En donnant vie à son premier projet orchestral personnel, le canadien Owen Pallett, arrangeur pour Arcade Fire et beaucoup d’autres, crée un ovni musical où se mêle histoire de science-fiction et morceaux de folie et où le violon électrique se mêle à des envolées façonnées de manière plutpôt étrange - pas de pop song classique dans le lot.
Interview : State Magazine
A quel moment avez-vous décidé que vous vouliez faire un album entièrement orchestral, que Heartland se ferait sur une échelle plus grande que vos travaux précédents ?
Owen Pallett : Assez tôt. En 2006. Voyant que je travaillais à la réalisation de visions orchestrales d’autres personnes, mais que je n’avais pas d’album avec ma propre vision de ces orchestrations, c’était assez haut dans ma liste de priorités. Il m’a fallu beaucoup plus de temps pour savoir la façon dont j’allais approcher l’écriture orchestrale. J’ai flirté avec une douzaine d’idées différentes.
Certaines personnes ont été très attachées à reconstituer l’intrigue du disque - ça vous étonne?
Non, je reconnais que mon expression artistique est un peu particulière. Dans le passé, j’ai senti que mes concerts et mes albums ont penché plutôt vers des concepts que vers du concret, à savoir que le spectacle ne sonne pas aussi bioen que Steely Dan, mais attendez ! C’est des boucles enregistrées ! L’album ne tourne pas les têtes comme un disque de Lil Wayne, mais attendez ! C’est tout un quatuor à cordes. Je ne dénigre pas mes concerts antérieurs ou mes albums. Mais avec Heartland j’espérais créer un disque qui pourrait être apprécié superficiellement – comme, dans une voiture, à la radio - et pourrait également être démonté et disséqué. Un disque avec deux dimensions. L’histoire que raconte l’album est importante, bien sûr, importante pour moi, mais ce n’est pas destiné à être la colonne vertébrale du disque, juste quelque chose qui est là et peut être étudié.
Y at-il un aspect du disque qui se démarque pour vous, quelque chose auquel vous tenez, une partie dont vous êtes particulièrement fier ?
Je suis fier de l’ensemble, et je suis content de l’avoir fini. Ca a été un projet plus vaste que je ne pensais. Ca me fait bizarre, encore, de penser aux 30 minutes supplémentaires de musique enregistrée que je n’ai pas pu finir, juste parce que c’était trop, beaucoup trop. Le tracklisting de l’album était très différent quand je l’ai écrit. J’espérais obtenir un tas de b-sides et des Eps aussi. Mais la réalité de concrétiser un projet orchestral de cette magnitude de ma propre main – même avec l’aide experte de Mio et de Rusty – c’était plus que je ne pouvais faire.
Article à paraître dans Trip Tips 6.
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