“…you can hear whatever you want to hear in it, in a way that’s personal to you.”

James Vincent MCMORROW

Qualités de la musique

soigné (81) intense (77) groovy (71) Doux-amer (61) ludique (60) poignant (60) envoûtant (59) entraînant (55) original (53) élégant (50) communicatif (49) audacieux (48) lyrique (48) onirique (48) sombre (48) pénétrant (47) sensible (47) apaisé (46) lucide (44) attachant (43) hypnotique (43) vintage (43) engagé (38) Romantique (31) intemporel (31) Expérimental (30) frais (30) intimiste (30) efficace (29) orchestral (29) rugueux (29) spontané (29) contemplatif (26) fait main (26) varié (25) nocturne (24) extravagant (23) funky (23) puissant (22) sensuel (18) inquiétant (17) lourd (16) heureux (11) Ambigu (10) épique (10) culte (8) naturel (5)

Genres de musique

Folk (118) Pop (88) Rock (81) Rock alternatif (78) Americana (72) indie rock (69) Folk-Rock (65) Blues (51) Country (42) Psychédélique (39) Soul (39) Rythm and blues (32) Alt-Folk (31) Expérimental (30) orchestral (29) Garage Rock (26) Synth-pop (25) Noise Rock (23) Rock progressif (20) Funk (19) Métal (17) Psych-Rock (16) Jazz (15) Atmosphérique (14) Auteur (14) post-punk (14) Dream Folk (13) Electro (13) Punk (13) World music (13) acid folk (13) shoegaze (13) Lo-Fi (12) reggae (12) Post-rock (11) Dance-rock (10) Stoner Rock (10) Indie folk (9) folk rural (9) hip-hop (9) rock n' roll (9) Folk urbain (8) Grunge (8) Rock New-Yorkais (8) avant-pop (8) Bluegrass (7) Surréalisme (7) instrumental (7) Post-core (6) Dub (5) krautrock (3) spoken word (2)

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lundi 11 mars 2013

Morceau #15 - DAVID BOWIE - I Took A Trip On A Gemini Spaceship (2002)





I took a trip
on a gemini spacecraft
And I thought about you
I passed through the shadow of Jupiter
And I thought about you
I shot my spacegun
And boy, I really felt blue

Two or three flying saucers
Parked under the stars
The winding stream
Moon shining down
On some little town
And with each beam
The same old dream

I took a trip
on a gemini spacecraft
And I thought about you
I shot my spacegun
And I thought about you
I pulled down my sun visor
Boy, I really felt blue

You jumped into your Gemini
I jumped into mine
We'll orbit the moon
For just one time
Tomorrow night
Tomorrow night
Will you hold hands
With me in the moonlight

I took a trip
in a gemini spacecraft
And I thought about you
I shot my spacegun
And I thought about you
I took
I took a walk in space
Boy, I really felt blue

Well, I peeked through the crack
And I looked way back
The stardust trail
Leading back to you
What did I do
What could I do
Yes what did I do

Well
I thought about you
I thought about you
Took a trip
on a gemini spacecraft
Thought about you

lundi 23 janvier 2012

Jah Wobble & Julie Campbell - Psychic Life (2011)


Parution : novembre 2011
Label : Cherry Red

Genre : Dance rock, Disco, Post-punk

A écouter : Psychic Life, Phantasms Rise, Slavetown (Part I)

°
Qualités : feminin, intense, envoûtant

Les britanniques Jah Wobble et Julie Campbell ont un vingtaine d’années d’écart d’âge. Jah Wobble (ou John Wardle), poursuivit une carrière solo de très bonne tenue, s’attirant les collaborations percutantes, de John Lydon (Johnny Rotten des Sex Pistols) à Sinnead O’Connor, de membres du groupe krautrock allemand Can à The Edge (U2). Vers la fin des années 80, il commence à écouter de la musique d’Afrique du Nord, d’Europe de l’Est ou d’Asie de Sud-Est, et fonde Invaders of the Heart, un projet expérimental. L’exploration incessante de confins sonores devient alors la raison d’être de l’artiste. Il fonde son propre label dans les années 1990 et travaille dans le même esprit que le plus jeune Damon Albarn (Blur). Il finit par s’attaquer au jazz en 2011, en enregistrant avec son Modern Jazz Ensemble un disque hommage à ses héros.

Campbell était à peine née lorsque le groupe post-punk Public Image LTD fit paraître le percussif et violent Metal Box (1979), disque sophistiqué et parfait exemple de la façon dont la musique punk se transformait grâce à l’exploration de nouvelles possibilités créatives. De cette musique, Campbell appréciait sans doute l’ambition de transformer une musique brute en expérience sollicitant tous les sens de l’auditeur. Le plus important de ces sens : le besoin de qu’a cet auditeur de vivre la musique en la dansant. C’est ce qui fait qu’un jour dans le passé, et encore dans l’avenir, le post-punk et le disco formeront des chansons de la trempe de celles que contient Psychic Life. Sur Metal Box, les lignes de basse terribles étaient l’œuvre de Wobble.

Le début de sa carrière, en 2004, avec sa seule guitare et un enregistreur 4-pistes, vit la genèse d’un son cru et pourtant atmosphérique. Six ans plus tard, la jeune auteure, chanteuse et guitariste de Manchester élargit le public de ses premiers singles avec l’album Nerve Up (2010) qui reflétait la sensibilité de groupes post-punk locaux tels que les Buzzcocks. Lonelady y faisait preuve de détachement, plongée dans une méditation musicale donnant voix à des inspirations telles que Public Image. L’angularité, la tension de sa musique rappelait la musique produite par les labels Factory ou 4AD dans leurs âges d’or. Mais c’était une musique sans cesse sur la brèche, en questionnement. Intense, Julie Campbell traçait avec pouvoir hypnotique et autorité une ligne entre guitares et pop électronique dépouillée. Réunis par Steve Beckett, le parton de Warp, le label Londonien sur lequel Nerve Up est paru, les deux musiciens se sont trouvés une vision commune, et des humeurs à partager. Avant la naissance de Psychic Life, Wobble en était au stade où, après 15 ans d’avant-garde, il souhaitait renouer avec certains des éléments rock qu’il avait abandonnés. Pour cela il fallait passer par le guitariste de Public Image LTD (et pour un temps des Clash), Keith Levene, et sa pédale d’effets FX.

Son apparition sur deux morceaux du disque est là pour parfaire un album très soigné, pensé en osmose, et résultat d’une inspiration étonnante. Son efficacité concise, la qualité de ses mélodies, la profondeur de ses arrangements ainsi que l’utilisation d’éléments faits pour séduire le corps autant que l’esprit, tels le rythme hip-hop solide du morceau-titre, devraient assoir la popularité des musiciens co-crédités, sans barrière générationnelle. Pour ceux qui connaissent Wobble depuis longtemps, ils apprécieront la façon dont il fait l’acrobate autour de structures contemporaines inspirées du krautrock, de la disco, du dub voire de la house music pour Tightrope, le premier extrait de l’album.

Le temps d’arriver sur la plus abstraite Phantasms Rise, et le style change, la trame est lancinante et pleine d’aspérités méticuleuses. Après Feel, une autre chanson à l’interprétation détachée et à l’ambiance glaciale, Slavetown (séquencée en deux parties) apporte une belle sensualité, non sans rappeler le funk asexué de Prince. Campbell y questionne la sensation d’enfermement que lui procure Manchester. La ‘vie psychique’ évoquée pourrait être cette bataille, tout à la fois mentale et physique, contre l’envie de s’échapper de son carcan de vie. En fracture avec son environnement, elle fait un album sur le sentiment, ou son manque. Pour Wobble, Psychic Life n’est qu’un nouveau produit de ses talents visionnaires et son besoin de renouvellement constant ; alors qu’il avait simplement trouvé dans la voix de Campbell l’élément qui lui permettrait d’atteindre une nouvelle plénitude musicale, celle-ci a une inspiration assez puissante pour faire de cet album une œuvre psychique à la hauteur de son titre.









vendredi 10 juin 2011

Barbara Panther - Barbara Panther (2011)


Parution : mai 2011
Label : City Slang
Genre : Electro, Synth Pop, Dance music, Expérimental
A écouter : Rise Up, Voodoo, Empire, Wizzard

7.25/10
Qualités : vibrant, naïf, tribal


Supportée par le producteur Matthew Herbert, connu pour son travail avec Björk, Barbara Panther est le nouvel espoir à marcher sur les traces de l’Islandaise. Tandis que celle-ci s’apprête à faire paraître Biophilia, sorte de symphonie à la vie très ambitieuse, Panther s’inspire plutôt de chansons de Bjork suscitant une confrontation un peu biaisée ou surréaliste, telles Declare Independance, Earth Intruders ou Pluto – une affiliation noble qui est soulignée par l’utilisation de sonorités que l’on avait pu trouver dans Volta (2007). La comparaison ne s’arrête pas là ; les deux artistes affectionnent des penchants ethniques et s’en servent à bon escient dans un cadre novateur. Panther cite aussi Grace Jones et Fever Ray parmi les artistes qu’elle a beaucoup écoutées ; comme s’il n’était question que de sensibilité et d’humeurs intimement féminines.


Les trois premières chansons de ce premier album – le chemin curieux vers la découverte de cette artiste - sont très directes, affirmées, avec des mots détachés – avoir grandi en Belgique et vivre à Berlin n’autorise pas Panther, d’ascendance Rwandaise, à posséder l’accent anglais le plus fluide qui soit, même si elle maîtrise, outre l’Allemand et le Flamand, l’Italien et l’Espagnol. L’impression  d’éclectisme qui dirige sa vie, on la retrouve adroitement retranscrite dans sa musique. Ce disque éponyme est articulé avec audace, parfois de manière insolite mais toujours, finalement, convaincante. Plutôt que d’égarer l’auditeur, elle multiplie ses raisons d’être attentif – sa douce bizarrerie souligne l’impact de son message.  On apprend à aimer cette musique cérébrale aux refrains pop.


De cette entrée en matière, Unchained, est peut être la moins intéressante, malgré son groove électronique débouchant sur une ode à l’épanouissement : « It’s time to unchain/What cannot be tamed ». Cette chanson fait naître une autre parenté évidente avec cette tornade de M.I.A. Celle-ci a vécu à Londres, au Sri Lanka, en Inde et aux Etats Unis, et enregistré deux albums influents, Arular (2005) et Kala (2007). Cette musique avait de l’énergie, de l’audace – M.I.A. y faisait une synthèse de genres en appelant à la culture musicale de la moitié de la planète, allant à contrepied de tout ce qui stagne et qui endort – et malgré ses appels à l’émeute, les résultats étaient ceux d’un divertissement de bonne qualité.


Après ça, il est facile de faire vivre Panther dans un monde à elle seule ; elle n’a pas la voix de Björk, et est bien plus étrange que M.I.A. Rise Up, avec ses sons abrasifs et son invective à « écouter le rythme de ses origines » et à « sortir la tête du sable » pour démarrer une révolution est particulièrement marquante. La voix pleine d’urgence et légèrement naïve de Panther rend les choses bien plus simples et sincères qu’elles n’auraient pu l’être sous d’autres auspices. Tout du long, elle nous donne envie de croire à ces appels de retour aux sources et à sa relecture de nos rapports au naturel, à son once de mystique (Moonlight People, Voodoo : « Every night i prey like a bitch/that the poor will eat the rich/and i don’t care if that makes me a wa-wa-wa-wa witch »)


Moonlight People est le genre de chanson facilement sous-estimée pour la légèreté de son refrain. Panther prend le risque de paraître trop versatile. On y trouve les prémices d’une thématique récurrente au cours de l’album – et qui aura son apogée sur Dizzy, un fascinant envoûtement de Panther sur elle même, se jouant de l’aveuglement et des faux-semblants -, c’est celle du rêve : « I must dream a dream/in which we dream each other awake ». Sur Voodoo : « Move up over/ to the other side » ou « Wake up ! Make it real » C’est peut être l’idée de vivre dans des dimensions singulières, avec l’angoisse de ne vivre que pour soi – lorsque le rêve de l’autre se termine. Sur Ride to the Source : « We’re plugged to another dimension ».


Empire a fait l’objet d’une vidéo dans laquelle Panther semble tenter à sa manière l’avant garde, et c’est la chanson la plus immédiatement appréciable, avec son avènement d’une religion individuelle affiliée à une sensualité décalée : « Trapped inside a vampire’s empire/He drinks through the sources of inspiration » Les beats et le groove conduisent ici le disque à son apogée, comme le font les chœurs sur le refrain glacé.  « It’s time to get natural/to think issues » assène t-elle, et quel que soit le mécanisme, il s’emballe et ça fonctionne parfaitement. Wizzard, la chanson précédente, est peut-être la gemme discrète de l’album, et révèle beaucoup de Panther. « Each time you’re walking into my dream/i’m rolling to extrêmes ». Elle a trouvé son bord, son jeu ; à chaque fois qu’on parvient à s’introduire dans sa psyché, elle se radicalise un peu.

dimanche 23 mai 2010

Crystal Castles - Crystal Castles II

Dès Fainting Spells, on a l’inpression d’assister à une déconstruction de tout ce que la musique populiste fait de dégoûtant ; une sorte de gimmick à la Lady Gaga cotoie des bribes de voix et des bruits de sirènes assemblés au lance-pierre, dans une sorte de chaos complaisant. Heureusement, ça ne dure pas bien longtemps. Ensuite, de titre en titre, la curiosité s’amplifie sans que l’agacement ne disparaisse jamais complètement – et tandis qu’on navigue entre possibles hits répétitifs mais spontanés amenés par des syntthétiseurs et tentatives d’agression auditive (à l’image de Doe Deer) qui mettent en évidence le refus pour le duo Torontois d’assumer un quelconque statut mainstream. La pochette, seule, devrait refroidir un peu les ardeurs ; et pour quiconque sait encore apprécier un disque dans le bon ordre, c’est là que tout commence. 

Le duo, formé en 2003 de Ethyan Kath et Alice Glass, en est à son second album éponyme ; et, au bout d’accusations de plagiat et de concerts annulés au dernier moment, il semblait peu probable que leurs expériences aléatoires et leurs talents questionnables rencontrent un jour un succès d’estime. Pourtant, c’est arrivé avec ce nouveau disque ; c’est comme s’il aténuait un peu l’opacité en faisant preuve de compassion - ce qui est peut-être une concession pour eux. Leur us et abus d‘échantillons sur lesquels ils n’ont parfois eu aucun droit, leur insistance à ne nommer leur disque que de cet étrange patronyme repris à un jeu vidéo en fait des sortes de nouveaux punks, méprisant le droit d’auteur et revendiquant un recyclage grossier – mais il soulèvent encore là une réflexion. 

Ils apparaissent comme les ferrailleurs qui se servent dans le dépotoir du divertissement de masse et parviennent finalement, par un assemblage de caractère, à leur propre son. L’aspect le moins innocent et le plus évident de cette quête d’originalité est le traitement des vocalises enflammées et souvent inintelligibles de Glass, filtrés au travers de machines peut engageantes, de manière systématique. Il n’est même pas évident que ce soit pour le duo l’occasion de recherches sonores ; mais que ce son soit le résultat d’une finalité, l’envie d’en finir pour de bon avec le reste du spectre musical, en se murrant dans un endroit peu contraignant pour eux et stimulant pour nous. Crystal Castles II est aussi un exercice d’instinct ou de hasard : il y a de nouvelles sonorités à chaque minute, et on s’accoutume vite à ne plus se questionner sur des problèmes de pertinence ; Kath et Glass s’en soucient bien peu. 

Plus loin, Baptism crève l’écran, se faisant quasiment fédérateur, harangueur, et fondé sur quatre accords notes et un solo de calculette. Des moments similaires ne vont pas manquer de réaparaître tout au long du disque. On suppose que le couple se fait plaisir, la plupart du temps, propulsant dès les premières secondes l’ambiance à une intensité bizarre s’il l’on continue de croire qu’il s’agit de pop. Les sons et textures qui nous sont jetés à la face suggèrent l’excitation du live, l’atmosphère bouillante de l’arène, où les couplets sont douloureux – on a bien droit à quelques numéros de masochisme – et les refrains sans arrière-pensée. C’est l’entrechoquement d’un jeu bancal, où rien n’est finalement parfait, où même les présumés hymnes ne tiennent que sur trois pattes, qui fait la dynamique de Crystal Castles. C’est dans la confrontation de sonorités hideuses ou milles fois entendues, que se trouve leur pouvoir de progression vers des sphères où ils deviennent des artistes originaux. Ironie du sort, plusieurs titres feraient de bons passages radio… On pense à Suffocation, Not in Love

Crystal Castles II apporte une réfléxion intéressante sur ce qui constitue la musique vulgaire, prenant soin de toujours dévier les clichés, mais sans complètement échapper à la facilité. La voix de Alice Glass, souvant remodelée, déformée, déraillée, déchaînée, - comme une caricature des chanteuses exaltées et sexualisées à outrance dans la pop-music, une lolita perversifiée par une voix de robot - apporte le pendant extra-lucide et tranchant à un groupe dont la musicalité se limite par ailleurs clairement à laisser pourrir une plage mélodique pendant quatre minutes et en l’agrémentant (?) de bruits parasites. Les parasites, ce sont sans doute tous ces prétendus musiciens qui envahissent les télévisions et radios, vendant leur corps désoeuvré et se servant de la « musique » pour gagner un minimum de crédit – mais, qu’on se le dise, ceux-là ne parviendront jamais à passer le cap du live avec crédibilité. Crystal Castles, peut-être. Il faudrait que leur prestation soit à la hauteur – qu’ils puissent ajouter à l’intensité aliénante de leurs marches folles et de leurs envolées sordides l’ironie et la distance qui caractérise une formation comme Kraftwerk.

Alors, quand Crystal Castles II transforme une sentence innocente de Sigur Ros en marche technoïde (Year of Silence), c’est peut être pour nous révolter. Qui sait si, demain, une telle débauche ne sera pas la norme dans la culture populaire, et effectuée avec un sérieux pathétique de surcroît ? Si toutes ces supputations s’avéraient n’être que le fruit de mon imagination, alors Crystal Castles II n’est que la cerise sur un gâteau particulièrement glauque, une sorte d’impasse pathétique pour la pop électronique. Et qui osera les sampler à son tour ?

  • Parution : mai 2010
  • Label : Fiction
  • Producteur : Crystal Castles
  • Genre : Electro, Expérimental
  • A écouter : Celestica, Suffocation, Baptism

  • Appréciation : Mitigé
  • Note : 5.75/10
  • Qualités : Original, spontané

mercredi 7 avril 2010

Goldfrapp - Black Cherry (2003)



Parution : 2003
Label : Mute
Genre : Synth pop, Dance-rock
A écouter : Black Cherry, Train, Strict Machine

Note : 6.75/10
Qualités : extravagant, sensuel, rétro

« Après Felt Mountain, le seul morceau qui nous a inspirés est cette reprise de Physical d’Olivia Newton John. Très vite, on a eu cette image d’une frappe mécanique. » Fini le velours de Felt Mountain (2000), les visions rentrées et la contemplation, le duo anglais change totalement de mode, et expérimente pour la première fois le succès. Trois morceaux composés sur la tournée du premier album ont donné envie à Goldfrapp de prendre une direction plus rythmique. Quelque mois plus tard, en concert pour Black Cherry, le spectateur est projeté sans fard dans une ambiance proche du Crazy Horse, où les danseuses portent des oreilles de loup ou sont déguisées en cerf. Dans les paroles : « Wolf lady sucks my brain ». Que s’est t-il passé entre temps ? Alison Goldfrapp a dévérouillé les loquets de la contenance, fini d’exprimer une douce excentricité pour passer à des choses gothiques et sexuelles. Elle a trouvé la voie de l’extravagance, genre à part entière qui était fait pour elle et cela commença de sceller l’identité du groupe. Elle se mit à imaginer un cauchemar dans lequel les hommes voudraient être des animaux et les animaux des hommes.

Felt Mountain était la première ouverture sur le monde d’une nouvelle conscience, d’un nouvel esprit en état d’exploration. Déjà mure, Alison Goldfrapp avançait pourtant à tâtons, sans que cela ne cesse d’être énigmatique pour l’auditeur qui cherchait à savoir si l’intention de la chanteuse était de brouiller son imaginaire dans des visions cinématiques, de rendre acceptables ses attirances sensuelles, ou plutôt de les contourner, d’évoquer tout autre chose, des thèmes reposants ou réparateurs. Sur Felt Mountain, Alison pouvait se dissimuler derrière les fabrications curieuses de Gregory, et à plusieurs reprises la forme prenait le pas sur le fond, pour un résultat illustratif mais parfois (sur Human notamment) plein de présence aussi. Black Cherry met la performance d’Alison à nu et au premier plan, tout contre son public, donne tout à sentir, la musique est là davantage en support d’une ambiance années 30 poisseuse plutôt que de servir d’écran à un ensemble.

Musicalement cependant, Will Gregory ne maîtrisait pas encore parfaitement son sujet, et le résultat est plutôt cheap, ce qui sera sans doute surprenant pour ceux qui ont l’habitude de la musique électro passablement bien tournée. Mais c’est aussi une astuce, sur des morceaux comme l’obsédant Train, pour donner l’impression d’un cocon vintage à peine remis au goût du jour, d’une nature sauvage et intemporelle – comme Goldfrapp dont les traits peu maquillés et la coiffure ne changeront plus d’apparence. Cette limite technique est un bon moyen de s’écarter de leurs influences (de la musique disco de Barraca à la techno de Hakan Lidbo, en passant par la synth pop des années 80 ou par le glam-rock des années 70 comme cela se verra mieux plus tard). Les sonorités sont souvent très sèches, dès Crystalline Green qui ouvre le disque sans convaincre. Il y a eu une longue exploration afin de trouver une alchimie avec les voix froide et presque synthétique par moments d’Alison. On est en terrain languissant ; passages de cordes, blips enveloppants, claviers vibrants, double basse. C’est l’expression de la sensualité que la chanteuse utilise en représentation, tandis que le cœur de ses chansons cherche à emprunter les voies d’une nature mystique autant qu’à en flatter l’aspect le plus superficiel.

On retrouve avec Black Cherry les traces d’un romantisme moins provoquant, mais c’est Strict Machine, Train et Twist qui représentent le mieux ce qu’est devenu le groupe ; insistant et provocant, amené d’une main de fer, autoritaire et envahissant, sans en avoir vraiment les moyens. Au moment de Deep Honey ou Hairy Trees, et alors que le sinueux Tip Toe nous a persuadés de l’endurance de cette nouvelle formule, on se laisse envelopper dans le style Goldfrapp – n’appréciant leurs sonorités décalées que pour les surprises et les retournements qu’elles promettent, dans une sorte de va et vient entre la représentation charnelle et très premier degré de la danseuse de cabaret et les images en plusieurs dimensions qui jaillissent parfois, de manière plutôt abrupte, des entrechoquements de claviers pour lesquels Gregory favorise les petits accidents.



dimanche 13 décembre 2009

New Order



(Inspiré par Wikipédia)




Formé en 1980, New Order est un groupe new wave / electro-pop britannique originaire de Manchester. Il se compose au départ des membres restant du groupe Joy Division dont le chanteur Ian Curtis s'est suicidé. À la suite de ce drame, ils optent pour un changement de nom et adoptent celui de New Order, sur une suggestion de leur manager, Rob Gretton. Ce nom a fait l'objet de polémiques, comme celui de Joy Division qui pouvait faire allusion à l'époque nazie.



Le groupe comprend Bernard Sumner (dit Barney ou encore, dans Joy Division, Bernard Albrecht, Bernard Dicken) au chant, à la guitare et aux claviers, Peter Hook (dit Hooky) à la basse et Stephen Morris à la batterie. Gillian Gilbert, la compagne de Stephen Morris, rejoint les trois anciens de Joy Division dès la fin 1980, aux claviers et guitares. Elle est remplacée en 2001 par Phil Cunningham (ancien guitariste du groupe Marion, autre groupe de Manchester).



Leur premier album Movement (1981) garde une identité très Joy Division dans le son et aussi la façon de chanter de Bernard Sumner qui rappelle Curtis. Ensuite, le groupe explore d'autres voies, plus électroniques et dansantes. Innovateur par son mélange des genres post punk et house, New Order est considéré comme l'un des groupes les plus acclamés et influents des années 80 avec Depeche Mode, The Cure, Eurythmics, Simple Minds et U2.



Devenant peu à peu plus électroniques et froids, l’influence de Kraftwerk sur le rendu de leur musique n’est pas à négliger. Ils parviennent pourtant à insuffler une humeur particulière à leurs compositions. Le bassiste Peter Hook contribue au son de New Order par son jeu de basse très caractéristique, souvent assez “aigu”, mélodique plutôt que rythmique. Le batteur et programmeur Stephen Morris mélange souvent batteries acoustique et électronique.


Comme la plupart des groupes du label Factory, ils ont fréquemment recours au design minimaliste de Peter Saville : pochette n'indiquant pas le nom du groupe, ou même le titre de l’album. Cette esthétique a évolué avec leur changement de label, mais la participation de Peter Saville reste régulière.


Le groupe a aussi la réputation de ne donner que peu d’interviews, pas toujours à juste titre, ce qui renforce cette image d’un groupe qui ne joue pas forcément le jeu de la promotion médiatique.




(Fin de l’inspiration Wikipédia, que je vous conseille de consulter pour plus de détails)



New Order est l’un des plus grands groupes anglais de tous les temps, tout simplement. Malheureusement, ils se sont séparés en 2009. Bernard Sumner a formé Bad Lieutenant avec Stephen Morris et deux autres musiciens.



Discographie sélective

  • Movement (1981)
  • Power, Corruption and Lies (1983)
  • Low  Life (1985)
  • Brotherhood (1987)
  • Technique (1989)
  • Republic (1993)
  • Get Ready (2001)
  • Waiting for the Siren's Call (2005)

dimanche 1 novembre 2009

Depeche Mode - Exciter (2001)



Parution : mai 2001
Label : Mute
Producteur : Mark Bell
Genre : Dance-rock, Synth-pop
A écouter : Dream On, Shine, Comatose, I am You

Note : 6.50/10
Qualités : élégant, sensible, sombre

Depeche Mode a tracé, dans les années 1990, avec leurs albums Violator, Songs of Faith and Devotion et Ultra, une autoroute comme celle qu’avait construite Kraftwerk au cours des années 70 – elle documentée de cinq disques, dont le précieux Autobahn. Le trio de Basildon joue des coudes, dans la cour médiatique des groupes anglais, depuis plusieurs décénnies, avec The Cure ou New Order. Martin Gore, la vraie personnalité qu’il s’agit de fouiller s’il l’on souhaite s’intéresser de manière sérieuse au groupe, donne à chaque fois à Dave Gahan de nouveaux écrins mélodiques, ressemblant à du blues synthétique. Gahan n'est ainsi souvent qu'interprète, mais totalement investi dans l'imaginaire romantique propre au groupe. Guitariste et chanteur sont comme archange et martyre christique.  
Violator (1990) était l'album qui a confirmé leur talent à produire de grandes et sombres coupures électro à tendance claustrophobique, parfois dansante, naïve ou humoristique – Enjoy the Silence. La naïveté n’est sans doute pas vraiment revendiquée par Martin Gore mais devient attachante tandis que le talent du groupe à rendre crédible ce qui avec d’autres aurait produit des mièvreries, devient évident. Leur disque suivant, Songs of Faith and Devotion (1993), servait notamment I Feel You, Walking in My Shoes et Mercy in You, toutes en refrains, In My Room, rampante, ou encore Rush. Enfin, Ultra (1997) basculait dans le malsain et les guitares grimaçantes (Useless), tout en continuant à fournir des tubes certes moins convenus que jamais – Barrel of a Gun, Home - , et It’s No Good faisait même sourire. La tension palpable que produisent les chansons austères de Gore et les sonorités vicieuses de Fletcher donnent au trio une crédibilité difficile à mesurer.
Exciter avait été accueilli comme celui de la reprise de pouvoir de son chanteur, alors qu’il émergeait d’une longue convalescence aux drogues dures. Et c’est vrai qu’il n’y a plus ici l’amertume de Ultra. L'aspect malsain est remplacé par une noblesse est une élégances premier degré, ainsi qu'une pudeur avec laquelle Dave Gahan est à l’aise. Son interprétation, très précise, touche au conceptuel. Entre de mauvaises mains, les textes de Martin Gore pourraient dégénérer vers le ridicule. Ce disque ouaté évite l'écueil de la débauche : le ton est calme, clair, doux. Dave Gahan ne manque pas d’expressivité, pas davantage que les compositions qui malgré le gros travail des machines restent très humbles et polies. L’univers du groupe est ainsi dessiné à travers ses traits essentiels ; chant très intelligible partagé avec Gore, et sons étranges qui participent à la mélancolie et à la fracture exprimée.

Mark Bell, qui a travaillé avec Björk, sait doser les ingrédients. Exciter est ce que Vespertine, paru la même année, était à l'islandaise. La restriction est de mise malgré une recherche sur la matière permettant de trouver les sons les plus fidèles à recréer l’atmosphère voulue. Il n’y a pas de mélodie évidente, seulement quantité de sentiers piégés et parfaitement organisés. C’est le disque d’un groupe qui a voulu se débarrasser des clichés et des crochets pour rediriger son attention vers l’essentiel à leurs yeux, avec une foi peut être un peu appuyée mais honnête.

lundi 5 octobre 2009

Bernard Sumner

Né en 1956, à Manchester en Angleterre, Bernard Sumner a été le guitariste et claviériste du célèbre groupe Joy Division, qui a produit deux disques en studio, Unknown Pleasures et Closer. Après le suicide en mai 1980 du leader ténébreux de Joy Division, Ian Curtis, Sumner et les autres membres du groupe, le bassiste Peter Hook et le batteur Stephen Morris, rejoints par la musicienne Gillian Gilbert, sont devenus New Order. Bernard Sumner est alors apparu, à contrecœur, comme le chanteur et parolier du groupe. La fascination qu’il provoque au sein de la communauté des amateurs de new-wave, d’électro et de pop avant tout, tient à sa discrétion autant qu’a l’exceptionnelle longévité de son groupe.

Les années 1980 ont été particulièrement profitables à New Order, qui y a produit au moins trois chefs d’œuvre ; Movement (1981), Power, Corruption and Lies (1983) et Low-Life (1985). Tous trois combinaient un sens des mélodies remarquable, des beats électro froids et la voix caractéristique de Bernard Sumner, qui a peu à peu trouvé ses marques après avoir pris exemple sur Ian Curtis. Cependant, contrairement à beaucoup de formations anglaises, telles The Cure, Adam and The Ants, Queen, les Smiths ou aujourd’hui Radiohead, le style vocal de Bernard Sumner ne permettait pas à New Order de placer la voix au centre de son alchimie. La profonde originalité de ses mélodies reste sa plus sûre marque de fabrique, encore bien présente sur le morceau Crystal (2001) par exemple.

Une pose avec New Order dans les années 1990 permit à , Bernard Sumner de former avec Johnny Marr, ancien guitariste des Smiths, le groupe Electronic. Avec quatre singles sur son premier disque, le groupe n’en est pas moins une prise de risques sur lequel l’avis des amateurs de Sumner est divisé. Deux albums supplémentaires furent enregistrés, qui furent largement ignorés.

Le son sur les disques de New Order est certes assez caractéristique des années 1980, mais par la profondeur et la simplicité vocale du chant de Sumner, et par l’efficacité métronomique ainsi que la clarté des compositions du groupe, la formation continue d’exercer la même fascination aujourd’hui et mérite son titre d’un des groupes anglais les plus importants et influents, aux côtés des Beatles, de Led Zeppelin ou encore des Sex Pistols, dans des genres évidement bien différents. Le son du groupe a également su évoluer jusqu’a la parution de son dernier disque, Waiting For The Siren’s Call en 2005. Bien que l’accueil critique pour ce disque n’aie pas été aussi enthousiaste que pour les travaux antérieurs du groupe, Sumner garantit qu’il s’agit d’un très bon disque et qu’il faut lui laisser le temps de faire ses preuves.

Depuis la dissolution de New Order, à cause d’un différent avec le bassiste Peter Hook, Bernard Sumner et le batteur Stephen Morris sont à l’origine d’un nouveau projet, Bad Lieutenant, qui sort en octobre 2009 son premier disque, Never Cry Another Tear.

Discographie sélective
Joy Division
  • Unknown Pleasures (1979)
  • Closer (1980)
New Order
  • Movement (1981)
  • Power, Corruption and Lies (1983)
  • Low-Life (1985)
  • Brotherhood (1987)
  • Technique (1989)
  • Republic (1993)
  • Get Ready (2001)
  • Waiting for the Siren's Call (2005)

mercredi 5 août 2009

Handsome Furs - Face Control (2009)

Duo formé du canadien Dan Boekner (guitare, chant, leader de Wolf Parade) et de sa femme Alexei Perry (claviers, boites à rythmes), les Handsome Furs sont déjà les auteurs du claustrophobe Plague Park en 2007, caractérisé par son manque flagrant de sensualité. Ce deuxième album démontre que l’investissement de Dan ailleurs qu’avec Wolf Parade peut être utile ailleurs.

Les Handsome Furs situent pour Face Control l’action en Europe de l’est, dressant le portrait d’une société déshumanisée qui évoque l’empire soviétique (le dos de la pochette représente Vladimir Poutine, mais on était prévus d’entrée par le chien de garde sur fond rouge du recto). Il y a bien sûr davantage qu’un album-concept autour de contrôles de passeport à répétition, mais la volonté d’éveiller un peu les consciences tout en faisant une musique excitante n'est pas évidente à transposer. Il y a un côté abrasif qui séduit dans la musique quasiment entièrement électronique du duo, et si on ne peut parler de punk, ce n’est évidemment pas une musique à prendre à la légère, que ce soit de part les messages que véhiculent les chansons ou par l’austérité latente du son ; lisse, voix très anglaise. L’influence évidente de New Order période Power, Corruption, Lies (leur chef-d’œuvre) approche le tout-semblant (All We Want, Baby, Is Everything… - Temptation ?) rend le disque nettement plus attrayant que ce que peut faire Alec Empire, par exemple. Les guitares acérées donnent en outre un aspect (un peu) rock à l’ensemble, à défaut d’en faire un album sexy. Sans jamais basculer dans la pop, Face Control sait se faire à la fois acide et froid sans être repoussant, et il contient quelques titres résolument rock (I’m confused).

Un autre rapprochement est à faire avec les productions du label mythique Warp, et des groupes allemands comme Kraftwerk (donc LCD Soundsystem) ou Modeselektor qui nous donnent l’impression d’assister à une bunker party. C’est finalement un groupe au son épuré, plus européen qu’américain et bien loin de ce à quoi le canada nous a habitués (Broken Social Scene, Broken Records, Arcade Fire etc.). Froid, dansant, Face Control n’a aucune intimité, aucun repli, c’est un son de surface qui descend comme un shot de vodka mélodique dans le corps. L’atmosphère presque grossière qui se dégage de la musique est ici une force plus qu’un défaut. C’est aussi un disque plus ouvert que par le passé, puisqu’il ne renie pas son affiliation à une pop new âge à refrains. Pour ceux qui restent hermétiques aux nostalgiques du meilleur des années 80, il reste que c’est un album d’une cohérence exemplaire, sans faux pas. Et avec I’m Confused, les Handsome Furs tiennent leur crochet.

Parution : 9 mars 2009
Label : Sub pop
Genre Electro
A écouter : I'm Confused

6/10
Qualités : sensuel, froid, inquiétant

    mercredi 6 mai 2009

    Depeche Mode - Sounds of the Universe (2009)




    Le titre : une référence gonflée à Music for the Masses. Il est facile de détester Depeche Mode pour tout un tas de raisons, mais Martin Gore fait encore du bon travail, ne trahit pas sa « ligne éditoriale » (foi, souffrance, amour etc.), et de surcroît il chante très bien. Pour ceux qui sont encore réticents, il n’y a qu’a se dire que Depeche Mode n’est jamais meilleur que lorsque ils nous font rire (Je pense au refrain bêta de It’s No Good). On retrouve avec plaisir l’atmosphère dépouillée des meilleurs morceaux du groupe, et Peace nous amène sur un nouveau terrain avec Dave Gahan dont le chant donne l'illusion d'être frais et neuf. 

    Parution : avril 2009
    Label : Mute
    Genre : Electro
    A écouter : Peace, Perfect
    6.75/10
    Qualités : élégant, sombre


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