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mercredi 3 mars 2010

{archive} Lou Reed - New York (1989)






Parution1989
LabelSire
GenreRock
A écouterHalloween Parade, Dirty Blvd., Last Great Americain Whale, Busload of Faith
/108.50
Qualitéslucide, engagé, doux-amer

Les notes de pochette remarquent que le disque de 58 minutes est fait pour être écouté d’un trait, comme un livre ou un film. New York est le super-journal d’un reporter qui s’agace tous les jours du chaos de sa nation, et pointe la ville qui représente le mieux le pays, et cette ère (Reagan) comme un microcosme. (1989 : sur la côte ouest du pays, à Seattle et à San Francisco, des dizaines de groupes crachent leur haine d’avoir supporté huit ans de ce président, et avec moins de retenue que Lou Reed : le grunge et le hardcore ont de beaux jours devant eux). Reed est un journaliste qui n’a pas lésiné sur les moyens ; les textes du disque mis bout à bout doivent faire 9000 mots, il y a de la poésie, du détail, du sarcasme dans un flot ininterrompu, chaque chanson abordant à la manière une société en pourrissement ; les sans abri, la pauvreté, le SIDA, la corruption, la violence raciste, et, la véritable institution du rock en dernier lieu, les drogues. De ce fait, Reed apparaît bien libéré de son nombrilisme passé, n’a plus grand-chose à voir avec le jeune homme auto-destructeur et égocentrique qui cherchait à ressembler, au début des années 70, à Bowie ou aux Stones.

Lou Reed cherche à se débarrasser de son passé, des conséquences de ses actes sur sa carrière ou du moins sur la vision qu’en ont eue les journalistes. Ceux qui le rencontraient, et à qui il répliquait des choses du genre « je ne peux pas te serrer la main, je tiens une cigarette avec », firent le portrait d’un trou du cul haineux, surtout envers-lui-même puisqu’il ressemblait apparemment à une loque. L’expérience Berlin n’est pas anodine à cet aspect. New York lui donne sa revanche sur tous les Lester Bangs du monde, puisqu’il se positionne au dessus d’eux, voyant les problèmes, les phénomènes en plus grand, peut-être en temps que victime directe ; rendant hommage, d’une certaine manière à la ville qu’il a toujours connue, celle au cœur de laquelle il a enregistré Waiting for the Man avec le Velvet Underground.

"The past keeps knoking on my door, i don’t want to hear it anymore", chante t-il sur Halloween Parade. Il cherche à être un homme neuf, veut mettre fin à ces époques successives de négativité ; d’abord les années soixante dix et son trip androgyne qui a dévoré le reste de sa personnalité ; puis les années 80, le faste musical qu’on leur connaît et auquel Lou Reed n’a pas échappé. D’ailleurs, en stigmatisant les réalités d’un environnement glauque, Reed fournit un début d’explication à sa propre déchéance à celle de ses pairs ; il laisse deviner l’impossibilité d’une création saine, d’un art libéré dans une ville, un pays sclérosé par la colère. La colère qui nécessite d’être libérée ou contenue, qui conduit naturellement à la délinquance. Il laisse imaginer le fiasco de fierté d’américains qui ont honte de leur gouvernement. On comprend mieux alors le Reed passé et à venir.

Evoquant tout le carnaval de personnalités réelles ou fantasmées - la vierge Marie, le NRA, Rudy Giuliani, le President, la « Statue of Bigotry », Buddha, Mike Tyson, Bernard Goetz, Mr. Waldheim, le Pontife, Jesse Jackson (un politique corrompu), Jimi Hendrix, et Jimmy Swaggart – c’est jalonner son travail de repères c’est proposer une histoire honnête et précise, là ou Berlin préférait laisser floues les motivations nihilistes de ses deux personnages. Au sommet de sa lucidité, Reed cible l’existence de classes, inégales jusque dans la pauvreté, opposant les faux riches qui font semblant de l’être et continuent de susciter l’envie avec les vrais pauvres qui continuent de croire au rêve américain – limousines et music-hall.

Rien ne vaut l'assemblage simple de 2 guitares, une basse et une batterie, Reed le sait et c’est ainsi qu’est constitué le groupe. Parfois féroces, sur There is no Time en particulier, les musiciens ne sont pour l’essentiel pas menaçants. Last Great American Whale semble avoir toujours existé, se rapproche le plus d’un classique. D’autres viellles tournures sont Halloween Parade, traînant et délicat, Beginning of a Great Adventure, Busload of Faith ou Dime Store Mystery – là, on côtoie les fantômes du Velvet Underground de White Light/White Heat. Maureen « Moe » Tucker, la percussionniste du Velvet,est d’ailleurs de la partie. Pour le reste, il s’agit d’écouter le disque, les paroles sous les yeux. Un enchaînement catastrophiste mais de sang-froid, l’élégance totale, pour la première fois peut-être, pour Reed.
 
 
 

2 commentaires:

  1. Après avoir parcouru ce blog, une phrase me vient à l'esprit : un type qui adore "New York" et déteste "Health" gagne à être connu.

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  2. j'ai supprimé l'article sur Health by the way.

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