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vendredi 10 juin 2011

Barbara Panther - Barbara Panther (2011)


Parution : mai 2011
Label : City Slang
Genre : Electro, Synth Pop, Dance music, Expérimental
A écouter : Rise Up, Voodoo, Empire, Wizzard

7.25/10
Qualités : vibrant, naïf, tribal


Supportée par le producteur Matthew Herbert, connu pour son travail avec Björk, Barbara Panther est le nouvel espoir à marcher sur les traces de l’Islandaise. Tandis que celle-ci s’apprête à faire paraître Biophilia, sorte de symphonie à la vie très ambitieuse, Panther s’inspire plutôt de chansons de Bjork suscitant une confrontation un peu biaisée ou surréaliste, telles Declare Independance, Earth Intruders ou Pluto – une affiliation noble qui est soulignée par l’utilisation de sonorités que l’on avait pu trouver dans Volta (2007). La comparaison ne s’arrête pas là ; les deux artistes affectionnent des penchants ethniques et s’en servent à bon escient dans un cadre novateur. Panther cite aussi Grace Jones et Fever Ray parmi les artistes qu’elle a beaucoup écoutées ; comme s’il n’était question que de sensibilité et d’humeurs intimement féminines.


Les trois premières chansons de ce premier album – le chemin curieux vers la découverte de cette artiste - sont très directes, affirmées, avec des mots détachés – avoir grandi en Belgique et vivre à Berlin n’autorise pas Panther, d’ascendance Rwandaise, à posséder l’accent anglais le plus fluide qui soit, même si elle maîtrise, outre l’Allemand et le Flamand, l’Italien et l’Espagnol. L’impression  d’éclectisme qui dirige sa vie, on la retrouve adroitement retranscrite dans sa musique. Ce disque éponyme est articulé avec audace, parfois de manière insolite mais toujours, finalement, convaincante. Plutôt que d’égarer l’auditeur, elle multiplie ses raisons d’être attentif – sa douce bizarrerie souligne l’impact de son message.  On apprend à aimer cette musique cérébrale aux refrains pop.


De cette entrée en matière, Unchained, est peut être la moins intéressante, malgré son groove électronique débouchant sur une ode à l’épanouissement : « It’s time to unchain/What cannot be tamed ». Cette chanson fait naître une autre parenté évidente avec cette tornade de M.I.A. Celle-ci a vécu à Londres, au Sri Lanka, en Inde et aux Etats Unis, et enregistré deux albums influents, Arular (2005) et Kala (2007). Cette musique avait de l’énergie, de l’audace – M.I.A. y faisait une synthèse de genres en appelant à la culture musicale de la moitié de la planète, allant à contrepied de tout ce qui stagne et qui endort – et malgré ses appels à l’émeute, les résultats étaient ceux d’un divertissement de bonne qualité.


Après ça, il est facile de faire vivre Panther dans un monde à elle seule ; elle n’a pas la voix de Björk, et est bien plus étrange que M.I.A. Rise Up, avec ses sons abrasifs et son invective à « écouter le rythme de ses origines » et à « sortir la tête du sable » pour démarrer une révolution est particulièrement marquante. La voix pleine d’urgence et légèrement naïve de Panther rend les choses bien plus simples et sincères qu’elles n’auraient pu l’être sous d’autres auspices. Tout du long, elle nous donne envie de croire à ces appels de retour aux sources et à sa relecture de nos rapports au naturel, à son once de mystique (Moonlight People, Voodoo : « Every night i prey like a bitch/that the poor will eat the rich/and i don’t care if that makes me a wa-wa-wa-wa witch »)


Moonlight People est le genre de chanson facilement sous-estimée pour la légèreté de son refrain. Panther prend le risque de paraître trop versatile. On y trouve les prémices d’une thématique récurrente au cours de l’album – et qui aura son apogée sur Dizzy, un fascinant envoûtement de Panther sur elle même, se jouant de l’aveuglement et des faux-semblants -, c’est celle du rêve : « I must dream a dream/in which we dream each other awake ». Sur Voodoo : « Move up over/ to the other side » ou « Wake up ! Make it real » C’est peut être l’idée de vivre dans des dimensions singulières, avec l’angoisse de ne vivre que pour soi – lorsque le rêve de l’autre se termine. Sur Ride to the Source : « We’re plugged to another dimension ».


Empire a fait l’objet d’une vidéo dans laquelle Panther semble tenter à sa manière l’avant garde, et c’est la chanson la plus immédiatement appréciable, avec son avènement d’une religion individuelle affiliée à une sensualité décalée : « Trapped inside a vampire’s empire/He drinks through the sources of inspiration » Les beats et le groove conduisent ici le disque à son apogée, comme le font les chœurs sur le refrain glacé.  « It’s time to get natural/to think issues » assène t-elle, et quel que soit le mécanisme, il s’emballe et ça fonctionne parfaitement. Wizzard, la chanson précédente, est peut-être la gemme discrète de l’album, et révèle beaucoup de Panther. « Each time you’re walking into my dream/i’m rolling to extrêmes ». Elle a trouvé son bord, son jeu ; à chaque fois qu’on parvient à s’introduire dans sa psyché, elle se radicalise un peu.

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