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samedi 8 mai 2010

Harvestman - In A Dark Tongue


C’est toujours un plaisir de retrouver l’un ou l’autre des musiciens du groupe Neurosis dans leurs différents projets, et ce, on l'avoue, quelle que soit la qualité de la musique qu’ils créent. Dans l’absolu, ce sera toujours de la bonne musique ; spacieuse, présomptueuse, intimidante. L’an dernier, Shrinebuilder voyait Scott Kelly s’associer avec Al Ciscernos de Om et Wino. Cette fois, c’est Steve Von Till, le second chanteur de Neurosis qui sort son deuxième album avec le projet instrumental Harvestman, dans lequel il officie seul. Lashing in the Rye, le premier opus, est décrit par le groupe comme « une confluence vertigineuse de folk anglais délicat des seventies, d’un mouvement de reflets épars, et d’un drone glauque et glacial, une suite qui évolue constamment et semble exister dans quelque glorieux autremonde ».

Steve Von Till est en effet à ce point obsédé par le pouvoir cinématique de la musique, et surement par la musique des allemands de Popol Vuh dans les films de Werner Herzog (Aguirre, la colère de Dieu…) ; ces longues litanies très répétitives, dont les suites d’accords simples s’infiltrent en nous comme les mouvements d’une descente vers la torpeur. Von Till est aussi influencé par Tangerine Dream, Neu !, Faust et des groupes de la scène psychédélique Californienne.

Contrairement à une musique qui tenterait de nous élever de nous donner une sensation de flottement, celle de Steve Von Till nous ramène constament à la terre, nous empèche d’échapper à quelques funestes visions. En enregistrant chez lui dans les forêts profondes de l’idaho, Von Till semble chercher à communier avec les forces silencieuses d’anciens esprits étrangers, perpétuant pour le plaisir des sens et le travail de l’imagination un genre de rite millénaire.

Fasciné par l’obsur, l’obsédant, l’hypnotique, il tente de produire ce qui nous ferait passer d’un monde conscient à un rêve symbolique et douloureux. Il joue avec les espaces, où la beauté naît de l’insistance, non pas dans l’instant mais au bout de quelques minutes. On est très loin du hardcore de Pain of Mind (1987), ses débuts avec Neurosis, et pourtant, il y a dans le fond la même fascination pour le côté primitif et brut de la musique. Il laisse les guitares vrombir crée des nappes indifférenciées de cordes électriques et de claviers, sans intervenir très souvent pour stopper ce qui est lancé. Il laisse le temps installer une atmosphère de transe chamanique.

Sur In A Dark Tongue, ce sentiment est illustré par la pochette, déjà (signée Josh Graham, comme souvent chez Neurot Recordings). Le visuel est ce qu’il y a de plus séducteur dans ce disque. La musique de Von Till semble de plus en plus cloîtrée, parfois complaisante (Light Cycle), presque vaine dans son utopie à reconstituer des ambiances, des sensations que personne n’a jamais connues ni ne connaîtra jamais. La magie opère pourtant dès que les instruments ont cette magnificence et le supplément d’âme qui leur permet d’exister sans tenter d’imaginer le film dont In a Dark Tongue serait la bande-son. By Wind and Sun, le seul titre ou Von Till chante, est particulièrement intense. A d’autres moments, comme sur The Hawk of Achill qui évoque Hawkwind, les influences apparaissent très nettement, un peu déplacées. Elles montrent peut-être la sincérité de Von Till, son envie d’intégrer à sa musique tous les éléments de son univers sans rien omettre. Il ne sacrifie rien à des raisons esthétiques.

Comme Neurosis surla musique de Harvestman est mue davantage par une force illustrative que par la recherche d’une structure Si Neurosis est intéressé pour toucher l’âme à travers sa musique, (du moins jusqu’à The Eye Of Every Storm), Harvestman est davantage l’expression d’un état physique et spirituel superficiel, c’est un musique de l’instant plutôt que fondée sur une quelconque nostalgie. Dans ces conditions, la pari est difficile ; nous faire entrer dans le disque et faire que nous revivions comme Von Till ou l’esprit qu’il crée a vécues ces expériences spontanées.

Bref, malgré les apparences, il semble que ce soit un disque plus physique qu’intellectuel. Il gagnerait à être moins monotone, bien entendu, mais seulement pour ressembler un peu plus à ce qu’on connaît. Harvestman semble appartenir complètement à Von Till, et même s’il tente d’en partager le maximum avec nous (notamment à travers un long descriptif sur sa page Myspace) on a du mal à pénétrer de telles intentions.

  • Parution : avril 2010
  • Label : Neurot Recordings
  • Producteur : Autoproduit
  • Genre : Drone, Folk, Ambient
  • A écouter : By Wind And Sun


  • Appréciation : Mitigé
  • Note : 5.50/10
  • Qualités : spontané, self-made

 

2 commentaires:

  1. Pas encore écouté mais déjà déçu par ce projet qui sur le papier avait l'air super excitant. Je tenterai peut-être quand même ma chance...

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  2. C'est vrai qu'il est plutôt décevant.

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