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James Vincent MCMORROW

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samedi 21 novembre 2009

Lightning Bolt - Earthly Delights (2009)




Parution13 octobre 2009
LabelLoad records
GenreNoise rock, metal, instrumental, exprimental
A écouterSound Gardians, Flooded Chamber, Funny Farm
/107,25
Qualitésintense, ludique, original

Condensé. Brut. Sismique. Bruitiste. Les mots qui viennent à l’esprit pour décrire cet album ne manquent pas. Une écoute répétée les fait monter à l’esprit, transforme notre tête en casserole écumante ou se pressent sentiment d’agression et jubilation. Avec Sound Gardians, morceau hyper saturé qui laisse crainde rapidement une lourde fatigue auditive, Lightning Bolt fixe les règles ; recréer avec un duo basse/batterie cette nova brûlante qui leut sert de nom, dégager un espace à eux, se protéger d’ultra-agressivité et fuir en super-vitesse vers d’hallucinantes poignées de riffs tournoyants et répétitifs, tout en développant une diversité de styles et de genres – une prétention qui n’est possible à viser qu’à un train suffisamment élevé, énervé, délirant et glouton.

Le duo a exploré, en un poignée de disques et quelques années de collaboration avec sa maison de disques Load Records, les gisements d’une brèche sonore qu’il n’est pas près d’abandonner, se contentant de changer, plusieurs fois par disque, la tête de son marteau-piqueur. S’engouffrer avec eux nécessite de contrecarrer vos dernières habitudes -  au risque de susciter votre réticence. Lightning Bolt est pourtant de ces groupes à la violence exacerbée et enivrante qui nous font souhaiter d’en devenir nous–mêmes les acteurs, plutôt que d’en être des spectateurs. Nine Inch Nails en fait partie, mon témoignage portant sur le souvenir d’un concert aux Arènes de Nimes cet été 2009 -, et il y a bien de l’indus dans ce duo de Rhode Island.

Lightning Bolt est de ces groupes à la violence exacerbée et enivrante qui nous font souhaiter d’en devenir nous–mêmes les acteurs, plutôt que d’en être des spectateurs.

Earthy Delights mord dans le genre métal – Sound Gardian, Nation of Boar, Transmissionnary ont des relents de Motorhead démultiplié en nombre et en vélocité - mais embrasse à chaque étape une nouvelle influence, comme s’il y avait la recherche d’une source de mana – comprendre d’alimentation magique - en même temps qu’une investigation là dans la musique nord-africaine (Sublime Freak), ici développant des accents country (Funny Farm) ou encore s’exprimant à la façon d’une formation japonaise extrême sur le curieux S.O.S., morceau comme une lame violente qui débute et se termine par un bruit de sirène. Les explorations à Fort Thunder, garage de Providence, dans l’état de New York, réussissent particulièrement à Lightning Bolt.

Le mystère du duo Lightning Bolt, c’est qu’avec ce qui apparaît comme un bassiste – Brian Gibson – le groupe parvient à émettre des salves hallucinantes de riffs certes lourds, mais clairs et tranchants, et à y mêler feedback et échantillons – on suppose - jusqu’à créer structure mouvante et d’une précision sonique qui va crescendo au fur et à mesure que l’on grimpe dans les aigus – un bassiste serait capable de ça ? Dans le peu d’espace qui lui est dévolu pour jouer – lors de concerts particulièrement survoltés dans lesquels le duo est piétiné par un public qui n’est même pas retenu par des barrières – Brian Gibson doit trouver une pédale d’effets à la hauteur des cathédrales agressives qu’il charrie. Le batteur, quand à lui, est tout bonnement possédé et les formats ouverts que proposent la majorité des titres lui donnent le pouvoir d’en découdre avec touts la personnalité survoltée dont il est capable. 

Le résultat du travail qui reste souvent simplement le fruit d’improvisations autour d’un seul gimmick offre un véritable challenge pour l'auditeur. L’intérêt pour leur musique est même décuplé par les contraintes- structures, formats assez courts - même Transmissionnary fait preuve d'intelligence plutôt que seulement d'endurance. Les quelques paroles devinées et englouties par le mixage et les échos renforcent la sensation qu’il s’agit de pièces qui gardent une lointaine parenté avec du rock’n roll.

Générant un véritable changement chimique dans le corps de l’auditeur, le duo peut être assimilé à des lanceurs de sorts, des magiciens d’un nouveau genre ; des chamans technoïdes, des fervents guerriers dont le combat se situe dans cet espace restreint qu’ils tentent de recréer, à leurs risques et périls – c’est un spectacle qui nécessite de l’endurance, et, à un certain point dans la recherche de l’alchimie, du masochisme.

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