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mercredi 12 mai 2010

PAVEMENT - Brighten The Corners (1997)



 OOO
entraînant, ludique,culte
indie rock, rock alternatif

Déjà, le crépuscule de Pavement s'annonce. Et pourtant, on ne peut s'empêcher de se dire, par moments, que le groupe amené par Stephen Malkmus n'a jamais aussi bien joué. C'est le cas sur les deux premiers morceaux, Stereo et Shady Lane, où tout est parfaitement (trop?) en place tandis que, cependant, continuent de couver les envies aléatoires de ceux qui sont devenus de véritables musiciens. Malkmus chante mieux que jamais, comme s'il assumait enfin complètement son jeu à double-tranchant – répulsion et séduction. Dès Stereo, on sent l'envie de séduire davantage peut être que par le passé, et pourtant, Malkmus ne manque pas de rappeler le principe Pavement ; un « projet artistique » fait par des gens qui ne savaient « pas jouer, pas chanter ». Sa manière de dire « get off the air » est inimitable, pleine de justesse et exécrant la perfection. Sa voix est aussi volontiers mise en avant – l'effet de plus de clarté – et c'est particulièrement vrai sur Starlings of the Slipstream. Brighten the Corners Comme son titre l'indique, arrondit les angles. 

Transport is Arranged semble trouver, enfin, l'endroit où Pavement se sent bien, tout ces disques à la musique tendue vers l'avant, toujours à la recherche d'un avenir et faisant toujours en sorte, jusque là, de le garder incertain. Blue Hawaian est aussi dans cette veine, une sorte de fenêtre au soleil où le laisser-aller a remplacé l'audace et l'impétuosité. Et, chose amusante, Pavement n'est peut-être jamais meilleur que lorsque il se repose sur ses lauriers. Au moment de Brighten The Corners, Pavement devient légitime et fait de la musique agréable, des hits pour le moment présent. En témoigne Date W/ Ikea, l'un des deux morceaux chantés par Scott  Kannberg. Ce disque semblait inévitable, qui annonce que le groupe a trouvé une stabilité, une force d'exécution, une cohérence qui lui faisait défaut parce qu'il n'en voulait pas vraiment avant. C'est comme si l'expérience éclatée de Wowee Zowee  (1995) - le disque que Malkmus avait toujours voulu faire - les avait fait choisir le contre-pied, dans un style plus participatif là ou les trois précédents albums étaient marqués par la prédominance de Malkmus. 

Heureusement, si Brighten the Corners ne provoque pas l'affection de son prédécesseur, Pavement garde son charme. On a toujours droit aux circonvolutions typiques et aux introductions doucement dissonantes. Embassy Row est un hit underground comme seul le groupe sait les faire. Plus puissant que jamais, Pavement rattrape clairement ici le temps perdu en mélanges et en recherches, et joue avec la hargne d'adolescents qui ont tout à prouver. La limite du disque vient ensuite, alors que le groupe semble répéter la même formule à l'envi. We Are Underused donne un peu l'impression inverse de son titre, à savoir un gimmick sur-utilisé – mais toujours irrésistible ! Sur Passat Dream, la voix de Kannberg ressemble, de manière amusante, à celle de Bernard Sumner (New Order) quand il chante pour Bad Lieutenant. Il semble que des influences grandissantes incitent le groupe à s'éloigner du Pueblo, des Canyon et des Western Homes et à adopter une attitude qui n'a jamais été aussi anglaise.

Les morceaux sont mieux construits et mieux produits que par le passé. Plus riches aussi, puisqu'il y a même des choeurs. L'impression générale est celle d'un disque détendu et entendu, parfaitement chapeauté par cette Infinite Spark, qui donne à nos oreilles la sensation d'avoir déjà été jouée dix fois par ce même groupe, mais qui est apaisante, confortable comme jamais. On ressonge aux cris épileptiques qui terminaient Wowee Zowee et on se dit que ça y est, une certaine part de Pavement n'est plus qu'un vieux souvenir... ou comment évoluer, se transformer en gagnant en élégance ce que l'on perd en témérité. Il y a moins d'images, et le son est plus envahissant – l'idée de la stéréo.


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