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jeudi 13 septembre 2012

Chris Knight - Little Victories (2012)




Ecouter 'Enough Rope', album paru en 2006 :



Parution : septembre 2012
Label : Drifters Church
Genre : Americana, rock
A écouter : Little Victories, You Can't Trust No One, Hard Edge

O
Qualités : engagé

Little Victories est un disque vibrant, simple et direct, qui impose comme une évidence les qualités de l’écriture de Chris Knight. Quand vous venez d’un village de 200 habitants du Kentucky, au sud de la région des grands lacs, et que vous portez comme lui en blason l’espoir, les craintes et l’esprit du rêve américain, la dernière chose que vous souhaitez c’est les circonvolutions. A l'écoute de Little Victories, on ne peut pas reprocher à ce working man de manquer d’opinions.

Il ne fait pas exactement de la politique, mais, comme nous tous à des degrés divers, se laisse gouverner par ses émotions, partagé entre l’intuition que nous devrions nous unir pour accomplir de grandes choses ensemble et celui que l’homme est un loup pour l’homme. Une idée qui ne réclame pas forcément les Démocrates à la présidence, mais qu'importe. Le fait que ces deux sentiments soient présents au sein d’une même chanson, You Can't Trust No One, n’est pas vraiment une surprise. Une chanson n’est jamais meilleure que lorsqu’elle joue sur des ambiguïtés ou des doutes. « I’m not sure what it means », ajoute Knight dans cette chanson. “I’m pretty sure that the government ain’t gonna save you", chante t-il sur In The Meantime, rejoignant le sentiment répandu aux Etats-Unis d’avoir été trahi par tous, et de ne pouvoir compter que sur soi-même. Mais au bout de ces onze chansons aux tons gutturaux, à la production rude, farouchement accrochées à une réalité qui se débat, on en tire un sentiment de force et la certitude qu’en dépit de tout, ces rixes quotidiennes, ces conflits d’intérêts sont racontés parce qu’ils méritent d’être combattus, et souvent le sont déjà.

Chris Knight est doué à reporter ses histoires de petites violences et de grandes injustices, et surtout à suggérer à chacun de prendre soin de soi et de sa famille. "Ma grand-mère a presque atteint 100 ans. J'avais l'habitude de discuter sans cesse avec elle. Elle m'a raconté tant d'histoires que je pourrais baser mes 10 prochains albums seulement sur ma famille." Il fait des portraits poignants qu’il fait de ses semblables, peinant pour gagner suffisamment et pour conserver leurs biens. On peut l’admirer de dresser les vértés économiques de l'amérique rurale, pour son regard sur la condition humaine, avec un sens très visuel de partager ses expériences ; c’est qu’il a jalonné son existence de rites concrets, a appris à observer le monde qui l’entoure après y avoir trouvé sa place. « J’ai du terrain, un cheval. Si le terrain demande à être fauché, je le fauche. J’ai une grange que je suis en train de terminer. Je m’assure que les factures sont payées et amène les enfants là où ils doivent être.»

Chris Knight, la quarantaine grisonnante, entreprend tout d’une main de fer. Pour la musique c’est particulièrement efficace ; rien ne semble pouvoir détourner l’éclat des mélodies, des refrains en chorus, que la guitare électrique éclabousse de rockabilly, que la mandoline habile fait s’émanciper comme des ailes. Même dans les moments plus relachés, comme Nothing on Me, Knight est au cœur de l’action, essuyant plusieurs balles pour avoir essayé d’entraver une bagarre dans un bar. L’album est enregistré presque entièrement en live, sans overdubs, ce qui renforce l’intensité de l’instant.

Même l’apparition de John Prine, son idole, au sein du studio d’enregistrement, et sa participation au morceau-titre de l’album - chanson sur les petits arrangements quotidiens qui laissent le goût d’espoirs fugaces - ne l’a pas impressionné. Il évoque en ces termes le songwriter local, très réputé, qui jongle depuis l’âge de 14 ans entre folk et rockabilly en passant par la country la plus franche. « J’ai appris le finger picking en écoutant ses disques. A part pour quelques chansons de Jackson Browne ou Dan Fogelberg, [le vrai déclencheur de sa passion fut cependant la chanson Guitar Town de Steve Earle en 1986] ce sont majoritairement des chansons de John Prine que j’ai jouées jusqu’à ce que j’écrive les miennes... Sur le coup, j’ai été plutôt calme, je ne lui ai pas demandé des choses que je voulais vraiment demander parce que je ne voulais pas le brusquer. » Knight est de ceux qui, sous leurs airs un peu rudes, abritent compréhension et respect de l’autre, à commencer par les personnages auquels ils consacre son inspiration et ses chansons.


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