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mercredi 14 octobre 2009

{archive} ROY HARPER - Folkjokeopus (1969)



OOO
Envoûtant, intense, engagé
Folk rock 

Avec She's the One, on s'écrie : c'est ça, le folk rock. Le piano martelé, la guitare effrénée, la basse bondissante, la voix qui déraille à l'occasion. Il y a quelque chose de plus tribal, mystique ou tout simplement de plus extrême chez Roy Harper, à côté duquel les ballades de Dylan et des Stones paraissent pop. Roy Harper ne fait pas de pop. Folkjokeopus est une œuvre qui vous met au défi de recoller les morceaux : deux épopées spirituelles encadrées de petites vignettes de comédie. Un troisième album et déjà la volonté de se débarrasser de l’étiquette de troubadour folk anglais. 

Mais, en premier, ces deux autres morceaux parfaits pur propulser cet album qui donne d'abord l'impression de filer à grande vitesse, avant de se faire le partisan du temps long avec les pièces suivantes. « Sunriiiiiiiiiiise ! » s'écrie Harper dans les première secondes. Cette ode au moment présent s'évanouit fameusement dans les brumes folkloriques de One For All. La singularité de Roy Harper le maintient toujours à l'écart des groupes anglais folkloristes et leur baratin de cordes. Sa vision prend le dessus, même lorsqu’il s'égare. Son talent est de transformer toute fantaisie en fantasmagorie hantée et obsédante.

She’s the One est de celles là, majestueuse, avec son refrain lancé en écho, cette simple phrase qui fait titre. La voix de Harper, avec le timbre dramatique d'un instrument à vent, foudroie depuis son nuage. 

On poursuit avec deux pièces au sitar et à la harpe, excentricités orientales. L’artiste semble vouloir se libérer du studio, ou il a déjà trop enregistré de chansons convenables à son goût. On sent bien des essais d’éclectisme, des curiosités… De remarquables compositions, donnant à la diversité des aspirations de Harper quelque crédibilité.

One for All est un morceau épique, un voyage conduit à la force de la douze cordes, une tapisserie en demi-tons qui inspirera bien Jimmy Page. Harper ne perd jamais le tempo, qu'il pince ou qu'il frotte les cordes, successivement, esquissant les mélodies, entrecroisant les arpèges. La tendance orientale connaît un arrêt soudain avec Exercising Some Control. C'est l'aspect psychédélique et malicieux qui prend le dessus, de manière typiquement britannique. La voix est gouailleuse. 

Puis arrive l'extraordinaire Mc Goohan’s Blues, l'un des plus gros poissons de la carrière de Roy Harper. Sa guitare forme une trame répétitive dans cette immense complainte comparable à Desolation Row de Dylan. Pendant dix-sept minutes, il varie son humeur, prenant soin de rester toujours juste et tranchant, malgré la lassitude palpable et l'ironie des couplets. Un bel exemple de folk engagé au tournant de la décennie, un va-tout dans un âge crucial, où tout le monde aimait la Grande Bretagne et sa musique. Utilisant le peu d'attention qu'il avait obtenue avec ses deux précédents albums, Harper assène un coup mémorable, faisant flotter dans le vent ses idées concernant les classes dirigeantes. Le temps qu'il prend pour fustiger l'hypocrisie ne laisse aucune échappatoire. C'est un monologue que l'on croirait écrit depuis les coulisses d'un théâtre, et capable de tétaniser une audience. Le malaise est dissipé par la distance que permet l'écoute de album, par opposition à voir une telle performance prendre place dans la réalité. Mais l'a t-il jamais rejouée ?

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