Parution | 22 septembre 2009 |
Label | True Panther |
Genre | Rock, indie rock, shoegaze |
A écouter | Lust for Life, Hellhole Ratrace, Summertime |
/10 | 7.25 |
Qualités | attachant, spontané |
Tropicale/Gothique/Trash annonce la traditionnelle banderole censée définir le style musical de leur duo sur MySpace. Ce n’est pas parce que c’est le premier album, mais Girls est un groupe dont le potentiel laisse rêveur et dont les influences musicales sont étonnantes. On se dit qu’ils essaient d’apparaître plus aliens qu’ils ne le sont vraiment, mais c’est peut être parce que leur plus heureuse inspiration vient du glam-rock et de Bowie circa Ziggy Stardust. Une autre piste quasiment validée si l’on considère les différentes postures qu’adopte le chanteur Christopher Owens et le clip sexy (ou pas) de Lust for Life, le morceau qui ouvre le disque.
Avant de connaître le passé trouble de Owens et l’honnêteté qui lui sort par toutes les pores, on peut passer son chemin aux environs du troisième morceau de Album – à moins d’avoir été retenu par le refrain efficace de Laura ou par la voix sans complexe de « ce chanteur qui fait un peu extraverti pour ne pas dire plus ». Un ton assez naïf rend l’expérience un brin amusante : “You've been a bitch, I've been an ass/ I don't wanna point the finger; I just know I don't like this, I don't wanna do this."
Les choses changent sur le quatrième titre, God Damned. Relecture de T Rex ou Bowie, le sens du mot décomplexé s’explique de lui-même ; en musique, c’est se foutre d’importer telle ou telle influence – ici, guitare électro acoustique, percussion rampante et voix bluffante, le tout envoyé en un élair – cette voix qui nous fait éprouver à la fois tant de dédain et, dans ces quelques moments, tant d’admiration. Hellhole Ratrace est single singulier puisqu’il s’agit sur disque d’une ballade de quelques sept minutes qui ne décolle jamais vraiment. Pour un album ou tout a souvent été décrit comme spontané, l’application impressionne ; le duo va jusqu'au fond des choses, transformant sa ballade en chanson shoegaze hallucinée. C’est lumineux, c’est mélancolique.
Tout respire l'aisance sur Album. Les structures de guitare souffrent sans doute de quelque faiblesse technique – avis aux guitaristes pour le grand débat de cette fin – début d’année. Mais la manière dont s’enchassent lignes claires et nappes rêveuses relève d’une élégance et d’une habileté rares. On termine, après Summertime et autres Morning Light, impressionné. C’est un disque sans temps morts, et suffisamment varié pour vous faire oublier sa quelque monocromie thématique ; Girls ne parle que de filles – et d’histoires de cul.
Au niveau médiatique, Album a provoqué un tollé impressionnant et on peut dire qu’une telle excitation est justifiée.
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