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samedi 13 août 2011

Gillian Welch - Interview


Voir aussi la biographie de Gillian Welch et Dave Rawlings
Voir aussi la chronique de The Harrow & the Harvest (2011)

Depuis Time (The Revelator) (2001) – d’aucuns diront même auparavant avec Revival (1996) ou Hell Among the Yearlings (1998), Gillian Welch a une solide réputation d’auteure de chansons. Celles-ci abritent dans leur tradition flamboyante toute la personnalité de la chanteuse de bluegrass résidente de Nashville, avec l’émotion exprimée à sa façon unique. Elles sont ainsi intimes, personnelles et tristes tout en devenant populaires et attrayantes. Sources :

C’est sans l’intervention de ceux qu’elle admire (Neil Young, les Stanley Brothers…) – mais en les saluant pendant les silences élégiaques qui peuplent ses albums aux lentes litanies, que Welch a appris à conjurer comme personne des images d’une beauté étouffante, incarnant plus qu’elle ne décrit l’Amérique rurale, ses coutumes de vie, et de survie, lorsque des tourments intérieurs viennent agiter les bases d’une musique plus maligne qu’il n’y paraît. Quelques accords mineurs lui suffisent à affirmer son style, et à maintenir un silence respectueux devant les foules nombreuses et recueillies, tandis que le lupin Dave Rawlings, à ses côtés, tisse des motifs de guitare en explorateur languissant. Malgré quelques sursauts rock’n roll réussis, c’est dans ses ballades que l’on reconnaît toute la puissance d’évocation de la chanteuse, et que naît un peu de mystère.

Comme le pointait un journaliste américain, "Les dettes de Welch aux artistes du passé sont évidentes et clairement assimilées, mais il y a une maturité, une intelligence, une exigence du détail dans ses chansons que vous n'auriez pas attendue de la part de quelqu'un essayant seulement de singer la Carter Family.» Le premier disque de Rawlings, A Friend of a Friend (2010), prouve qu’ils ont fondé ensemble une relation artistique florissante.


Traduction.
Les paroles sont pleines d’images classiques – armes à feu, beefsteak et femmes qui s’appellent Bessie. Mais vous avez grandi à L.A. Pourquoi ce type de langage résonne t-il autant pour vous ?


A ce point, j’ai assimilé ce vocabulaire si profondément, je ne vois même pas cela de cette façon. Ca vient du folk et de la musique traditionnelle, qui sont très vivants et ne constituent jamais un prétexte à remonter le temps. C’est ce que nous sommes, et les histoires qui nous émeuvent. C’est la meilleure façon pour moi d’exprimer ce qui se passe dans le monde aujourd’hui et dans ma tête. Ce disque était aussi le plus intriqué que Dave et moi ayons fait. Auparavant, je commençais la narration puis Dave s’impliquait. Mais ces chansons viennent de nos deux esprits depuis le début. Nous travaillons depuis assez longtemps à présent, pour que le narrateur ne soit plus lui ou moi, mais un parfait mélange. Les idées étaient même mêlées avant que les chansons ne prennent forme. Nous l’avons vécu comme une nouvelle étape créative.


Il a une veine impressionniste, tirant sur la libre association dans les paroles de quelque chose comme The Way it Goes, qui n’était pas présent dans votre écriture auparavant. C’est une histoire, ou du moins les fragments d’une histoire…


Je vois exactement ce dont vous parlez, et c’est une qualité qui, je pense, est nouvelle pour nous sur ce disque. Quelques chansons de cet album, comme [The Way it] Goes ou [The Way the Whole Thing] Ends, nous les avons sur-écrites sans mesure. Goes avait 12 ou 18 couplets. Ends en avait 30. Ok ? Puis nous avons utilisé notre propre processus, et j’aime que tu aies utilisé le mot impressionniste car c’est ce que ce processus a été. Nous avons défait la narration linéaire, comme une chanson folk dont vous ne vous rappelez que vos couplets favoris, et vous les chantez dans l’ordre qui vous convient le mieux, peut-être pas celui qui est correct. Nous avons ainsi élagué la chanson jusqu’à ne garder que nos couplets favoris, même s’ils n’étaient pas les plus narratifs. Je vois ça comme ayant une parenté avec ce que l’ont peut trouver sur les Basement Tapes [Bob Dylan].


Ce qui fait que The Way it Goes soit si fascinante est qu’elle est impossible à comprendre.


« Once upon a time, they lived happily ever after ». Ca n’a ni début ni fin… Je pense que c’est notre disque le plus adulte. Je pense que les thème sont très adultes, le regret, les pertes et encaisser des retournements substantiels, et se mettre face à une vie que vous auriez aimée différente. Je pense qu’en général, cependant, la narrateur y fait face. Aucun narrateur sur le disque n’est dépassé par ces bouleversements. Je veux dire, Ends est entièrement à propos d’une multiplicité de bouleversements et de changements, surtout concernant des relations. Ces sentiments se prolongent tout au long du disque ; il en est criblé.


La pochette a une qualité païenne.


Nous la voulions représentant le monde naturel. Les oiseaux, les fleurs et le temps qu’il fait apparaissent toujours dans nos chansons. C’est inévitable. Mais sur Revelator, c’était un paysage assez aride. Revelator est un disque d’hiver. Il n’y a pas de feuilles dans ses branches. C’est un disque cassant. J’aime que celui-ci soit un disque plus chaud, qui foule la terre même s’il est toujours nocturne et sombre. Je pense aussi que c’est notre disque le plus amusant. Je suppose que c’est de l’ironie ; j’aime penser que Woody Guthrie aurait compris la plupart de nos blagues. C’est un humour de gibet. Il n’y a pas de plus grand compliment que de jouer un concert et entendre quelqu’un rire, s’esclaffer bien fort. C’est arrivé l’autre jour. Nous sommes parvenus à un vers de Ends, « What’s a little baby doing dressing up in banker’s clothes?” et quelqu’un au fond de la salle s’est marré. J’adore ça, ça me réchauffe le cœur. Quelqu’un a pensé que c’était drôle.

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