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samedi 10 avril 2010

Masters of Reality - Pine/Cross Dover



On n’a même pas conscience que notre réalité est faite des seuls éléments que l’on accepte d’y faire figurer ; le reste, les fantômes, demeure dans l’obscurité. Si l’on décide à un moment donner, de s’ouvrir à des expériences visuelles et sonores plus intenses, si l’on s’amuse à allier des éléments apparemment sans rapport les uns avec les autres, ont bouscule soudain de perception du monde extérieur, notre réalité… Chris Goss l’a compris. Dans sa musique avec les Masters of Reality, il fait cohabiter nécessité de maintenir le monde extérieur (ses auditeurs) en état d’éveil et de découverte, et ses propres superstitions. « J’ai la ferme conviction qu’il existe des mondes parallèles », déclare t-il dans une interview accordée à Noise Magazine. Avant de reconnaître « J’ai toujours eu une perception plus élevée que la moyenne. » Le mysticisme qui imprègne sa vision de la musique faisant foi, il en va de même de son talent de producteurs ces vingt dernières années, tout au long de la vie de son propre groupe, en fait (formé en 1988). Kyuss, Slo Burn, Queens of the Stone Age, Soulwax, Mark Lanegan, Unkle… ils lui doivent quelques disques.

Mais le plus impressionnant est qu’il soit parmi les précurseurs du rock stoner, genre popularisé aujourd’hui par Queens of the Stone Age, qui trouve ses forces dans le fantasme d’abus de drogues, et des réminiscences de hard-rock texan. Tandis que Josh Homme, dont Goss a co-produit tous les disques, incarne de moins en moins la folie du mouvement, Goss reste, avec Pine/Cross Dover, un pionnier de la musique à plusieurs dimensions.

Fan avoué de Yes ou de Jethro Tull, il est clair que Goss trouve son plaisir à toucher autant l’esprit que le corps de ses auditeurs. « J’ai l’impression d’avoir mis le doigt sur quelque chose avec ce disque, il est plein de promesses, et il me donne l’impression que nous sommes à deux doigts de trouver ce que je recherche, ce qu’on cherche tous ». Masters of Reality ressemble, davantage qu’à un groupe, à une réflexion faite musique, de partager, par bribes trompeuses, hallucinées, pleines de messages vraiment perçus ou seulement fantasmés par Goss. « Quelque part je pense que c’est mon rôle de préparer les âmes pour le nouveau monde qui advient », explique t-il. De fait, les morceaux tiennent sur trois pattes, toujours pour ne ne pas reproduire ce qui se fait ailleurs. Le climat est éthéré, hanté, obsédant – son travail avec Lanegan ou Jeordie White sur le projet Goon Moon l’on probablement conforté. Worm in The Silk est sans doute le titre le plus immédiatement remarquable de ce disque psychédélique, il confine peu à peu à l’envoûtement, déstabilise. Quels riffs acides (King Richard TLH, Always, VP in It) et étouffés évoquent Queens of the Stone Age, et c’est toujours pour nous amener vers des plages excitantes et inimaginables.

Pour accentuer le sentiment d’un expérience mentale autant que physique, Goss décide que le disque va se diviser en deux parties, l’une « catholique » et l’autre « bouddhiste » qui se terminent toutes deux sur un morceau instrumental censé symboliser un rêve. « Pine est triste que nous ayons tout gâché. Cross Dover est prêt à redémarrer et accepte l’échec. » En fait, si Johnny’s Dream joue presque littéralement ce rôle, Alfalfa est une improvisation à quatre qui exprime davantage le plaisir de jouer qu’autre chose.

Dreamtime Stomp ou Testify to Love rappellent le Brian Eno de Here Comes the Warms Jets, et apportent une couleur pop appréciable dans ce monde aux frontières délibérément floues et insaisissables… La construction plus complexe de ces titres en fait les plus intéressants à la longue. De manière générale, la curiosité évidente de Goss pour ses contemporains nourrit son propre message. Il peut évoquer pêle-mêle Joanna Newsom, The Gutter Twins, Led Zeppelin… Et expliquer avec un recul certain (qualité de producteur oblige) pourquoi ce sont des artistes intéressants. Avec ce genre de regard, il va tenter de trouver sur Pine/Cross Dover un équilibre entre la forme et le fond, conscient des pièges qui menaçent même les plus talentueux musiciens ; la répétition, l’abandon du fond pour la forme ou l’inverse… Tout en restant complètement barré.



  • Parution : 2009

  • Label : Browhouse

  • Producteur : Chris Goss

  • Genre : stoner, psych rock

  • A écouter : Worm in the Silk, Always, Dreamtime Stomp, King Richard TLH, Testify to Love




  • Appréciation : Méritant

  • Note : 7.25/10

  • Qualités : lucide, audacieux

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