“…you can hear whatever you want to hear in it, in a way that’s personal to you.”

James Vincent MCMORROW

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samedi 21 mai 2011

Smog - Wild Love (1995)


Parution : mars 1995
Label : Drag City
Genre : Lo-fi
A écouter : Bathysphere, It's Rough, Prince Alone in the Studio, Chosen One

8/10
Qualités : sombre, fait main, inquiétant, vibrant

Julius Caesar (1993) et Wild Love (1995) laissent penser que le Smog des débuts a été apprécié pour des raisons différentes de celles qui ont porté Callahan de plus en plus à jour, dans le monde entier, jusqu’à aujourd’hui. Même s’il reste relativement peu connu, il l’est par un public raffiné, le profil typique observé en concert étant cette espèce de trentenaires épanouis et à la culture musicale peaufinée. 1993 était une époque où le gros de sa clientèle se constituait d’adolescents américains marginaux. Rien d’étonnant pour un jeune Callahan dont les collages chaotiques et sales étaient inspirés de Jandek, expérimentateur sud-américain typique aux quarante albums et à peu près autant d’auditeurs. La défiance originelle de Smog était en ligne directe avec les frustrations d'une génération locale, friande de ces travaux à la maison faits de trois fois rien qui se mettaient depuis quelque temps à susciter l’espoir et le rêve par procuration de sensations vertigineuses. Cependant, Callahan démontra tout de suite qu’il pensait en termes abstraits et qu’il ne tenait pas les rêves de gloire, fut-telle modeste et alternative au modèle dominant, en très haute estime. Il n’avait pas vraiment vocation à devenir un artiste générationnel, probablement pas la vocation à être entendu au-delà d’un cercle très réduit.
Avec Sewn to the Sky et les fameuses cassettes (ce support fabuleux de gamins solitaires et tourmentés dans les années 90) encore antérieures qui sont plus ou moins tombées dans l’oubli, Forgotten Foundation, voire Macrame Gunplay, on avait l’impression non pas d’assister aux bases d’un certain art d’écriture qui pourrait éclore, mais à une sorte de préhistoire artificielle, un état antérieur à toute forme de complaisance et à tout univers où les guitares seraient accordées et les morceaux pourvus de structures distinctes, et destiné à rester antérieur pour toujours. D’autres faisaient tant bien que mal de la musique ; Callahan bricolait des sons pour accompagner ses histoires hantées, à tel point qu’il paraissait difficile alors de lui attribuer des influences cohérences et de deviner dans quelles directions il irait par la suite. Julius Caesar contient, pour la première fois, quelques vraies chansons ; on peut par moments partager l’intuition qui a créé ce disque. Le petit piège, c’est que lorsque Smog gagne en évidence c’est pour donner dans le minimalisme insensé, entre « I am Star Wars today/I’m no longer english grey », ou pour révéler son penchant pessimiste. Dans ce dernier sillon, Chosen One brille, inexplicablement baignée d’un halo rassurant. La chanson sera reprise par les Flaming Lips.  

En 1993, le manque de rapport au monde de Smog ne le desservit pas ; c’est même ce qui conduisait les premiers découvreurs à l’écouter en boucle, à en faire, bien plus que nous aujourd’hui, une obsession. C’est invraisemblable que l’on soit encore autant marqués par son insistance malsaine sur Your Wedding : « I’m gonna be drunk/so drunk at your wedding », une chanson qui fit couler de l’encre. Callahan fascinait parce qu’il était un garçon étrange, empli d’une énorme quantité de défiance, d’individualisme. En l’appréciant, on se sentait plus sérieux en musique que ceux qui ne juraient que par Lou Barlow ou Stephen Malkmus, tous deux commençant à s’user au milieu des années 1990. Mais qui pourtant, sur la foi de ces deux premiers véritables albums, aurait pu prévoir la belle carrière promise à Bill Callahan ? Ses auditeurs s’en moquaient : ils y venaient pour l’entendre s’infliger des douleurs inédites, descendant un à un les échelons d’une morbidité sincère. Les choses prirent mieux forme avec Wild Love, et on se rendit compte que le Callahan possédait un vrai talent d’auteur. Bathysphere reste l’une de ces chansons les plus autobiographiques, et toujours interprétée en concert aujourd’hui. Elle a de façon évidente une signification singulière à ses yeux. Elle indique le moment ou il s’est émancipé, d’un artisanat visant à transgresser les codes à une verve capable de donner un véritable sens à sa musique, de sublimer ses qualités limitées de musicien, de marquer un point de départ pour les années à venir.

La bathysphère, c’est cet ancêtre du sous marin, une cellule non autonome destinée à s’aventurer dans les profondeurs, ne laissant la place que pour une seule personne, et commandée depuis la surface par un câble. « Quand j’avais sept ans », raconte Callahan dans la chanson, « je voulais vivre dans une bathysphère ». Le plus fort de cette chanson n’est pas la fascination pour cette isolation immergée, qui participe à une esthétique assez conventionnelle de la part de Smog – de ces évocations qui instillent une sensation de désolation romantique – mais la façon subtile qu’il a de faire allusion au rôle destructeur et constructif à la fois, de ses parents. « Quand j’avais sept ans/mon père m’a dit que je ne pouvais pas nager/et je n’ai jamais plus pensé à la mer ». Est racontée en trois vers toute l’histoire de nos concessions à autrui ; malgré notre défiance, nous savons que leur injonctions, toujours plus réalistes que nos envies, nous épargneront les travers de la solitude, et qu’elles auront globalement une influence positive sur notre vie.  

Wild Love, produit pour la première fois avec Jim o’Rourke, montrait l’habileté de l’auteur de chansons à placer ces messages lyriques dans des vignettes éclectiques sans qu’ils paraissent déplacés ; les arrangements, genre de noblesse issue des collages des débuts et encore en gestation, sont la clef du disque. La délicatesse frêle de The Candle est rendue par une guitare en picking et des cordes féériques. « Je rassemble ces esquilles pour faire un radeau un jour » chante Callahan. Juste après, sur Be Hit, l’instrumentation grossière reflète un texte fielleux : « Toutes les filles que j’ai jamais aimées voulaient être frappées/Et toutes ces filles m’ont quitté parce que je ne l’ai pas fait. »  It’s Rough est l’un des morceaux qui ont défini toute l’œuvre de Callahan, qui ont indiqué la voie à suivre, le capturant à son plus mélancolique. Trois guitares entrelacées, des cordes qui ronronnent et une boîte à rythmes emportent l’auditeur dans un voyage de cinq minutes, aussi enivrant qu’il est glauque, culminant avec l’assertion « It’s hard/baby to survive », mais aussi  « Mon meilleur ami/Prit une balle dans l’œil/Maintenant il a un œil de verre/il dit qu’il aimerait parfois/que ses deux yeux soient en verre. » Plus loin, Sleepy Joe est de cette espèce de rockabillies étranges que Callahan utilisera avec parcimonie dans ses albums suivants. Ici, il décrit un personnage en état d’hibernation.

lundi 16 mai 2011

Smog - Dong of Sevotion (2000)

Parution : avril 2000
Label : Drag City
Genre : Folk-rock
A écouter : Dress Sexy at my Funeral, Bloodflow, Permanent Smile

°°
Qualités : Doux-amer, romantique
Dongs of Sevotion (2000) paraît seulement un an après Knock Knock, mais s’en démarque assez nettement. A force de traque distancée, de mouvements d’attraction, de recul, et de pas latéraux silencieux, Callahan donne là la sensation d’être omniprésent ; s’il avait avec son précédent disque tenté de réduire l’aspect menaçant et invasif de Smog pour mettre en valeur sa propre sensibilité et humanité - sur River Guard notamment -, il gagne ici une aura quasi-divine (divinité sournoise s’il en est), plus que jamais capable de décider de la vie et de la mort là où il veut les placer. Cette distance et relative froideur est compensée par un sens dramatique qui lui le met dans la situation d’une sorte de Hamlet – posant des énigmes dont il est le seul à comprendre les tenants, mais dont les aboutissants sont on ne peut plus clairs. Toujours un personnage à l’intérieur de l’histoire plutôt qu’un conteur qui se maintiendrait soigneusement à l’écart de ses personnages. Par des travers de poésie Shakespearienne, l’histoire elle-même fait partie d’une chaîne alimentaire « There are some terrible gossips in this town/With jaws like vices » (« Il y a de terrible rumeurs dans cette ville/avec des mâchoires comme des étaux »). Vices est un mot de l’anglais britannique.

Au contact des scènes qu’il suscite, il semble capable d’inverser lourdeur du drame et légèreté d’une passion sans conséquence. Dress Sexy at my Funeral est l’une des chansons les plus mémorables de Smog, pour la fraîcheur de son texte plutôt que pour la musique – qui est dans ce que Callahan fait de plus influencé par Lou Reed. Elle fascine avec cette façon si particulière qu’elle a de trahir (il s’agit toujours avec Smog de trahir, de visiter sans y être invité, d’influencer par pénétration) l’amertume du personnage. « Dress sexy at my funeral my good wife/For the first time in your life » (“Habilles-toi sexy à mon enterrement, ma chère femme/pour la première fois de ta vie”). L’intérêt semble n’être pas tant le jeu de filature qui se met en place dans la vie telle qu’il la dépeint en général, mais les ambiances policières, politiques, de la mort. Ou comment une impasse narrative – démarrer une chanson depuis le cercueil – peut se transformer en célébration de tout l’humour qu’il y a à vivre – par un beau jeu de ressort. Callahan incite sa triste veuve à convoler dès ses funérailles. « Wink at the minister/Blow kisses to my grieving brothers” (“Fais de l’oeil au ministre/souffle des baisers à mes frères chagrinés”). Et, pour porter plus loin un élan de l’existence qui ne saurait être étouffé par la mort, « Tell them about the time we did it/On the beach with fireworks above us” (“Raconte-leur la fois ou on l’a fait/sur la plage avec les feux d’artifices au-dessus de nous »).

Dongs of Sevotion (pour « Songs of Devotion »), ce n’est pas un jeu de mots innocent mais une façon d’annoncer que l’on va tout mélanger, valorisant une démarche gauche et erratique. Calahan exprime à la fois son attirance et son rejet pour la vie qui l’entoure, et explore les relations à la société d’un individu adaptable, inconstant. Il faut aussi, d’un point de vue strictement artistique, continuer de « nourrir » l’engeance Smog ; et Callahan continue de transformer la férocité de son alter-égo en crainte de nuire, « d’émietter des gens » dans sa main. « All these moments have passed through me/I have turned them all to waste” (“Tous ces moments qui sont passés à travers moi/je les ai gâchés ») déplore t-il sur Distance comme s’il était trop maladroit pour préserver les belles choses qui se présentent à lui. Il est romantique jusque dans sa cruauté. « Without her clothes/She looked like a leper in the snow/I left her in the snow without her clothes”“Sans ses vêtements/elle ressemblait à un lépreux dans la neige/Je l’ai laissée dans la neige sans ses vêtements ». Plus léger sans être moins terrible, Bloodflow peint le tableau d’une violence sudiste, avec une rime d’anthologie en surcouche : « No time for a tete-a-tete/Can I borrow your machete? » (« Pas de temps pour un tête-à-tête/Puis-je emprunter ta machette ? ») et encore : « Blood will spill and blood will spurt/Enemies keep the mind alert » (« Le sang va se répandre et le sang va jaillir/Les ennemis entretiennent l’esprit »).

Avec ses chants de cheerleaders, Bloodflow est de cette douce excentricité qui baigne tout un pan de Callahan plus ancré dans un réel très américain (et montre aussi ses qualités d’arrangeur à la recherche du détail qui tue), une parcelle de subconscient collectif  – de I Am Star Wars ! (sur Julius Waesar, 1993) à America ! (2011).  Dong of Sevotion est richement détaillé et produit, plus qu’aucun autre disque de Smog, avec ses chansons qui avoisinent les sept ou huit minutes, et c’est l’élégance de l’ombre de géant fragile de Callahan qui triomphe sur les tendances fauves dénoncées dans certains vers.

mardi 10 mai 2011

Smog - The Doctor Came at Dawn (1996)


Parution : septembre 1996
Label : Drag City
Genre : Lo-fi, Folk
A écouter : You Moved In, Lize, All Your Women Things

7.75/10
Qualités : lucide, sombre, envoûtant, pénétrant


The Doctor Came At Dawn est un disque à part dans la carrière de Callahan, et mérite d’être écouté en tant qu’« expérience » sentimentale et intuitive définitive. Complètement épanoui, le sentiment est presque palpable ; il est sensation, l’impression de se trouver plongé dans les eaux au large d’une île – cette île favorite où Smog voudrait que personne ne le suive - où l’on aperçoit Callahan apparaître, parfois, sur la plage, nous jauger gravement, prononcer lentement des mots, d’une voix qui se perd dans les bruits du ressac et sans que l’on sache réellement quel rôle il a joué dans la façon dont nous sommes plongés là. Il semble plus subtilement qu’auparavant possédé par son alter égo. La torpeur de sa musique soigne autant qu’elle consume. On observe Callahan-Smog qui plonge,  sonde la mer tandis que l’on flotte, transis. Cette superbe caravelle sur la pochette, c’est le cortège de l’amour qui défile au loin, si ralenti qu’il s’expose à toute contemplation. Il continue sa route sans nous voir, attendant simplement d’être regardé à distance par tous ceux qui percent hors de l’eau et ne savent pas où ils se trouvent.


Julius Caesar et Wild Love étaient l’occasion de faire preuve d’une inventivité sonore fracassante, avec le manque de moyens et la volonté de dérouter l’auditeur sans arrêt comme leviers. The Doctor Came at Dawn est d’un seul tenant (ou presque) ; la lenteur qu’il décrit est à la fois tristesse et agonie de jeunes couples et félicité dans la découverte d’un nouveau romantisme dont Callahan tire des forces décuplées, et qui culminera sur Red Apple Falls, l’album à suivre. Callahan y déplace sa volonté de manœuvre vers plus de subtilité. « You go with the other men/ I beat myself to sleep » (« Va avec l’autre homme/je m’oblige à dormir »)  explorant un stade des relations amoureuses où tous les tours  semble déjà usés, nous projetant dans l’après ; et, malgré toute la sombre aura de Doctor Came at Dawn, cet état post-amoureux (post-coïtal ?) est proche de la béatitude, c’est un grand frisson. Même dans ces moments les plus terribles : « You don't make lies/Like you used to/ In the old days/You took pride in your lies/You used to pay more attention/To détails » (« Tu ne fais plus de mensonges/comme tu en avais l’habitude/dans les vieux jours/Tu tirais de la fierté de tes mensonges/Tu faisais plus attention/aux détails. » Ces paroles sont tirées de Lize, une chanson hypnotique interprétée en duo avec sa compagne et muse d’un temps, Cynthia Dall, elle-même talentueuse musicienne. Leur unisson produit une réalité de vie dont le disque s’est par ailleurs éloigné au profit de méditations vertigineuses.



Au centre du disque, c’est ce regard doux-amer sur le passé, une nostalgie des vicissitudes de relations juvéniles.  Callahan, emporté par Smog, dominé par une seconde nature, est capable d’une lucidité sans limites.


Malgré l’avancement de la dégradation de tous rapports humains, Smog n’oublie pas l’époque où tout était différent, où les relations se multipliaient, et n’exclut pas de retourner à tout moment à cet état antérieur de sa progression. « It’s been seven years and the though of you name still makes me weak at the knees » (« Ca fait sept ans et la seule pensée de ton nom me dérobe de mes jambes »). La thématique récurrente n’est pas seulement celle de l’eau, comme dans la poésie de Spread Your Blooby Wings : « Briney waters singe their skins/Icy waves drive them back again/Helmets oars and Swords/Are washed upon the shore » mais c’est la fascination pour les limites, ou l’absence de limites, d’un océan entier, avec la ligne d’horizon, et sa légère courbe, comme seul signe de faire encore partie d’une civilisation, d’un monde ou tant d’être humains, tant de relations, tant de femmes peuvent susciter une envie de lucidité. La musique étirée, étrange, cinématique dans les meilleures chansons – All Your Women Things, Lize, Spread Your Bloody Wings, baigne les personnages, s’immisce en eux comme un fluide, souligne leur enveloppe sensuelle, nous donne la sensation qu’ils partagent notre air, ou notre eau, lorsqu’ils apparaissent. « You just danced to the symphony/Of the musical sound of/Your ever expanding sea ». 

samedi 7 mai 2011

Smog - paroles/lyrics (4) Knock Knock

Lets move to the country

Let's move to the country
Just you and me


My travels are over
My travels are through


Let's move to the country
Just me and you


A goat and a monkey
A mule and a flea
Let's move to the country
Just you and me


Let's start a...
Let's have a...



Held

For the first time in my life
I let myself be held
Like a big old baby
I surrender
To your charity


I lay back in the tall grass
And let the ants cover me
I let the jets fly
I'm wishing for their destruction
Born to black in a perfect blue sky
For the first time in my life
I am moving away, moving away, moving away
From within the reach of me
And all the wild being held
Like a big old baby


Waouh!!

River Guard

When I take the prisoners swimming
They have the time of their lives
I love to watch them floating


On their backs
Unburden and relaxed


I sit in the tall grass and look the other way
And when I hall them in they always sing
Our sencencess will not served


We are constantly on trial
It's a way to be free


Most nights I go for a drive
To to the highest place I can find
Stand there on a cliff with gooseflesh
Watching the wind rip the leaves of the trees
Death defying
Every breath
Death defying


Soon we all be back in the yard
Behind the wall
Leaving heart
Dreaming of cool rivers and tall grass


We are constantly on trial
It's a way to be free


We are constantly on trial
It's a way to be free

No Dancing

There's always some bird-dog
Snuffling, choking
Looking like you came to collect
Something you said you owed
There's always some turtle snapping in my head
Saying you can't just waltz in here
Acting like nothing is wrong

No dancing, no dancing, no dancing
Not while the road is racing
No dancing, no dancing, no dancing
Not while the time is chasing

There's a poacher on the land
I recognize his hand
In the mail
He's fogging up the glass
The bird is on the last
And here he comes

Here he comes, ohNo dancing, no dancing, no dancing
Not while the wires are showing
No dancing, no dancing, no dancing
Not while the time is flowing

There's a poacher on the land
I recognize his hand
In the mail
He's fogging up the glass
The bird is on the last
And here he comes

Here he comes, oh

No dancing, no dancing, no dancing
Not while the time is flowing
No dancing, no dancing, no dancing
Not while your wires are showing

Teenage spaceship

Flying around
The houses at night
Flying alone


A teenage spaceship
I was a teenage spaceship
Landing at night


I was beautiful with all my lights
Loomed so large on the horizon
So large, people thought my windows
Were stars
So large on the horizon
People thought my windows
Were stars
A teenage spaceship
A teenage spaceship


And I swore I'd never lay like a log
Bark like a dog


I was a teenage smog
Sewn to the sky



Cold Blooded old times

Cold-blooded old times
The type of memories
that turns your bones to glass
Turns your bones to glass


Mother came rushing in
she said we didn't see a thing
We said we didn't see a thing
And father left at eight
Nearly splintering the gate


Cold-blooded old times
The type of memory
That turns your bones to glass
Turns your bones to glass


And though you where
Just a little swirl
You understood every word
And in this way they gave you clarity
A cold-blooded clarity
Cold-blooded old times


Now how can I stand
and laugh with the man
Who redefined your body


Those cold-blooded old times...



Sweet treat

If there where something so
Hard and clear
It would have been
Autumn so long ago


So take your sweet treat
In the evening
Take your sweet treat
In the evening


Please to know this
Please to know this


If someone offers you
some sugar
He should eat it


Hit the ground running

I had to leave the country
Though there was some nice folks there
Now I don't know where I'm going
All I know is I'll hit the ground running


Only cowboys
The Southern gentlemen
Betting women
That will Never mend
They ride the roads as they bend
As they bend to there dead ends


I had to leave the country
Though there was some nice folks there
And now I don't know where I'm going
All i know is that I'll hit the ground running


I was raised in a pit of snakes
Blink your eyes I was raised on cakes
I couldn't memorize a century of slang
Or learn to tell the same story again again and again
I had to leave the country
Though there was some nice folks there
Now I don't know where I'm going
All I know is I'll hit the ground running


Bitterness is a lowest sin
A bitter man rots from within
I've seen his smile
Yellow and brown
The bitterness is rotting down


I had to leave the country
Though there was some nice folks there
Now I don't know where I'm going
All I know to do is hit the ground running

Left only with love

I'm left only with love for you
You did what was right to do
And i hope you find your husband
And a father to your children


'Cause I'm left only with love for you
You did what was right to do
And I hope you find your husband
And a father to you children
When I lost you
I lost my family
You did what was right to do
And I hope you find your husband
And a father to your children


'Cause I'm left only with love for you
You did what was right to do
An I hope you find your husband
And a father to your children


{archive} Smog - Knock Knock (1999)



Parution : Janvier 1999
Label : Drag City
Genre : Lo-fi, Folk-rock
Producteur : Jim o’Rourke
A écouter : River Guard, Cold Blooded Old Times, Teenage Spaceship

°°°
Qualités : doux-amer, lucide, contemplatif, élégant

Une chorale d’enfants sur un album de Smog ! Rien de tel que quelque bambins pour apporter un peu de sang neuf au projet de Callahan. Pas si étonnant, finalement, lorsqu’on se souvient de ce que Lou Reed a fait subir à des enfants sur son chef d’oeuvre de 1973, Berlin. Et, plus que jamais, Callahan semble instruit du rock rustique de Reed, sur Cold Blooded Old Times ou Hit the Ground Running. Après The Doctor Came at Dawn (1996) et Red Apple Falls (1997), il était évident, au vu des nouvelles ambitions du chanteur, et la façon dont elles se justifiaient (magnifiquement), que Smog allait durer. C’était partir pour être l’aventure d’une vie. Callahan allait pour cela commencer à décliner subtilement les humeurs ; impossible, en effet, de demeurer bien longtemps dans l’atmosphère plombée de The Doctor Came at Dawn, même s’il constituait en soi une petite libération, en termes de maturité, par rapport à ses précédents travaux.

Callahan apprenait à ne pas faillir, à garder patiemment cet air sérieux, mais non prétentieux, palpable dans l’air l’environnant. Il faisait preuve d’une honnêteté exacerbée, trouvant peu à peu entre la musique et les textes la connexion nécessaire, effectuant des révérences sensibles et romantiques. « All your hardness/All your softness/And your mercy » (« Toute ta  dureté/et ta douceur//et ta merci ») sur All Your Women Things, une chanson sublime, entre fétichisme et nostalgie. « And I made a dolly/ Out of your frilly things » (« Et j’ai fait une poupée/De tous tes falbalas ») « Why couldn't I have loved you/This tenderly/When you were here/In the flesh » (« Pourquoi n’ai-je pas pu t’aimer/aussi tendrement/quand tu étais là/en chair et en os»).  En même temps, il confirmait qu’il ne faut pas prendre les « je » errant au gré de ses chansons comme forcément liés à lui-même. Il s’agit d’histoires, et dans les histoires la part de vérité est toujours à la discrétion de celui qui les conte. D’ailleurs, ces personnages à la première personne ne donnent t-ils pas l’impression, fréquemment, de nous tourner le dos ? 

Knock Knock est moins nostalgique et intimiste, ce qui ne signifie pas qu’il soit moins personnel ; l’expérience passe davantage au travers d’extérieurs, s’attache à sublimer des visions poétiques pour en faire matière strictement propre à Callahan. Ce qui le différencie toujours d’autres auteurs de chansons, c’est le manque de distance par rapport à son sujet ; même son ironie participe à l’impression, dramatique pour l’auditeur, de se sentir accaparé, transporté dans un endroit, où l’on s’attache à des détails. Comment la vie qu’il capte tout autour peut provoquer une tempête et la violence du ciel dans un dimension à la fois très proche et contraire, une fraction de temps et d’espace perceptible, qu’il choisit de ne jamais rencontrer. Callahan fait définitivement une musique douce, même lorsqu’il s’agit de rock n’ roll, de guitares saturées, il atteint rapidement une douce intensité, constante et mesurée. Mais dans cette limite quasi stratosphérique il y a la faculté d’une respiration ; ainsi cette myriade de détails de vie sont autant de défis adressés au destin. « Watching the wind rip the leaves of the trees/Death defying/Every breath/Death defying” (“Regardant le vent déchirer les feuilles des arbres/Défiant la mort/Chaque respiration/défiant la mort”). 

La plus belle chanson de l’album, dont son tirés ces vers, est sans doute River Guard ; ses accords simples ont une résonance particulière et ses paroles embrassent une sensibilité non pour une personne (féminine, comme c’est le cas le plus souvent) mais pour un groupe de prisonniers en train de nager dans une rivière. Une vision d’autant plus touchante que Callahan est celui qui veille sur eux, et a quelque responsabilité dans leur privation de libertés. « When I take the prisoners swimming/They have the time of their lives/I love to watch them floating » (« Quand j’amène les prisonniers nager/C’est le moment de leur vie/J’aime les regarder flotter »). Il a beau détourner le regard, sa conscience est en éveil, le questionne : pourquoi est-ce que je les empêche d’être libres ? Il médite sur ces mots : « We are constantly on trial/It's a way to be free » (« Nous sommes toujours à l’essai/C’est une façon d’être libres »). Son combat de conscience est quasiment la preuve de son libre-arbitre. Sa voix grave et calme reflète parfaitement le ton réflexif du texte. 

Sur ce disque, il fait une trêve d’avec ses mauvaises vibrations, ses supposées préconceptions misanthropes, tente de capter la nonchalance environnante. Il revient (toujours?) à l’état de nature, seule façon de faire cette transition sans affectation. Sur Held : « For the first time in my life/I let myself be held/Like a big old baby/I surrender/To your charity” (“Pour la première fois de ma vie/je me suis laissé bercer/comme un bon vieux bébé/je me suis rendu/à ta charité”) « I am moving away /From within the reach of me” (“Je me libère/de ma propre portée”). Ce qui importe, ce n’est pas tant ce qu’il a perdu mais les perspectives à venir. Son ressentiment est mieux maîtrisé. « I'm left only with love for you/You did what was right to do/And i hope you find your husband/And a father to your children” (“Je reste seul avec mon amour pour toi/Tu as fait ce qu’il fallait faire/J’espère que tu vas trouver un mari/Et un père pour tes enfants”). Il peut aussi lire dans ses souvenirs et y trouver la clarté et le ressort qu’il lui manquait. Avec une légère incrédulité du simple fait d’en être capable.  Sur Cold Blooded Old Times : « Now how can I stand/and laugh with the man/Who redefined your body” (“Maintenant comment puis-je  être là/Et rire avec l’homme/qui m’a transformé dans ma chair”). C’est aussi, à travers l’histoire d’un traumatisme familial, manière de signifier que l’entourage d’une personne est plus à même de la blesser, à long terme, que de lui apporter la sérénité. Et avec Callahan, tout ou presque s’inscrit dans le long terme, prend du temps, se développe dans la douleur contemplative.  

jeudi 5 mai 2011

Smog - Rain on Lens (2001)



Parution : septembre 2001
Label : Drag City
Genre : Folk-rock
A écouter : Live as someone was Always Watching You, Keep some Steady Friends Around

7.25/10
Qualités : sombre, audacieux

Bill Callahan a parfois été qualifié de misanthrope. Plus que jamais auparavant, Rain on Lens explique cela. L’auteur de chansons s’amuse même à imaginer que les dommages collatéraux à son dédain puissent toucher au-delà des êtres humains, avec cette sur-conscience qui met à contribution toutes les choses qui l’environnent. Ainsi, quand on lui demande pour quelle audience il écrit, il répond : « je n’ai pas limité mon audience aux humains ». Son détachement de ses contemporains pour les observer du point de vue des sentiments les plus flous, s’explique en partie par son manque d’attache à des lieux particuliers ; outre son enfance passée en partie en Angleterre, il a en effet qualifié de « chez-soi » la Géorgie, Sacramento, San Francisco, New York, la Caroline du Sud, Chicago, sans jamais, dirait t-on, se sentir davantage que comme un étranger que la suspicion des autres a rendu suspicieux lui-même. Ou peut-être cette allégation ne concerne que Smog, Bill Callahan vivant depuis plusieurs années à Austin, Texas, et ne manquant plus de reconnaître les influences de sa jeunesse, telle la scène hardcore de l’état de Washington dans les années 80. Si Callahan a effectivement des sentiments, Smog ne se considère jamais comme le produit de son environnement, et peut en paraître dénué. Si l’on prend A River Ain’t Too Much To Love (2005) puis Rain on Lens, on trouve le contraste entre les thèmes naturels qu’il reconnaît comme son ADN et le regard désolé, détaché, porté sur l’extérieur. Ce contraste aide à définir Callahan comme un amoureux de l’indéfini ; c’est un pensif. 
La majorité des gens tirent leurs réflexions de l’existence, progressent par la stimulation du monde extérieur  -  d’autres vivent sous la surface, observent la vie avec méfiance, questionnent sans cesse le sens, ou le manque de sens, de chaque situation qui se présente, et chaque reconsidération les fait repartir d’un endroit antérieur. Bill Callahan fait partie de ceux-là, et Rain on Lens est l’un de ces endroits antérieurs, un coin de repli pour éventuellement produire du sens, ou bien rien. Il a le mérite de prendre le risque, de réduire son expression à quelques principes minimalistes. Il parle même d’un processus à reculons : « Je perçois mes albums dans leur état futur, puis je travaille en quelque sorte à l’envers pour créer cette chose à laquelle j’ai déjà donné vie dans ma vision. » Rain on Lens semble régresser, parmi les acquis de Callahan, ou de Smog, il n’en présente qu’une bribe lunaire. Il a raclé jusqu’à ne laisser que l’aspect le moins réconfortant, et des histoires fascinantes dans leur dénuement. Les personnages de ces fictions semblent frémir d’hésitation quant à la raison de leur existence.  Une chanson, et ils disparaissaient. Rain on Lens n’est qu’à propos du sens que l’on veut bien donner à des observations qui moquent toute sincérité. Lorsqu’on l’interroge quand au degré d’autobiographie dans ses chansons, Callahan répond : « C’est genre… zéro degré ». Rien de ce qu’il raconte dans ses chansons n’est donc  jamais arrivé ? « Je pense que tout se passe simultanément ». « C’est comme si rien n’était vrai pendant plus de quelques secondes. Mais j’essaie de rester hors de ça autant que possible. Ainsi, il y a cette chanteuse country lesbienne, Melissa Etheridge, qui a cessé d’être avec sa petite amie, et j’ai vu une publicité pour son nouvel album et sa tournée qui disait : ‘Live… and alone’. Ca semble être du rabais que de créer la sympathie sur le dos de votre vie privée.  Il devrait y avoir quelque chose de plus universel. » Sur Rain on Lens, il abandonne les derniers charmes que produisaient ses anciennes confessions, au risque de faire perdre toute signification à son travail. 


Rain on Lens balance entre personnages antipathiques et caricaturaux et platitudes trompeuses ; la musique est lancinante, effrénée, comme si Callahan traversait une mauvaise passe et qu’il était pressé d’en réchapper. Sa mauvaise foi, son insécurité réussissent à habiter ses personnages. La femme abandonnée dans la nuit est une « petite espionne ensommeillée », qui le surveille d’un œil, dans Lazy Rain. Sur Dirty Pants, c’est un vas-nu-pieds : « And so I dance in dirty pants/A drink in my hand/No shirt and broken tooth/Barefoot and beaming » (“Et je danse dans mes pantalons sales/une bouteille à la main/pas de veste et les dents cassées/pieds nus et rayonnant ». Ailleurs, un être possessif, paranoïaque et machiste, qui fuit les invités de la femme qu’il convoite, après les avoir commodément transformés en liste d’ennemis : « I put my hand on your knee/And say to your left you will see/Some more of our enemies » (« Je mets une main sur ton genou/et dis qu’à ta gauche tu va voir/Un peu plus de nos ennemis ». L’opacité du personnage incarné par Callahan oblige sans doute les autres apparitions de ses chansons à redoubler d’efforts, de patience et de gentillesse, apparaissant comme de quasi-saints. Contrairement à son affirmation concernant le « zéro degré », Callahan pourrait bien se trouver impliqué dans Keep Some Steady Friends Around et Live As If Someone Is Watching You. Sur cette dernière, il peut coller l’une de ces sensations qui font toujours triompher le vrai à la fin : « C’est à propos du sentiment intérieur d’avoir une double conscience. Vous ne pouvez jamais rien faire sans y penser – il y a toujours l’action, et quelque chose à l’intérieur qui regarde, qui analyse ce que vous venez de faire. C’est comme si vous aviez votre propre société, vous êtes jugé par la société à l’intérieur de vous-même. Si vous vivez seul, vous avez tendance à ne pas vous laver […] – vous avez besoin de quelqu’un qui vous regarde, que ce soit de l’intérieur ou une personne réelle. »

mardi 26 avril 2011

Smog - Paroles (3) A River Ain't too Much to Love

Palimpsest



Winter weather is not my soul
But the biding for spring...


Why’s everybody looking at me
Like there’s something fundamentally wrong
Like I’m a southern bird
That stayed north too long


Winter exposes the nest
Then I’m gone
Winter weather is not my soul
But the biding for spring...

Why’s everybody looking at me
Like there’s something fundamentally wrong
Like I’m a southern bird
That stayed north too long


Winter exposes the nest
Then I’m gone

Say valley maker


With the grace of a corpse
In a riptide
I let go
And I slide slide slide
Downriver
With an empty case by my side
An empty case
That’s my crime

And I sing (Say Valley Maker)
To keep from cursing
Yes I sing (Say Valley Maker)
To keep from cursing


River Oh
River End
River Oh
River End
River Go
River Bend


Take me through the sweet valley
Where your heart blooms
Take me through the sweet valley
Where your heart is covered in dew


And when the river dries
Will you bury me in wood
Where the river dries
Will you bury me in stone

Oh I never really realized
Death is what it meant
To make it on my own


Because there is no love
Where there is no obstacle
And there is no love
Where there is no bramble
There is no love
On the hacked away plateau
And there is no love
In the unerring
And there is no love
On the one true path


Oh I cantered out here
Now I’m galloping back


So bury me in wood
And I will splinter
Bury me in stone
And I will quake
Bury me in water
And I will geyser
Bury me in fire
And I’m gonna phoenix


I’m gonna phoenix


The Well




I could not work
So I threw a bottle into the woods
And then I felt bad
For the done paw
And the rabbit paw
So I went looking for the pieces
Of the bottle that I threw
Because I couldn't work


I went deep
Further than i could throw
And i came upon an old abandoned well
All boarded over
With a drip hanging from the bucket still


Well I watched that drip but it would not drop
I watched that drip but it would not drop
I knew what I had to do
Had to pull those boards off the well

When I got the boards off
I stared into the black black black
And you know I had to yell
Just to get my voice back

I guess everybody has their own thing
That they yell into a well


I gave it a coupla hoots
A hello
And a fuck all y'all


I guess everybody has their own thing
That they yell into a well

And as I stood like that
Staring into the black black black
I felt a cool wet kiss
On the back of my neck


Dang

I knew if I stood up
The drip would roll down my back
Into no man's land


So I stayed like that
Staring into the black black black

Well they say black is all colours at once
So I gave it my red rage my yellow streak
The greenest parts of me
And my blues I knew just what I had to do


I had to turn around and go back
And let that drip roll down my back
And I felt so bad about that


But wouldn't you know
When I turned to go
Another drip was forming
On the bottom of the bucket
And I felt so good about that


Rock Bottom Riser




I love my mother
I love my father
I love my sisters, too.
I bought this guitar
To pledge my love
To pledge my love to you.


I am a rock bottom riser
And I owe it all to you
I am a rock bottom riser
And I owe it all to you


I saw a gold ring
At the bottom of the river
Glinting at my foolish heart
So my foolish heart
Had to go diving
Diving, diving, diving
Into the murk


And from the bottom of the river
I looked up for the sun
Which had shattered in the water
And pieces were rained down
Like gold rings
That passed through my hands
As I thrashed and I grabbed
I started rising, rising, rising


I left my mother
I left my father
I left my sisters, too
I left them standing on the banks
And they pulled me out


Off this mighty, mighty, mighty river


I am a rock bottom riser
And I owe it all to you
I am a rock bottom riser
And I owe it all to you


I love my mother
I love my father
I love my sisters, too.


I bought this guitar
To pledge my love
To pledge my love to you


I feel like the mother of the world


Whether or not there is any type of god
I’m not supposed to say
And today
I don’t really care


God is a word
And the argument ends there


Oh do I feel like the mother of the world
With two children
Oh do I feel like the mother of the world
With two children fighting


When I was a boy I used to get into it bad
With my sister
And when the time came to face the truth
There’d only be tears and sides
Tears and sides
And my mother my poor mother
Would say it does not matter
It does not matter
Just stop fighting


Oh do I feel like the mother of the world
With two children




Running the loping


I lay on the bed in the dark
Laughing at things i think of
Getting off on the pornography of my past
Lighting matches and dropping them
Into a wet glass


It’s summer now and it’s hot
And the sweat pours out
And the air is the same as my body
And i breathe my body inside out


With sunlight around my skin turns brown
And you wouldn’t know me from your pa
Or Adam or Allah
But I haven’t changed
No I haven’t changed
Day is all that resolves

All we need is here on earth
About every other day


Scratchmarks on my knees since I’ve been running
The bramble lee
When I’d much rather be wanting to be
Running the loping
Peace on your hand
Don’t be silly
But peace on my body
When tired and beaten

All we need is here on earth
About every other day


Oh to live in the country
With a chicken and those other things
Where the hills loping
Where the dress and the hair in the river
Undulating


To take a wife and no paper
Never again to wonder
Did that rapper rape her

All we need is here on earth
About every other day


Drinking at the dam


I remember drinking at the dam
With the jarheads on the other side
Warm beer and tearing up the cans
And all of us yelling abuse
Cutting school to go drinking at the dam


Skinmags in the brambles
For the first part of my life
I thought women had orange skin
It was the first part of my life
Second is the rest


And now teenage warchests fill
And do the dirty dirty work
It was the first part of their lives


Drinking at the dam
Holding back what I can
But the power is so much


Drinking at the dam
Holding back what I can
I’m just drinking at the dam
I’m just drinking at the dam
I’m just drinking at the dam


Im new here

No No No No
I did not become someone different
I did not want to be
But I’m new here
Will you show me around

No matter how far wrong you’ve gone
You can always tournaround
Met a woman in a bar
Told her I was hard to get to know
And near impossible to forget
She said i had an ego on me
The size of Texas


Well I’m new here and I forget
Does that mean big or small

Turnaround turnaround turnaround
And I’m shedding plates like a snake
And it may be crazy but I’m the closest thing I have
To a voice of reason


Turnaround turnaround turnaround
And you may come full circle and be new here again


Running the Loping


I lay on the bed in the dark
Laughing at things i think of
Getting off on the pornography of my past
Lighting matches and dropping them
Into a wet glass


It’s summer now and it’s hot
And the sweat pours out
And the air is the same as my body
And i breathe my body inside out


With sunlight around my skin turns brown
And you wouldn’t know me from your pa
Or Adam or Allah
But I haven’t changed
No I haven’t changed
Day is all that resolves


All we need is here on earth
About every other day


Scratchmarks on my knees since I’ve been running
The bramble lee
When I’d much rather be wanting to be
Running the loping
Peace on your hand
Don’t be silly
But peace on my body
When tired and beaten


All we need is here on earth
About every other day


Oh to live in the country
With a chicken and those other things
Where the hills loping
Where the dress and the hair in the river
Undulating


To take a wife and no paper
Never again to wonder
Did that rapper rape her


All we need is here on earth
About every other day


Drinking at the Dam



I remember drinking at the dam
With the jarheads on the other side
Warm beer and tearing up the cans
And all of us yelling abuse
Cutting school to go drinking at the dam


Skinmags in the brambles
For the first part of my life
I thought women had orange skin
It was the first part of my life
Second is the rest


And now teenage warchests fill
And do the dirty dirty work
It was the first part of their lives

Drinking at the dam
Holding back what I can
But the power is so much


Drinking at the dam
Holding back what I can
I’m just drinking at the dam
I’m just drinking at the dam
I’m just drinking at the dam


Let me See the Colts


Knocked on your door at dawn
With a spark in my heart
Dragged you from your bed
And said let me see the colts


Let me see the colts
That will run next year
Show them to a gambling man
Thinking of the future

Have you been drinking no
Nor sleeping
The all-seeing
all-knowing eye is dog
tired
And just wants to see the colts

We walked out through
The dew dappled brambles
And sat upon the fence
Is there anything as still
as sleeping horses
Is there anything as still
as sleeping horses














Smog - A River Ain't Too Much To Love (2)


Parution : 31 mai 2005  
Label : Drag City
Genre : Folk
Producteur : Autoproduit
A écouter : Say Valley Maker, Rock Bottom Riser, Let me See the Colts



Note : 8/10
Qualités : poignant, Doux-amer

Au bout de l’aventure Smog, Bill Callahan peut se targuer de n’avoir jamais été direct en étant toujours resté spontané. Son dernier disque sous son patronyme désormais accessoire poursuit vers plus de clarté et de clairvoyance, en se débarrassant de la « pornographie » de son passé, comme il le dit dans un Running the Loping aussi affectueux qu’il est amer. Affectueux car son amour des choses qu’il décrit est grand.

I’m New Here est le constat d’une révolution personnelle ; le narrateur a fait sur lui-même un tour complet, est prêt à recommencer une vie différente, sur de nouvelles bases. « Turnaround turnaround turnaround/And you may come full circle and be new here again” (“Tourne-toi tourne-toi tourne-toi/Et tu devrais faire un tour complet et pouvoir recommencer ici à nouveau »). Il assume aussi ce qu’il est et ce qu’il a fait. « Je ne suis pas différent de ce que je voulais être.» Avant de reprendre ses vieilles confrontations sentimentales : « Told her I was hard to get to know/And near impossible to forget » (« Je lui ai dit que j’étais difficile à connaître/et presque impossible à oublier »). Cette chanson, sans doute l’une de celles qui aient le plus à voir avec lui-même, qui l’exposent le plus, est aussi des plus universelles. Le poète noir américain Gil Scott Heron se l’est réaproppriée pour son album du même nom en 2010, y projetant ses propres démons. Le texte de cette chanson fait l’effet de soutenir sa vie à bout de bras, de s’en décharger sans passer par l’étape des regrets. Sa force évoque quelque rituel de passage – pour Callahan, assumer enfin d’écrire sous son propre nom.

A River Ain’t Too Much To Love s’appréciera comme un disque de chansons folk épiques, intimes et chatoyantes, imprégnées de l’atmosphère sudiste du Texas, non loin de l’influence de Wille Nelson. Say Valley Maker est sans doute la meilleure d’entre elles, poursuivant dans la veine d’une longue série de chansons étudiant les affres d’Épinal de l’amour. « Because there is no love/Where there is no obstacle/And there is no love/Where there is no bramble/And there is no love/In the unerring/And there is no love/On the one true path”(“Parce qu’il n’y a pas d’amour/quand il n’y a pas d’obstacle/Et il n’y a pas d’amour/Quand il n’y a pas de ronces/Il n’y a pas d’amour/Et il n’y a pas d’amour/Dans l’instinct/Et il n’y a pas d’amour/sur un seul vrai chemin ») Dans son adresse habituelle, il s’en remet à la personne invisible, à travers laquelle les rivières et les plateaux, les arbres et les pierres, deviennent symboles de passion. « So bury me in wood/And I will splinter/Bury me in stone/And I will quake/Bury me in water/And I will geyser/Bury me in fire/And I’m gonna phoenix/” (“Enferme-moi dans le bois/et je vais éclater/Enferme-moi dans la pierre/Et je vais trembler/Recouvre-moi d’eau/Et je vais jaillir/Jette–moi dans le feu/Et je vais renaître de mes cendres. »)

Son aise ne peut masquer ses sentiments concernés pour l’état du monde. S’il retrouve une seconde jeunesse, c’est pour redoubler d’adresse à porter les maux de société et les souffrances humaines, à leur donner par un jeu de miroirs les formes de son propre passé. Sur I Feel Like the Mother of the World, il apparente les conflits globaux aux anciennes disputes familiales. “And my mother my poor mother/Would say it does not matter/It does not matter/Just stop fighting ” (“Et ma mère ma pauvre mère/dirait que ça n’a pas d’importance/Ca n’a pas d’importance/Arrêtez juste de vous battre”) Avant de porter le regard de l’adulte qu’il est devenu : “ Oh do I feel like the mother of the world/With two children fighting” (“Oh, je me sens comme la mère du monde/Avec deux enfants qui se battent”). Il prêche pour la paix ; un sentiment qui naît, sinon dans la contemplation, dans la sagesse du vécu et dans l’amour de l’autre. Tant qu’à être étranger au plus grand nombre, autant s’y adresser librement. C’est toujours la réalité de la vie qui triomphe, contre les fantasmes : « God is a word/And the argument ends there ». Le ton est pourtant moins définitif qu’il veut laisser le croire ; l’argument fait mieux que de se stopper net. Il est absorbé par un karma affamé pour être réétudié quand le temps aura passé… Sans Smog, le jeu personnel de Callahan à se saisir de notions et à marquer son environnement de son empreinte allait encore s’intensifier.
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