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samedi 30 juin 2012

Crazy Horse & Neil Young



Le deuxième album solo de Neil Young, paru 4 mois après le premier, était presque entièrement un rejet de son précédent effort. De la country folk de ce premier album, les chansons était devenues plus rugueuses. De solo, Neil Young était devenu groupe ; Everybody Knows This is Nowhere (1969) marquait le début de sa collaboration avec le trio de Dany Whitten (guitare), Ralph Molina (batterie) et Billy Talbot (basse) que le canadien avait rescapé de leur groupe original, The Rockets (les formations homonymes ne manquent pas). C’est peut être par l’unique album (1968, réédité par Cherry Red) de cette formation condamnée à l’anonymat de Los Angeles qu’on peut commencer. Ou par le personnage de Dany Whitten (né en 1943), dont cet album rock psychédélique précoce prouvait les qualités d’auteur de chansons. Whitten est mort d’une overdose en 1972, l’année où Neil Young a explosé avec Harvest. Un site lui est dédié : http://www.dannyraywhitten.com, sur lequel ont peut lire sa biographie (numérisée) et écouter l’essentiel de sa discographie, pour remonter aux origines du Crazy Horse.

Le Crazy Horse se rebaptisa ainsi une fois signé leur contrat avec Neil Young. Un trio de chansons, aux paroles comme issues de fantasmes typiquement américains, se démarquèrent par leur fureur et leur grandeur : Cinnamon Girl, Down by The River et Cowgirl in the Sand. Everybody Knows This is Nowhere posa les bases d’une formule qui est restée inchangée 40 ans plus tard, alors que sort Americana (2012). Un album éponyme en 1971, Crazy Horse poursuit en parallèle de leur début de carrière avec Neil Young leur propre utopie de groupe, tandis que les trois membres qui forment le cœur du groupe sont rejoints par Ry Cooder à la steel guitar, Nils Lofgren ou Jack Nizsche, un important compositeur et arrangeurs. Ils enregistrent leur album le plus convaincant. Garage rock et lourdes influences country se marient parfaitement sur les morceaux entêtants Dance Dance Dance, I Don’t Want to Talk About It ou surtout Downtown. Dans la poésie de Whitten, la lune, les étoiles et les larmes sont des images souvent évoquées. « I got stung by the moonglow” (Hole in My Pocket) « Don't you be caught with a tear in your eye./Sure enough they'll be sellin' stuff/When the moon begins to rise.” (Downtown) Ou surtout “If I stand all alone, will the shadow hide the color of my heart/Blue for the tears, black for the nights we’re apart/And the stars don’t mean nothin to you, they're a mirror (I Don’t Want to Talk About It). L’aspect rustique de leur musique restera le principal charme du groupe.

Dany Whitten devint accro à l’héroïne au tournant des années 70, ce qui émoussa son désir de continuer avec le Crazy Horse. Pour l’aider, Neil Young (qui écrivit The Needle and the Damage Done en songeant à lui) lui proposa de les rejoindre en tournée. Mais son comportement erratique l’obligea à s’en débarrasser. Whitten fut bientôt retrouvé mort. La tournée qui s’ensuivit fut particulièrement débraillée et imbibée, mais Young continua d’écrire beaucoup de chansons puissantes et de les interpréter sur scène dans des concerts déroutants. Tonight’s the Night (dont la parution est délayée jusqu’en 1975 car il est jugé trop ardu) est le document de cette période en compagnie des membres restant du Crazy Horse, mêlant studio et concerts. Whitten chante encore sur Come on Baby Let’s go Downtown, enregistrée de son vivant. Les interprétations de World on a String, Albuquerque (« "starvin' to be alone/Independent from the scene that I've known" ) ou Speakin’ Out sont rendues plus bouleversantes par leurs défauts et leurs changements de tempo. La chanson titre est un hit d’un autre genre, avec ses chœurs éthyliques, et bien que crédité au seul Neil Young, la patte ‘garage’ du Crazy Horse est bien présente. Le groupe avait laissé leur public sur leur faim à la suite de leur très bon premier album, et il faut attendre 1978 pour avoir une suite à la hauteur, avec Crazy Moon. Le principal problème du ‘groupe’ est le changement incessant de personnel autour du batteur Molina et du bassiste Talbot. Celui-ci écrit aussi des chansons, mais il faudra attendre encore plus de 20 ans pour qu’il se lance en solo, dans les années 2000. Frank Sampedro, une nouvelle recrue, se révèle être un bon chanteur et un bon auteur de chansons. Dommage qu’au-delà des best-of il n’y ait plus eu de suite digne…

Les longues compositions de Young canalisent la ferveur musicale du Crazy Horse, que ce soit sur Cortez the Killer ou Like a Hurricane. On préfèrera les versions live de ces morceaux. Le concert est un domaine où le Crazy Horse a toujours excellé - la solidité de leur base basse/batterie leur permet des jams qui dépassent le quart d’heure sans faiblir. Mais Rust Never Sleeps (1979) est constitué de morceaux plus ramassés, culminant avec le poignant Hey, Hey, My , My (Into the Black), chanson qui fut rétrospectivement associée au suicide de Kurt Cobain puisqu’il en avait repris ces mots sur une note : « It’s better to burn out/ than to fade away ». Un autre disque de Young avec le Crazy Horse, Sleep With Angels, constituera un hommage retentissant à Cobain. Mais avant cet album, Ragged Glory (1990) aura une tonalité bien plus positive, revenant à un endroit ou « peace and love live there still » (Sur l’accrocheuse Mansion on the Hill). L’amour est au centre de presque toutes les chansons – Over and Over, White Line, Farmer John, Love to Burn... Plusieurs mauvais albums plus tard, c’est un retour plus convaincant pour le Crazy Horse, dans leur forme d’accompagnateurs. Homogène, parcouru de bonne mélodies et saturé de la guitare de Young, c’est le dernier grand album du Crazy Horse avec Neil Young jusqu’à ce jour. Il aura bientôt son pendant live définitif, Weld, 2 CD et 16 morceaux parmi les plus intenses du répertoire commun au groupe et à leur chanteur star, ponctués d’outros cataclysmiques dont les musiciens ressortiront à moitié sourds. Greendale (2003) et son histoire de meurtre dans une petite ville américaine divisera, malgré de bonne chansons.



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