Voir aussi la biographie de Greg Dulli
Voir aussi la chronique de Congregation (1992)
Voir aussi la chronique de Gentlemen (1993)
Voir aussi la chronique de Black Love (1996)
Voir aussi la chronique des Gutter Twins - Saturnalia (2008)
Voir aussi la chronique de Dynamite Steps (2011)
« The best things in life are free » a été la première chose que j’ai entendu Greg Dulli chanter, même si mimé à l’écran par Ian Hart jouant John Lennon dans Backbeat [Film racontant la percée des Beatles à Hambourg, dans une ambiance de dépravation qu’aurait appréciée Dulli]. Je ne savais pas qui était Greg Dulli ou rien d’autre que le nom de son groupe, The Afghan Whigs [le premier groupe grunge de Dulli], mais sa voix, comme si Lennon avait inhalé plusieurs Cubains et s’était rincé la bouche avec un mélange de bourbon et de lames de rasoir, crevait l’écran. »
Voir aussi la chronique de Congregation (1992)
Voir aussi la chronique de Gentlemen (1993)
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Voir aussi la chronique de Dynamite Steps (2011)
« The best things in life are free » a été la première chose que j’ai entendu Greg Dulli chanter, même si mimé à l’écran par Ian Hart jouant John Lennon dans Backbeat [Film racontant la percée des Beatles à Hambourg, dans une ambiance de dépravation qu’aurait appréciée Dulli]. Je ne savais pas qui était Greg Dulli ou rien d’autre que le nom de son groupe, The Afghan Whigs [le premier groupe grunge de Dulli], mais sa voix, comme si Lennon avait inhalé plusieurs Cubains et s’était rincé la bouche avec un mélange de bourbon et de lames de rasoir, crevait l’écran. »
Extrait de l’interview par Webcuts.
(http://www.webcutsmusic.com/interviews/2011/the-twilight-singers-greg-dulli/)
Dans un monde parallèle, Greg Dulli est le tenancier de trois bars à la Nouvelle Orléans. Dulli a toujours fait se rencontrer plusieurs mondes interlopes, s’est divisé entre Los Angeles et NOLA, a fait cohabiter plusieurs stades de création terminant des albums parfaits tout en ayant des vers, des couplets et des idées musicales éparpillés. La dualité, le caractérise le mieux ; une schizophrénie posée en équilibre sur un groupe talentueux (les Afghan Whigs dans les années 1990) puis un autre (les Twilight Singers, depuis 1997, plus directs) et qui nécessite un alter-égo. Ce sera Mark Lanegan, le ténébreux chanteur des Screaming Trees à l’époque des Whigs, et avec qui Dulli enregistrera finalement un album entier en duo, Saturnalia, en 2008. Lanegan réapparaît sur le nouveau disque des Twilight Singers, Dynamite Steps (2011).
Un album à la cohérence irréprochable, depuis la production aux voix (notamment celle de Dulli, entre grognement enragé, ténor de velours et falsetto tendu, mais aussi des invitées féminines), de l’écriture parfaitement maîtrisée à l’agencement intelligent des morceaux. Dynamite Steps se démarque des précédentes confessions de leur auteur par un ton plus optimiste et léger, à l’image de Get Lucky, un titre qui se termine par la rumeur d’une foule en délire : la libération de l’artiste qui s’épanouit sur scène et y fait preuve d’une énergie contagieuse.
Dulli cherche, comme les plus grandes stars du rock avant lui, autant à devenir quelqu’un d’autre qu’à de se baser sur une écriture honnête, voire douloureusement autobiographique, avec des chansons qui mettent parfois plusieurs années à se terminer.
Sources de l’interview : Tone audio, Webcuts, Pitchfork (webzines), New Noise Magazine (interview de Lorène Lenoir)
Traduction.
Vous êtes quelqu’un de très privé, mais vous mettez en avant un personnage public qui est en quelque sorte enraciné à ce que vous êtes.
Oui, mais Al Pacino n’est pas Tony Montana. C’est pourquoi j’ai toujours aimé Bowie, il prenait la forme, il était le Thin White Duke, il était Ziggy Stardust, il jouait de ça et c’était cool. Quand les Whigs ont fait 1965 et que je portais un chapeau ou un boa à plumes ou une canne ou un groupe de 12 musiciens. Quand vous êtes dans cet environnement, vous commencez à agir comme une personne différente et c’est intéressant. Vous n’êtes plus vous-même pendant deux heures et vous divertissez les gens. Je ne suis certainement pas ainsi quand j’enfile mon survêtement et que je joue aux dames à l’arrière du bus. C’est un échappatoire pour l’audience et aussi pour toi-même. C’est ce que j’ai toujours aimé dans la musique. Mais au final tout cela revient à : avez-tu les chansons, peux-tu les chanter, avas-tu un bon groupe qui peut les jouer avec toi ? Tu investis de l’argent pour que le gens viennent te voir jouer ; je veux qu’ils soient transportés dans un bel endroit, ou provoqués jusqu’à penser à ma façon pendant une heure et demie ou deux. J’ai été un provocateur et je le serai probablement toujours, dans la sphère publique, pour le restant de mes jours.
Quel message as-tu voulu faire passer avec cet album ?
Ma vie personnelle a inspiré ma musique la plupart du temps, d’où l’aspect très torturé de celle-ci. Or il s’avère que ces dernières années, ma vie a été plutôt stable, sans trop de drames, ce dont je n’avais pas vraiment l’habitude, et ça se ressent certainement à l’écoute de Dynamite Steps. De plus, j’ai aussi une vie beaucoup plus saine qu’avant : je ne fume plus, je ne bois et tire sur un pétard qu’une fois par mois, et il semble que ma voix est bénéficié de cette nouvelle hygiène de vie.
Je pense que c’est un cocktail de tous mes sentiments favoris : de la joie, en effet, mais aussi de la tristesse, de la nostalgie, quelques touches de colère, une grande dose de sensualité. De toute façon, ce que je ressens à propos de ma musique, c’est très subjectif, et il est tout aussi intéressant d’entendre les impressions des autres. Mais il serait trop réducteur de dire que c’est un disque heureux. En fait, j’ai l’impression que c’est le disque que nous avions tous envie d’écouter, Dave, Cully, Scott et moi.
Peux-tu nous en dire plus sur l’enregistrement de l’album ?
On a fait quelques sessions à la Nouvelle-Orléans, mais en dehors de ça, on a surtout enregistré entre le Rancho de la Luna [dans le désert Californien] et Los Angeles. Je voyage beaucoup, et j’ai passé le plus clair de mon temps libre en Californie ces deux dernières années, il était donc normal que je travaille là-bas, surtout que le désert est un endroit fabuleux pour écrire des chansons : c’est comme si on y entendait son esprit, son âme. Cet environnement est probablement ce qui marque la spécificité de l’album.
Vous avez enregistré plusieurs morceaux de Dynamite Steps à la Los Angeles . Mais quand nous avons discuté en aout 2007 à la Nouvelle Orléans, vous enregistriez déjà à L.A. Etait-ce pour les Twilight Singers ?
Peut-être, mais je pense que j’étais encore plongé dans les Gutter Twins. Je peux vous dire que j’ai enregistré les dernières chansons [de Dynamite Steps] en aout 2010. Ca signifie que j’ai du commencer à l’automne 2008. Dix-huit ou vingt mois d’écriture, corrigeant et retournant les choses sur elles-mêmes. J’avais laissé tomber deux des chansons, à un certain point, car je ne pouvais débloquer ce qui devait l’être. Je les ai amenées à un certain point et elle m’ont frustré. Dans ces cas là, il y a toujours quelqu’un pour dire : « Mec, qu’est-ce qui est arrivé à Get Lucky ? » et je dis « Get Lucky. J’en suis arrivé à bout avec Get Lucky ». Et il diront « Tu devrais y retourner. C’était une bonne chanson.” Et ainsi j’y retourne. Get Lucky est restée inachevée pendant six mois. Ca été l’enthousiasme de quelqu’un d’autre qui m’a donné envie de la terminer. Last Night in Town a suivi le même processus. Certaines chansons ont été vraiment faciles et écrites en un jour. Comme Never Seen No Devil. She Was Stolen a été écrite en une après-midi. Certaines chansons s’écrivent d’elles-mêmes et elles sont prêtes à prendre leur essor.
L’agencement de l’album semble délibéré. Dynamite Steps se ressent comme s’il devait être écouté du début à la fin.
Oui, il a été conçu ainsi. Mais j’ai continué à jouer avec l’ordre des chansons jusqu’au bout. Ce n’est pas sensé représenter une histoire, mais les chansons sont comme un flot, qui commence avec la lente introduction de Last Night in Town et qui se termine avec la grandeur de Dynamite Steps.
The Beginning of the End a cette effet de guitare à la My Bloody Valentine dans l’intro et le refrain. Etiez-vous un fan de ce groupe ?
Oui, je les adorais. J’adorais Slowdive et Ride, le son de tout ces groupes, à la fois miroitant et lourd. Pour moi, cette chanson était comme Loveless [l’album le plus connu de My Bloody Valentine] mélangé avec le Major Tom [Space Oddity] de David Bowie. C’était le genre de juxtaposition que je recherchais. Après la partie acoustique, ça évoque les chansons de Curtis Mayfield. Cette chanson est schizophrénique et je ne sais pas d’où elle vient, mais elle été amusante aussi. Ca été la dernière chanson que j’ai enregistrée pour le disque.
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