“…you can hear whatever you want to hear in it, in a way that’s personal to you.”

James Vincent MCMORROW

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mardi 18 septembre 2012

Dinosaur Jr. - I Bet on Sky (2012)





Parution
septembre 2012
Label
PIAS
Genre
Rock alternatif
A écouter
Watch The Corners, Pierce the Morning Rain, What Was That
O
Qualités

Puissance, vulnérabilité, grâce : deux de ces adjectifs définissent le grunge, genre que Dinosaur Jr. a contribué à inventer dès le milieu des années 1980. Le troisième ne s’applique qu’à eux, et encore, seulement depuis qu’il ont fait ce geste passionné de recommencer à enregistrer ensemble après des années à ne plus vraiment se supporter. C’était en 2005, Dinosaur Jr passait alors pour un groupe reformé, capable certes de sortir un album, mais ensuite ? Aujourd’hui, aillant franchi le cap en enchaînant sur les 60 minutes brillantes de Farm en 2009, ils sont un groupe pareil à n’importe quel autre, engageant des tournées régulières et enregistrant des albums qui repoussent subtilement les frontières de ce qui définit leur son. La différence de taille, c’est qu’après 27 ans, et alors que les Rolling Stones étaient à ce stade de leur carrière entre deux albums oubliés, Steel Wheels et Voodoo Lounge, la musique de Dinosaur Jr est toujours viscérale et leur âme intacte. Ils ne cherchent pas à presser toute l’inspiration hors du fruit ni l’épuiser vainement, mais prennent le temps de construire des albums construits, intéressants, sensibles, cohérents.

Même s’il ne dépasse jamais vraiment les frontières de la formule établie il y a longtemps, I Bet On Sky, plus court et donc plus digeste que son prédécesseur, explore doucement de nouveaux tempos, de nouvelles textures, et s’écoute avec plaisir, ne serait-ce que pour sa dynamique. De longues ballades électriques à la mélancolie intense, ponctuées en fin de face (sur le vinyle) par les compositions plus urgentes de Lou Barlow bassiste au demeurant qui apporte, ni plus ni moins, sa touche ‘Sebadoh’ (un groupe qu’il a contribué à créer dans l’intervalle) pour changer épisodiquement le ton d’I Bet On Sky.

La voix sourde, nonchalante de J Mascis offre un contraste avec l'énergie coruscante de sa guitare, par le biais de laquelle il entre parfois en communication imaginaire avec ses héros, de Neil Young – pour s’en convaincre, écouter l’épique See It on Your Side qui sonne un peu comme un chanson de Zuma (1975) - à Kirk Hammett, virant presque systématiquement en un solo final chaque fois plus émotionnel et toujours différent. Groupe singulier qui, s’il enchaîne les numéros de guitare et les chansons à tiroirs, ne paraît jamais prétentieux, mais presque humble au contraire, se retrouvant naturellement là où il a toujours été.

La grâce de Dnosaur Jr est dans l’habileté de J. Mascis à écrire des mélodies et des textes qui s’adressent directement au cœur de son public, assurant à Dinosaur Jr. une jouvence prolongée, les rendant capables de conquérir un nouveau public en plus de satisfaire leurs fans anciens. Ceux qui ont aimé Green Mind (1991) et le tour plus doux que prit la musique du groupe au milieu des années 1990 vont en particulier apprécier I Bet On sky. Ce pourrait être une version réactualisée et moins unilatérale de

Entendre des claviers sur Don’t Pretend You didn’t Know, peut surprendre, mais c’est finalement l’une des choses les plus gratifiantes sur cette chanson assez répétitive qui se termine par une longue plainte d’overdrive là où Watch The Corners ou I Know It Oh So Well cherchent plus clairement à vous faire frissonner tout au long de leurs propres solos. Elle sont aussi façonnées avec plus de contrastes que le premier jet. Les franges mélodiques et ambiantes de Don’t Pretend You Didn't Know souligent directement le ton toujours émotionnel employé par J. Mascis, alors plus minimaliste dans son chant que jamais, puisque sa chanson tourne beaucoup autour d'un seul mot : waiting. What Was That prouve une nouvelle fois que si Mascis est plutôt passif comme chanteur, l'intensité du travail effectué sur les guitares, et la production, qui donne ici à certains coups de caisse claire le son du tonnerre, fait mieux que d'assoir le morceau. « Someone said i should see you». cette nature vulnérable est encore plus flagrante sur Almost Fare : «You tell me where to go, shall I meet you? I don't know". Les morceaux de Barlow ne trouvent pas immédiatement leur place, mais de toute façon pour le novice Dinosaur Jr peut apparaître comme un groupe en conflit avec lui même. Injecter deux doses de doute, avec abandon, ne peut qu'ajouter au charme de l'album. « Look what I’ve done, didn’t make the best of that one / I arrived feeling sure and ended up all insecure”

lundi 12 mars 2012

Soap & Skin - Narrow (2012)


Parution : février 2012
Label : Play it Again Sam
Genre : Alt-Folk,
A écouter : Vater, Wonder

°(°° pour Vater)
Qualités : envoûtant, Doux-amer, sombre

En interview, Anja Plaschg est telle une pythie déroutante, désarmée sur les questions les plus directes, et incapable de décrire le cheminement émotionnel de ses chansons tendues comme des imprécations. Elle donne parfois, à demi-mot, des indices de ce qui fait que sa musique sonne aussi neuve, encore trois ans après qu'elle ait enregistré l'excellent Lovetune for Vacuum (2009). Sa musique est capable de vous hanter, de revenir à vous sans même que vous ne la réécoutiez, à tel point qu'il ne se passait pas un mois sans que je ne me rende sur son site internet en quête de nouvelles de sa part. C'est la fascination que d'autres, peut-être, avaient pour Nico autour du Marble Index (1969).

Plaschg a un tempérament. Elle récuse toute influence de ses parents - elle a pourtant juste dépassé vingt ans – ou inspiration musicale. Il y a pourtant inspiration chez elle, mais c'est un chose qu'elle ne veut pas commenter – un processus intime sans doute indescriptible. Elle se montre protectrice, comme dans un élan de conservatisme romantique. Il y a aussi la fatigue de répondre aux mêmes questions, répétées : l'esprit baudelairien de ses chansons lui vaut la curiosité du public. A côté d'autres auteurs compositeurs solistes, Plaschg est d'une espèce troublante ; sans apaiser le mystère de sa personnalité, elle parvient à insuffler à ses compositions une émotion limpide, communicative jusqu'au mantra – sur Wonder surtout. Deux couplets, répétés dans un tournoiement de touches noires de piano : « Why we can't be/or see who cuts us asunder », exacerbent la tendresse la plus vraie.

Wonder s'écarte en apparence du sujet unique qui a donné lieu à cet EP nécessaire. La mort prématurée de son père a inspiré à la jeune autrichienne ce petit corpus de huit chansons sur le départ (Lost, Voyage Voyage, Boat Turns Toward the Port...) et d'incantations de magie noire visant à se détacher de l'être aimé : « Arrête de faire semblant de souffrir comme une enfant » sur l'effrayant Deathmental ; «Tu ressors les souvenirs/comme si un rien/avait quelque chose de plus à offrir », sur Lost, dont la mélodie est une reprise d'un morceau de Franz Shubert – avec Chopin, l'un des héros les plus vraisemblables d'Anja Plaschg. C'est comme adjurations que ses chansons sont les plus convaincantes. Son utilisation de l'allemand – sa langue natale - sur Vater (« papa ») ajoute une profondeur de sens à la chanson, telle une tentative à la fois punitive et libératrice de digression vers l'intimité de l'enfance. La voix, comme souvent doublée, se fait orageuse, autoritaire dans la deuxième partie du morceau, tandis que le piano effectue une valse irrégulière, un lied emporté. Le reste de l'album se construit à partir de cette profession de foi. La reprise du tube de Desireless, Voyage Voyage, a perdu tout l'entrain de son modèle pour devenir déchirant. « Voyage plus loin que la nuit et le jour/Voyage et jamais de revient.»

« C'est un combat. Je dois me battre avec mes chansons. J'ai le sentiment d'arriver toujours trop tard pour les saisir quand elles s'échappent. » Plaschg essaie de s'emparer de la tritesse comme une autre nuance artistique de la Vienne classique, échoue, en tire un dépit qui lui donne des désirs vengeurs. Narrow est parfaitement baptisé ; disque resserré qui chasse autour d'un seul sentiment, génère de cette perte des aberrations destinées à tenir le passé à distance – Big Hand Nail Down - comme des thèmes réparateurs. La pochette en accordéon, rose et noire, superbe et simple, montre symboliquement la séquence d'une cellule s'affranchissant en deux nouvelles cellules ; Plaschg quitte les sphères protectrices de l'enfance.

dimanche 14 août 2011

Seasick Steve - You Can't Teach An Old Dog New Tricks (2011)




Parution : juin 2011
Label : PIAS, Third Man Records

Genre : Blues, Folk

A écouter : Treasures, You Can’t Teach an Old Dog New Tricks, Don’t Know Why She Loves Me But She Does


°
Qualités : attachant, rugueux, groovy


Treasures, l’entrée en matière du nouveau disque de Seasick Steve, pourrait faire penser que le chanteur blues d’origine américaine est prêt à tout abandonner. Vidé de son énergie malicieuse et seulement capable d’évoquer, à la manière d’un Johnny Cash en fin de vie, les images bouleversantes qui le renvoient à sa propre impuissance. « When i walk down your street/to your barred windows you look at me/And you wonder have I come to ask/for one of your precious things that do not last.” La terre semble avoir cessé de tourner sur cette ballade plaintive et sombre, se terminant par un solo de violon languissant. Mais le morceau-titre qui arrive ensuite, joué avec John Paul Jones (Led Zeppelin) dénote au contraire d’une énergie fabuleuse et irrévérencieuse. Steve n’a pas perdu une miette de ses moyens, ne serait-ce que du point de vue vocal, et n’est pas prêt à laisser sa tempétueuse Trance Wonder à 3 cordes – l’artefact de sa gloire, selon lui - lui tomber des mains.


Dès lors, cet album alternera les blues fiévreux et enlevés, arides et monolithiques, basiques et rugueux (Back In The Doghouse, Burnin Up, Day Gone) – boostés eux aussi par la présence du bassiste de Led Zeppelin - et des chansons plus lentes, lancinantes et dépouillées qui peuvent évoquer Tony Joe White ou Roky Ericksson. Celles-ci trouvent invariablement le ton juste, à l’image de la superbe It’s a Long Long Way, sur laquelle le chanteur blues s’adresse aux plus jeunes en leur prodiguant ses conseils d’ancien. You Can’t Teach an Old Dog New Tricks montre que l’artiste continue de s’épanouir, de démarquer plus clairement son territoire, de jouer plus finement sur ses atouts. Seasick Steve a 70 ans, et il est mieux enraciné que jamais dans le Norfolk en Angleterre. Il y connaît son public et le regarde se rajeunir avec intérêt, il y reste quotidiennement en contact avec le monde concret et immédiat.


Il est bien question de temps qui passe et de ralentissement sur cet album, comme le suggère même le morceau titre et le couplet le plus marquant de l’album : « Must be Something wrong with me/What is I can’t quite see/I can’t seem to do nothin right/Maybe i need to change my style/Been this way for a long long while ». Mais Seasick Steve n’en tire que de la force, détourne le discours par sa puissance de ton et parvient à faire de ce sentiment de désuétude une chose intergénérationnelle. La vidéo qui accompagne le morceau montre, entre autres, des cerveaux volants, dénotant une ambition impressionniste, et multiplie les possibilités d’interprétation. Ailleurs sur le disque, Steve préfère toujours la revendication que l’excuse, signe qu’il n’est pas prêt de disparaître : “I might not be perfect but I’m me to the bone”. Cet enthousiasme, et la facilité déconcertante avec laquelle il enchaîne les morceaux vrais, authentiques, le rend attrayant pour tous.


S’il a 70 ans, Steve a eu le succès tardif, menant longtemps une carrière plus discrète que celle qu’on lui connaît aujourd’hui, et à l’aune de laquelle il se mesure dans ce fameux couplet de You Can’t Teach an Old Dog New Tricks. Musicien blues dès la fin des années 60, il a été à la fin des année 80 un témoin privilégié et un acteur de la scène de Seattle travaillant tout au long des années 1990 comme ingénieur du son et producteur, avant de quitter les Etats Unis pour accompagner sa compagne dans son pays natal, la Norvège. Et de s’installer récemment en Angleterre. Catapulté, en 2006, à plus de soixante ans, par quelques émissions de télévision, il vendra son disque Dog House Music à plus de 100 000 exemplaires rien qu’au royaume Uni. Il « est par là », comme il le chante, depuis cette époque ; cinq disques sont parus en sept ans. En outre, il existe certains musiciens bien connus pour qui le son en mono ne tient pas d’un autre temps mais constitue la preuve d’une affirmation artistique moderne ; c’est le cas de Jack White, qui a signé aux Etats Unis Seasick Steve sur son propre label, Third Man Records.

vendredi 4 février 2011

Agnes Obel - Philarmonics (2010)



Parution : 2010
Label : Pias
Genre : Folk
A écouter : Riverside, Just So, Beast, Over the Hill

Note : 7.50/10
Qualités : ambigu, nocturne

L’enregistrement de musique « populaire » s’est beaucoup démocratisé ces dernières années. Alors que produire un disque était auparavant réservé aux plus vaillants, aux plus combattifs (il suffit de voir le parcours de Nick Drake pour comprendre), concrétiser un projet n’est plus une affaire de tempérament. Il faut encore y croire en tant soit peu, bien sûr, mais on peut envisager un album avec plus de sérénité. « Je n’ ai pas la sensation d’être motivée par la colère, la revanche ou la frustration », explique Agnes Obel notamment dans une interview donnée à Hugo Cassavetti, l’un de ses grands fans. Agnes Obel, comme Soap and Skin (Autriche) ou Perfume Genius (Etats Unis) est de ces artistes fragiles qui n’auraient pas vu le jour si la conjoncture avait été un peu différente. C’est comme ces phénomènes naturels qui ne se produisent que lorsque plusieurs conditions sont réunies. Ce n’est pas les rares éclipses, mais d’innombrables miracles discrets, dont la plupart ne sont pas visibles à l’œil nu.

Plus important, des artistes qui n’ont rien d’un caractère dominant peuvent s’exprimer à loisir et aujourd’hui être entendus par le plus grand nombre, appréciés en débranchant les guitares de nouveau voire à favoriser des instruments aussi contemplatifs que le piano. Si j’avais ce qu’il faut d’application pour concrétiser ma propre vision, j’aurais composé des mélodies du genre de celle de Riverside, le second titre de Philarmonics. Le succès du premier disque de la danoise Agnes Obel, qui trouve encore un écho médiatique six mois après sa sortie prouve que ce genre d’exercice vaut la peine. 

Philarmonics. Un titre bien peu intime, même si l’on peut se demander quel genre d’orchestre s’accorde au moment où les éléments de la musique – une voix et des notes de piano, un peu de violoncelle ou de harpe  – se mettent en branle. Ce genre de disque limpide est forcément ambigu. Riverside serait t-elle une chanson du même acabit que River Man, de Nick Drake ? Cette histoire d’une femme contemplant, depuis la berge, une rivière nous laissant nous interroger sur le possible espoir qu’elle est censée véhiculer, ou au contraire sur une pulsion suicidaire ? La musique est d’une simplicité désarmante, mais jamais vide de sens ; il y a symboles, significations, anciens sentiments remontés à la surface au moment de s’y mettre, et bricolés un peu à la manière de vieux trucages de cinéma.

« Très tôt, les films d’Hitchkock m’ont marquée. J’adore son style énigmatique, son esthétique d’une très grande sophistication et beauté, mais toujours d’une extrême simplicité. Les images et les mélodies les plus épurées sont mes principales sources d’inspiration et d’émotion. » L’intérêt de Obel pour l’univers d’Hitchkock va de soi ; faire écouter son disque c’est avant tout manipuler l’auditeur ; susciter l’émotion, le charmer bien sûr, une légère nostalgie peut –être : mais surtout, le faire réfléchir, le hanter après coup, par des tournures personnelles, par une façon légèrement décalée dans le temps et l’espace, pas tout à fait réelle. La musique flottante nous inviter à flotter avec elle, c'est-à-dire à renoncer à notre enveloppe – à nos principes, aux choses dont on était persuadé. Une douce bizarrerie que le maître du suspense faisait contenir dans des détails comme les portraits d’oiseaux inquiétants dans Psychose, répondant trop au profil aquilin d’Anthony Perkins pour que celui-ci soit exempt de tout soupçon de détresse. A l’arrière de la pochette de Philarmonics, le regard perçant d’un hibou peut-être empaillé. Agnes Obel n’est à priori pas en détresse ; mais un peu illuminée.

Il est difficile de pointer l’humeur dans sa voix. Et elle ne facilite pas les choses en donnant pour seule base d’appréciation une affiliation avec la musique en suspens qui accompagne  cette voix. « Je ne me vois pas comme une chanteuse qui joue du piano. Le piano et le chant sont deux choses égales pour moi – peut-être pas inséparables mais très connectées. Vous pouvez dire qu’il s’agit de deux voix égales.” Les textes chantés n’ont d’ailleurs pas toujours été évidents. ”J’ai toujours été attirée par les mélodies toutes simples, presque enfantines. Que j’entendais comme des chansons. J’ai d’ailleurs mis longtemps avant d’écrire des textes, les airs que j’aime me semblaient déjà raconter une histoire, projeter des images. Et puis écrire des paroles qui ont du sens mais dont les mots restent de la musique est si difficile. » Onze chansons, et une douzième ; I Keep a Close Watch, chanson d’amour sublimement écrite par John Cale, du tandem mythique qui donna le Velvet Underground.

Cette quiétude la fait parfois sembler d’un autre âge. C’est comme d’écouter l’Arabesque n°1 de Debussy, et il y a aussi parmi ceux qui l’ont inspirée Maurive Ravel, Eric Satie ou le pianiste suédois de jazz Jan Johansson, qui reprend au piano des chansons folk traditionnelles. Mis Obel sera rapidement rattrapée par les temps modernes, puisque l’entêtant Just  So a servi pour illustrer une champagne publicitaire de la compagnie Deutche Telekom outre-Rhin. On comprend mieux pourquoi en écoutant le refrain.  « Someday, it’s gonna be the day/Your hear Somebody Say/We need you right away ». Mais on ne doute pas que Obel fasse de la musique pour trentenaires plutôt que pour les anciens ; une musique pour combler les premiers véritables doutes, le sempiternel questionnement à l’entrée d’un monde complètement adulte.




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