !

mardi 25 juillet 2017

{archive} LILY & MARIA - S./T. (1968)






OO
pénétrant, envoûtant, frais
folk, soul


Cet album a été comparé à Parallelograms, mais l'album révéré de Linda Perhacs ne parvient pas à être aussi envoûtant que celui-ci, doublette de murmures spectraux. C'est le folk des années 60 à son crépuscule, le sentiment en musique d'une époque faste en train de se résorber. Cette capacité à résumer beaucoup d'humeurs en sensualité simple et pénétrante, toutes les couleurs de l'arc en ciel en deux visages blafards, le faste de cent mille arrangements en l'interaction sourde de mellotron et de guitare acoustique. Il est facile d'oublier que de nombreux musiciens ont participé à cet album, qui se détache par son atmosphère étouffée, des instruments au son cotonneux, et régénéré lorsque les mélodies s'interrompent pour ouvrir sur un quasi silence.

Deux mystérieuses adolescentes new-yorkaises, Lily Fiszman et Maria Neumann, deux voix virginales poussées par une force inespérée, subliment le temps d'un disque leurs influences folk et soul. Elles révèlent les utopies pour ceux à qui la conscience de fins brutales n'interdisent pas la douceur, l'affection. Leurs voix réunies, un susurrement d'une grande volupté, semble avoir été repris par Alison Goldfrapp. There Will be No Clowns Tonight, de la teneur lyrique aux arrangements stridents, renvoie de façon limpide à l'univers de la chanteuse rétro futuriste.

Il y a un je-ne-sais-quoi d'infiniment britannique sur cet album : les mots élégants, capables d'innocence, nous bercent de l'illusion d'un folk charmant et sémantique, précieux. Mais on sera régulièrement trompés.

Everybody Knows s'ouvre dans la turbulence, pour déboucher sur un lent refrain, permettant de convoquer des tonalités du monde entier au sein d'une vaste instrumentation. La basse et le tempo tranquille seront encore les meilleurs alliés de Lily & Maria sur Melt Me. Celle là exsude la lascivité, suinte après le triomphe désespérément intime du summer of love.

Il y a quelque chose de glacé dans la musique des deux femmes, une fraîcheur renouvelée à chaque écoute, comme dans un poème intemporel. La simplicité lyrique d'une chanson comme I Was souligne cette fraîcheur, basée sur la description spontanée de l'éphémère. Ismene Jasmine, sépulcrale, met en avant un nouveau ton de guitare et le mellotron, suscitant avec des sons poisseux, une humanité sans chaleur. La combinaison de ces deux instruments crée une atmosphère splendide, en espagnolade, sur ...Clowns Tonight. Les deux voix vont crescendo, s'unissant dans une harmonie déchirante.

Aftermath, Fourteen After One ou Morning Glory Morning renouent avec la lumière, les harmonies renvoyant à d'autres duos folk à la tendresse toute bucolique. La flûte traversière joue une part importante de cet éclairage plus serein.

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