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mardi 14 septembre 2010

The Walkmen - Lisbon (2010)




Parutionseptembre 2010
LabelFat possum/Bella Union
GenreSurf rock, rock
A écouterJuveniles, Stranded, Victory
/107.50
Qualitéspoignant, lyrique, ensoleillé


Voir aussi la chronique de You and Me (2008)
Voir aussi le portrait des Walkmen

Avec Lisbon, les Walkmen pourraient bien avoir atteint leur destination. Un disque qui s’envole avec Juveniles et les mots “You're with someone else tomorrow night/ Doesn't matter to me/ 'Cause as the sun dies into the hill/ You got all I need” chantés sur une guitare languissante – pas vraiment heureuse, mais sans regret. A la fois léger et mélancolique, le jeu de cette guitare se marie parfaitement avec le timbre écorché de ce formidable chanteur qu’est Hamilton Leithauser. D’une justesse et d’une maîtrise parfaites, Juveniles annonce l’essence d’un groupe qui s’est enfin trouvé (au bout de la route, sur une terrasse ensoleillée), réchappant aux titres plus féroces qui ont fait leur reconnaissance – The Rat – pour trouver un état de félicité, de légèreté mais de profondeur, de grave insouciance. Réussissant à traiter le ressentiment de la manière la plus lumineuse qui soit ; invitant autour d’eux le souvenir de belles soirées, le reflet des rivages – de New York à Lisbonne, deux civilisations qui se font face, cherchant dans la contemplation des liens de cœur que le temps a laissés s’échapper…

La musique sur Lisbon a des accents anciens, presque désuets (si The National, leurs amis New-Yorkais, sont souvent évoqués en comparaison, c’est plutôt à Rod Stewart, à Dylan que font penser les Walkmen). Le chant de Leithauser qui évolue le plus souvent comme un instrument à part entière, incarnant ce mélange d’accablement et de douceur protectrice – il est tout à fait sûr de lui – c’est le paradoxe qui fait la marque de fabrique du groupe. Ajoutez à ça des tempos lents et des éclats de cymbales et de cuivres et vous aurez des morceaux tout à fait singuliers, qui vivent en osmose à l’intérieur du disque, mais souffriraient d’en être écartés. En son sein, ils profitent d’une alchimie qui n’apparait qu’après plusieurs écoutes. You and Me était en 2008 leur premier disque atmosphérique vraiment réussi, et encore fiévreux ; Lisbon est l’après-You and Me idéal, il s’enfonce plus avant dans le sentiment et la musique y devient complètement perméable, nourrie de cette fameuse expérience que beaucoup de groupe craignent. Les Walkmen ont un son parfaitement identifiable depuis leurs débuts discographiques en 2002, et pourtant aucun disque qui n’ait apporté une nouvelle couleur à leur tableau. C’est maintenant rougeoyant, comme la foin d’un cycle – pour repartir avec force et feu sur le prochain disque ? L’ art crée des cycles, et les Walkmen font de l’art.

Le virage entamé avec A Hundred Miles Off en 2006, qui annonçait des tempos plus lents et une instrumentation plus variée, se concrétise complètement sur un morceau comme Stranded, qui est choisi comme premier single – non parce que c’est le titre le plus frappant (Angela Surf City aurait mieux fonctionné de ce point de vue) – mais parce qu’il synthétise cette vision d’une pop qui évolue par touches successives, s’abreuve d’images et vous permet d’y voir ce que vous voulez. Ce n’est pas de l’imprécision, mais une certaine forme de partage, une invitation. Lorsque les cuivres fleurissent, c’est comme la séquence qui révèle lentement des objets imaginaires synonymes de bonheur. Les lignes de chant sont caressantes et magnifiques – Victory, While i Shovel the Snow (“Half of my life i’ve been watching, half of my life i’ve been waking up »). La douleur est perceptible sur All my Great Designs.

Parfois faussement hésitantes – le groupe est en parfaite maîtrise de ses moyens – les pièces décollent avec une lenteur qui les allège plutôt que de les alourdir (Blue as Your Blood). Les musiciens opèrent avec une retenue rare, alors qu’on le sait, ils ont une efficacité redoutable lorsqu’ils s’embrasent. Le morceau éponyme est un autre sommet de ce disque très écrit. On revient à Angela Surf City, avec son refrain que l’atmosphère réparatrice sur le disque peut à peine supporter : « You took the high road! I couldn't find you !”. Toute l’énergie contenue sur les autres morceaux, ils pourraient bien la lâcher au prochain disque.

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