"I love guitar pop. I love short, simple, driving songs made with beat-up instruments and guys singing into Radio Shack mics about…well, anything really. Love, drugs, aliens, trigonometry. It’s not about content, or even necessarily about instrumental prowess or lyrical insight. The production could be nonexistent, the lyrics trite, the playing sloppy, and I would still love it, provided the song had that ineffable, mysterious quality. It could be the way a melody breaks against the pounding of the drums, or a simple, insistent guitar line. Some bands manage to capture and harness this strange essence and make memorable, great pop out of the simplest of elements. Other bands fail and sound like a third-rate Big Star. It’s fine line to walk, and not everybody can pull it off."
Robert Pollard est un chanteur-songwriter très prolifique, puisqu’il a protégé plus de 1200 chansons à son nom. Dans n’importe quelle année, Pollard va sortir entre trois et cinq albums sous des noms divers, au moins cinq singles et douze morceaux pour des compilations et des associations caritatives. A cinquante-trois ans, il est aujourd’hui plus âgé que presque tout son public, mais continue d’envoyer les même signaux d’un enthousiasme enfantin, sans arrêt, comme s’il n’éprouvait jamais le besoin de se reposer.
Guided by Voices est le groupe auquel continue d’aller sa fidélité, même si son travail solo est aussi d’importance – mais de qualité moindre. Guided by Voices, avec Bee Thousand, en 1994, produit un chef d’œuvre comparable à Wowee Zowee (1995), de Pavement, qui est comme un genre de cousin pour GBV. Dans les années 90, la formation nous avait habitués à un son Lo-fi, enregistrant le plus souvent avec des moyens grand public, et à la maison plutôt que dans un studio. Lié ou pas à cette pratique, l’impression d’un son complètement libéré, des structures éclatées et privilégiant souvent les formats très courts, moins de deux minutes, parfois quelques secondes. En écoutant Bee Thousand, on avait l’impression d’avoir retrouvé la fraîcheur des premières têtes des années soixante.
C’est aussi ce qu’on compris les Flaming Lips, possiblement inspirés de GBV et qui, encore l'an dernier, marient avec Embryonic, comme Pollard, mélancolie étoilée (Evil, ou auparavant In The Morning of the Magicians) et voies garage chaotiques. Peut pêtre l’une des stratégies les plus intelligences du rock alternatif actuel.
On devrait simplement se sentir honorés qu’un authentique survivant lo-fi de l’époque Pavement tienne encore debout. La bande à Malkmus parle bien de quelques dates de concert, mais de là à faire un disque… De surcroît, Universal Truths and Cycles est partout sur la toile acclamé comme un grand retour de Guided by Voices, dont le son, plus lisse ces dernières années, ne produisait plus la même énergie. La suractivité de Pollard y est surement pour quelque chose, puisqu’on le voit rebondir d’un label à un autre, continuer coûte que coûte sans chercher de toute évidence, à refaire Bee Thousand. UTC partage pourtant le goût de son prédécésseur pour la profusion, proposant 19 pièces (contre 20 pour BT). Cependant, première grande différence ; ici, ces pièces paraissaient moins interchangeables que par le passé, et appuyer sur la touche suffle de votre chaîne peut nuire à l’écoute. Essayez avec Wowee Zowee et vous verrez que c’est génial.
Ce qui m’a frappé, c’est que malgré la volonté de produire du brut de décoffrage – on est sur Universal Truths and Cycles plus vraiment à faire lo-fi, mais ce n’est pas Muse non plus – qui est l’héritage américain des années garage repopularisé dans les années 90 avec Smog, par exemple, et bien malgré cela le chant de Pollard prétend parfois à une adresse que évoque Michael Stipe, de REM. Cheyenne est ainsi tout comme un titre de la formation au succès planétaire, mais dont les bases aurait été remises à plat et qui sonne si neuf et naturel que çen est vraiment plaisant. C’est aussi le cas avec Everywhere With Helicopter, et presque partout. Les mélodies vocales est l’un des talents les plus remarquables du prolifique Pollard.
Du point de vue de la production, c’est cependant varié, puisque on a des numéros à la guitare acoustique et lo-fi et des plages plus produites et souvent plus longues. Les structures sont joyeusement bousculées, comme par le passé. Le disque commence ainsi par un petit bout de punk de 40 secondes. Plus loin, on a Christian Animation Torch Carriers, qui développe une vraie mélancolie sur quelques tiroirs et quatre minutes – presque un record aux standards du groupe. C'est le moment où on entre vraiment dans le disque. De manière générale, les titres sont plus construits qu’il y a dix ans. Plus construits et plus propres, mais toujours aussi excitants. Pollard et son équipe semblent incapables de considérer les morceaux avec l’oeil d’un Dylan par exemple, qui prétendait qu’une bonne chanson ne peut pas faire moins de trois minutes. Ils trouvent leur bonheur dans l’enchaînement incessant d’énergies de tailles et de forces diverses, qui s’entrechoquent. Ici, par rapport à BT, la fréquence est diminuée du fait de la longueur plus importante des morceaux. C’est palié en partie part des titres comme Christian Animation… ou Car Language, qui cherchent à toucher davantage de sentiment.
Le reproche que l’on pourrait faire à de tels disques est de privilégiéer la quantité sur la qualité ; c’est vrai, même sur Wowee Zowee, mais cependant le plaisir d’écoute est là à chaque fois car le disque recherche sans cesse de nouveaux moyens de repartir à zéro. Et leur plus grand mérite dans cette voie, c’est de trouver un nouveau genre de cohérence. Réputé pour être désagréable, dans le temps, avec ses bandmates, Pollard s’explique au moment de ce disque : . « I have learned to allow people to exist, grow, and find out who they are in the band, to give them all the time they need. As long as they are enthusiastic about the music, they can do whatever they want." Cela se reflètre dans les morceaux ; eux aussi, il leur a donné plus de moyens, les a laissés vivre davantage, ce qui donne un disque moins resserré que par le passé, et dopnc plus à même d'être reçu comme un album classique.
- Parution : 18 juin 2002
- Label : Matador
- Producteur : Todd Tobias, GBV
- A écouter : Everywhere by Helicopter, Cheyenne, Christian Animation Torch Carriers
- Appréciation : Méritant
- Note : 7.25/10
- Qualités : frais, heureux, varié
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