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Trip Tips - Fanzine musical !

vendredi 7 mai 2010

The Jon Spencer Blues Explosion - Dirty Shirt Rock'n'Roll


Parution : avril 2010
Label : Shout! Factory
Genre : Rock'n Roll, Blues,
A écouter : Bellbottoms

7.25/10
Qualités : fun, intense

Amené par un réfugié de la scène punk de Washington DC qui a rejeté le label hardcore Dischord pour son austérité et embrassé le blues pour sa théâtralité, le Jon Spencer Blues Explosion est un moyen de mélanger les styles musicaux dans un cocktail puissant. La méthode de base du groupe est simple : le batteur Russell Simins délivre des rythmes brutaux, le guitariste Judah Bauer triture ses riffs insistants sans pitié, et la voix de Spencer produit un mélange frénétique de Elvis, Little Richard, et Ross Johnson. Sans un regard pour la génération précédente - Spencer est un affront à Eric Clapton - le Blues Explosion prend tout ce qui est de mauvais goût, dangereux, laid et irrémédiable dans le rock et avance avec ça. Leur musique est très élaborée et glorieusement malpropre, très conceptuelle mais toujours viscérale, sérieuse tout en étant drôle. Près de deux décennies après leur formation, leur musique a survécu à ses provocations superficielles et frappe avec une force qui est peut-être encore plus grande maintenant qu'elle ne l'était auparavant. 


Dirty Shirt Rock 'n' Roll explore les années entre leurs débuts en 1992 et Plastic Fang en 2002. Contrairement à Pavement, un autre groupe signé par le label Matador qui a lui aussi sa rétrospective en ce moment, le Blues Explosion semble mûr pour une réévaluation. Le renouveau du garage rock au début des années 2000 et le succès de The White Stripes nous ont donné un nouveau contexte pour entendre ces excursions désordonnées de blues-rock, qui se débarrasse de la même façon que le duo de Detroit des couches superficielles pour obtenir des éléments au coeur du rock. 


Dans les années 1990, cependant, quand Spencer était un contemporain de Stephen Malkmus (Pavement), Robert Pollard (Guided by Voices), et Mac MacCaughan, cette musique semblait si éloignée de n'importe quelle scène identifiée que le groupe pouvait être facilement considéré comme une anomalie. Rétrospectivement, les réels cousins de Spencer auraient pu être Greg Dulli d'Afghan Whigs et Beck, des artistes qui avaient des idées très précises sur la façon de transformer les traditions de la musique afro-américaine dans un style personnel qui fait sens dans le monde du rock alternatif. Contrairement à eux, Spencer emprunte presque exclusivement à des sources pré-Beatles : des riffs blues hurlants milieu-de-siècle, une voix étrange tirée de quelque rêve fiévreux des années 50, et aucune subtilité superflue. Des titres comme Chicken Dog (un grand duo avec feu Rufus Thomas) et Afro sont étrangement agressifs, comme s'ils exigeaient et défiaient à la fois qu'on les suive. Bellbottoms, l'un des singles les plus connus de JSBE, ne commence vraiment qu'après que le groupe n'ait martelé pendant presque deux minutes sur un arrangement de cordes inquiétant. Le morceau fait une halte puis continue avec un chant accrocheur. Comment les deux moitiés se connectent t-elles ? Ces gars-là n'en n'ont rien à faire.


Comme la décennie avançait, le Blues Explosion a commencé à bricoler avec un son assez austère, ce qui les conduit à des collaborations avec Dan the Automator et Alec Empire. Quand ils semblaient avoir perdu le fil, Dirty Shirt Rock n'Roll fait valoir qu'ils ont même à ce moment gardé le cap sur leurs valeurs fondamentales. Fait d'allers et de retours dans le temps, sans se soucier d'une chronologie intelligible, le disque tient remarquablement bien, comme la setlist d'un concert ou la mixtape d'un ami. Les guests, de Beck à la légende dure à cuire du R & B Andre Williams, cohabitent naturellement avec les tournures économes de guitare-batterie-Theremin du Blues Explosion, laissant entendre que malgré leurs recours à des styles et des postures vieux de plusieurs décennies, ces chansons vivent dans le présent. Peut importe comment vous, Spencer ou n'importe qui d'autre la qualifie, cette musique est tout aussi excitante et aliénante aujourd'hui qu'elle l'était de tout temps. 


Traduction de la chronique de Pitchfork


Ce n'est pas la réédition d'Exile on main Street des Stones en 2010 qui va nous retirer de l'esprit que le Jon Spencer Blues Explosion est le meilleur du rock brut aujourd'hui. Ils concentrent tout le délire rock'n rollien et le mâtinent de leur patte inimitable et déjantée,  en remettant le theremin au goût du jour. Quelques albums parfaits au compteur (Orange en 2000) et plusieurs collaborations  avec le bluesman mythique du label Fat Possum, R.L. Burnside les ont installé à la fois comme une engeance à part et comme un groupe incontournable. L'urgence extraordinaire qui se dégage de leurs compos les rend particulièrement excitants, mais leur plus gros point fort est sans doute la densité de leur son, marteleur et impénétrable.


 

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