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samedi 23 janvier 2010

{archive} Drive Like Jehu - Self Titled

Après une introduction de tonnerre, le ton est donné ; guitares furieusement envahissantes, quasiment hardcore, et le chant grunge de Rick Froberg, l’homme qui fit avec quelques potes, l’an dernier, I Blame You (Obits, 2009). Drive Like Jehu est un groupe inclassable et c’est pour ça qu’on l’aime ; il suffit de le considérer comme une bonne raison de se sentir oppressé, écrasé, entre les Spikes to You et les If it Kills You. Constamment sollicité, on ressort fatigué de ces superbes quarantes minutes de fracas sonores, de voix atonale et de cris hystériques qui annoncent comme de funestes présages. Pourtant, l’intelligence et la précision, derrière la volonté inébranlable de Froberg pour un résultat percutant avant d’être sensé, ne cèdent jamais le ton à la superstition, à la faiblesse, à la folie.


Rick Froberg est l’une des personnalités que l’on préfère dans le genre bruitiste/grunge. Drive… est son deuxième groupe, après Pitchfork, et s’ensuivirent les Hot Snakes, puis, aujourd’hui, les Obits. Aucun de ces groupes n’a sorti plus de trois disques, comme si Froberg ressentait un constant besoin de changer d’environnement, dès que ses groupes ne sont plus si pertinents, opérant à chaque étape de subtils mais décisifs changements dans la manière d’interpréter une musique dont l’idéal reste pourtant le même. Aujourd’hui, à l’heure où, selon lui, la quête du nouveau en musique est surestimée (combien de groupe cherchent à faire ce que personne n’a encore entendu ? l’underground est prétentieux), il a intelligemment prété sa voix plus que jamais identifiée aux Obits, formation garage qui n’est guidée que par les envies de ses membres, et pas une prétention supérieure. Cependant, les Obits, sont quand même plus accessibles que Drive Like Jehu.

Epoque oblige… Une concurrence atroce, des groupes entassés dans des villes comme Seattle, des voix de rebellion qui naissent par centaines, hardcore, bruitisme, grunge. Comment se démarquer ? En suivant son instinct, et en priviliégiant le songwriting, les structures plutôt que les grandes idées d’appartenance à un genre ou à un autre. DLJ fait le pont entre Sonic Youth (O Pencil Sharp et ses airs d’intro à Evol), se nourrit évidemment de l’intensité de Black Flag, tandis que ses riffs nerveux ressemblent à ceux d’un enième groupe grunge faisant le gros dos pour impressionner ses camarades. C’est la fusion de ces éléments qui produit une vision aiguisée. La naïveté inhérente au grunge n’est pas présente ; elle est remplacée par une lucidité perçante, comme le regard d’un oiseau de proie quand le grunge à la Dinosaur et même Nirvana ou Mudhoney est plutôt la musique d’un animal de terrier. C’est dire si le groupe vole haut.

Le son est compressé, toujours renversant, et multiforme. O Pencil Sharp couvre en neuf minutes autant de terrain de n’importe quel bon morceau de SY. Deux autres titres font plus de six minutes, les explosions se succèdent, les passages survoltés ne manquent pas (Atom Jack). Les tempos changent sans que jamais l’énergie produite ne baisse d’un iota. C’est là la grande force du disque ; sa constance, et si l’on considère les disques des Hot Snakes, par exemples, dont les titres n’excedent pas deux minutes cinquante pour un total d’une demi heure, c’est encore plus remarquable. Retirez O Pencil Sharp et If it Kills You et l’ensemble est déjà moins impressionnant – c’est là que se situe le fort de son alchimie.


  • Parution : 1991
  • Label : Cargo Music
  • Producteur : Donnell Cameron
  • A écouter : Caress, O Pencil Sharp, Turn it Off
  
  • Appréciation : Méritant
  • Note : 7.50/10
  • Qualités : intense, bruitiste

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