“…you can hear whatever you want to hear in it, in a way that’s personal to you.”

James Vincent MCMORROW

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jeudi 17 septembre 2009

THE MOLDY PEACHES- The Moldy Peaches (2001)



O
ambigu, fait main
indie rock, culte

Etrange groupe que les Moldy Peaches. Constitué essentiellement d’une surveillante de colonies de vacances (Kimya Dawson, à la voix superbement tendre) et d’un des gamins sur lesquels elle veillait (Adam Green) ce duo est entouré de « musiciens » dont le talent apparent semble être tout d’abord celui de déconstruire afin d’amener des pièces lo-fi à deux voix, peu musclées, et qui évoquent souvent Lou Reed période Transformer. Le groupe est d’ailleurs originaire de Brooklyn, et revendique une personnalité forte, une attitude et un son assez radicaux et primaires.

La furieuse originalité de l’œuvre éponyme du groupe provient de cette tendance à ne jamais utiliser leurs instruments comme il faut, mais d’une manière désabusée et dépouillée qui met particulièrement en valeur le ton humoristique et franc des paroles, qui traitent de divers problèmes plus ou moins intimes, certains aillant presque l’étoffe de l’universalité (« These burgers are greasy ») – sans drogues ! Bien sûr, on ne peut à aucun moment trouver à ces ritournelles pleines d’entrain ce qui a rendu la musique des Pixies ou de Sonic Youth révolutionnaire. Mais voilà, dix ans ont passé, et il est clair pout tout le monde, dès l’avènement des années 2000, que plus rien ne réinventera le rock – l’humeur est au recyclage et au doux cynisme (l’album est sorti le 11 septembre 2001) – c’est mieux d’être dehors le rock que dedans, et de s’en moquer doucement. 

19 morceaux composent ce disque – qui passent en quelques phrases, quelques affirmations, banalités sans nom mais sans fard comme les Strokes – qui, eux, incarnent plutôt le côté « fuck » le public et junkie de notre Lou bipolaire ; n’ont pas l’air aimables. Ici, c’est honnête et brut, candide – rien que de la bonne volonté et du jeu - ou trash. Visiblement, Kimya a bien rigolé tout au long de l’enregistrement, et l’entendre au bord de l’éclat de rire à plusieurs reprises (Jorge Regula) fait chaud au cœur ; elle revêt pour nous le costume de bouffon, sans croire que sa musique puisse avoir la moindre valeur. Adam comme Kimya vont continuer des carrières en solo, et ceux qui n’ont pas perdu le fil depuis doivent les avoir vraiment en sympathie. Groupe sans en être un, et pourtant ; l’underground New-Yorkais étonne parfois de sa fraîcheur.

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