Parution : janvier 2011
Label : 4AD
Genre : Folk alternatif
A écouter : Walking Far From Home
o
Qualités : original, varié, onirique
L’un des principaux concurrents des Fleet Foxes est un barbu sans âge comparé à Paul Simon et qui porta un coup de maître en 2007 avec The Shepherd’s Dog. Avec cet album, il réinventa Iron and Wine en transportant ce qui était désormais un groupe dans un monde folk de sons mystérieux ou sa voix murmurait davantage qu’elle ne chantait. Au moment de Kiss Each Other Clean, l’aptitude de Sam Beam à écrire de belles chansons et à capturer des mélodies suffisamment ondulantes pour retenir l’attention ne fait plus aucun doute ; c’est un disque de qualité constante, extraordinairement arrangé. Les chansons de Beam nous transportent dans un rêve éveillé, un univers foisonnant où sa voix, l’une des plus irrésistiblement douces de l’Amérique, nous guide, sans véritable destination. La pochette est parfaite ; il s’agit bien pour le créateur, presque couturier, de se tailler un vêtement environnemental tout en demeurant immobile, à peine frissonnant. Pour susciter la sensation d’un monde en mouvement, il utilise pléthore d’instruments, de rythmes, d’évocations musicales ; xylophone, saxophone, guitares saturées ou non, sons électroniques dosés au cordeau. C’est surtout folk et un peu funk ou africain, vaguement hanté par des images de la Louisiane stagnante, peu encline à la reconstruction post Katrina – une vision loin de la réalité.
Label : 4AD
Genre : Folk alternatif
A écouter : Walking Far From Home
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Qualités : original, varié, onirique
L’un des principaux concurrents des Fleet Foxes est un barbu sans âge comparé à Paul Simon et qui porta un coup de maître en 2007 avec The Shepherd’s Dog. Avec cet album, il réinventa Iron and Wine en transportant ce qui était désormais un groupe dans un monde folk de sons mystérieux ou sa voix murmurait davantage qu’elle ne chantait. Au moment de Kiss Each Other Clean, l’aptitude de Sam Beam à écrire de belles chansons et à capturer des mélodies suffisamment ondulantes pour retenir l’attention ne fait plus aucun doute ; c’est un disque de qualité constante, extraordinairement arrangé. Les chansons de Beam nous transportent dans un rêve éveillé, un univers foisonnant où sa voix, l’une des plus irrésistiblement douces de l’Amérique, nous guide, sans véritable destination. La pochette est parfaite ; il s’agit bien pour le créateur, presque couturier, de se tailler un vêtement environnemental tout en demeurant immobile, à peine frissonnant. Pour susciter la sensation d’un monde en mouvement, il utilise pléthore d’instruments, de rythmes, d’évocations musicales ; xylophone, saxophone, guitares saturées ou non, sons électroniques dosés au cordeau. C’est surtout folk et un peu funk ou africain, vaguement hanté par des images de la Louisiane stagnante, peu encline à la reconstruction post Katrina – une vision loin de la réalité.
Toute cette musique ressemble à un leurre ; il n’y a pour l’auditeur rien à saisir de consistant, les mélodies à profusion ne prennent pas d’épaisseur mais flottent à quelques pieds du sol avant de retomber, comme une fausse invitation à plonger vraiment dans le mythe d'une Amérique insouciante et impressionniste. Kiss Each Other Clean est un disque ambitieux et complexe, mais plutôt que la recherche d’un souffle transcendantal (comme peut l’être un disque de Joanna Newsom) c’est un mirage touffu. L’étrange marasme peut rencontrer un certain succès lorsqu’il parvient à polariser tous les ingrédients nécessaires à cette fameuse marque Sam Beam désormais bien difficile à définir : c’est Rabbit Will Run. Une mélancolie qui triomphe d’ectoplasmes le menaçant de reprendre une simple guitare acoustique et de rentrer chez lui après un long voyage, ce qu’il semble peu disposé à faire. Il s’est longtemps démené pour faire tout l’inverse et se retrouver en lieux incertains, comme en témoigne ce disque. Sur ce canevas soigné mais éventé par trop de dispersion, la voix de Beam reste son plus grand atout. L’intensité dont il fait preuve nous convainc d’écouter quelques fois le disque, même si c’est parfois une expérience frustrante et déconcertante plutôt qu’un son qui vous fait nettement progresser vers où que ce soit.
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