Parution : mai 2011
Label : Tbd Records
Genre : Américana, Folk alternatif
A écouter : As i Lay my Head Down, For 12, Dust Bowl III
7.25/10
Qualités : orchestral, contemplatif, soigné,
La vidéo pour For 12, qui représente le voyage spatial du chanteur et multi-instrumentiste Jesse Tabish, montre un groupe voulant donner l’impression d’être bien établis, ancrés dans un inconscient intangible, comme influences bienveillante et insaisissables sur leur territoire, L’Oklahoma. Formé en 2004 sous le nom de Kunek, c’est un groupe d’Americana différent de tous les autres. Celui dont des écoutes répétées révèlent force d’éléments dissimulés – trains à vapeur, chansons western avec guitares à l’avenant, clins d’œil cinématiques, avec moins de la patine bucolique qui sied tant aux Fleet Foxes mais autant de mystère occulte que ce qu’on trouvait sur Helplessness Blues (2011). Le mystère de la relation de Jesse Tabish à ce qu’il chante : « I was waiting in the dark age/Searching for the ones in my life/I'm so far away » sur For 12, tandis que les cordes d’un quatuor s’élèvent et s’effacent comme dans la chanson de Radiohead How to Disapear Completely.
C’est dans la ville natale de Tabish, Stillwater, que l’album a peu a peu pris forme. « Ce n’est pas un disque qui a été écrit en le jouant tous ensemble. C’était une chose à la fois. Je ne sais pas combien 16 mois dans un studio nous coûteraient sur la côte ouest, mais c’est sans doute plus que nous sommes capables de payer. Nous avons beaucoup de place et de confort dans le studio ici et la ville est très hospitalière à la créativité. » Le confort a donné naissance à ce disque moelleux, élégant et organique, enveloppant, d’abord fascinant pour ses grandeurs et ses cordes. Le groupe laisse le violons inspirer et expirer, s’élever et s’évanouir avec une lenteur presque hypnotique. La musique de Other Lives s’apparente parfois à de la musique de chambre telle qu’elle aurait été interprétée par les gens de la terre ; et accompagnées de images les mieux choisies de leur conscience collective. Dans chaque chanson, le groupe ouvrage la relation entre une certaine qualité de textes – fuyants et contemplatifs – et une façon d’installer des ambiances dramatiques réussies.
Dust Bowl III est ainsi particulièrement poignante, évoquant ces tempêtes de poussières qui sévirent, au centre des Etats Unis, durant les années 30. Il devient difficile de replacer le groupe dans un lieu particulier ; comme si le prix de leur plus grande lucidité leur était acquis par une douce aliénation. « Dans ce disque, nous avons approché chaque chanson en nous rendant compte que, seulement parce que nous jouions d’un certain instrument, cela ne signifiait pas qu’il appartiennent à cette chanson. Nous avons exploré plusieurs nouvelles possibilités, parfois jusqu’au point où nous nous écrivions presque hors de la chanson. » Comme si le prix à payer pour attendre au sublime était, pour les musiciens eux-mêmes, de disparaître derrière la musique et sa profusion de tons. C’est basson, clarinette, violon, cuivres et violoncelle, travaillant à donner au groupe une voix différente.
Dust Bowl III est ainsi particulièrement poignante, évoquant ces tempêtes de poussières qui sévirent, au centre des Etats Unis, durant les années 30. Il devient difficile de replacer le groupe dans un lieu particulier ; comme si le prix de leur plus grande lucidité leur était acquis par une douce aliénation. « Dans ce disque, nous avons approché chaque chanson en nous rendant compte que, seulement parce que nous jouions d’un certain instrument, cela ne signifiait pas qu’il appartiennent à cette chanson. Nous avons exploré plusieurs nouvelles possibilités, parfois jusqu’au point où nous nous écrivions presque hors de la chanson. » Comme si le prix à payer pour attendre au sublime était, pour les musiciens eux-mêmes, de disparaître derrière la musique et sa profusion de tons. C’est basson, clarinette, violon, cuivres et violoncelle, travaillant à donner au groupe une voix différente.
La guitare de Tabish et sa voix lasse nous guide pourtant tout au long d’un improbable voyage, entre lieux fantasmés (Desert, Landforms), objets et créatures plus vrais que nature. « Un thème commun est la relation entre la nature et les gens ». Sommes-nous trop apprivoisés ? Incapables de nous ouvrir à l’extérieur, de nous laisser béatifier par les immensités qui nous entourent ? « We’re just tamer animals » gémit Tabish dans la chanson titre, d’une façon qui évoque Thom Yorke. Tout en recherchant par ailleurs une harmonie pour s’émanciper de son environnement, pour lui envoyer en retour de sa bienveillance une gratitude. « Et tu le fuis maintenant, tu ne peux plus t’échapper, car c’est tout ce que tu vois. » Nous ne pouvons échapper à la nature environnante, sans parvenir pour autant à cohabiter pleinement avec elle. Others Lives cherche les arrangements possibles, les pactes oubliés qui pourraient être conclus pour atteindre une meilleure sérénité. Tabish évite souvent de se montrer prophétique. Weather est peut-être une exception, et l’une des chansons les plus sombres sur Tamer Animals, avec ses cœurs évoquant le Because des Beatles – les influences pop anglaises sont présentes comme nulle part ailleurs dans le genre – pour un disque souvent mélancolique. Mais pourtant, comme The Golden Archipelago (Shearwater), par exemple, tourné vers l’avenir et l’harmonie future.
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