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James Vincent MCMORROW

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Trip Tips - Fanzine musical !

dimanche 10 avril 2016

KEVIN MORBY - Singing Saw (2016)








OO
Lyrique, doux amer, intemporel
Country rock, pop, songwriter

Singing Saw marque les débuts de Kevin Morby pour le label Dead Oceans, à propos duquel Trip Tips a publié un article concernant Bear in Heaven, Strand of Oaks, Julianna Barwick, Riley Walker, et récemment l'australien Marlon Williams). Cet album tourne autour d'une fascination supposée de Morby pour la scie musicale, cet instrument qui provoque un son curieux et enchanteur. Cet instrument sert d'ailleurs de point de fuite à un album emprunt de gravité, qui pourrait se résumer à une série de sensations et de rencontres intenses que Morby provoque entre sa musique et certains des musiciens américains d'hier et d'aujourd'hui les plus fascinants. Leonard Cohen et Bob Dylan sont là, dans Black Flowers ou surtout la finale Water. Son lyrisme intraitable est à ce niveau dès Cut me Down : “Birds will gather at my side, tears will gather in my eyes, throw my head and cry, as vultures circle in the sky.” Son onirisme sommaire et retiré évoque Bill Callahan dans Sometimes I Wish i Were an Eagle, Apocalypse ou Dream River (la percussion sur l’enivrante Black Flowers qui renvoie à The Sing). Les arrangements somptueux de Kevin Morby, par exemple sur Drunk and On a Star, soulignent cette parenté.

Le piano participe aussi à ce sentiment de sérénité, basculant vers la morosité voyageuse sur Ferris Wheel. Ailleurs, des guitares bravaches évoquent un rock lo-fi qui aurait dérivé, insufflé de pop intemporelle mais peut-être plus reliée aux années 90 (Dorothy). On retrouve là les Babies, le duo punk pop que Morby a constitué avec Cassie Ramone des Vivian Girls. C'est comme de donner à de petites émotions le champ de grands panoramas. Le détachement contemplatif et la voix de Morby le rapprochent aussi de Cass Mc Combs, sur Destroyer. C'est dans le dénuement des sentiments que réside leur lumineuse affiliation, et jusque dans l'accent et le timbre : « Have you seen my mother she's a-lookin' for my father » Le saxophone est la touche, peut-être crépusculaire, qui ajoute au superbe de cette chanson.

Il pourfend les dépendances parentales et territoriales qui sous tendent l'existence, comme le racisme - I Have Been to the Mountain évoque le sort d'Eric Garner, le noir américain qui s'est fait tabasser à mort par un flic à Staten Island en 2014. Grandissant dans la Bible Belt américaine, il confie sur le site Aquarium Drunkard : « Ne pas aller à l'église était une déclaration d'intention plus grande que d'y aller ». Les chœurs, la steel-guitar sur Water ajoute à l'aspect intemporel et transversal à cette épopée, avec laquelle Morby, après deux albums 'en transit' avec les Babies et un en solo, est vraiment arrivé à bon port.




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