“…you can hear whatever you want to hear in it, in a way that’s personal to you.”

James Vincent MCMORROW

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mardi 10 juin 2014

OWEN PALLETT - In Conflict (2014)


OO
orchestral, intimiste, aérien
pop 


La musique d'Owen Pallett peut paraître indéchiffrable malgré ses atours dansants. Ce n'est pas l'hypothétique accompagnement d'un ballet ; elle est le ballet, contient ses propres pas de danse moderne, dans les rythmes, dans les paroles. Un ballet pour plusieurs personnages, qui tous ressemblent à Owen Pallett sans donner l'évidence de ce que l'artiste poursuit vraiment. Peut-être, comme John Darnielle des Mountain Goats, dont il s'est inspiré, veut t-il tourner les choses inconséquentes de la vie en évocations magiques.
Owen Pallett n'est pas un musicien qui se libère facilement, et pourtant il multiplie les excentricités.
Mais il se libère mieux qu'avant, avec sa voix plus affirmée, et les évocations plus personnelles de ses textes battant en brèche les accusations d'une musique trop cérébrale ou labyrinthique. Elle prend aux tripes, que ce soit le crescendo dans The Sky Behind The Flag, les arrangement dans le style musique de chambre, ou la mélodie vocale chantant "The sun has set on me" qui touche toutes les bonnes notes dans Song for Five & Six. Pallett nous confronte à un fragment d'infini, une énigme de syncopes et de claviers. La légèreté de l'ensemble nous donne l'impression, comme chez James Mc Morrow, de flotter, mais entre des sentiments plus paradoxaux.
In Conflict ne connaît pas de résolution. Après un point culminant dans l'élégiaque The Passions, après l'inquiet The Riverbed et l'optimisme de Soldier's Rock, on sait que c'est une expérience complètement originale.

mercredi 21 juillet 2010

Interview Owen Pallett



En donnant vie à son premier projet orchestral personnel, le canadien Owen Pallett, arrangeur pour Arcade Fire et beaucoup d’autres, crée un ovni musical où se mêle histoire de science-fiction et morceaux de folie et où le violon électrique se mêle à des envolées façonnées de manière plutpôt étrange - pas de pop song classique dans le lot.

Interview : State Magazine

A quel moment avez-vous décidé que vous vouliez faire un album entièrement orchestral, que Heartland se ferait sur une échelle plus grande que vos travaux précédents ?

Owen Pallett : Assez tôt. En 2006. Voyant que je travaillais à la réalisation de visions orchestrales d’autres personnes, mais que je n’avais pas d’album avec ma propre vision de ces orchestrations, c’était assez haut dans ma liste de priorités. Il m’a fallu beaucoup plus de temps pour savoir la façon dont j’allais approcher l’écriture orchestrale. J’ai flirté avec une douzaine d’idées différentes.

Certaines personnes ont été très attachées à reconstituer l’intrigue du disque - ça vous étonne?

Non, je reconnais que mon expression artistique est un peu particulière. Dans le passé, j’ai senti que mes concerts et mes albums ont penché plutôt vers des concepts que vers du concret, à savoir que le spectacle ne sonne pas aussi bioen que Steely Dan, mais attendez ! C’est des boucles enregistrées ! L’album ne tourne pas les têtes comme un disque de Lil Wayne, mais attendez ! C’est tout un quatuor à cordes. Je ne dénigre pas mes concerts antérieurs ou mes albums. Mais avec Heartland j’espérais créer un disque qui pourrait être apprécié superficiellement – comme, dans une voiture, à la radio - et pourrait également être démonté et disséqué. Un disque avec deux dimensions. L’histoire que raconte l’album est importante, bien sûr, importante pour moi, mais ce n’est pas destiné à être la colonne vertébrale du disque, juste quelque chose qui est là et peut être étudié.

Y at-il un aspect du disque qui se démarque pour vous, quelque chose auquel vous tenez, une partie dont vous êtes particulièrement fier ?

Je suis fier de l’ensemble, et je suis content de l’avoir fini. Ca a été un projet plus vaste que je ne pensais. Ca me fait bizarre, encore, de penser aux 30 minutes supplémentaires de musique enregistrée que je n’ai pas pu finir, juste parce que c’était trop, beaucoup trop. Le tracklisting de l’album était très différent quand je l’ai écrit. J’espérais obtenir un tas de b-sides et des Eps aussi. Mais la réalité de concrétiser un projet orchestral de cette magnitude de ma propre main – même avec l’aide experte de Mio et de Rusty – c’était plus que je ne pouvais faire.

Article à paraître dans Trip Tips 6.

mardi 16 février 2010

Owen Pallett - Heartland (2010)


Parution : 12 janvier 2010
Label : Domino
genre : orchestral, pop

O

On trouve toujours des raisons de ne pas s’attacher au albums non-rock, ne serait-ce justement parce qu’ils leur manque l’énergie d’un riff évident, l’excitation, la progression-tête-baissée d’un disque rock. Aussi parce qu’ils paraissaient souvent engoncés dans concepts et bouffissures.
  Owen pallett a été arrangeur pour The Last Shadow Puppets, Arcade Fire (il révélait récemment qu’il a passé les dix meilleurs jours de sa carrière sur le prochain album du groupe), et aussi pour Fucked Up ou The Mountain Goats

Heartland n’a pas de déflagrations sonores, pas d’escalades mélodramatiques, pas de scènes en plan large, même s’il est généreux. Son instrumentation est surprenante et parfois acrobatique, voire dissonnante
Album « solo » qui voit la participation d’un orchestre tout entier, mais dont les receuils sont utilisés à bon escient, comme un autre instument et non comme une base bruyante ; cela pour que le protagoniste musical central reste le violon de Pallett, musicien formé à l’école classique, et qui a eu la bonne idée, et il n’est pas le seul, d’utiliser une pédale d'effets pour enregistrer des boucles rythmiques de son instrument et ensuite lancer par-dessus des trames à la fois aventureuses et tout en retenue – se servant du violon comme de l’orchestre, dans un objectif de structure et non de décor. Après avoir ressenti, au premier abord, la qualité des sonorités et des compositions séductrices du disque, Heartland peut s’avérer une écoute reposante, à peine étrange. C’est lorsqu’on commence à s’agacer du mystère autour du disque – sa candeur, son intelligence si bien dissimulée derrière ce qui ressemble à des divagations – que cela devient plus intéressant.
Owen Pallett n’a pas résisté au concept. D’ailleurs, on apprend qu’il se produisait auparavant sous le nom de Final Fantasy, du nom de célèbre jeu vidéo. Heartland raconte en douze pièces, à la première personne, l’histoire d’un “jeune fermier ultra violent”, de sa déambulation dans les terres mythiques de Spectrum et de sa tentative de se confronter à son propre créateur, qui est Pallett lui-même, logiquement. L’efficacité des morceaux – Lewis Takes Action, Flare Gun… - est intégrée à un ensemble narratif.

 
Au sommet est la voix de Pallett, joueuse comme la musique qui la porte. Sur Mount Alpentine, il chante faux, pour notre plus grand bonheur. Et ce n'est pas la seule fois. Les graines de sédition d’un personnage bicéphale (puisqu’il est à la fois le fermier et son créateur) prennent racine là, dans le jeu que Pallett fait de sa voix.

 
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