tag:blogger.com,1999:blog-80419296596041157372024-03-13T19:03:06.912+01:00Trip Tips Musique de caractère depuis 2009. Anonymoushttp://www.blogger.com/profile/17621293238882892993noreply@blogger.comBlogger1033125tag:blogger.com,1999:blog-8041929659604115737.post-78882761533557965092018-09-02T08:50:00.000+02:002018-09-02T08:50:15.026+02:00BRIGID MAE POWER - The Two Worlds (2018)<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgwPs56KcIbAs4IfdyfquvDjctSblwgJ1ROcZTS5g3WLIQSJ0hsLrsXujlaYIfnxSXKulFu4kkfr21aAczgWCUJM-5634UUO1P5HCL1wubVfgh3zDZfXQLDTgarQhDTdum9kLrMmhr4QNw/s1600/CS674986-01A-BIG.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="700" data-original-width="700" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgwPs56KcIbAs4IfdyfquvDjctSblwgJ1ROcZTS5g3WLIQSJ0hsLrsXujlaYIfnxSXKulFu4kkfr21aAczgWCUJM-5634UUO1P5HCL1wubVfgh3zDZfXQLDTgarQhDTdum9kLrMmhr4QNw/s400/CS674986-01A-BIG.jpg" width="400" /></a></div>
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgBq_WBg6Bnzbr8AuJXtE00VpCCDxHnEjpgm3vWJtRhwTapSro3tQr2ljvom7AinRKiiQxTW5CMCRAsfPVAozOTWKkOMr3ikAZ0zjV32_yIXExrIh0iktSj5ipFcoNlTXdktp9mRuiXXG0/s1600/brigid-mae-power_wide-c6841f1d5574c62f5f9a73061ce7bcfc40f5d62a-s1200.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="478" data-original-width="849" height="225" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgBq_WBg6Bnzbr8AuJXtE00VpCCDxHnEjpgm3vWJtRhwTapSro3tQr2ljvom7AinRKiiQxTW5CMCRAsfPVAozOTWKkOMr3ikAZ0zjV32_yIXExrIh0iktSj5ipFcoNlTXdktp9mRuiXXG0/s400/brigid-mae-power_wide-c6841f1d5574c62f5f9a73061ce7bcfc40f5d62a-s1200.jpg" width="400" /></a></div>
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<iframe allow="autoplay; encrypted-media" allowfullscreen="" frameborder="0" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/ZMFLRowlFGo" width="560"></iframe>
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<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Au tournant de l'album, l’intrigante
<i>Down in The Ground</i> décrit le tiraillement de la chanteuse entre
intensité et besoin de flotter, la tête dans les nuages, égarée
dans les saisons. Elle chante de trouver cet équilibre entre ciel et
terre, entre félicité légère et conscience aiguë d'une condition
qu'elle ne peut outrepasser. Elle ne sait pas, ne veut pas marcher
sur la terre dans cette forme, par fantaisie ou par urgence de
trouver ailleurs autre chose. Et tout son background musical est à
l'avenant : dans la première seconde du morceau, ils sont
confiés à une élévation, une légèreté et toute a chanson va se
délivrer avec abandon. Brigid Mae Power est sans fardeau. La voix,
comme la guitare acoustique amplifiée, est un instrument qui
prolonge les notes et enroule les mots, allège les syllabes d'une
langue irlandaise que l'on a entendue chez d'autres scandée ou
ostensiblement articulée. Brigid Mae Power ne l'a pas réalisé
jusqu'à ce qu'on lui décrive : les mots s'effilochaient, dans
un temps qui ne lui paraissait pas si long, un feeling naturel,
provenant de cette sensation agréable de ne pas toucher terre,
éviter la trivialité.
</span></div>
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<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><br />
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<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">On peut trouver de la spiritualité à
ces mantras de guitare, de piano, d'orgue et de percussions, ou
simplement de merveilleuses mélodies qui se déroulent au rythme de
la marche, du rêve, une cadence si sereine qu'elle suscite une
acuité spéciale. A l'heure où on nous incite à utiliser notre
temps de sommeil pour faire de la méditation ou du yoga plutôt (ce
que Brigid Mae Power pratique elle-même), son album vient sublimer
les sens de l'esprit bien reposé qui l'écoute attentivement.
Personne ne semble plus s'intéresser aux bénéfices d'un cerveau
restauré. Pouvoir impliquer sa concentration, et sa mémoire, dans
une cette écoute aux réminiscences si profondes, aux sensations si
changeantes, troublantes, est un régal. Brigid Mae Power est en
marche elle aussi, et reporte avec un regard profond et un sourire
léger pourquoi cet état de rêve éveillé s'est emparé d'elle,
quelles sont les obligations et les cas de conscience qui l'on
laissée les sens en alerte mais le sommeil dur à venir. Le
harcèlement, le regret de ne pas avoir fait taire un importun, même
à l'intérieur de sa famille, quand des paroles devaient la marquer.
Trop tard. Ici, fini les mots qui frappent, les mots faciles lâchés
pour blesser, ou pour s'en tirer à bon compte. Les mots chantés
réparent ces situations d'inconséquence.
</span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><br />
</span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Avec cet album, Brigid Mae Power
dépasse les genres, nous envoie des signaux depuis les tréfonds de
son univers personnel et y parvient tellement bien qu'elle en fait
une œuvre sans comparaison. Les artistes contemplatifs ne manquent
pas, ou ceux qui ont utilisé des formes familières, le folk la
country, pour faire le jeu de leur sentiments vertigineux, s'élevant
au détour d'une chanson au dessus de leur musique, comme une âme
qui aurait enfin la capacité de veiller furtivement sur l'artiste.
Chez Power, cet état n'est pas furtif, il est pleinement assumé.
</span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><br />
</span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Is My Presence in the Room Enough for
You? suscite une impression d'isolation, chantée comme depuis le
fond de la mer. Les chansons au piano nous font retourner aux
origines de Brigid Mae Power, dans ses premières chansons,
déambulations où son passé et son présent se rencontrent, les
choses qu'elle ne maîtrisait pas à ses débuts toujours laissées à
ce stade d'incertitude. How's is Your New Home est une promenade sous
les arbres dans un parc secret, un tour du propriétaire venu du fond
des âges.
</span></div>
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<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><br />
</span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Peter Broderick, musicien prolifique
dont les albums produisent aussi ce sentiment d 'isolation
transcendantale, joue les instruments qui ne sont pas pris en main
par sa compagne.
</span></div>
<br />Anonymoushttp://www.blogger.com/profile/17621293238882892993noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8041929659604115737.post-54223347268059087002018-08-26T19:51:00.003+02:002018-09-02T12:18:22.870+02:00SPEEDY ORTIZ - Twerp Verse (2018)<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjAiscLs8ME-WUVoxon06CeEoZ5f78DRFNGWux_27WdvaCcu9dymT1jQVgtKdS9keMVUx46-OwOoRfJ_s9S6j8MbPH_OPXpwWf1IuWFYEoaXrRJcS54yqA1gh0Quinfq4mqVvxxbmwK-Og/s1600/speedy_2.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="745" data-original-width="745" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjAiscLs8ME-WUVoxon06CeEoZ5f78DRFNGWux_27WdvaCcu9dymT1jQVgtKdS9keMVUx46-OwOoRfJ_s9S6j8MbPH_OPXpwWf1IuWFYEoaXrRJcS54yqA1gh0Quinfq4mqVvxxbmwK-Og/s400/speedy_2.jpg" width="400" /></a></div>
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhMuHvWbsmSy8n6aEfAiarScvA4l7O9hsfxzGTRCY7ERW82Gyw6Bvf_yeOhJkfzJbporvkJj8u35LVQZBr5wjtcj2XokskopYE0AvL8OPzglKt9obtqw6KGTl1lEzQz_kGsvihDVJ2sSFw/s1600/speedy-ortiz-lean-in-when-i-suffer-new-single-video.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="504" data-original-width="807" height="248" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhMuHvWbsmSy8n6aEfAiarScvA4l7O9hsfxzGTRCY7ERW82Gyw6Bvf_yeOhJkfzJbporvkJj8u35LVQZBr5wjtcj2XokskopYE0AvL8OPzglKt9obtqw6KGTl1lEzQz_kGsvihDVJ2sSFw/s400/speedy-ortiz-lean-in-when-i-suffer-new-single-video.jpg" width="400" /></a></div>
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<iframe allow="autoplay; encrypted-media" allowfullscreen="" frameborder="0" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/tuhH0QmXEhE" width="560"></iframe>
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<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Les chansons prennent la descente dans
un mouvement irrépressible, délivrant souvent au délà de la
formule couplet/refrain, un élan psychique qui nous élève ou nous
confond un peu – selon si on est familier ou non avec le groupe.
Avec les écoutes répétées de Twerp Verse comme des précédents
Major Arcana et Foil Deer, tout se met en place, révélant un groupe
qui surpasse ce que l'on croyait connaître du rock à guitares. Leur
musique devient jouvence et plongeon sans qu'il soit besoin
d’idolâtrer Sadie Dupuis. Nirvana allait avec Kurt Cobain, et les
performances physiques de sa section rythmique. Mais ils se sont
détruits. Sadie Dupuis est à l'opposé, elle n'a pas le désir que
les choses convergent vers le groupe. Au mieux, celui-ci reste
insaisissable, rien de tangible, et pourtant les performances sont
parfaites. Voilà groupe qui ne fonde pas sa gloire sur la
performance mais sur une certaine souplesse de corps et d'esprit.
</span></div>
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<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><br /></span></div>
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<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">La production y est pour quelque chose.
La voix de Dupuis est multiple lorsque la formule s'éloigne le plus
du collège rock qui intimait leurs débuts. Et sur Lucky 88, ils
réussissent à produire une pop non agressive. Accro au travail,
Speedy Ortiz reconstruit toujours mieux le monde. « C'est
d'important d'honorer ses propres sentiments et la tristesse qu'on
ressent », reconnaît-elle. Mais sa façon de concevoir le
groupe, tout en synergies positives, l'éloigne de la spirale de
l'enfermement. Que reste t-il de commun avec les fleurons du rock
d'avant les années 2000 ? Sadie Dupuis et son groupe se battent
aussi contre les vieilles idées réactionnaires, le puritanisme
etc., mais avec un activisme contemporain soucieux de montrer des
idées neuves et de les faire circuler jusqu'à nous dans
l'équivalent d'un toboggan, un conduit lisse. Dupuis en tournée pour
défendre son album solo en 2016, avec son groupe féminin et lesbien
sait une chose de cette rectitude mâle tapie dans les stations
service et dans les parages de chaque concert.
</span></div>
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<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><br /></span></div>
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<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Twerp Verse s'apparente à plonger dans
un pool, où des poissons de toutes formes ne sont jamais ce qu'ils
semblent être, mais des allégories. Sadie Dupuis est fan de
Guilermo Del Toro et de sa forme de l'Eau, parce qu'il s'en prend au
fascisme avec ce penchant vaste, réaliste qui joue à armes égales
dans un monde technologiquement avancé et en quête de cohésion.
C'est comme la bande originale de Black Mirror, par Max Richter, et
sa palette austère, capable d'empêcher le monde de se réduire en
miettes. Un certain sens de ce qui maintient les choses ensemble, de
ce qui illumine l'être humain. Comme aussi pour maintenir des
chansons d'époques disparates, écrites entre 2014 et 2017.
</span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><br /></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">La clairvoyance pousse Sadie Dupuis
vers toujours plus de clarté dans sa vision. Speedy Ortiz a réussi,
par caractère à aller bien au delà des histoires de fac et des
histoires de boy meets girl qui peuvent faire le cliché de la
musique grunge originaire des années 90. Il en émane désormais
comme une onde soyeuse sous les guitares, capable de baigner toute la
société américaine et au-delà.
</span></div>
<br />
<br />
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Essayer de creuser l'essence de Speedy
Ortiz ne débouche pas sur grand-chose. L'origine du nom (une
référence à un personnage de fiction qui disparaît et comment
ceux qui le connaissent survivent son souvenir) nous laisse en dehors
de son univers. Toutes les tentatives de s'y plonger sont
frustrantes, en dehors du plaisir musical qui lui nous incite à
revenir à cet âge au milieu de la vingtaine où la vie ne
s'organise qu'autour d’événements successifs. L'âge où il n'y a
pas d'urgence à devenir. C'est le souvenir de ces événements, dans
une écriture qui utilise la mélancolie pour comprendre ses
relations présentes et tangibles, que Dupuis secoue à renfort de
riffs et de mélodies. Le groupe le fait avec un sens de la
reconstruction permanente, réussissant l'exploit de détourner
autant les mélodies et les rythmes que Dupuis le fait en changeant
la rime attendue d'une phrase. « One more time with reeling/You
siphoned out the feeling. » Alors que d'autres groupes habitués
à dérouter adoptent un son plus dur, une façade plus intimidante,
Speedy Ortiz nous convie de plus en plus, nous laisse oublier notre
condition de non américains confrontés au microcosme du
tout-américain. L'excitation de créer et de différer des règles
établies par des décennies de rock, réunissent des cultures.
</span></div>
<br />Anonymoushttp://www.blogger.com/profile/17621293238882892993noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8041929659604115737.post-4959781262245962312017-12-10T22:32:00.002+01:002017-12-10T22:32:59.560+01:00FANZINE ISLATION n° 31 - Hiver 2018. Sélection de disques de 2017. <div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgILZIPa_753HFm2QGoBv2mEOFIUTa_RMj9E1N80WkYvppCsdhrY8DJSNqDNyYlgg-DOGLXcgeTMEvn9IqLJuESRQ7c3twIf6IB6oEJrdunKTiblZZekakrraePfaiLugG-6zpJFUJ3fwY/s1600/islation+web.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1129" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgILZIPa_753HFm2QGoBv2mEOFIUTa_RMj9E1N80WkYvppCsdhrY8DJSNqDNyYlgg-DOGLXcgeTMEvn9IqLJuESRQ7c3twIf6IB6oEJrdunKTiblZZekakrraePfaiLugG-6zpJFUJ3fwY/s400/islation+web.jpg" width="282" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhE8uk0KAqJgSf4vAEtVlvyy9lyws0Hicm7o_fwJ9Iqcne278nfFfAQkPvnwc2KHyiuuuOV_XjIh2DeQDG3luN3Yl8pF8S15e1f1xvc2PBxhv_ns6p3M1iPnfV_ADNbwO__AUV6Q6wD5lc/s1600/islation+web2.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1136" data-original-width="1600" height="283" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhE8uk0KAqJgSf4vAEtVlvyy9lyws0Hicm7o_fwJ9Iqcne278nfFfAQkPvnwc2KHyiuuuOV_XjIh2DeQDG3luN3Yl8pF8S15e1f1xvc2PBxhv_ns6p3M1iPnfV_ADNbwO__AUV6Q6wD5lc/s400/islation+web2.jpg" width="400" /></a></div>
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<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
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<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhU5Kh8wuhRv3diOIcLBqb4zvsrHrlLT1DHT0TpNsoWNsLCtSU3XDN0GUM-MC_CxafLl3oljomTcw0hAeB-sk_8CCPlNmpdKJ-VBLey5EMw1BUgFo6K7nngJImN55DyQyi_sKkuSFIoXmU/s1600/islation+web5.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1136" data-original-width="1600" height="283" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhU5Kh8wuhRv3diOIcLBqb4zvsrHrlLT1DHT0TpNsoWNsLCtSU3XDN0GUM-MC_CxafLl3oljomTcw0hAeB-sk_8CCPlNmpdKJ-VBLey5EMw1BUgFo6K7nngJImN55DyQyi_sKkuSFIoXmU/s400/islation+web5.jpg" width="400" /></a></div>
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiFkc7gYd_q2IfC2jlTHaa5NeAHv7nKmma42W3I4n8gjl08dAEUZ0Fq1nD8OBrMsm7wdw86qFSHG53sRwR2Yc8sCVTnTXIdLGglzUKvWGRz1kKBgpN00K20nRABf1liKcYkW0fm-CmFeHA/s1600/islation+web7.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1136" data-original-width="1600" height="283" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiFkc7gYd_q2IfC2jlTHaa5NeAHv7nKmma42W3I4n8gjl08dAEUZ0Fq1nD8OBrMsm7wdw86qFSHG53sRwR2Yc8sCVTnTXIdLGglzUKvWGRz1kKBgpN00K20nRABf1liKcYkW0fm-CmFeHA/s400/islation+web7.jpg" width="400" /></a></div>
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<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhrZrcVpugVsqUsu8fMEUUPV_wh_PcxnFOwWbZ1qN4CmFSzLHsvhzPih7nRND3dH9xO_t8r0tc4mHndOLGQPIlDWQvHSwX6Sbwvi6ehrFgwIKEUx-dq9Gr1huhZllHMHRubsA2jWszWaoU/s1600/islation+web8.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1136" data-original-width="1600" height="283" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhrZrcVpugVsqUsu8fMEUUPV_wh_PcxnFOwWbZ1qN4CmFSzLHsvhzPih7nRND3dH9xO_t8r0tc4mHndOLGQPIlDWQvHSwX6Sbwvi6ehrFgwIKEUx-dq9Gr1huhZllHMHRubsA2jWszWaoU/s400/islation+web8.jpg" width="400" /></a></div>
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhHBqwX4N2PyiZ3TdXoW6lwX8SVuFzRY_Vl43P5OusIrrG6vqT6p-NAusiheQcpDJl4BdqRiDYnmb66J5cfMzIfYpvApBX0o6c9bMwMIoxXvtPtloE-Pp2cyU0EC8I3hY_YIKiKqrq3ouY/s1600/islation+web9.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1136" data-original-width="1600" height="283" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhHBqwX4N2PyiZ3TdXoW6lwX8SVuFzRY_Vl43P5OusIrrG6vqT6p-NAusiheQcpDJl4BdqRiDYnmb66J5cfMzIfYpvApBX0o6c9bMwMIoxXvtPtloE-Pp2cyU0EC8I3hY_YIKiKqrq3ouY/s400/islation+web9.jpg" width="400" /></a></div>
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh7llTR5jiHVIYcD_kB2KL-XtkVos49pVOQfYlkb1XDgWzYT_6iJ_DR8DV9pEWI7cjDwG3-xwTETkvAWcUgrbo0qdW_irAc14vnpWdEtRqKbg2NWsYbm2y3tolPG9jeLcvmWY07L4gp73w/s1600/islation+web10.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1136" data-original-width="1600" height="283" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh7llTR5jiHVIYcD_kB2KL-XtkVos49pVOQfYlkb1XDgWzYT_6iJ_DR8DV9pEWI7cjDwG3-xwTETkvAWcUgrbo0qdW_irAc14vnpWdEtRqKbg2NWsYbm2y3tolPG9jeLcvmWY07L4gp73w/s400/islation+web10.jpg" width="400" /></a></div>
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjsRKa6k2UnaaZqHYB_Jl9bMOhxd5bsuRXbszb0EVKH9ONc7giOZTj1MvXCM5fkyK9y2_WHVgc1qeONykRbpvFbG1VtRx5OkWbp5oaVfe1himSHDppaMw1DE9iMlXqTlJuOcvBDNu9c2RI/s1600/islation+web11.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1136" data-original-width="1600" height="283" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjsRKa6k2UnaaZqHYB_Jl9bMOhxd5bsuRXbszb0EVKH9ONc7giOZTj1MvXCM5fkyK9y2_WHVgc1qeONykRbpvFbG1VtRx5OkWbp5oaVfe1himSHDppaMw1DE9iMlXqTlJuOcvBDNu9c2RI/s400/islation+web11.jpg" width="400" /></a></div>
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi-KVea9IeXQYZ8K19Va9zz42QL3lXtEcEskedwf-HGBSiEh5TElLJpSKlzYkTrQsQi-fnRNx35geGZBPNUBXLgOZiu3qHB41Kyn2v58j1XMzTNromgZLBUQUC4dW4uq5-GtAZ5TbPDT9Y/s1600/islation+web14.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1136" data-original-width="1600" height="283" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi-KVea9IeXQYZ8K19Va9zz42QL3lXtEcEskedwf-HGBSiEh5TElLJpSKlzYkTrQsQi-fnRNx35geGZBPNUBXLgOZiu3qHB41Kyn2v58j1XMzTNromgZLBUQUC4dW4uq5-GtAZ5TbPDT9Y/s400/islation+web14.jpg" width="400" /></a></div>
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh4DteMk6jmogPsK7kHvDbGzNh3H7UJauYlzzmwHrnTbAaA47EeqAKDzdJJMKf98kxzcE2rtHK48YD48izcykAFep6-doMPvwiHKyxlQ-qK6cBrBsPw2cC1k1d4C0-csf6RBYY-anFNc0s/s1600/islation+web15.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1136" data-original-width="1600" height="285" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh4DteMk6jmogPsK7kHvDbGzNh3H7UJauYlzzmwHrnTbAaA47EeqAKDzdJJMKf98kxzcE2rtHK48YD48izcykAFep6-doMPvwiHKyxlQ-qK6cBrBsPw2cC1k1d4C0-csf6RBYY-anFNc0s/s400/islation+web15.jpg" width="400" /></a></div>
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhbno4rZDsto7tzrBQVKbaSsGyQG2ugOaSvQQ5ITc6Le_oW4UV2eje9FCT_t0zUB01C19s5TspAuNeMu-IscV38kGwkliFw8rOs-uD6wbtSmDSwkoBMdNQH5t-Fi84YBT38BhatuyBOtpg/s1600/islation+web+bonus2.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1136" data-original-width="1600" height="285" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhbno4rZDsto7tzrBQVKbaSsGyQG2ugOaSvQQ5ITc6Le_oW4UV2eje9FCT_t0zUB01C19s5TspAuNeMu-IscV38kGwkliFw8rOs-uD6wbtSmDSwkoBMdNQH5t-Fi84YBT38BhatuyBOtpg/s400/islation+web+bonus2.jpg" width="400" /></a><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgOXrt5ib5NsIbXM4YBguxV-yuS3PNGRa1jbpahp2geb47gAFbmo5TbgKeAj-OYubwqCgHu9TERm5eR3gfKl7CZpMr-2CeuLPQR4b4ZbozIhesIVRipyutY2P9KSEunF8-VQSS0P2FCY-c/s1600/islation+web+bonus.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1136" data-original-width="1600" height="285" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgOXrt5ib5NsIbXM4YBguxV-yuS3PNGRa1jbpahp2geb47gAFbmo5TbgKeAj-OYubwqCgHu9TERm5eR3gfKl7CZpMr-2CeuLPQR4b4ZbozIhesIVRipyutY2P9KSEunF8-VQSS0P2FCY-c/s400/islation+web+bonus.jpg" width="400" /></a></div>
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj9h7LirnkpojvQEz88c57w8rFE7Zw2VAtM84iWLTpXbXb8ru4MKBgFqT1_ho9I4ggSt1a68ejYt31T5ZeFX2RaVyeFTw26G2-Mg8e6hbKLxEyUeXz0vr_-mxJSbhl6FQZJILNB9AlLvAE/s1600/islation+web+bonus3.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1136" data-original-width="1600" height="285" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj9h7LirnkpojvQEz88c57w8rFE7Zw2VAtM84iWLTpXbXb8ru4MKBgFqT1_ho9I4ggSt1a68ejYt31T5ZeFX2RaVyeFTw26G2-Mg8e6hbKLxEyUeXz0vr_-mxJSbhl6FQZJILNB9AlLvAE/s400/islation+web+bonus3.jpg" width="400" /></a></div>
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEinHtPT5D0aawUUd12Peq4ID-SIhaVifzPRgqnN0DdF2gA3vL8-NzJzOhBgX1IqKj52-pnWKQ8hRTYMfZTRAoFiATzG8ZKx2um9MQFSvKllZuMGyglLL9FWQxZVFjWYwqDm0p-kKPWnKrU/s1600/islation+web+bonus5.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1136" data-original-width="1600" height="285" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEinHtPT5D0aawUUd12Peq4ID-SIhaVifzPRgqnN0DdF2gA3vL8-NzJzOhBgX1IqKj52-pnWKQ8hRTYMfZTRAoFiATzG8ZKx2um9MQFSvKllZuMGyglLL9FWQxZVFjWYwqDm0p-kKPWnKrU/s400/islation+web+bonus5.jpg" width="400" /></a></div>
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjpsbg584U8A0seYN8q0fxkHWzpzzC3OdKgYCZaJuCH6HXloSjyaz7nrxSwjAsvAyuDOBej7Au_TOjbGsi87QiK9zn1M4au7tlRpJ2GkjfhfvF3Qp6kjmarBWy1isQdJSS83nGIOpc4p_o/s1600/islation+web+bonus6.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1129" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjpsbg584U8A0seYN8q0fxkHWzpzzC3OdKgYCZaJuCH6HXloSjyaz7nrxSwjAsvAyuDOBej7Au_TOjbGsi87QiK9zn1M4au7tlRpJ2GkjfhfvF3Qp6kjmarBWy1isQdJSS83nGIOpc4p_o/s400/islation+web+bonus6.jpg" width="280" /></a></div>
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<br />Anonymoushttp://www.blogger.com/profile/17621293238882892993noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8041929659604115737.post-80885010905834074972017-12-05T12:27:00.003+01:002017-12-06T21:07:42.917+01:00GRAYSON CAPPS - Scarlett Roses (2017)<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgLbiSqRIwaZhRHzt1V9ry4x7k9DhJuOqH6IEmGwuFME3y_VhS16TtJYuTVFIq-acJ0rKfZGoQpa4V-Jp7dXQYfsICfgVzOjrspxd2C0hC968KTNGODNkLicPAQTBOG2aSAoOAsFXjnxfE/s1600/scarlett-roses.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1000" data-original-width="1000" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgLbiSqRIwaZhRHzt1V9ry4x7k9DhJuOqH6IEmGwuFME3y_VhS16TtJYuTVFIq-acJ0rKfZGoQpa4V-Jp7dXQYfsICfgVzOjrspxd2C0hC968KTNGODNkLicPAQTBOG2aSAoOAsFXjnxfE/s400/scarlett-roses.jpg" width="400" /></a></div>
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<iframe allow="encrypted-media" allowfullscreen="" frameborder="0" gesture="media" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/4MdBs-1PaiU" width="560"></iframe>
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<span style="color: #990000; font-family: "verdana" , sans-serif; font-size: x-large;">OO</span><br />
<span style="color: #990000; font-family: "verdana" , sans-serif; font-size: x-large;">efficace, sensible, rugueux</span><br />
<span style="color: #990000; font-family: "verdana" , sans-serif; font-size: x-large;">songwriter, americana</span><br />
<br />
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><br />Après Hiss Golden Messenger, c'est au tour de Grayson Capps d'utiliser ce symbole de la rose. La rose que l'on peut brandir et celle que l'on peut admirer. Comme le symbole d'un renouveau, de ce que l'on peut se consacrer à chérir dans un pays ressemblant à un jardin terrassé et sans plus de poésie. <br /><br />Grayson Capps et son groupe, Willy Sugarcaps, sont importants pour le sens de communion musicale qu'ils perpétuent à travers leur pratique de l'americana. On la ressentira par exemple sur l'album d'un canadien expatrié à leur rencontre, Scott Nolan, <i>Silverhill </i>(2016). Du nom de cette ville de l'Alabama ayant scellé le destin du groupe. Sur <i>Scarlett Roses</i>, seul Corky Hugues apporte sa présence, profil bas mais décisive, à l'album. Il y ajoute une dimension. <br /><br />C'est révélateur de l'intelligence du jeu des deux musiciens que la personnalité de Hugues soit si bien intégrée, faisant de ces chansons des monolithes, déjà éprouvées en concert et ici dans leurs versions définitives. L'un donne la voie aux solos de l'autre, leurs guitares se relèvent sans que l'on sache très bien qui est qui. Ils se complètent à merveille. <br /><br />Grayson Capps a beau porter la Louisiane en lui, il joue la décontraction jazzy (<i>You Can't Turn Around</i>), mêle le grand ouest à ses pérégrinations. <i>« J'ai été dans des groupes depuis la fin des années 80. J'ai signé avec beaucoup de labels. J'ai parcouru énormément de kilomètres. Les expériences que j'ai accumulées ont été durement gagnées, et je me sens bien rodé, prêt pour ce qui doit advenir, plus que jamais»</i>, commente t-il en 2015. Un film avec Scarlett Johansson et John Travolta porte le nom d'une de ses chansons, <i>A Love Song For Bobby Long</i>. Le décor ? La Nouvelle-Orléans, bien sûr. <br /><br />Ses chansons d'affirmation philosophique et émotionnelle gagnent en souffle dans ce brassage naturel de styles traditionnels. Si naturel que la manœuvre pourrait sembler facile, comme s'il était aisé de choisir un temps, un lieu pour capter la quintessence d'une écriture. L'important, il nous le rappelle, est de créer des conditions idéales afin que ses chansons puissent prétendre à cette limpidité hypnotique. Il a le bon goût de s'abandonner juste assez à la musique pour la faire prendre profondeur, lui donner un air de ce temps et de toujours. Sa précieuse humilité nous marque longtemps après la fin du disque. <br /><br />Deux instants de grâce dominent l’album : Capps y joue la carte de la gratitude, puis de la rédemption, mais « pas dans un sens chrétien ». Sur New Again, il espère « laver [seul] ses péchés » pour provoquer le retour de son amour. « There’s the world of mysticism/i’am in the world of criticism for you » tente t-il pour prouver son sens des responsabilités. Capps refuse de rendre les chansons inutilement compliquées, il se contente ici d’un peu d’harmonica par dessus les guitares. Thankful est d’un style plus texan. « Ain’t you thankful for the moonshine/that takes away the pain » chante Capps dans une démonstration de « bon temps rouler ». </span><br />
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><br /></span>
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">s. Le swamp-rock halluciné de <i>Taos </i>transforme une virée en voiture en rencontre avec le diable au croisement. Par ailleurs,les sensations ne s'entrechoquent pas sur cet album avenant, mais cette chanson dramatique, coiffe l'album d'une belle aura de spontanéité, tandis que sa narration rutilante provoque des retombées sur tout le reste de l'album, l'ancre profondément dans la culture sudiste. L'aplomb est grand. </span>Anonymoushttp://www.blogger.com/profile/17621293238882892993noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8041929659604115737.post-75034730753231047832017-12-05T00:06:00.000+01:002017-12-05T00:10:10.934+01:00WATERMELON SLIM - Golden Boy (2017)<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhiW3soesm19zAIuWqHd9bg9wep_TF19bTo8wE-Y17jRw2y5mDDNzhpwjaZsM8jPOX0RKNiVH-bt4V2WtCVuI5qRboboEYP8gkZUA-kMONd8UtDkca_trGWV-1Wdjne_ejh3CP59o7n2KQ/s1600/Golden-boy.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="240" data-original-width="240" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhiW3soesm19zAIuWqHd9bg9wep_TF19bTo8wE-Y17jRw2y5mDDNzhpwjaZsM8jPOX0RKNiVH-bt4V2WtCVuI5qRboboEYP8gkZUA-kMONd8UtDkca_trGWV-1Wdjne_ejh3CP59o7n2KQ/s400/Golden-boy.jpg" width="400" /></a></div>
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<iframe allowfullscreen="" frameborder="0" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/S0BJavItKjU" width="560"></iframe>
<span style="font-family: "verdana" , sans-serif; font-size: x-large;"><br /></span>
<span style="color: #b45f06; font-family: "verdana" , sans-serif; font-size: x-large;">OO</span><br />
<span style="color: #b45f06; font-family: "verdana" , sans-serif; font-size: x-large;">communicatif, élégant, original</span><br />
<span style="color: #b45f06; font-family: "verdana" , sans-serif; font-size: x-large;">blues</span><br />
<br />
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><br />Watermelon Slim a enregistré cet album comme une lettre d’amour au Canada. Invité en 2003 à jouer à Toronto, ce pays lui a beaucoup donné, dans la dernière partie de sa carrière. Lui aussi, comme Smoky Tiger, joue d’une ouverture sur le monde manifeste, comme un sport de combat. Si on y combine son feeling de vétéran de la guitare slide, et sa voix de basse dont il explore toutes les possibilités, évoquant un peu Captain Beefheart dans certaines intonations, c’est une vraie magie. <br /><br />On débute avec le très rock n’ roll <i>Pick Up My Guidon</i>, et on finit par côtoyer les esprits en entonnant des chants rituels... Scott Nolan, figure de la scène folk de Winnipeg, a apporté une tranche de tendresse, <i>Cabbagetown</i>, et plein de bonnes vibrations à l’album. <i>«Musiciens et vocalistes ( je n’en connaissais que quelques uns auparavant) m’ont fait participer à une expérience nouvelle pour moi de communauté musicale en studio. </i>» témoigne Slim dans les notes de l’album. <br /><br />Ce sentiment communautaire est aussi nourri par la participation de représentants de peuples natifs canadiens. La production est riche en tours de passe-passe, l’originalité étant cette décision de mettre en avant la voix, le révélant un personnage medium capable de canaliser la danse des nuits et des jours, le passé et le présent avec une sensibilité pour le travailleur, l’explorateur, le militant de la liberté des peuples. L’inventivité des arrangements ne fait pas oublier qu’ils sont au service d’un grand partage. Watermelon Slim apparaît, dans les photos accompagnant le disque, comme un parleur de rue, toujours micro en main. Une personnalité atypique, refusant de s’incliner dans le sillage des héros. Les mots puissants, les histoires vécues peuvent donner le change, et aussi <i>Barrett’s Privateers,</i> le chant viril Irlandais maintes fois repris depuis qu’il fut enregistré par Stan Rogers, entre autres par Smoky Tiger. <i>Dark Genius,</i> qui évoque les ombres totémiques de dirigeants politiques, culmine sur cette phrase : <i>« He was a dark, dark genius/And i’ll probably just end like him some day »</i>. Pas de fausse modestie, mais une majesté méritée pour un homme prenant le parti de la générosité et de la sincérité totale dans tous les aspects de cet album. </span>Anonymoushttp://www.blogger.com/profile/17621293238882892993noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8041929659604115737.post-90938485148509886672017-11-26T17:18:00.002+01:002017-11-26T17:19:12.541+01:00NATASHA AGRAMA - The Heart of Infinite Change (2017)<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhyiLrPJjEwJr_4rWYilXFC88MSahmjMDQoQ0nc4Csg42H7NVHJDzJUy2eLsgvRp7Llgeb98oMf3w8Cqk8LoghNKRBIN2-QQC3vpD2yktR6Yh0iFpBrQGSxv3K-8YL2_oOrvb3cL3C46tE/s1600/natasha+agrama.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1200" data-original-width="1200" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhyiLrPJjEwJr_4rWYilXFC88MSahmjMDQoQ0nc4Csg42H7NVHJDzJUy2eLsgvRp7Llgeb98oMf3w8Cqk8LoghNKRBIN2-QQC3vpD2yktR6Yh0iFpBrQGSxv3K-8YL2_oOrvb3cL3C46tE/s400/natasha+agrama.jpg" width="400" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<br /></div>
<iframe allowfullscreen="" frameborder="0" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/y3PCzMLSGes" width="560"></iframe>
<span style="font-family: "verdana" , sans-serif; font-size: x-large;"><br /></span>
<span style="color: #e69138; font-family: "verdana" , sans-serif; font-size: x-large;">O</span><br />
<span style="color: #e69138; font-family: "verdana" , sans-serif; font-size: x-large;">élégant, frais, soigné</span><br />
<span style="color: #e69138; font-family: "verdana" , sans-serif; font-size: x-large;">Jazz, fusion</span><br />
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><br /><br />Parmi les moments de magie musicale sur The Heart of Infinite Change figurent l'apparition de Austin Peralta, dont ce fut les dernières sessions. Son âme seventies, sa révérence pour le piano Rhodes mâtine l'album, d'entrée, d'un halo saint. Il est retrouvé à l'âge de 22 ans, ayant succombé d'une pneumonie aggravée par l'alcool et les drogues. Les vétérans George Duke (Piano, claviers) et Stanley Clarke (le beau-père d'Agrama) à la basse rejoignent l'album dans un ballet suggérant le déroulé d'un concert, mieux, d'une célébration. Une certaine histoire de Los Angeles, à travers des lieux de passion qui ont servi de cadre pour l'album. A qui le confier, sinon à Gerry Brown, connu pour son travail avec Prince, Marvin Gaye, Wayne Shorter, Earth Wind & Fire...<br /><br />Le lien entre Natasha Agrama et Austin Peralta, c'est Thundercat. Sa basse ondoie dans les deux premiers morceaux de l'album, donnant aux dehors plus frêles de la composition de Joe Henderson, Black Narcissus, un côté rutilant sur lequel a voix de Natasha Agrama vient apporter son contrepoint léger et virevoltant. C'est l'exercice de ce premier album étonnant et scotchant : convoquer certains des favoris du jazz du XXème siècle, Mingus, Ellington, ou l'incomparable saxophoniste Joe Henderson, et compléter leur musique par du chant. Parfois simple plaisir de lyrisme, le chant peut aussi évoquer les souvenirs de ces artistes hors normes et dessiner un certain sentiment du jazz. Raffiné, singulier, parfois ostracisé, et triomphant, finalement, du fait de son élégance. <br /><br />Il y a aussi à fêter les 100 du premier morceau de jazz enregistré. L'humilité, la dévotion de cette musique spirituelle et connectée à la soul music et certaines choses des plus contemporaines. Agrama ne choisit pas entre le monde d'hier et celui d'aujourd'hui. Elle projette de son mieux une personnalité soulful, même si c'est pour son don du phrasé, les acrobaties de sa voix qu'on la trouve réellement vibrante. <br /><br />Belle histoire que celle qui l'a conduite à cet album. Alors qu'elle se destinait aux arts visuels, elle se mit à écrire sans en informer personne, et développa son sentiment musical lors d'une expérience à Paris, avant de retrouver les États-Unis transformée par sa nouvelle vocation. Encore intimidée par les génies du jazz, elle a rejoint à Los Angeles les derniers tenants du titre, participant aux chœurs sur The Epic de Kamashi Washington, et le conviant à ses côtés pour sa propre musique. C'est de cette affirmation musicale qu'il est question dans l'album. Briser l'armure pour s'apprêter à donner et recevoir à travers la musique. Les musiciens l'entourant semblent presque trop bienveillants avec elle dans leur perfection. <br /><br />Un autre participation très en phase avec l'univers de Natasha Agrama, c'est celle de Bilal, l'expérimentateur lyrique qui mêle les styles sur des albums à fleur de peau. All Matter, tiré de son album Air Tight's Revenge, met en valeur la délicatesse du texte qui explore le sentiment amoureux. Son propre arrangement était résolument soul et moderne, ici, on revient à un contexte plus dépouillé mais qui continue de nous récompenser après plusieurs écoutes, son texte sensuel dans la continuité d'autres choix de l'album, et du questionnement émotionnel d'Agrama. </span><br />
<br />
<br />
<br />Anonymoushttp://www.blogger.com/profile/17621293238882892993noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8041929659604115737.post-59865513664909901762017-11-26T17:07:00.001+01:002017-11-26T17:08:22.982+01:00DO MAKE SAY THINK - Persistent Stubborn Illusions (2017)<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi6Nx3YChUxwuBs8eauZMjvEdzwIJXqitJJGgRTZQvtOZRNmWoLe1FNobS9h6hDX1FDTq-CrJctnWYKi7RRRMckQpvPnUvyTcNbhvljmVM6YZBjb2ttoba4WdkvzpPqmY3XA9e2zWcMGB8/s1600/do-make-say-think-stubborn-persistent-illusions.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="806" data-original-width="806" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi6Nx3YChUxwuBs8eauZMjvEdzwIJXqitJJGgRTZQvtOZRNmWoLe1FNobS9h6hDX1FDTq-CrJctnWYKi7RRRMckQpvPnUvyTcNbhvljmVM6YZBjb2ttoba4WdkvzpPqmY3XA9e2zWcMGB8/s400/do-make-say-think-stubborn-persistent-illusions.jpg" width="400" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<br /></div>
<br />
<iframe allowfullscreen="" frameborder="0" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/1UtqoUvg0lk" width="560"></iframe>
<span style="color: #134f5c; font-family: "verdana" , sans-serif; font-size: x-large;"><br /></span>
<span style="color: #134f5c; font-family: "verdana" , sans-serif; font-size: x-large;">OO</span><br />
<span style="color: #134f5c; font-family: "verdana" , sans-serif; font-size: x-large;">heureux, onirique, puissant</span><br />
<span style="color: #134f5c; font-family: "verdana" , sans-serif; font-size: x-large;">Post rock, instrumental</span><br />
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><br /><br />Après avoir provoqué plutôt notre intellect, un certain thème traverse<i> Stubborn Persistent Illusions</i>, pour revenir à la fin de <i>Return, Return Again </i>et nous émouvoir. C'est à ce moment qu'on sait qu'il s'agit d'un vrai album instrumental, un de ceux qui savent nous égarer un peu pour mieux nous éblouir au bout du compte. Dans ces dernières secondes, on suspecte un orchestre, c'est à dire quelques effectifs supplémentaires par rapport à la formation habituelle de huit musiciens. Do Make Say Think est un collectif instrumental formé en 1995, et c'est seulement leur quatrième album. Voilà un premier indice qui indique à quel renouvellement, à quelle évolution ils se vouent entre chacun de leurs disques, et combien il reste dans <i>Stubborn Persistent Illusions </i>les seuls mouvements nécessaires, tandis que tout prolongation superflue a été gommée. Il en ressort que cet album d'une heure est articulé, et centré sur ses dynamiques chatoyantes comme un reflet dans l'eau pure. La production est d'une netteté étincelante. <br /><br />Ce n'est pas ce qu'on remarque en premier, mais c'est la qualité de l'album qui perdure le mieux : son optimisme. Dans une ère où même Björk fait du post-Björk, de l'enchantement et de la connexion-entre-les-âmes en veux-tu en voilà, <i>Stubborn Persistent Illusions </i>vous invite à son tour à fermer les yeux pour ressentir l'utopie sereine. Il expose de mieux en mieux sa luminosité. <br /><br />La détermination avec laquelle il avance peut être source d’appréhension au départ. Mais en quelques minutes, on saisit les immenses dynamiques se mouvant sous le jeu frénétique des musiciens. Et bientôt on ressent la portée que couvre le groupe, en termes de structures et d’amplitude sonore. Le son de votre artiste favori est souvent compressé à l'extrême pour être écouté sur votre portable. Ici, la comparaison avec le jazz, mais aussi la musique classique, est pertinente, vu que tout l'album est construit en quatre dimensions, où chaque composition en relaie une autre, en est l'expansion, à l'image du lien unissant les explosives <i>Bound</i> et <i>And Boundless</i>. Cette dimension supplémentaire signifie aussi que le groupe semble définir la musique pendant qu'il la joue. Et ainsi, quand des motifs émergent, des figures mélodiques se répètent, c'est merveilleusement gratifiant, parce qu'on croit en faire la découverte au fond de soi, à l'insu des musiciens eux-mêmes. <br /><br />Il n'y a pas de main-mise, mais une forme de balance, d'équilibre fascinant pour l'oreille. C'est une musique qui en appelle à notre intelligence émotionnelle, prononce un remerciement absolu, exalte une joie nous étant aussi adressée, nous qui avons le mérite d'être présents, sensibles ou non. À la fin, c'est nous qui décidons ce que nous faisons de l'album. <br /><br />C'est la légèreté d'un ensemble pourtant complexe, que l'on pourrait qualifier, à l'entendre, de meilleur que l'air. Un avis de tempête se déclare avec <i>War on Torpor</i>. Au cœur des plaines glacées, une histoire mêlant l'homme et la nature va nous être contée. Il y a dans le cœur des Canadiens la présence de la nature, et cela résulte d'un travail plus raffiné, plus sophistiqué, comme c'est le cas dans la précision des instruments conviés dans ce premier morceau en forme de grand réveil. Trois guitares carillonnent, formant des motifs qui s'entremêlent tandis que es autres instruments sont là pour introduire une sensation de liberté qui va s'étayer avec la suite. C'est une musique véloce, qui nous échappe tandis que l'on veut la définir. Elle est partout autour de nous, enlève le silence et l'immobilité mais sans écraser, sans ravager. Elle est soutenue, les cordes et les vents, et même la basse, se déployant vers le haut, dans un ciel ouaté. <br /><br /><i>Horripilation</i>, c'est 10 minutes d'osmose et d'abandon. Sigur Rós nous avaient aussi bien subjugués avec seulement de la musique et leur acuité visuelle, nous intimant à inventer une dramaturgie sans personnages, nous imposant une force vitale globale indissociable de notre besoin de respirer. Le clavier en glockenspiel évoque une valse de petites fées, une musique russe, sur laquelle les violons et la saxophone baryton viennent ajouter leurs austères dynamiques, pour évoquer une épopée scandinave à la <i>Peer Gynt</i>. Les instruments vont et viennent à volonté, la batterie prenant soudain les devants pour donner une tournure plus rock au morceau. Des chants de baleine retranscrits à la six cordes se noient dans un nouveau tournoiement, avec une inventivité qui empêche de crier à la poésie surannée. Au fil du morceau, les instruments à vent se révèlent de plus en plus comme l'un des atouts majeurs du groupe. Ce vent, ils l'utilisent comme propos de leur musique, force expressive. Ils sont capables d'une décontraction introspective sur <i>Her Eyes On The Horizon</i>, indiquant le lieu le plus éloigné où le groupe s'est aventuré jusqu'à présent, sans perdre leur force d'évocation tétanisante. <br /><br />Ils défissent une réalité en dehors des rapports humains, qui, mise en concurrence avec celle du music business, lui survivra, si les utopies devaient se concrétiser. En attendant, les décisions d'école empêchent beaucoup d'artistes d’atteindre une telle libération d'esprit. </span>Anonymoushttp://www.blogger.com/profile/17621293238882892993noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8041929659604115737.post-41263627261121873242017-11-22T21:27:00.001+01:002017-11-22T21:28:07.873+01:00MALCOLM HOLCOMBE - Pretty Little Troubles (2017)<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi4reSRhyjWraRNu7JV4W8yEmlvoAMbbRL2ZIf-NT3M4tBuV5LPrJuOkKNOYxaLdVsaiI0BBPDqCXDSIhUAETOSX02mSnGthil7Tp33J5aJPMiUyWZPLJ6tXK4xlwwSXzFTMpEJK4beQgk/s1600/61Zy20DkHhL._SS500.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="500" data-original-width="500" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi4reSRhyjWraRNu7JV4W8yEmlvoAMbbRL2ZIf-NT3M4tBuV5LPrJuOkKNOYxaLdVsaiI0BBPDqCXDSIhUAETOSX02mSnGthil7Tp33J5aJPMiUyWZPLJ6tXK4xlwwSXzFTMpEJK4beQgk/s400/61Zy20DkHhL._SS500.jpg" width="400" /></a></div>
<br />
<iframe allowfullscreen="" frameborder="0" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/Uf0Q4991css" width="560"></iframe>
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><br /><br /><span style="color: #76a5af; font-family: "verdana" , sans-serif; font-size: x-large;">OO</span></span><br />
<span style="color: #76a5af; font-family: "verdana" , sans-serif; font-size: x-large;">audacieux, rugueux, lucide</span><br />
<span style="color: #76a5af; font-family: "verdana" , sans-serif; font-size: x-large;">Blues, americana</span><br />
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><br /><i>Pretty Little Troubles</i> mêle l'euphémisme et l'ironie, et le message nous cogne dès <i>Crippled Point of View </i>: Holcombe ne nous offre pas d'échappatoire que de contempler ses plaies. Ses maladies, ses combats, contre la société et la misanthropie, l'histoire objective d'un point de vue isolé. La cocasserie de <i>Good Ole Days</i>, avec le banjo d'époque du producteur Darrell Scott. Les 'bon vieux jours' sont ceux des travailleurs en Virginie, leur vie au rythme de la souffrance sociale. La seule raison de tout cet humour , c'est qu'ils sont désormais morts et enterrés et y trouvent plus d'honneur que jamais. La vivacité du morceau injecte une vraie nostalgie, comme si la grâce du souvenir transcendait la douleur des vies brisées par l'imposture. <i>Bury England</i> est dans la même veine, mais à ce stade de l'album, on s'est accoutumés à la proximité avec Holcombe, et à cette étroite famille de trimards au sein de laquelle il nous convie. <br /><br />Malcolm Holcombe a joué dans certaines villes de Caroline du nord depuis quarante ans. A Boone, il salue le « Windmill », conçu dans les années 70 pour apporter l'électricité, et qui n'a jamais fonctionné. Le mot évoque le travail des champs plutôt que la technologie des énergies renouvelables, pourtant la traduction française est l'éolienne. Empreinte d'une ruralité qui grince, gronde, rutile. Authentique et proche de sa terre, Holcombe l'est sans forcer. Il est en toute humilité un symbole, bien au-delà de cette partie du Sud américain. </span><br />
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><br /></span>
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Solitaire de tempérament, il a depuis des années brisé sa carapace, enregistrant des albums collaboratifs en compagnie de musiciens extraordinaires. Tony Joe White venait saluer sur <i>Another Black Hole</i> (2016), et la pléthore d'instruments à cordes joués par cet amoncellement de talents n'occulte jamais le jeu singulier de Holcombe, qui éreinte son instrument avec une sollicitude magique. C'est l'impression que donne, en tout cas, le mélange de précision et de rudesse de son jeu tendu. Rien d'un esthète à première vue, dans cette voix éraillée, et pourtant chaque mot est une teinte de sa palette de noirs, étalée au couteau. La chanson titre, par exemple montre une densité et une profondeur des mots frappante comme un coup de poing. <br /><br />Il s'inscrit dans la lignée du texan Guy Clark, dont le collaborateur Verlon Thompson est de la partie. Parmi les bonnes surprises de cet album, la ballade <i>Rocky Ground,</i> illuminée de pedal steel et de la voix en backing de Thompson. Difficile de faire plus américain.<i> « Watching you grow old and lonely/Hungry to be found »</i> chante Holcombe, décrivant un état qui fut le sien avant d'être exhumé et de quitter l'alcool. <i>We Struggle</i> atteint le même niveau d'émotion, avec une économie de mots bouleversante. <i>Damn Weeds</i>, autre classique, poursuit dans cette véracité sur le vif. Les chansons ont d'ailleurs été écrites sur une période de deux semaines, d'où sans doute une certaine homogénéité thématique. Darrell Scott les pare d'une audace sincère, sans y réfléchir à deux fois. La cornemuse en est le gage. Le quatuor de cordes le pinacle. </span>Anonymoushttp://www.blogger.com/profile/17621293238882892993noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8041929659604115737.post-56093141215192727252017-11-18T21:13:00.001+01:002017-11-18T21:15:07.622+01:00ALBUM DE L'ANNEE : The Weather Station<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgckEkApS-QbMDnEjAK6X4n2Uy7m5G2LzmDHB7rzS92WPFIBxK9ub55iH0HyRImNtwtcGqwWwokR-EjXZ_iKtXU0yJw-A50G0s0iSfBBtxZJq0mXDMJphU_SFrA-WJztLoCZ8BzMo-uWk4/s1600/art+weather+station+provisoire.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1136" data-original-width="1600" height="451" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgckEkApS-QbMDnEjAK6X4n2Uy7m5G2LzmDHB7rzS92WPFIBxK9ub55iH0HyRImNtwtcGqwWwokR-EjXZ_iKtXU0yJw-A50G0s0iSfBBtxZJq0mXDMJphU_SFrA-WJztLoCZ8BzMo-uWk4/s640/art+weather+station+provisoire.jpg" width="640" /></a></div>
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<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
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<br />Anonymoushttp://www.blogger.com/profile/17621293238882892993noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8041929659604115737.post-67625831028128028392017-11-11T19:34:00.000+01:002017-11-11T20:08:26.362+01:00FLEET FOXES - Crack-Up (2017)<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjphS-CIGRW9K-YhQpvoUHglH2kcPjxtfSO6so5-2CabRY_15tYkimWAjcKiZXFUudDCd3v8hclTGKrNL05K34K8-VnlCiXbtCVS6AmqDWdolndBCWxWN4BFFxn9aUCt22U9luW-9YfIu8/s1600/fleetfoxes_crackup.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="864" data-original-width="864" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjphS-CIGRW9K-YhQpvoUHglH2kcPjxtfSO6so5-2CabRY_15tYkimWAjcKiZXFUudDCd3v8hclTGKrNL05K34K8-VnlCiXbtCVS6AmqDWdolndBCWxWN4BFFxn9aUCt22U9luW-9YfIu8/s400/fleetfoxes_crackup.jpg" width="400" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjYxszhnlLJpz3ZpHX8Ey0VIDecKzvoSaZaEnQ0kzYeMD_fnY9u1gnp0AUhfHcEUnLdJTbPy2u2RAktPdsAGHkojplOOTcQcRg3NOdrtqVU2l0Mp3lvxLPGFs2z0Cb9sqlhrRi7KCelRnc/s1600/fleet-foxes-new-album-interview-rolling-stonetif-fcd08c2a-bdca-4b21-9583-3d6688cc2cca.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="394" data-original-width="700" height="221" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjYxszhnlLJpz3ZpHX8Ey0VIDecKzvoSaZaEnQ0kzYeMD_fnY9u1gnp0AUhfHcEUnLdJTbPy2u2RAktPdsAGHkojplOOTcQcRg3NOdrtqVU2l0Mp3lvxLPGFs2z0Cb9sqlhrRi7KCelRnc/s400/fleet-foxes-new-album-interview-rolling-stonetif-fcd08c2a-bdca-4b21-9583-3d6688cc2cca.jpg" width="400" /></a></div>
<br />
<iframe allowfullscreen="" frameborder="0" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/-r-lG4x3vVQ" width="560"></iframe>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
</div>
<span style="color: #45818e; font-family: "verdana" , sans-serif; font-size: x-large;">OOO</span><br />
<span style="color: #45818e; font-family: "verdana" , sans-serif; font-size: x-large;">Lucide, audacieux, contemplatif</span><br />
<span style="color: #45818e; font-family: "verdana" , sans-serif; font-size: x-large;">Folk-rock</span><br />
<br />
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Robin Pecknold se montre farouche, intérieur sur Crack-Up. Mais s'il paraît en retraite, c'est tout le contraire. Il a l'intime conviction que le moment de retrouver son public est venu. Les concerts pour défendre Crack Up sont les plus beaux de l'histoire des Fleet Foxes. Leur anachronisme, leur façade savante est gommée dans l'embrassement chaleureux de Pecknold, un homme qui ne ressemble à rien en une star du rock et qui, pourtant, y est pour beaucoup dans l'aura de son groupe, sa voix au bord du gouffre gageant du pouvoir de surimpression de la musique, sautant d'un continent à l'autre. En changeant d'échelle sans cesse, donnant aux circonvolutions la démarche d'un géant sensible capable de fouler les sociétés engoncées d'un continent à l'autre. <br /><br />La profondeur et la distance sont des éléments fondateurs de leur musique. Ils n'ont jamais joué du folk isolé du reste du monde pour le plaisir d'être simplement différents, mais pour garder le bon recul et renvoyer un reflet le plus contrasté, cinglant, voire dangereux possible de la société occidentale en la mettant face à ses craintes. Il n'est pas question de s'échapper de cette société, puisque les Fleet Foxes n'en ont jamais fait partie. Cela fait brûler les étapes, pensez vous. Pas si sûr. Voilà peut-être la raison pour laquelle ils doivent patienter autant entre chaque disque. Pour ne pas se faire rattraper par l'esprit du temps, une chose sur-estimée basée sur des mots répétés de façon abrutissante pendant quelques années. Pour faire paraître Crack-Up, ils ont attendu que certains de ces mots superflus disparaissent. Leur vocabulaire, leur répertoire nécessitait de la place et Pecknold refusait d'assister à l'agonie de son talent, par manque de recul sur l'époque. Les nouveaux outils, les divertissements ont changé, les nouvelle façons de faire de l'argent ont dérivé, pure création humaine qui se croit à l'égal de la nature. Pecknold le fait remarquer : “Fire can’t doubt its heat/Water can’t doubt its power/You’re not a gift/You're not adrift/You’re not a flower” sur Cassius.-<br /><br />Pecknold voudrait placer de son côté la constance, mais il est difficile de la connaître sans vivre dans un bonheur total et infini. Pour se sentir perdurer dans son élément, il peut s'attarder sur les images terribles et poétiques du monde humain en retirant l'intervention de l'homme de leur existence. Les fumées sur l'océan ou les feux du désert ne sont plus dus à des marées noires ou des rejets de pétrole. La même fumée pour masquer que la forêt n'a plus rien d'originel, et peut être la faire revivre sur la foi de ses cimes. La fumée c'est l'alliée dans l'illusion, pour brouiller ce que l'on sait de l'humain. <br /><br />Les Fleet Foxes s'inscrivent dans une brume bienveillante, ils ne surjouent pas, par leur standards, et pourtant jouent davantage d'instruments que tout autre groupe de pop. Avec un réalisme un peu forcené, ils veulent rendre les visions exactes de qui se hisse sur les épaules de Darwin et se permet un rire inquiétant. <br /><br />Les quatre éléments apparaissant sur la pochette. L'eau, l'océan, sont une nouvelle fois très présents. D'ailleurs les chansons contiennent des éléments de mise en scène, comme sur -Cassius, cette précision:[Under the Water] et [Above the Surface], pour décrire depuis quel lieu Pecknold les chante. <br /><br />La vieille symbolique d'une nature vertueuse dont l'homme serait légataire est balayée, au profit d'images plus vivifiantes : le soleil, avec son lourd passif dans les chanson pop, est ici une boule enflammée, c'est la cruauté amusée de Bruegel l'ancien quand il dépeint la chute d'Icare. <br /><br />Pas étonnant, dans ce monde où l'écume, le vent, ont un pouvoir létal, que Pecknold se montre aussi nécessiteux de stabilité, et parfois se montre perdant pied. Entre l'aube et le crépuscule qu'il nous décrit telles que la nature les perçoit, ils nous a conviés, une nouvelle fois, à tester l'émerveillement. Cette poésie culmine dans Third Of May/Odaigahara, avec ces paroles inscrites en capitales dans le livret de l'album : LIFE UNFOLDS IN POOLS OF GOLD/I AM ONLY OWED THIS SHAPE/IF I MAKE A LINE TO HOLD/TO BE HELD WITHIN ONE'S SHELF/IS DEATHLIKE ». Elle résume la pensée de l'album : la condition et le conditionnement. On peut vouloir une cohérence, sans pour autant se limiter à ce que l'on sait de nous. <br /><br />Produire une musique naturelle, pour les Fleet Foxes, revient à chanter l'inconnu. Quelle meilleure manière que de l'inclure dans sa vie, que de le définir, en constante expansion, avec une musique à l'avenant ? Rappelons que Pecknold joue 18 différentes sortes de guitares, de synthétiseurs et percussions au cours de l'album, parfois plus de 2 ou 3 au cours du même morceau. Skyler Skelset, avec qui il a fondé le groupe, arrive deuxième. Les trois autres membres explorent d’autres pistes encore, instruments à vent notamment. <br /><br />Pour être à la hauteur de la tâche, Pecknold les a toujours sentis trop jeunes. « Too young, too young » répète t-il sur Another Ocean, l'une des chansons les plus harmonieuses et totales de l'album, qui se dissout dans des notes de saxophone. Fool's Errand, lui succédant, offre un drôle de single à l'album, qui capitalise sur les sentiments jusqu'ici. Pecknold rassemble le passé et le présent. Réconcilier le passé pour les Fleet Foxes et leur habileté à jouer des focales, c'est s'y perdre, et c'est exactement ce que fait I Should See Memphis, d'une nostalgie à peine humaine. <br /><br />Cela confirme que le chanteur, s'il les a intimés et les a éclatés, n'a pas fragilisé les Fleet Foxes, mais les a rendus plus pertinents que jamais avec Crack-Up. Ne plus entendre les Fleet Foxes, ne plus les commenter même, cela reviendrait à une inquiétante résignation. </span>Anonymoushttp://www.blogger.com/profile/17621293238882892993noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8041929659604115737.post-49660346411477948942017-11-05T19:50:00.000+01:002017-11-05T19:50:20.395+01:00SUSANNE SUNDFØR - Music for People in Trouble (2017)<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhUq1QUKa7KyeM8k57jNytRVKl4r4gLofaMZdVcZG4SwaBU-rsWNJ9A4vYqQVV9AZY3EEGO3CqfUNjkOdWrj0kcpOZgqLJjIo63g5wcurqM2nuiR2NjJ9Kt2WHMu0xMgOismpuw4qntNZE/s1600/Susanne_Sundfor_-_Music_for_People_in_Trouble.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1200" data-original-width="1200" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhUq1QUKa7KyeM8k57jNytRVKl4r4gLofaMZdVcZG4SwaBU-rsWNJ9A4vYqQVV9AZY3EEGO3CqfUNjkOdWrj0kcpOZgqLJjIo63g5wcurqM2nuiR2NjJ9Kt2WHMu0xMgOismpuw4qntNZE/s400/Susanne_Sundfor_-_Music_for_People_in_Trouble.jpg" width="400" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<br /><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg0vxkh34hon3poIGa_D5zXfyyxncQi_KTtbvq-z7jsNIJbjbOFc_C6sRh1GUZUydTt-NfklE6BV84X37flp7KiZsi8qKoAQ7s-CUQyh8qgtr5WpEbSKGHCNiNRlOHZWwKQyz5aAim-ft4/s1600/susanne-accelerate-video-27_460x360.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="360" data-original-width="460" height="312" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg0vxkh34hon3poIGa_D5zXfyyxncQi_KTtbvq-z7jsNIJbjbOFc_C6sRh1GUZUydTt-NfklE6BV84X37flp7KiZsi8qKoAQ7s-CUQyh8qgtr5WpEbSKGHCNiNRlOHZWwKQyz5aAim-ft4/s400/susanne-accelerate-video-27_460x360.jpg" width="400" /></a></div>
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<iframe allowfullscreen="" frameborder="0" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/Abet-OycQpE" width="560"></iframe>
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<span style="color: #999999; font-family: "verdana" , sans-serif; font-size: x-large;">OO</span><br />
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<span style="color: #999999; font-family: "verdana" , sans-serif; font-size: x-large;">nocturne, sensible, pénétrant</span></div>
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<span style="color: #999999; font-family: "verdana" , sans-serif; font-size: x-large;">Pop, folk</span><span style="color: #cccccc; font-family: "verdana" , sans-serif; font-size: x-large;"> </span><br />
<br />
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Des artistes ont dit que certaines années qui ont mené à 2017 n'étaient « pas bonnes pour la musique folk ». Le folk n'est plus musique populaire depuis longtemps, il est devenu l'apanage de ceux qui souhaitent quitter la célébrité, ou ne jamais l'acquérir. En 2017, plus personne ne se plonge en soi pour y chercher un sens à l'existence. C'est que qu'affirmerait la norvégienne Susanne Sundfør, échappée d'une rêve de Léonard Cohen, par une provocation dont elle a le secret, pour intimer exactement l'inverse : l'urgence d'effectuer ce voyage en soi-même et de cesser d'agir par obéissance à une folie. <i>Ten Love Songs</i>, le précédent album de Sundfør, la voyait expérimenter avec des sons électroniques. </span><br />
<br />
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Elle signe avec <i>Music for People in Trouble</i> son désir de retraite de la vie publique –<i> Ten Love Songs</i> a fait d'elle une star en Norvège. </span><br />
<br />
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Le folk sied parfaitement à la partition gothique de Sundfør, une personne chez qui les présages funestes pour d'autres, les corbeaux par exemple, deviennent des mantras, des images pourvues d'assez de force pour s'élever. C'est ce qui se produit sur la première chanson de l'album, où la chanteuse se fait de toutes les dimensions pour s'ériger, avant de revenir à sa condition de poussière humaine. <i>« I'm as empty as the earth/An insignificant birth/Stardust in a universe/That's all that I am worth »</i>. Tout ce qui nous constitue est à la surface. Nous sommes des être de sensation, ou alors nous ne sommes rien. Ce sera ce un rapport conflictuel entre ce qu'on croit ancré dans son cœur, qui nous aide à vivre, et ce qui n'existe que de façon superficielle et qui nous fait vivre malgré nous. Sundfør change de perception constamment pour susciter notre réaction. </span><br />
<br />
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Les choses gagnent en intensité avec <i>Reincarnation</i>, où la compositrice lorgne habilement du côté de la ballade pop, cette fois, ses arpèges agencés comme un refuge. <i>The Sound of War</i> est une litanie longue et douloureuse, où l'artiste s'engage à révéler les blessures qu'a provoqué son passage dans le monde. Elle assied l'autorité dont elle fait preuve sur son œuvre. Trop imprévisible pour une chanteuse de pop, elle montre ce qui se produit lorsqu'une âme romantique est aussi dotée de talents de musicienne et de productrice afin d'offrir une vision totale. </span><br />
<br />
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Au deux tiers de la chanson, un Do dièse mineur apocalyptique s'émancipe dans un espace sidéral de Floydien. Sundfør nous surprend par une atmosphère composite, entre restitution de plages émotionnelles suspendues dans l'infini, et effort pour transmettre un message dans le présent, cela lié par la musique concrète. <i>« We don't choose life, life does us » </i>prononce une voix d'homme dans la chanson-titre, avant de déboucher sur un arpège de guitare solitaire, à laquelle vient gracieusement se joindre une flûte. </span><br />
<br />
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Le justesse de l'album dépend de la variété et des contrastes. En opposition aux ballades pop, la veine jazz est éclairée par la performance, au saxophone, d'André Roligheten sur <i>Good Luck, Bad Luck.</i> </span><br />
<br />
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><i>« Don't trust the ones who love you/Cause if you live them back/they will always disapoint you/It's just a matter of fact."</i> Une telle phrase, plutôt qu'inutilement défaitiste, se laisse entendre comme une provocation. Elle ne nous appelle pas à nous isoler, mais bien plus à renouer des relations sur de nouvelles bases plus solides, moins illusoires, plus spontanées. La même chose sur l'accrocheuse <i>No One Believes in Love Anymore</i>, dont le titre seul incite à la protestation. En creux, elle suggère que l'amour existe aussi au fond de nous, et pas seulement par commodité sexuelle, comme certains finiraient par le croire. Sundfør ne cesse de noue mettre face à nos images d'Epinal pour les briser. Elle ne cesse de s'interroger.<i> What it is ? What it means ?</i> Expose t-elle dans un moment galvaniseur à la fin de l'album. En romantique invétérée et désespérée, elle porte une accusation fatale contre ceux prétendant avoir sondé l'amour et drainé le monde de sa magie. «<i> The almighty scientist/Says most of the universe is empty and gods don’t exist/Well maybe that’s where our love ends up/No holy grail, just an empty cup”. </i></span><br />
<br />
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Il y a le sens d'une patience, d'un temps si long qu'il amène Sundfør au bord de l'existence. Elle semble y rencontrer des poètes tels le britannique William Blake, qui se posa cette question. <i>« What is the price of experience ? Do men buy it for a song ? »</i> Sundfor est à sa place auprès du poète. Elle sait qu'il y a des prix à payer que l'on imagine pas, et que l'argent n'est parfois pas la solution. </span><br />
<br />
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Inspirée par Dolly Parton, <i>Undercover </i>est peut-être la chanson qui se bat avec le plus de sensualité contre le refroidissement des cœurs. La voix de Sundfør, brillante depuis le début, exprime une extase durement gagnée. Dans une éclaircie de country-pop, elle se détache d'une atmosphère plombée par la crainte, et place au premier plan l'envie d'indiscrétion, la témérité sentimentale. Il est présomptueux de faire croire que rien ne nous est caché. Là, elle manifeste l'envie de se cacher, juste un petit peu, puis de se montrer, comme par jeu érotique. Dans Bedtime Story elle évoque Marissa Nadler, plus que jamais. Elle a cette façon d'évoquer l'état du monde comme miroir d'un émoi profond. <i>« All the birds are gone/ And all the oil’s been spilt/ And left us on this earth alone. »</i> De Nadler, l'album conserve cette pedal steel porté à une langueur extrême, très éloignée de son utilisation dans la musique traditionnelle américaine. Elle sait donner, comme les meilleurs, un sens de familiarité et d'étrangeté à la fois, ne laissant que lentement deviner le monde étranger depuis lequel elle chante. L'un de ces univers qui peuvent brusquement figer votre existence, mais auquel <i>Music for People in Trouble </i>vous a préparé.</span><br />
<br />
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"> Et, toujours, dans chaque son patiemment fabriqué, souvent à partir d'instruments acoustiques, parfois non, il y a la recherche d'un objet concret auquel se raccrocher. C'est la différence avec le monde animal que Sundfør côtoie : eux n'ont pas besoin de constance, ni rien à quoi s'accrocher, ni la conscience de changements inéluctables. Surtout, ils n'ont pas peur de la solitude ni de l'ennui. </span><br />
<br />
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Le groupe américain The Mountain Goats ont sorti un très bon album sur ce la permanence des sentiments du gothique, d'hier à aujourd’hui. Leur esthétique, et comment il ont changé la musique, avec leurs émotions. Susanne Sundfør est de cette nature là. Une artiste à part, que l'on a envie, après un tel album, de défendre de l'oubli. </span><br />
<br />
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Enfin, la présence lointaine de John Grant, l'un des grands chanteurs pop masculins de ce continent, offre sa voix de bûcheron sensible dans un rôle où on l'imagine maquillé d'eye-liner et de fond de teint, sur les cinq minutes tétanisantes de <i>Mountainers</i>. Il n'est pas dans la nature de l'homme de faire le premier pas vers son avenir. Il préfère l'ignorer et c'est normal. Mountainers accueille l'inconnu, dans une onde presque chamanique. <i>« Now I know, will never be what you need, no/What we are, what we want, it will never change/We will break through your walls, unstoppable /Wild wolves/Wild wolves/Wild wolves/Wild wolves »</i> répéte t-elle dans cet instant de transcendance.</span></div>
Anonymoushttp://www.blogger.com/profile/17621293238882892993noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8041929659604115737.post-49342409225071015132017-11-05T11:21:00.001+01:002017-11-05T11:21:05.270+01:00THE WEATHER STATION - S./T. (2017)<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjid7g93dNAWVpHgnlWBXjbCb4jkOoA2K0N6FiiTohOI6eh7XMGvc3QXZJ_eBYJkIJpO0S8JRzJE3DaqnCl43yYoAHf0WnnmPN-4TTkGoP4W46LC8m7MLgYctI4pIA1UPDBOKgXsn27VgA/s1600/PoB-035-cover-web.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="320" data-original-width="320" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjid7g93dNAWVpHgnlWBXjbCb4jkOoA2K0N6FiiTohOI6eh7XMGvc3QXZJ_eBYJkIJpO0S8JRzJE3DaqnCl43yYoAHf0WnnmPN-4TTkGoP4W46LC8m7MLgYctI4pIA1UPDBOKgXsn27VgA/s400/PoB-035-cover-web.jpg" width="400" /></a></div>
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<iframe allowfullscreen="" frameborder="0" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/GzI_wSLjwnU" width="560"></iframe>
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<iframe allowfullscreen="" frameborder="0" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/F1qlK5dF5s4" width="560"></iframe>
<span style="color: #444444; font-family: "verdana" , sans-serif; font-size: x-large;"><br /></span>
<span style="color: #444444; font-family: "verdana" , sans-serif; font-size: x-large;">OOO</span><br />
<div>
<span style="color: #444444; font-family: "verdana" , sans-serif; font-size: x-large;">lucide, intimiste, soigné</span></div>
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<span style="color: #444444; font-family: "verdana" , sans-serif; font-size: x-large;">Folk-rock</span><br />
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<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">La vidéo pour <i>Floodplain</i>, une chanson issue de <i>Loyalty </i>(2014), s'attarde sur son visage, ce qu'on peut y lire exprimant des émotions voisine de la musique. Une retenue, oui, mais aussi une intensité troublante. Et celle-ci est à plein régime sur l'album éponyme. Sans titre, comme pour signifier un nouveau départ. Désormais dans la trentaine, Tamara Lindeman se sent lassée de certaines idées véhiculées par sa musique. Native de l'Ontario, au Canada, et habituée aux périples en voiture, elle a cette fois voyagé dans le monde entier pour défendre un album remarqué. Elle a gagné du respect sans trouver de repos. </span><br />
<br />
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Les voyages et les lieux explorés dans <i>Loyalty </i>étaient une chose. Elle veut désormais changer sa pratique de l’enregistrement, créer dans l'album studio à suivre des horizons nouveaux capables de redéfinir son avenir. Elle ressent une urgence. Décide de laisser un peu tomber sa politesse, comme en atteste le <i>« fucking everything »</i> dans le passage le plus énervé de <i>Thirty </i>(« trente ans ») cette chanson-témoin éclairant le chemin de l'album. </span><br />
<br />
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><i>« Il y a ce paysage qui se dessine dans ma tête, et le souvenir de s'être trouvée quelque part. Quand je me mets à jouer de la guitare, et que des accords résonnent en moi, puis à chanter une mélodie, un souvenir me revient à l'esprit »</i>, explique t-elle pour le webzine Aquarium Drunkard. Dans l'amour et dans toutes les émotions de l'album réside un petit bout de l'histoire personnelle de Lindeman.<i> You and I (On the Other Side Of The World)</i>, par exemple, qui décrit le contrat poétique unissant deux êtres libres, renvoie à l'Australie. Il ne reste presque rien de ces vers témoignant d'une tempête qu'elle y a observé. Ils ont été mis de côté au moment de choisir parmi tout ce qu'elle avait écrit. Ces vers de trop continuent pourtant de faire l'attrait de la chanson, telle qu'elle existe dans la tête de la chanteuse. Elle est capable, par sa capacité à se replonger dans ce souvenir précis, de ne nous en restituer les parties manquantes, son contexte. </span><br />
<br />
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><i>“I tried to leave ya, I left only myself”</i>... <i>Kept It All To Myself </i>est, comme <i>Thirty</i>, très dense et énergique. Dans l'emportement, il est facile de passer à côté de son talent pour la formule : <i>« Untouch by doubt about my memory »</i>. A travers l'histoire d'une relation égoïste, elle en est à moquer le plein contrôle qu'elle s'est promise, une fois passée derrière la caméra. Les chansons sont parfois ainsi, si bien écrites qu'elles ne renvoient pas seulement au sujet de leur narration, mais aussi à l'attitude de l'artiste vis-à-vis de son œuvre. Dans la vidéo pour <i>Keep It All t Myself</i>, Lindeman est placée face à un double passif d'elle-même, objet de cette vanité inhérente à vouloir produire un album<i> « rock and roll »</i> en ses termes, c'est à dire <i>« qui n'a rien de vraiment rock and roll...» </i></span><br />
<br />
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Pourtant, l'album ne cède jamais à l'auto-critique. Il est plutôt l'occasion de reconstruire une liberté artistique, sans ses automatismes.<i> « Je pense que j'ai tenté d'enregistrer l'album avec cette perspective de liberté que beaucoup de gens prennent pour argent comptant, mais que je ne m'étais jamais autorisée à ressentir. » </i></span><br />
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<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Power, au centre de l'album, en est la preuve éclatante. Elle démarre avec un peu de guitare, un shuffle entre caisse claire et hit-hat, et la voix si franche, même dans sa douceur, de la chanteuse. La prise de pouvoir de Lindeman sur sa musique, l'injonction qu'elle s'est donnée de « suivre son instinct », sans savoir ce dont il s'agissait, faute d'être trop cérébrale, s'y déploie à sa manière unique. </span><br />
<br />
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Si cette chanson se révèle le plus patiemment orchestrée, c'est pour soutenir un refrain où Lindeman ne veut plus s'arrêter de chanter. <i>I Don't Know What to Say </i>est aussi de cette sorte à exposer les émotions spécifiques dont la jeune chanteuse est maîtresse à chaque instant de ce disque. Une fois encore, les arrangements font en sorte de nous bouleverser. </span><br />
<br />
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Sur <i>Loyalty</i>, les conceptions de Daniel Romano, une rencontre décisive pour Lindeman, sont très présentes. Désormais, elle veut voir ce qui va se produire si elle devient la seule à décider. <i>« C'était intéressant parce que je m'y suis prise naturellement. Certaines des mélodies, je les avais en tête dès l'écriture de la chanson. J'ai toujours pensé qu'il y aurait des cordes. Mais quand Mike </i>[Smith, l'arrangeur] <i>s'est penché sur mes idées, souvent il me disait : « Tu ne peux pas faire ça. Tu as ces notes qui se superposent les unes sur les autres ! » et «Est-ce que tu voulais plutôt ça ? » C'était intéressant car ce qui semblait si naturel pour moi, ma conception des mélodies et harmonies était en réalité si étrange. »</i></span><br />
<br />
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Même <i>Impossible </i>n'est pas un aveu de capitulation. Elle résume peut-être au contraire la volonté de l'album.<i> “Oh I guess I got the hang of the impossible.”</i> chante t-elle. En l’écrivant, elle pensait au réchauffement climatique, à la manière dont il hante notre vie quotidienne, pour peu qu'on soit sensible de la mauvaise façon. <i>« Je me sentais vraiment triste et effrayée par le changement climatique, chaque jour. Ce n'est pas que je crois que ce soit une bonne chose, de s'y accoutumer. D'une certain manière, c'est mal. C'est mal que je ne courre pas le monde pour ne pas tenter de changer les gouvernements. Mais je me suis endurcie à vivre avec cette idée de changement en me levant le matin pour faire mon café, ou simplement aller faire un tour autour de chez moi et pouvoir me sentir bien, même avec cette menace sur nos têtes. C'est ce que je pensais en écrivant cette chanson, je suppose. » </i></span><br />
<br />
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Il y a la même résolution que dans le geste de prendre la main de ce garçon dont elle était amoureuse. <i>« Quand je l'ai écrite, j'étais dans une disposition d'esprit forte. Je me sentais plus sage. Je ne sais pas comment, mais je m'étais habituée, même si à certains moments il m'avait semblé impossible que je puisse y arriver. C'est une façon de vivre dans l'obscurité, comme de vivre avec l'éventualité que votre petit ami puisse mourir demain. Il y a toutes ces choses auxquelles il faut vous faire."</i></span>
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Cette chronique est une partie d'un article dans le magazine Islation, à paraître hiver 2018. </div>
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Anonymoushttp://www.blogger.com/profile/17621293238882892993noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8041929659604115737.post-53544383010596041452017-10-29T17:16:00.002+01:002017-12-01T22:15:03.644+01:00KING KRULE - The Ooz (2017)<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhVfu_Ge9YHuwopm7TAuzL9bPd_6VJbeWe0lLg40Vusj2CyCQpbcfcMwh8gG0a-FZV2x34lBXM5rKWQ43jUysYy_ooTw9Y18Z0U6zdMxl-AHCBRB1G0KB1GOITuIJpEkz9eaWH1CPigTV0/s1600/king+krule.webp" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="450" data-original-width="450" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhVfu_Ge9YHuwopm7TAuzL9bPd_6VJbeWe0lLg40Vusj2CyCQpbcfcMwh8gG0a-FZV2x34lBXM5rKWQ43jUysYy_ooTw9Y18Z0U6zdMxl-AHCBRB1G0KB1GOITuIJpEkz9eaWH1CPigTV0/s400/king+krule.webp" width="400" /></a></div>
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiq-dMOb-rEm4mPRrY9HOIEmLFZEHbskulHQo_I3fu4v7VbqDiStk9Yzpvw6R1Lg-FWhET4Bhyphenhyphen3Gmso0WdjPOYGAmMreftMV6o73BpaWaGI24zbiWLwztFa5yc8ResIkqPi2D18K-2B8D0/s1600/KK-1.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="426" data-original-width="625" height="271" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiq-dMOb-rEm4mPRrY9HOIEmLFZEHbskulHQo_I3fu4v7VbqDiStk9Yzpvw6R1Lg-FWhET4Bhyphenhyphen3Gmso0WdjPOYGAmMreftMV6o73BpaWaGI24zbiWLwztFa5yc8ResIkqPi2D18K-2B8D0/s400/KK-1.png" width="400" /></a></div>
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<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEib9ul2XV_eYJde48wA_dFSMhEa3yb3CIcQfy1cK2_5AClx8OjfkF2FXpyix_HbkC-gPelAmkrhHnEPdv8N79xkRwTEtdijIq8NFMuM8_PRd9ILZ034rGu_sMSrMKCLnLr8GbM6pU9qjw0/s1600/KK_8_preview-1200x1200.jpeg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1200" data-original-width="1200" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEib9ul2XV_eYJde48wA_dFSMhEa3yb3CIcQfy1cK2_5AClx8OjfkF2FXpyix_HbkC-gPelAmkrhHnEPdv8N79xkRwTEtdijIq8NFMuM8_PRd9ILZ034rGu_sMSrMKCLnLr8GbM6pU9qjw0/s400/KK_8_preview-1200x1200.jpeg" width="400" /></a></div>
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<iframe allowfullscreen="" frameborder="0" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/A0Ld98E7nP8" width="560"></iframe>
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<span style="color: #76a5af; font-family: "verdana" , sans-serif; font-size: x-large;"><br /></span>
<span style="color: #76a5af; font-family: "verdana" , sans-serif; font-size: x-large;">OO</span><br />
<span style="color: #76a5af; font-family: "verdana" , sans-serif; font-size: x-large;">Envoûtant, expérimental, onirique</span><br />
<span style="color: #76a5af; font-family: "verdana" , sans-serif; font-size: x-large;">Beat making, rock alternatif</span><br />
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><br />À l'exception de quelques sursauts inattendus et de moment de groove punk (<i>Half Man Half Shark</i>), cet album imprégné de paranoïa est traversé de tempos lents à en devenir envoûtant. En dehors de ces moments ou la basse de James Wilson bondit, où les percussions révèlent toute l'agressivité de textures indus, métalliques. C'est une amertume, une rancœur intranquille qu’exsude <i>The Ooz</i>, l’œuvre d'un jeune londonien de 24 ans déjà surpris par la solitude et séduit par le sentiment d'altérité.<br /></span><br />
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif;"><br />C’est une amertume, une rancœur qu’exsude The Ooz, l’œuvre d’un jeune londonien de 24 ans déjà surpris par la solitude et séduit par le sentiment d’altérité. Il joue dans cet album à devenir autre. <br />On se détache de sa voix grave, si peu accordée à son physique. Le londonien des bas-fonds que tous ses amis ont abandonné pour aller vivre en périphérie, c’est un peu l’effet que fait King Krule, goule solitaire sur Slush Puppy. <br />Sur Lonely Blue, sa voix frémit, dégage une formidable énergie, en dépit d’une palette restreinte. Il s’efface pour nous laisser envelopper des explorations sonores. Il fabrique une galaxie, utilise l’espace pour se décentrer, utilise des voix étrangères et des chœurs. <br /><br />Andy Marshall est dévoué à produire un disque personnel, reflet de son intégrité, et il ramène la musique à son univers poétique plus qu’il ne la joue, sa pulsation et sa fragilité un thème de l’album. En tout, une quinzaine de participants, musiciens et chanteurs de backing vocals, contribuent à restituer ce rêve de musique.</span><div>
<br /></div>
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">À première écoute un album monocorde, <i>The Ooz</i> laisse peu à peu échapper le travail acharné pour faire ri</span><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">mer les textures dans une chorale de sons, de sensations qui se télescopent de plus en plus aux alentours pluvieux de la chanson titre. Sa générosité, sa longueur à brûler est bienvenue pour émanciper l'artiste et l'auditeur du malaise de se faire face à face quand l'un exprime un désarroi auquel l'autre n'est pas préparé. <i>Lonely Blue</i> et <i>The Ooz</i> sont de ces ballades hypnotiques. </span><br />
<div>
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><br />Sur <i>Czech One</i> encore, les beats, les voix distordues, les échos déroulent une mélancolie très narrative et urbaine, à tel point que rapidement, on est convaincu de The Ooz raconte une histoire. Les claquements de doigts et le saxophone évoquent un David Lynch, un peu en désuétude. <i>Cadet Limbo</i>, dans son titre évoque <i>In Limbo </i>sur<i> Kid A</i>. Les effets de guitare sur <i>Emergency Blimp</i> renvoient sans plus de doute au kador des groupes anglais. Souvent, le swing de shuffles jazz vient parachever le sentiment urbain, architecture ouverte laissant l'album dans son jus expérimental, respirant. Dans cette veine<i>, Midnight 01 (Deap Sea Diver) </i>qui contient un sample de<i> Temptation Sensation,</i> composition pour série de Heinz Kiessling. La musique de film n'est pas étrangère au travail très illustratif d'Andy Marshall. </span></div>
Anonymoushttp://www.blogger.com/profile/17621293238882892993noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8041929659604115737.post-37206759780848433962017-10-24T20:30:00.002+02:002017-10-24T20:30:53.768+02:00BIG BIG TRAIN - Grimspound (2017)<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgKILvlSsLKLYYvxG_GZx0XXEfUp4kXBGPS1r6B7o-VDmd6DtTrkKmna6x_ppiYCSfgdKH3iRRhvPY5eKRFD7htfYSwVov9VVv-_8QciCAKvy-GT6pBnkD0pynLTN0yFXIZqesFPj0fzQc/s1600/cover_85882222017_r.webp" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1000" data-original-width="1000" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgKILvlSsLKLYYvxG_GZx0XXEfUp4kXBGPS1r6B7o-VDmd6DtTrkKmna6x_ppiYCSfgdKH3iRRhvPY5eKRFD7htfYSwVov9VVv-_8QciCAKvy-GT6pBnkD0pynLTN0yFXIZqesFPj0fzQc/s400/cover_85882222017_r.webp" width="400" /></a></div>
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjACf0diTC8LpEFo1zixGWS79VcMNrkMBN9ChjohVLNVMwYcHywlVDCh4HqBq-SpR9frahPxEJdKOv0ZHE0Wiq7YVYPcaiuM3ZaLAkgiC3mEGhyOrZupG7ZBQUM79zfq7Ujz14gVd7R8ww/s1600/1a5f66df-b52f-47cb-8b70-31c5db9dc506.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="450" data-original-width="800" height="225" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjACf0diTC8LpEFo1zixGWS79VcMNrkMBN9ChjohVLNVMwYcHywlVDCh4HqBq-SpR9frahPxEJdKOv0ZHE0Wiq7YVYPcaiuM3ZaLAkgiC3mEGhyOrZupG7ZBQUM79zfq7Ujz14gVd7R8ww/s400/1a5f66df-b52f-47cb-8b70-31c5db9dc506.jpg" width="400" /></a></div>
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<iframe allowfullscreen="" frameborder="0" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/lqlOm97Yh7U" width="560"></iframe>
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<span style="color: #f6b26b; font-family: "verdana" , sans-serif; font-size: x-large;">OO</span><br />
<span style="color: #f6b26b; font-family: "verdana" , sans-serif; font-size: x-large;">soigné, épique, vintage</span><br />
<span style="color: #f6b26b; font-family: "verdana" , sans-serif; font-size: x-large;">Rock progressif</span><br />
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><br /><br />Big Big Train est un groupe au milieu du gué, selon les mots de Gregory Spawton, bassiste et fondateur du groupe. Contrairement à d'autres, à ce stade de leur carrière, ils n'ont jamais été meilleurs. Ils continuent de se consolider, reposant sur d'excellents descendants d'une lignée de musiciens aussi novateurs qu'intransigeants. Ils donnent vraiment l'impression que le rock progressif contient les meilleures possibilités musicales, dans sa combinaison de styles et sa structure attentive.<br /><br />Il en existe, des capables de se vouer à l'excellence mélodique, mais Big Big Train reste à part. Leurs thèmes et mélodies renvoient à la matière légendaire de la culture britannique, née des campagnes, et leurs formats héroïques évoquent les destins intemporels de grandes figures de la nation. Big Big Train est en train d'obtenir une reconnaissance internationale, et même s'il leur est difficile d'être aussi importants que certains de leurs modèles reconvertis en stars de la pop, ils s'y emploient. C'est sur les traces de Peter Gabriel, de Genesis, qu'ils s'orientent en enregistrant aux studios Real World. Et c'est pour en dégager un travail considérable ! Deux (doubles) albums reposant sur des tournures communes, celui-ci et <i>The Second Brightest Star</i>. <br /><br />Tout du long, ils maintiennent vivace ce style plein de tensions rock, rendu intemporel par Genesis. Ils s'alignent exactement sur cette époque révolue, dont ils rendent le charme et le chatoiement de nouveau parfaitement actuel. <br /><br />La qualités musicales sont la première force d'attraction de Big Big Train. Leur précision, leur capacité à jouer serré, entrecroisé. La structure des morceaux est d'une rare finesse : tout groupe qui souhaite faire durer durer une chanson au-delà de six ou sept minutes doit réfléchir à la récurrence des éléments mélodiques, à la fréquence des refrains, etc. Les considérations semblent avoir été maîtrisées par Big Big Train grâce à l'arrivée de nouveaux musiciens, connaisseurs de l'histoire de cette musique typiquement anglaise. <br /><br />Au cœur de leurs albums on ressent la musique diffuse capable de reprendre corps, brusquement étourdissante. <br /><br />La tension dramatique est également servie par les refrains évoquant comme des plaidoiries, largement poétiques, pour un monde plus fantaisiste, plus responsable, plus vaillant. <br /><br />La composition apporte des tournures souvent à la fois naturelles et réjouissantes.<i> Brave Captain</i> nous engage dans un voyage vers le passé, avec une tendance épique qui rappelle Iron Maiden et le renouveau du metal britannique dans les années 80. Les influences de Big Big Train ne s'arrêtent ainsi pas à Van der Graaf Generator ou Genesis. Elles suivent une logique qui puise certes plus dans le folk et la pop que dans le metal, au service d'une riche orchestration. Mais on trouve avec<i> On The Racing Line</i> un peu de jazz tellurique, à la manière de The Esbjörn Svensson Trio. <br /><br />Leur voyage est brave et suppose une boussole réussissant les points cardinaux. Une musique si vaste nécessite un point d'ancrage, une place où se tenir. A aucun moment le groupe ne semble perdu dérouté, désaxé. <br /><br />Sur <i>Experimental Gentlemen</i> ils fusionnent encore mieux le fond et la forme, explorant l'histoire. Synthétiseur vintage et violon créent des textures à la fois organiques et spatiales,garantissant l'immersion, tandis qu'une mélodie entêtante évoque Kraftwerk. Mais elle est ici proposée par un sursaut de violon, et se retrouve vite plongée dans les entrecroisement de piano, de guitare électrique, la combinaison d'un émerveillement littéral. La coda du morceau apporte une grande suavité, dans une fusion de jazz et de soul évanescentes, se dissipant dans un fondu terminé par un ultime balayage des claviers atmosphériques. <br /><br />Poésie et mélodies sont portées à un état de grâce sur <i>Meadowland</i>. La délicatesse des guitares laissent présager d'une direction complètement romantique, mais la suite révèlera l'extraordinaire exigence d'un groupe qui ne s'en tient pas à une manière, mais innove sans cesse dans ses projections. <br /><br /><i>Grimspound</i> érige un autre cordeau narratif et mélodique commun avec <i>The Second Brightest Star</i>. La chanson, éminemment romantique, a cette volonté de résumer la mythologie du groupe, telle qu'elle est perçue tout au long de deux heures de musique, car ce qui se trame dans cette chanson irrigue toute l’œuvre. Ainsi, le second album ne sera constitué seulement de reprises thématiques de celui ci : il y répondra et viendra enrichir la matière du groupe. <br /><br /><i>A Mead Hall In Winter</i>, avec ses quinze minutes et sa partie très dynamique vers la fin, nous incite à cette écoute attentive et répétée, au risque de lasser. Ce n'est pas ainsi que <i>Grimspound</i> devrait être le mieux apprécié, mais écouté de bout en bout, avec <i>The Second Brightest Star,</i> inlassablement. Big Big Train ne cherche pas à valoriser une chanson plutôt qu'une autre. Il n'y a pas ici de pièce maîtresse, pas de grand œuvre central. Chaque morceau tend vers une autre, et l'écoute se fait sans frontières. On ne sait plus toujours où se termine une chanson et où démarre une autre. <br /><br />La dimension littéraire et lyrique du groupe peu alors pleinement être appréciée. La dimension épique de <i>A Mead Hall in Winter </i>continue de donner l'impression que le point décisif d'une quête a été atteint, mais c'est une astuce narrative plutôt qu'une réalité. <i>Grimspound</i> joue des illusions de bien-être et d'achèvement pour décrire le travail d'une âme sans repos, d'une humeur volatile, d'une mémoire fragile que l'auditeur est mis dans la confidence pour préserver. C'est une histoire ancestrale qui se transmettrait oralement. Et la fonction des mélodies est de nous la rendre plus affective, de nous aider à nous identifier aux messages positifs qu'elle véhicule et, dans un second temps, de prendre conscience de sa teneur mélancolique. <i>As the Crow Flies</i>, encore puissamment métaphorique, nous appelle à garder à distance les puissances corruptrices, pour préserver la singularité de Big Big Train, sa geste héroïque telle qu'elle est entrée dans notre mémoire.</span>Anonymoushttp://www.blogger.com/profile/17621293238882892993noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8041929659604115737.post-17594367726719098712017-10-18T08:44:00.003+02:002017-12-01T23:02:54.331+01:00SMOKY TIGER - Great Western Gold (2017)<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgCdL6MPPqJRgsB_fLoAJGita4hficpjRhF8UnWL8KaTy8LmuMmTjhhyphenhyphenFUejudtnIn4SXICPgZ42divVUvpHQEAyKv05AjpSdsPBbZV7YPEJ4-aT-9txmOXkrGo-krx-cCzCFR_Yg8alu4/s1600/Smoky+Tiger.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="500" data-original-width="500" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgCdL6MPPqJRgsB_fLoAJGita4hficpjRhF8UnWL8KaTy8LmuMmTjhhyphenhyphenFUejudtnIn4SXICPgZ42divVUvpHQEAyKv05AjpSdsPBbZV7YPEJ4-aT-9txmOXkrGo-krx-cCzCFR_Yg8alu4/s400/Smoky+Tiger.jpg" width="400" /></a></div>
<br />
<span style="color: #bf9000; font-family: "verdana" , sans-serif; font-size: x-large;">OO</span><br />
<span style="color: #bf9000; font-family: "verdana" , sans-serif; font-size: x-large;">audacieux, vintage, frais</span><br />
<span style="color: #bf9000; font-family: "verdana" , sans-serif; font-size: x-large;">Pop, </span><span style="color: #bf9000; font-family: verdana, sans-serif; font-size: x-large;">blues</span><br />
<br />
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><br />Si l'on écoute <i>Great Western Gold</i> dans le détail, il paraît un peu comme l’exploit d'un homme n'ayant jamais enregistré ses chansons auparavant. La simplicité didactique des paroles, le côté sensationnel des histoires racontées – celles de hors la loi et d'indiens ayant vécu « not so long ago » et d'occultisme climatique – viennent droit de Manitoba, canada. Ces histoires n'ont jamais été racontées, et elles le sont avec cette conviction. </span><br />
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<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><br /></span></div>
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<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Pour éveiller ces histoires remontant parfois au XIXème siècle, le mystérieux Smoky Tiger emprunte au rockabilly des années 50. Son baryton évoque Johnny Cash, ce qui sied à merveille, puisque le pénitencier est le lieu où résident beaucoup de ces histoires. Vous ne les trouverez pas à la bibliothèque, où elles auraient trouvé le repos. Comme en témoigne Smoky Tiger, ce sont des légendes déambulant dans les couloirs et les allées, attendant qu'un médium les restitue. <br /><br />La drôle de maturité de Great Western Gold en fait un album d'adultes, à l'image de ses personnalités licencieuses : des durs connus pour la façon dont ils ont persévéré, toute leur vie, à se rebeller, et dont le fantôme viendra s'assurer que vous n'ayez pas raté un épisode de leur pulp fiction. <i>Jets Anthem</i>, avec son break à l'orgue hammond, explore la modernité, de façon toujours mythologique :<i> « Back in the seventies/We where the champs » </i>On pense à <i>We Will Rock You</i>.<br /><br />Smoky Tiger a trouvé sa vocation il y a une dizaine d'années, puisque un album existe déjà sous son nom en l'année 2009. Sa voix parfaitement maîtrisée montre bien qu'il sait exactement quoi en faire. Une voix de balladin ayant défié les éléments, et quand il rocke, sur <i>Bloody Jack</i>, on dirait Tom Rush en plein pastiche sur <i>Who Do You Love ?</i> Le pont, lugubre, assure que même la mort ne laisse pas ce héros tranquille. La mère du bandit s'en va trouver un sorcier vaudou pour le faire ressusciter. L'ambiance décrépite de se grand moment de narration, puis la fin déchaînée du morceau, est l'un des meilleurs moments de l'album. <br /><br /><i>Flying Bandit</i>, une histoire de détrousseur de banques, est agrémentée de bossa nova. Tout ce qui pourrait paraître semi délirant, comme de mêler les sons de jeux d'arcade électroniques à ce backdrop exotique, plus des accords en power chord et des harmonies dans la tradition des vieux studios américains, tout cela est parfaitement vrai. Le mélange des genres donne des ailes à <i>Terry Fox</i> (un athlète unijambiste canadien), avant que la chanson ne se termine avec un message révérencieux, passé comme un relais à travers les âges <i>« Stay strong ». </i><br /><br />Puis démarre une deuxième moitié de l'album, peut -être plus incroyable encore. Deux chansons autour de sept minutes, la première, un blues hypnotique et brûlant où <i>« Tommy Prince was a natural born killer. »</i> Elle décrit un héros de guerre populaire canadien, avec saxophone énervé et guitares blues rock. Plus loin la voix de Tiger devient carrément celle de Tom Waits. L'évocation de Winnipeg, omniprésente dans l'album rappelle qu'il s'agit d'un disque de ce cartel terrible, Transistor 66. « I must sing this sad song/It's a story you should know/I've yourd heard of Big bear/He was a leader here » démarre Big Bear, moins austère que ses premièrs abords le suggèrent. L'histoire d'un chef indien désireux de défendre les droits des siens, et dont ces sept minutes de magnificence constituent l'éloge universel. </span></div>
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<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><i><br /></i></span></div>
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<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><i>Purple City Glow </i>nous ouvre les portes d’un monde de secrets et d’excès. <i>«The Pool of the Black Star n’est pas une référence à David Bowie</i>, comme me l’expliquera Courtnage après avoir lu dans cette chronique une allusion dans ce sens .<i> «J’ai été scotché qu’il fasse cette chanson, Black Star, bien après que la mienne ait été écrite. Il y a un hall mystérieux à Winnipeg appelé the pool of the black star, dans notre building légilatif. »</i> Des chœurs sépulcraux s’associent bientôt. </span><br />
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<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Louis Riel revient, à travers le portrait d’un instigateur de révolte, au temps de la chasse au bison, déjà évoquée dans Warden of the Plains. C’est peut-être une histoire d’après guerre, cette fois, mais celle d’hommes toujours tributaires d’un immense passé, bâti de règlements de comptes et de procès expéditifs. Un monde où il valait mieux être artiste derrière des portes closes que de respirer trop intensément l’air de la piste sauvage, ou encore de chercher de intéressements dans la politique locale, au risque de finir pendu. </span></div>
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<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><br /></span></div>
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<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Ecouter l'album : </span></div>
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<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif; font-size: large;">http://www.transistor66.com/smokytiger</span></div>
Anonymoushttp://www.blogger.com/profile/17621293238882892993noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8041929659604115737.post-77779156540358663412017-10-15T21:09:00.002+02:002017-10-15T21:09:49.538+02:00SURPRISE PARTY - The Last Temptation of Chris (2017)<div style="text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhVYcF6AVi1zSRVycMblhoDW1yclv_gaL4Gfz2LXElnZDec0CqdNqzRkgXD0EmRzUUww8wkhkFtWUlpuHjQZEobBoT_sWueGAslZDDE7EOTDLii9YS-6_Xik2B_d6U6edlVWn7zQMmxpWA/s1600/surprise+party.jpg" imageanchor="1"><img border="0" data-original-height="700" data-original-width="700" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhVYcF6AVi1zSRVycMblhoDW1yclv_gaL4Gfz2LXElnZDec0CqdNqzRkgXD0EmRzUUww8wkhkFtWUlpuHjQZEobBoT_sWueGAslZDDE7EOTDLii9YS-6_Xik2B_d6U6edlVWn7zQMmxpWA/s400/surprise+party.jpg" width="400" /></a></div>
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<span style="color: #783f04; font-family: Verdana, sans-serif; font-size: x-large;">O</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="color: #783f04; font-family: Verdana, sans-serif; font-size: x-large;">inquiétant, extravagant, groovy</span></div>
<div style="text-align: left;">
<span style="color: #783f04; font-family: Verdana, sans-serif; font-size: x-large;">Garage rock, hard rock, shoegaze</span></div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif;">Chaperonnés par la maison de disques secrète Transistor 66, les quatre canadiens de Surprise Party la partagent avec le mirifique Scott Nolan, mais on les imagine mal faire avec lui ce que les américains appellent un split record, un album partagé. Leur rock psychédélique est à l'opposé des accents folk country réparateurs de Nolan. C'est une musique sombres, machiavélique même. Cette tendance intimidante est peut-être aussi l'un des courants dominants de Transistor 66. <br /><br />C'est le son de l'affranchissement, un défi totalitaire à la société. Les guitares shoegaze à trémolos sont là, les synthétiseurs pour accentuer l'aspect caverneux, et la voix du chanteur (Danny ?) prolonge les syllabes d'un message incertain dans une texture déformée. <br /><br /><i>Gloom </i>est un parfait exemple à la fois de la brutalité, de l'aspect sordide de la musique de Surprise Party. <i>The Hunter</i> enchaîne en mode clairement hard-rock à banshees. Toutes sortes de démons dansants traversent cet album, et j'ai écrit cela sans vraiment savoir qu'une chanson s'appelait <i>Wrap Your Fears in Demons</i>. Le disque se dresse là dans une forme de gloire chaotique. <br /><br />Très abouti, <i>The Last Temptation of Chris</i> sonne comme l'album que Surprise Party veut enregistrer depuis ses débuts en studio en 2013. Ils y affrontent, avec des protections auditives, pêle-mêle, coïncidences inquiétantes, mauvais sorts jetés sur les personnes les plus innocentes, et expriment que le courage n'est qu'une affaire de possession, pas de volonté individuelle. Cet album dont vraiment rien n'est très clair – si ce n'est sa portée mentale, voire spirituelle. <i>Psychedelic Girlfriend </i>réussit l'exploit, malgré tout, de swinguer sexy. Les paroles expriment la jouissance de ne plus avoir de garde-fou, le masochisme de se faire violenter. Un bon résumé de l'album. <i>« When you come inside me/i Wanna explode. » </i>Le guitares tintent comme dans les années 60. <br /><br />Puis retour à un son plus incommensurable et ébloui sur <i>Svamvartasthayikalpa</i>, légèrement plus pop. Et si vous n'êtes pas convaincus, reste le charme aérien dans les premières secondes de <i>The Hell of no Respite</i>. Et j'ai écrit « charm » sans voir qu'un la pièce de consistance garage de l'album s’appelait <i>Hex</i>. Cela fait de moi quelqu'un de possédé... <i>The devil rules.</i></span><div>
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif;"><i><br /></i></span></div>
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<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif;"><i>Ecouter l'album : </i></span><div>
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif;"><i><br /></i></span></div>
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<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif; font-size: large;">https://surpriseparty420.bandcamp.com/album/the-last-temptation-of-chris</span></div>
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Anonymoushttp://www.blogger.com/profile/17621293238882892993noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8041929659604115737.post-24544132187022379142017-10-15T20:59:00.004+02:002017-10-15T21:00:10.254+02:00WIDOWSPEAK - Expect The Best (2017)<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhVNmTsIAYmG3vv2uG2t5-zbphG17Ea2Gp-ESVq-Od2DnFhTLUc_pynFD0QO6OlcbJfcqZA_2pbTUajNs5DLGBTACP16u2kryCPzUnxt6idKC52pcrZrsg5FBs6Ti7J423KKiM-z7AcT_s/s1600/widowspeak-album-cover.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="800" data-original-width="800" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhVNmTsIAYmG3vv2uG2t5-zbphG17Ea2Gp-ESVq-Od2DnFhTLUc_pynFD0QO6OlcbJfcqZA_2pbTUajNs5DLGBTACP16u2kryCPzUnxt6idKC52pcrZrsg5FBs6Ti7J423KKiM-z7AcT_s/s400/widowspeak-album-cover.jpg" width="400" /></a></div>
<br /><iframe width="560" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/hPSNZuEQ0vg" frameborder="0" allowfullscreen></iframe>
<br />
<span style="color: #e69138; font-family: "verdana" , sans-serif; font-size: x-large;">O</span><br />
<span style="color: #e69138; font-family: "verdana" , sans-serif; font-size: x-large;">Nocturne, envoûtant, soigné</span><br />
<span style="color: #e69138; font-family: "verdana" , sans-serif; font-size: x-large;">Shoegaze, rock alternatif</span><br />
<br />
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><br />Qu'est-ce que le "meilleur" ? Est-ce mesurable ? Finalement le désormais duo britannique Widowspeak se serait dévoué à une musique entièrement personnelle, et font paraître leur meilleur album.<br /><br />Molly Hamilton, dont le prénom seul évoque la retenue compassée, a puisé avec plus de vivacité et d'intelligence que jamais dans ses influences, descendant leur cours plutôt que de le remonter. Elle montre comment se sont divulguées en sous-main les inspirations du rock mélancolique, et de l'élégance excentrique. Les collaborations d'Anton Newcombe et de Tess Parks sont évoquées. Seule la rugosité manque. <br /><br /><i>Fly on The Wall</i> arrive rapidement, et donne l'impression que tout est désormais suspendu à notre attention, notre souffle. Elle ploie lentement sous sa propre audace, dans une répétition qu'on aimerait beaucoup plus insistante. L'intensité de cet aboutissement, récurrent dans d'autres chansons comme Let Me, en dit long sur le ton de l'album, cette façon de retenir chaque émotion et de l'amplifier jusqu'à la toute fin.<br /><br />Ces chansons, si elles démarrent avec de francs accords de guitare électro-acoustique, signature du groupe, ont bien plus d'inertie, de profondeur désormais. Quelques influences particulières ne nous quittent pas, comme celle de Hope Sandoval sur <i>Warmer</i>. Car la voix, fondue dans un sempiternel écho, est rejointe par des textures oniriques empruntant au jazz comme au rock, ce que Sandoval privilégie. Dans son timbre, Hamilton a ce mélange de conscience et d'innocence donnant, au fil des écoutes, la sensation d'une maîtrise totale. <br /><br />Si le studio s'exprime aussi si bien, si l'espace s'entend dans sa dimension épique, terrible, et si limpide, c'est que Kevin MacMahon a travaillé à la fois avec Real Estate et Swans aussi, deux groupes dont les résultats en studio se détachent par leur précision. <br /><br />Une chanson intitulée simplement <i>Dog </i>contient un refrain lumineux. <i>« I wanna stay, i wanna stay, i wanna stay. »</i> C'est une affirmation de présence physique, cette décision de vouloir influer plutôt que de quitter le monde. Au delà de cela, il y a des sons qui miroitent, chatoient, créent une harmonie mélancolique. <i>Expect the Best</i> fait l'évidence de la persévérance en musique : il faut du temps à certains groupes pour atteindre une apogée, en plus de s'entourer des bonnes personnes.</span>Anonymoushttp://www.blogger.com/profile/17621293238882892993noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8041929659604115737.post-40168576353087692002017-10-12T15:59:00.000+02:002017-10-12T16:22:47.112+02:00SCOTT MILLER - Ladies Auxilliary (2017)<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgBPL-heYMmYWWiGBcjzULl5FsDFdjbovQim9VD8kgiALfSaXbnpeiSsa_6TjX5DiLqRrhmJRhXYB-esZw-rncxc5F6qGKZaRzCM1rVDq9MNzozysGtr3jEuqlGX-Tz1htMKI-mJY02v_Q/s1600/ScottMiller_LadiesAuxiliaryCover_ANNOUNCEMENT-758x758.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="758" data-original-width="758" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgBPL-heYMmYWWiGBcjzULl5FsDFdjbovQim9VD8kgiALfSaXbnpeiSsa_6TjX5DiLqRrhmJRhXYB-esZw-rncxc5F6qGKZaRzCM1rVDq9MNzozysGtr3jEuqlGX-Tz1htMKI-mJY02v_Q/s400/ScottMiller_LadiesAuxiliaryCover_ANNOUNCEMENT-758x758.jpg" width="400" /></a></div>
<br />
<iframe allowfullscreen="" frameborder="0" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/-KbgRpHUwpg" width="560"></iframe>
<iframe allowfullscreen="" frameborder="0" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/dOjTfRwhMvU" width="560"></iframe>
<span style="color: #f1c232; font-family: "verdana" , sans-serif; font-size: x-large;"><br /></span>
<span style="color: #f1c232; font-family: "verdana" , sans-serif; font-size: x-large;">O</span><br />
<span style="color: #f1c232; font-family: "verdana" , sans-serif; font-size: x-large;">vintage, apaisé, romantique</span><br />
<span style="color: #f1c232; font-family: "verdana" , sans-serif; font-size: x-large;">Folk-rock, country</span><br />
<br />
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><br /><br /><i>Ladies Auxiliary</i> s'ouvre avec <i>Epic Love</i>, une ballade folk-rock romantique où la voix de Scott Miller, plaintive et éloquente, évoque celle de Chuck Prophet. C'est un homme entre le sérieux et l’auto dérision. Il s'inscrit là dans la trace d'un songwriter comme Sam Houston, avec qui il partage la vallée de Shenandoah, dans l'ouest de la Virginie. Dans cette contrée, on est toujours un peu sauvages, clame Miller dans ce disque apaisé et encore jeune, celui d'un homme qui, après avoir connu le music business avec l'aide de Steve Earle, a refait sa vie comme éleveur de bétail, désormais lové entre ses collines et toujours partant pour un hommage à la rivière. <br /><br />Le charme opère rapidement, et on s'attache à ce type d'album révélant ses différentes facettes, entre sonorités traditionnelles de Appalaches (banjo, violon...) arrangements jazzy vintage (la présence de contrebasse), et carrément rockabilly (<i>Mother in Law</i>).<i> Jackie With an Eye</i> swingue élégamment.<br /><br />Son énergie rappelle le texan James Mc Murtry, surtout lorsqu’on arrive sur<i> Middle Man </i>et<i> Lo Siento, Spanishburg, West Virginia</i>. Dans la première, il raconte sans ambages son enfance, celle d'un fils de la campagne, un patelin où la vie sociale tournait autour de la chasse, finalement attiré par la littérature, puis la peinture et qui enfin appris trois accords à la guitare. La suite et connue, elle implique de la camaraderie, de la passion et quelques des vérités profondes.<br /><br />Avec tendresse, il évoque sur la seconde Spanishburg, une ville vidée de ses habitants qui se repeuple lorsque ceux-ci atteignent la retraite, comme un troupeau rentré à l'étable. On sent qu'il recherche les mots justes, jamais très loin de raconter frontalement un drame, comme en s’adressant à une suicidée sur<i> Someday / Sometime.</i> Son sens de la métaphore laisse soupçonner des complexités cachées sous la simplicité de ses mots. C'est en toute humilité qu'il espère une reconnaissance méritée. <br /><br />Miller est accompagné d'un groupe entièrement féminin, d'où la pochette humoristique qui voit leurs efforts comme une bravade féministe. <br /><br /> </span>Anonymoushttp://www.blogger.com/profile/17621293238882892993noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8041929659604115737.post-39549644903888468382017-10-12T15:51:00.000+02:002017-10-13T13:43:40.211+02:00KURT VILE & COURTNEY BARNETT - Lotta Sea Lice (2017)<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjL9CAZ1YP1teDDi-5ey9gq3m36N9NNGP50sO8a0EB7Vm3aiBrS2M0UMKE7aL1-e-sZTd9NRTNPOcgXcxb5_CW3T3FmruA9ukiQdVXqQ-r2S90pPuDKZ9_30xc8EIdlaKMxdcVXmeSQbts/s1600/courtney-barnett-kurt-vile-lotta-sea-lice.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="500" data-original-width="500" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjL9CAZ1YP1teDDi-5ey9gq3m36N9NNGP50sO8a0EB7Vm3aiBrS2M0UMKE7aL1-e-sZTd9NRTNPOcgXcxb5_CW3T3FmruA9ukiQdVXqQ-r2S90pPuDKZ9_30xc8EIdlaKMxdcVXmeSQbts/s400/courtney-barnett-kurt-vile-lotta-sea-lice.jpg" width="400" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<br /></div>
<br />
<br />
<span style="color: #999999; font-family: "verdana" , sans-serif; font-size: x-large;"><br /></span>
<span style="color: #999999; font-family: "verdana" , sans-serif; font-size: x-large;">O</span><br />
<span style="color: #999999; font-family: "verdana" , sans-serif; font-size: x-large;">Spontané, pénétrant, intimiste</span><br />
<span style="color: #999999; font-family: "verdana" , sans-serif; font-size: x-large;">Rock</span><br />
<br />
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">On imagine facilement le duo de Kurt & Courtney écouter cet album, fruit de leur collaboration, en boucle, étonnés d'un résultat aussi addictif. Et même nous, pouvons apprécier, en dépit du fait qu'<i>Over Everything</i> sonne foutraque, la volonté de se ressourcer, de se prendre en main. C'est particulièrement vrai de la façon dont Courtney Barnett, la plus jeune des deux, se conforte, dans ses reprises de <i>Peepin' Tomboy</i> ou de <i>Untogether</i>. Elle avoue être tombée amoureuse (d'une fille) sur la bande son de<i> Smoke Ring For my Halo,</i> de Kurt Vile. La combinaison de vulnérabilité (plutôt Courtney) et de malice (plutôt Kurt), permet à l'album de dépasser les abords nonchalants pour s'infiltrer. <br /><br />La participation de Nick Turner et Jim White de <i>Dirty Three </i>n'est pas étrangère à la légèreté très réussie de <i>Let It Go</i>. La présence de ces kadors nous fait penser à la stratégie déjà utilisée par les Stones sur Exile on Main Street, auxquels avaient participé des techniciens notoires sur leur instrument, venus étayer les vibrations pressenties pendant l'enregistrement. Leur contribution </span><span style="font-family: georgia, "times new roman", serif;">accélère la décontraction de </span><i style="font-family: georgia, "times new roman", serif;">Lotta Sea Lice</i><span style="font-family: georgia, "times new roman", serif;">. Il rappelle que beaucoup de très bons disques rock sont issus de la collaboration de deux songwriters, capables d'exprimer à travers leurs chansons respectives leur singularité profonde. Cette collaboration, parvient à révéler un peu de leur psychisme et ouvre le notre. </span><br />
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><br />En privilégiant un tempo lent et une humeur un peu morose sur <i>Outta the Woodwork</i>, Kurt Vile se rapproche d'un crooner de type Iggy Pop sur ses plus belles ballades. On a presque l’impression qu'ils explorent de nouvelles configurations pour faire du rock.<br /><br />On ressent combien il est révélateur pour eux mêmes de chanter leur amitiés, leur perception l'un de l'autre, leurs aspirations mutuelles et combien cela les clarifie entre le début et la fin de l'album. La musique comme alternative aux conversations et regards de connivence.</span>
<br />
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
Anonymoushttp://www.blogger.com/profile/17621293238882892993noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8041929659604115737.post-66639119339590307392017-10-05T17:12:00.000+02:002017-10-05T17:14:36.090+02:00CHARLIE PARR - Dog (2017)<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi11OaxQPMdLCrwQ8ZVsXyWmgB7MvvARWCxJCp3XGkAj__18BXanWcQX82Qugnp1s4yxRYWknU30p3bel9LNxF-qae5oROMuiuehXU8FwzA_6-1r4zPn1M9lVF9AT1ygT7Md4Y06-BA03Y/s1600/charlie-parr-dog.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="280" data-original-width="280" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi11OaxQPMdLCrwQ8ZVsXyWmgB7MvvARWCxJCp3XGkAj__18BXanWcQX82Qugnp1s4yxRYWknU30p3bel9LNxF-qae5oROMuiuehXU8FwzA_6-1r4zPn1M9lVF9AT1ygT7Md4Y06-BA03Y/s400/charlie-parr-dog.jpg" width="400" /></a></div>
<br />
<iframe allowfullscreen="" frameborder="0" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/jDck51L0rk4" width="560"></iframe>
<span style="color: #990000; font-family: "verdana" , sans-serif; font-size: x-large;"><br /></span>
<span style="color: #990000; font-family: "verdana" , sans-serif; font-size: x-large;">OO</span><br />
<span style="color: #990000; font-family: "verdana" , sans-serif; font-size: x-large;">Communicatif, naturel, engagé</span><br />
<span style="color: #990000; font-family: "verdana" , sans-serif; font-size: x-large;">Country blues</span><br />
<br />
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><br />L'aridité de Charlie Parr n'est qu'une apparence. Ses chansons sont fertiles et profondes, même si elles sont chantées depuis une Duluth, Minnesota, une terre rurale avant tout intérieure. Une distance qui semble temporelle, aussi, l'impression qu'une autre époque presque pantéisme s'invite dans ses chansons sur la quête de chaleur humaine. <br /><br />Surtout, on entend beaucoup de blues dans sa musique, et même un peu de ce style du Delta de mississippi. Ainsi, quoi qu'il joue, cela semble puissament ancré, même quand la tempête menace, ou que l'inondation fait des ravages. <br /><br />Accompagné de quatre musiciens, jonglant entre guitare et banjo, il chante l'humanité comme quelqu'un qui a vécu le pire, qui a peut-être été en passe de la perdre. Plutôt ue de se replier, il élargit son expérience, invitant chacun à s'y reconnaître, à participer, provoquant une musique évocatrice car capable de tous nous impliquer. Il joue une musique folklorique et commune, primitive et expérimentale, dérivant comme par définition de notre histoire à tous, ce qui nous le rend très sympathique. <br /><br />Ici, la musique traditionelle est définie par la confrontation avec l'extérieur. Cette confrontation qui résonne dans les tonalités insondables sur <i>Rich Food and Easy Living</i>. Ou dans le dénuement si réaliste sur <i>Sometimes I'm Alright</i>, tétanisante de justesse., dans un lyrisme laconique proche de Bill Callahan sur le bouleversant <i>A River Ain't Too Much To Love</i>. <i>"The times are hard to tell/fiding light at the bottom of the darkest well"</i>. La vérité n'est peut-être pas si palpable, mais la justesse de l'artiste au plus près de son inspiration est aussi claire que la sérénité du monde physique, naturel, celui qui n'a pas besoin de nous, mais que, si nous sommes lucides, nous réclamons en priorité. <br /><br />Parr est capable d'un entrain communicatif, qu'il plaide la cause animale, ou plus classiquement l'importance d'avoir un endroit ou l'on se sente chez soi, sur <i>Lowdown </i>ou <i>Peacefull Valley</i>, une transe rayonnant du plaisir fou de jouer ensemble, astucieusement placée à la fin de l'album. Ray & Glover, un groupe de Minneapolis, lui sert d'inspiration.<i> I Ain't Dead Yet</i> s'entend comme une reprise d'un de ses héros, peut-être Spider John Koerner, un présage issu des années 60 et qui sonnera juste à chaque fois qu'un homme ressentira le besoin d'un peu de reconnaissance en retour de ses efforts pour s'intégrer, honnêtement, ici bas, plutôt que, sans sincérité, où Dieu voudra. L'urgence de vivre, et d'écouter avec humilité ceux qui nous entourent, va de soi quand on écoute <i>Dog</i>. </span>Anonymoushttp://www.blogger.com/profile/17621293238882892993noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8041929659604115737.post-45632099170950460052017-10-05T16:31:00.003+02:002017-10-05T17:21:40.136+02:00JOSH RITTER - Gathering (2017)<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjXucR_glAtWUWILsXhUVUFD5sDVWSPS8MH5LqfT9Rm8DUXcJ0TdEXhLFZsbseAG-1poDG2myKS6VzY1qO0OgmjPpkhacFdlFWUP_3xXFWK_7EljmI1Zv8ZwQY2qh8hU2cPZJr53IfJfK0/s1600/gathering.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="320" data-original-width="320" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjXucR_glAtWUWILsXhUVUFD5sDVWSPS8MH5LqfT9Rm8DUXcJ0TdEXhLFZsbseAG-1poDG2myKS6VzY1qO0OgmjPpkhacFdlFWUP_3xXFWK_7EljmI1Zv8ZwQY2qh8hU2cPZJr53IfJfK0/s400/gathering.jpg" width="400" /></a></div>
<br />
<br />
<iframe allowfullscreen="" frameborder="0" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/60NkDGyIu0E" width="560"></iframe>
<iframe allowfullscreen="" frameborder="0" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/FBnuNtCgbWI" width="560"></iframe>
<br />
<span style="color: #45818e; font-family: "verdana" , sans-serif; font-size: x-large;"><br /></span>
<span style="color: #45818e; font-family: "verdana" , sans-serif; font-size: x-large;">O</span><br />
<span style="color: #45818e; font-family: "verdana" , sans-serif; font-size: x-large;">poignant, soigné</span><br />
<span style="color: #45818e; font-family: "verdana" , sans-serif; font-size: x-large;">Folk rock, americana</span><br />
<br />
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Les personnages dans les chansons de Josh Ritter sont aventureux, parfois peu vraisemblables mais attachants. La précision de leurs états d'âme est presque affaire de superstition. Dans une certaine confusion de figures, de foi et de ferveur variables, les contemplations poétiques de Ritter se perpétuent avec une ardeur païenne, dépassant la tentation religieuse. <i>“Out across the fields are the thunderheads gathering / Clouds all turned to the color of a cavern »</i> chante t-il sur <i>Feels Like Lightning</i>, et jusqu'à<i> Myrna Loy</i> : <i>“Still every now and then sometimes when the night sky gets so bright / And no Bethlehem of stars could match its burning”</i>. On y entend la liberté. On apprécie que le fièvre et la fragilité s'empare de cet exercice tellement maitrisé qu'est, depuis toujours, un album de Josh Ritter. Et d'autant plus le neuvième. Originale et tourmentée, Dream est cette plongée, cœur noir cerné de deux autres chansons au ton doucement dévasté. On y retrouve un homme en proie à des hallucinations, un thème réminiscent chez Josh Ritter, qu'elles soient malveillantes ou bienveillantes. </span><br />
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><br /></span>
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Avec <i>Showboat</i>, Gathering démarre comme l'album d'un homme cherchant à garder la face et montrer à tout prix de la joie, tentant de redorer son ancienne fierté, comme une raison d'être. Il finit par gagner la capacité de consoler les autres avec <i>Cry Softly. “I thought the sun was going down/ but the sun was coming up.”</i> chante t-il sur <i>Thunderbolt Goodnight</i>, s'engageant plus que jamais dans le cliché réparateur. Josh Ritter, à l'image de certains écrivains, le prouve encore : les clichés sont inévitables, mais peuvent triompher dans le domaine du storytelling. <br /><br />Le casting de <i>Gathering </i>ferait un bien étrange film, mais l'album évolue de toute façon selon les règles établies avec les précédents albums, au rythme d'une époque romantique. Il évacue les faux rôles dans les premières minutes, pour nous gagner peu à peu de sa vraie épaisseur émotionnelle. <i>Friendamine </i>et <i>Feels Like Lightning </i>s'écoulent en un instant, nous laissant le sentiment d'un trouble dissimulé dans l'agitation. Josh Ritter nous fait croire le désarroi enfui à dos de cheval, avant que<i> When i Will be Changed </i>marque la direction définitive prise par la musique de Ritter. Mature, spirituelle, révérencieuse, se fondant dans le gospel pour aller au delà du désamour et se réconcilier avec l'empreinte de l'humain en nous. Une musique pour tous, dont les émotions sont vécues en chacun. <br /><br />Après <i>Mina Loy</i>, Josh Ritter est redevennu celui qui nous affecte comme peu d'autres, l'un de ceux autour desquels gravitent la tradition américaine actuelle, capable de garder son caractère même si elle s'adoucit, se matine de cuivres et de solemnité. Gathering est l'album d'un homme habitué à ce que chacune de ses décisions artistiques portent leur fruit. <i>When i Will Be Changed</i> illustre aussi cela, par la présence de Bob Weir. Ritter a produit avec succès son album en 2016, <i>Blue Mountain</i>. Et sa participation s'inscrit dans une connivence voire une complaisance très en phase avec l'album dans son ensemble que Weir participe, en retour, à <i>Gathering</i>. Enfin, Ritter secoue parfois ses habitudes. Ce qu'il qualifie de bourrasques, des mouvements à l'intérieur de l'album produisant sa générosité persistant</span><em><span style="color: #444444;"><span style="font-family: "verdana" , "arial" , sans-serif;"><span style="font-size: 9pt;"><span style="font-style: normal;">e. </span></span></span></span></em>Anonymoushttp://www.blogger.com/profile/17621293238882892993noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8041929659604115737.post-46864860432314794902017-09-24T19:58:00.001+02:002017-09-24T19:58:36.755+02:00DAVID RAWLINGS - Poor David's Almanach (2017)<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjgVznfSXwIhYgUoWRfZ5Py7yc1Uss_9zRNCpTEBT-4bhPLTFi7KngDDg1WnbK1_WU6fwGma39SgAzkLowx64p7LmCi4XlvSyrfzZVxTfnF3FVNJgXknXu_Y56aEy598KCUj8niebaaKXg/s1600/david-rawlings-poor-davids-almanack.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="280" data-original-width="280" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjgVznfSXwIhYgUoWRfZ5Py7yc1Uss_9zRNCpTEBT-4bhPLTFi7KngDDg1WnbK1_WU6fwGma39SgAzkLowx64p7LmCi4XlvSyrfzZVxTfnF3FVNJgXknXu_Y56aEy598KCUj8niebaaKXg/s400/david-rawlings-poor-davids-almanack.jpg" width="400" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgqPpwMBBSkfoZy2hK90TB4p1A5GiMC71OgwsuKEI1FREP3XpujfoULFuyr3hoySE4Ww_HufiAfU9xCZvIiQUrHZP4RZVTEMCOx7FSshqKbnRS5LfH2arD_zVrOefVR7E40LSKjcrbFGTk/s1600/1868.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="472" data-original-width="620" height="302" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgqPpwMBBSkfoZy2hK90TB4p1A5GiMC71OgwsuKEI1FREP3XpujfoULFuyr3hoySE4Ww_HufiAfU9xCZvIiQUrHZP4RZVTEMCOx7FSshqKbnRS5LfH2arD_zVrOefVR7E40LSKjcrbFGTk/s400/1868.jpg" width="400" /></a></div>
<br />
<iframe allowfullscreen="" frameborder="0" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/eyyp2k_rplE" width="560"></iframe>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
</div>
<span style="font-family: "verdana" , sans-serif; font-size: x-large;">O</span><br />
<span style="font-family: "verdana" , sans-serif; font-size: x-large;">Doux-amer, vintage, ludique</span><br />
<span style="font-family: "verdana" , sans-serif; font-size: x-large;">Country folk</span><br />
<br />
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Je suis toujours presque incapable de chanter une chanson sans musique en arrière plan, même si cet album est plein de mélodies faciles. Ressentant une certaine timidité à reproduire en les chantant l'exubérance et la vitalité de ces folk songs, il faut pourtant bien en parler. </span><br />
<div>
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><br />On perçoit peut-être ce genre de folk rural comme une chose charmante et vieillotte, sans imaginer ce charme-là, vénéneux, qu'ont su insuffler Gillian Welch et David Rawlings. Leurs carrières sont liées, sans académisme. C'est une relation à l'américaine, entre complicité et relâchement. Rien de remarquable, si ce n'est que la musique produite ensemble les a tous deux distingués, séparément, parmi les meilleurs de leur classe, artistes capables de restaurer la vigueur aux racines de la musique populaire, en jouant sur sa capacité à déjouer son obsolescence et à se ressemer. Peut-être leur relation donnera t-elle l'occasion un de ces jours à Rawlings d'écrire une de ces chansons un peu narquoises dont il a le secret, comme dans cet almanach du « pauvre David ». <br /><br />C'est un album de consistance, avec chaque chanson remontant à sa propre légende. Rien d'autre que la voix et la guitare typées de Rawlings pour entamer cette collection. Mais cette voix se détache par une tendresse plus grande d'un couplet à l'autre, et la guitare gagne un relief étourdissant dans son jeu reconnaissable entre mille. La présence de Welch souligne leur parenté artistique. Les chansons de Welch restent toutefois plus longues, plus tristes, plus intenses. <br /><br />La légèreté ici à l'oeuvre dégage de l'amusement et de la joie, même dans les envolées mélancoliques de <i>Airplane</i>, l'une des plus réussies.<i> Cumberland Gap</i> et<i> Guitar Man </i>renvoient, dans leur indolence, à la rage étouffée de Neil Young circa 1974-1976. Mais les plus mémorables sont les plus amusantes. <i>Come on Over my House </i>ou <i>Good God, a Woman </i>ont cette perfection offrant à l'album la possibilité d'être entendu dans les centres commerciaux. Même si dans un cas, il s'agit de l'histoire d'un médiocre fantasmant sur sa voisine, et dans l'autre de la plaidoirie d'Adam, jour après jour, pour que Dieu lui crée la femme. On apprécie ces allégories et métaphores aux personnages parfaitement campés, et la façon dont les harmonies vocales soignées leur donnent une épaisseur. <br /><br />On a l'impression d'un répertoire intemporel, décrivant les tentations au socle du monde, sans détresse, mais avec une insouciance capable de maintenir les ombres à distance. <i>Lindsey Button </i>montre bien ce détachement irradiant dans tout l'album : c'est la dévotion d'une jeune fille, il y a très, très longtemps, insiste la chanson. Maintenant, tous ceux que son histoire intéressait sont morts, et qui s'en souvient ? Finit par questionner Rawlings. La complaisance des personnages, ou leur inconséquence, sont parfois l'amère vérité enfouie dans ce caractère suranné. Pour ceux qui n'ont pas vécu il y a très, très longtemps, à cet endroit là, il est difficile d'imaginer les relations de causes à effet, et comment, déjà, on s'inquiétait de l'avenir du monde. On condamnait l'illusion de la jeunesse, cherchant à la ramener dans un giron sans chaleur ni tendresse. On trouvait bien étrange et risible notre propre pauvreté. Mais ces vérité ne prend jamais ici la même ampleur dramatique qu'avec Gillian Welch. Leurs chansons sont, ainsi, complémentaires. </span></div>
Anonymoushttp://www.blogger.com/profile/17621293238882892993noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8041929659604115737.post-15312186976844969302017-09-24T18:41:00.001+02:002017-11-05T11:42:16.075+01:00HISS GOLDEN MESSENGER - Hallelujah Anyhow (2017)<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhA9ApukDjaweC3fmjBHTTl332nxu_9L6I99BM4d-8MCwFJE1sc7YkyzW_XrdDKzOsedTv8QBFPtjNEJsYUNc2AiQRaJzQirTvL-7F6sgmpIcRsYx_NKtr7n1K5PQcDLAMYv4Gn2AQFrMg/s1600/10_700_700_605_hiss_hallelujah_900.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="700" data-original-width="700" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhA9ApukDjaweC3fmjBHTTl332nxu_9L6I99BM4d-8MCwFJE1sc7YkyzW_XrdDKzOsedTv8QBFPtjNEJsYUNc2AiQRaJzQirTvL-7F6sgmpIcRsYx_NKtr7n1K5PQcDLAMYv4Gn2AQFrMg/s400/10_700_700_605_hiss_hallelujah_900.jpg" width="400" /></a></div>
<br />
<div style="text-align: center;">
<iframe allowfullscreen="" frameborder="0" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/TMpaov8AgEs" width="560"></iframe>
</div>
<span style="color: #38761d; font-family: "verdana" , sans-serif; font-size: x-large;"><br /></span>
<span style="color: #38761d; font-family: "verdana" , sans-serif; font-size: x-large;">OO</span><br />
<div>
<span style="color: #38761d; font-family: "verdana" , sans-serif; font-size: x-large;">Americana</span></div>
<div>
<span style="color: #38761d; font-family: "verdana" , sans-serif; font-size: x-large;">apaisé, attachant</span><br />
<br />
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Le swagger, c'est cette nonchalance exaltante qui fait que des chansons de Taylor comme <i>Domino (Time Will Tell</i>) sont désormais comparées à celles de Rolling Stones. Ayant laissé, à l'issue d'un travail quotidien, l'aisance prendre le pas sur l'austérité, sa musique peut passer à la séduction internationale. </span><br />
<br />
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">La quarantaine et les caps de l'existence, paraissent désormais des raisons bien circonspectes de faire des chansons. <i>Allelujah Anyhow,</i> ce sont plutôt les signaux du grand dehors, qui attendaient que Taylor ait trouvé une parfaite clarté pour les décoder. Il écrit un disque aux lignes franches et dégagées, dont il pourra encore être fier quand le monde aura changé. Les chansons illuminées comme des divinations ou des paris sur l'avenir. Son précédent disque, <i>Heart Like a Levee</i>, le montrait observant comment il avait tenté, dans un effort un peu vain, de prouver à ses enfants qu'il méritait sa place aux côtés des héros sur les pochettes d'albums disséminées dans la maison. Il reconnaissait en même temps ne plus vraiment chercher à atteindre ce statut de héros. </span><br />
<br />
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Ces grands efforts pour se faire un nom l'avaient vu progresser jusqu'à l'impressionnant <i>Haw </i>(2013), où son désir de spiritualité trouvé des échos dans un culture musicale embrassant le gospel et le blues, une certaine sévérité. Sa douceur ne masque toujours pas entièrement cette volonté couvée, de bâtir une société à part, dans laquelle il puisse sentir une plénitude naturelle. «<i> J'essaie de mon mieux, chaque jour, de garder la tête froide, de laisser l'art montrer la voie et de m'amuser. Je gagne désormais ma vie en faisant la chose que j'aime le plus au monde et je dois être attentif à ma relation avec celle-ci, je dois la traiter avec soin. Et mes enfants me voient quotidiennement pratiquer ma passion. Peu d'enfants ont cette expérience avec leur père. Je n'ai pas eu ça, du tout. Donc c'est important. » </i></span><br />
<br />
<div>
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Magnifiquement produit, avec des cuivres et un piano qui révèlent de plus en plus la douceur et ont fait presque définitivement reculer la rudesse des chansons. <i>Caledonia My Love</i>, montre une écriture toujours plus mise à nu, ouverte. Qu'on se rassure, les chansons de Hiss Golden Messenger, même les plus dénuées, conservent leur part de magie. On peut poursuivre, familiers désormais à la façon dont Taylor séquence ses albums, en s'intéressant à la dernière chanson sur celui-ci, <i>When the Wall Comes Down</i>. Toujours élégant et en retenue, il délivre un message fort de compassion. <br /><br />Taylor crée le monde qu'il veut faire entendre à ses enfants, et aux prochaines générations : où les changements environnementaux sont une force pour abattre les murs, pour se réconcilier<i>. « I'm trying to be hopeful for you, brother »</i>, chante t-il sur <i>Lost Out in the Darkness</i>. En gage d'optimise, il fait preuve de patience. Il pense aux efforts du Michigan en faveur du texas, du nord en faveur du sud. Il réconcilie les camps de la guerre de Sécession quand la nécessité d'entraide n'a jamais été aussi forte. Etant passé lui même de l'ouest à l'est. L'endroit où il vit, la Caroline du nord, chère à son cœur Californien. <br /></span><br />
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Georgia, Times New Roman, serif;"><em><span style="color: black;"><span style="font-size: small;"><span style="font-style: normal;">« Cette
musique est pour l'espoir. C'est la seule chose que je peux dire à
son propos. L'amour est la seule solution. Je n'ai jamais eu peur de
la pénombre ; c'est juste une autre sorte de lumière »,
tente t-il, pour paraphraser </span>Jenny of the Roses,<span style="font-style: normal;"> la chanson enlevée
qui installe l'album sans perdre un instant. </span></span></span></em>Pourquoi
commenter plus avant un album s'inscrivant si logiquement dans
l'existence d'un homme et dans le cours de la société qui l'a vu
grandir ? Parler d'une existence en toute simplicité, juste pour
dire qu'une telle musique existe, derrière, une révélation.</span></div>
</div>
</div>
Anonymoushttp://www.blogger.com/profile/17621293238882892993noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8041929659604115737.post-68941757013020985792017-09-17T19:39:00.000+02:002017-09-17T19:39:09.616+02:00FANZINE 30<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEijfPgPg9KRMTMclTx9SVr0hgWzlOULKwR_tI4G3tTDrxPa3gaYkbzezLPfET0JMq36imK8VkvyzHsCX9cMKcsOTyni_yBafP_YyfVCUyHb0nahhBT657jtYsLBaSw00s7AOSIQelKLswM/s1600/trip+tips+30.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1129" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEijfPgPg9KRMTMclTx9SVr0hgWzlOULKwR_tI4G3tTDrxPa3gaYkbzezLPfET0JMq36imK8VkvyzHsCX9cMKcsOTyni_yBafP_YyfVCUyHb0nahhBT657jtYsLBaSw00s7AOSIQelKLswM/s400/trip+tips+30.jpg" width="281" /></a></div>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
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<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
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<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
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<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
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<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
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<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
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<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
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<br />Anonymoushttp://www.blogger.com/profile/17621293238882892993noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8041929659604115737.post-2147958804013192092017-09-07T19:26:00.001+02:002017-09-07T19:27:06.758+02:00{archive} VIRGINIA ASHLEY - From The Gardens We Feel Secure (1983)<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgdzcT4_JtlbkyL9nYUWexPS-8KdLGzwWZ4avfZ-7ciykc9ZyCH6XigqaCPdKnODUY5FtAi4KUOiogpxpm1O486rtIGfI0E_ljVcAwdDcmYEKBh5fzKgKSYQEOyPbUPPZyNb4m097m0nng/s1600/R-3156049-1318331640.jpeg.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="273" data-original-width="300" height="364" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgdzcT4_JtlbkyL9nYUWexPS-8KdLGzwWZ4avfZ-7ciykc9ZyCH6XigqaCPdKnODUY5FtAi4KUOiogpxpm1O486rtIGfI0E_ljVcAwdDcmYEKBh5fzKgKSYQEOyPbUPPZyNb4m097m0nng/s400/R-3156049-1318331640.jpeg.jpg" width="400" /></a></div>
<br />
<iframe allowfullscreen="" frameborder="0" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/Sz2capQY-ak" width="560"></iframe>
<span style="color: #b6d7a8; font-family: "verdana" , sans-serif; font-size: x-large;"><br /></span>
<span style="color: #b6d7a8; font-family: "verdana" , sans-serif; font-size: x-large;">OO</span><br />
<span style="color: #b6d7a8; font-family: "verdana" , sans-serif; font-size: x-large;">Envoûtant, contemplatif, naturel</span><br />
<span style="color: #b6d7a8; font-family: "verdana" , sans-serif; font-size: x-large;">Instrumental</span><br />
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><br /><br />Ce qui démarque un album de folk d'un autre, c'est son atmosphère. Enfin, ce disque de Virginia Ashley n'est pas un disque de folk, mais purement d'atmosphère. Elle préfigure ce qu'a depuis entrepris Julianna Barwick avec <i>The Magic Place</i> (2010) et les albums suivants : produire une musique intrumentale pour contemplation active. <i>From The Gardens We Feel Secure </i>est dans une classe à part, peut-être trop simple pour être vraiment admiré. Il n'y a pas de trace de techniques musicales visant à retenir notre attention sur cet album : il est dénué d'accroches, mais suscite pourtant notre émotion en nous plongeant là où, à un moment donné, nous nous sommes sentis si heureux. Dans un jardin paisible et silencieux. Comme beaucoup de choses naturelles, sa profondeur réside dans l'émotion qu'il nous procure. <br /><br />Ashley, qui n'a enregistré que peu d'albums et un seul dans cette veine, nous offre la rêverie naturaliste où les bruits du jardin – chants d'oiseaux merveilleusement rendus, carillon, mais aussi balançoire – ambiancent des mélopées de piano parfois accompagné de flûte. Elle ne chante pas, pourtant sa voix vaut la peine d'être entendue. Le rythme de cette œuvre est apporté en creux, par le temps, subjectif, d'écoulement de la journée – matinée, apogée du jour et crépuscule. Les deux moitiés de l'album sont ainsi baptisées « matin » et « après midi ». Elles contiennent une envoûtante variété de mélodies. L'approche à la composition de ces huit pièces est d'une fraîcheur parfaite. <br /><br />On ressent ce plaisir du temps indéfini passé à contempler la nature, dans un rayon de soleil, embrassant la vie du village. Ashley capte le patrimoine britannique, celui des campagnes où il ne se produit rien qui vaille d'être entendu dans le monde. Son mérite est de la faire entendre malgré tout et de le rendre universel. <br /><br />Ces sons là, ces mélodies de comptines, on jurerait les avoir déjà vécues au fond de nous. Les titres même des chansons renvoient à des sensations familières et sensuelles : ce que l'on peut toucher, sentir et voir flottant dans l'air, ce qui au cœur de la nature devient pour l'être humain si proche de l'émotion musicale qui l'enlumine ici. Cet album est une démarche, fabuleusement gracieuse et pleine de sens. <br /><br />Rien n'est suffisamment entrecroisé pour qu'on puisse y trouver de véritables chansons. Cependant, reprenant le travail, cette fois sur le thème de l'hiver, Ashley enregistrera <i>Melt the Snow</i>, reprenant des éléments bucoliques qui rendent <i>From the Gardens We Feel Secure</i> sublime, en lui adjoignant des formes évoquant plus directement la magie de noël. Les cordes délicates ont même attiré l'attention du label Elektra, ce qui résulta du single pop <i>Tender </i>en 1985. Egalement conseillé, son album <i>Had I The Heavens </i>de 1996. Introuvable, comme, on le soupçonne, tant d'autres trésors. </span>Anonymoushttp://www.blogger.com/profile/17621293238882892993noreply@blogger.com0