Extrait traduit depuis The Last Blog on Earth
Christopher Owens et son groupe Girls sont sur toutes les shortlist de début d’année pour leur premier disque, Album. Et le single Lust For Life (aucun rapport avec le classique d’Iggy Pop) est peut être l’un des meilleurs hymnes de slacker (ndlr : voir article sur Pavement dans numéro 5) de ces dix dernières années avec Owens, à la voix qui ressemble à Daniel Johnston une minute et à Elvis Costello la suivante, laissant jaillir ce qui est peut-être l’une des lignes les plus universelles de l’histoire récente:
«Oh, je voudrais avoir un bronzage / Je voudrais avoir une pizza et une bouteille de vin / Je voudrais avoir une maison sur la plage / Et nous pourrions faire un grand feu tous les soirs / Au lieu de ça je suis fou / complètement fou / Ouais, je suis juste fou /baisé dans la tête."
Leonard Cohen n’est pas là. Toutefois, ce qui est si impressionnant sur la chanson et l’album est sa simplicité. Sautant sans effort de genre à genre, Owens transcende les stigmates indie typiques par de l’artisanat magnifique, l’émotion de chansons pop complexes qui sont sans remords quant à leur déambulation. Il veut juste faire des chansons pop qui traitent des problèmes réels. Et suggère cette aspiration au réel, avec le sentiment qu’il n’y aura pas de retour à la normale.
Pour Owens, une grande partie de ce désir peut être rattachée à cette enfance dans le culte chrétien évangéliste, les Enfants de Dieu (Children of God). Dans le passé, la secte a été accusée de tout, de l’enlèvement d’enfants et attentat à la pudeur, et quand Owens avait 16 ans, il s’est enfui et a découvert la musique profane tout en vivant dans les rues de San Francisco. A 30 ans, l’album est l’aboutissement de l’amour d’Owens pour la musique et sa vie sauvage.
Donc, vous avez dû être surpris par l’attention et les éloges que vous avez reçus pour cet album, non?
Christopher Owens : Euh, pas vraiment. J’étais très sûr de la qualité de ce disque de tout temps. J’étais surtout impressionné par la réaction publique aux bonnes critiques. Vous savez, je n’ai jamais vraiment pensé que de bonnes critiques avaient un impact, mais je vois qu’elles nous ont fait avoir guichets fermés et des trucs comme ça.
Quand vous faisiez l’album, est-ce que les sauts d’un genre à l’autre étaient intentionnels ou ça a tourné tout seul de cette façon ?
CO : Il n’y avait pas de plan. Nous avons juste approiché chaque chanson une per une et lorsque nous avons eu 12, nous étions contents et voulions sortir un album. Je n’ai vraiment pas considéré que j’enregistrais un disque et c’est peut être pourquoi c’est si divers. Nous avions une chanson et nous l’enregistrions. La seule approche que ayons eue pour ce travail en tant qu’album a été de le séquencer quand tous les morceaux ont été enregistrés.
Une chose que j’aime dans vos chansons est qu’elles sont directes, mais que vous les chantez d’une manière qui les rend réelles et profondes. Avez-vous essayé de garder votre écriture aussi directe que possible?
CO : Oui, je veux dire, c’est juste comme c’est. Comment ça se passe. Je ne me prend pas la tête à les écrire, mais j’écris tout d’un seul coup. Si une chanson dure trois minutes, ça m’a propablement pris trois minutes de l’écrire. Ce n’est pas censuré ou compliqué ou intellectuel ou poétique ou n’importe quoi d’autre. C’est juste trouver ses mots. Comme dans une conversation. Je ne sais pas écrire des choses plus compliquées popur l’instant. Peut-être plus tard.
Article à paraîtrre dans Trip Tips 6 - Découvertes 2010.
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