“…you can hear whatever you want to hear in it, in a way that’s personal to you.”

James Vincent MCMORROW

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samedi 24 janvier 2015

POND - Man it Feels Like Space Again (2015)




OO
efficace, groovy
Synth pop, Rock alternatif

Au départ attendu comme le successeur rapide de Beard Wires and Denim, qui avait rencontré un grand succès, Man it Feels Like Space Again a été retardé, profitant des tournées du quintet australien et d'une envie de se transformer de nouveau. On y voit le premier grand disque de l'année, comme Merriweather Post Pavillon d'Animal Collective en 2009. Pond prend d'ailleurs le même chemin, tentant d'épurer au maximum leur formule fracturée mais chaleureuse. A ce stade de leur carrière, alors que les esprits se sont ouverts partout dans le monde à leur message, il devaient sortir un chef d'oeuvre. Avec un tel son et un tel titre auto-descriptif (Mec, c'est de nouveau le grand voyage), difficile de ne pas voir en Pond ceux qui exhument Yoshimi Battles the Pink Robots (2002). En visant l'excellence des Flaming Lips ou parfois de Mercury Rev, ils s'inscrivent dans la lignée des archontes pop de ces trente dernières années, ajoutant, tous synthés dehors, quelques balades (Holding Out For You, Sitting Up On Our Crane) aussi pleines de grandeur qu'embrumées au canon gélatino-mélancolique. Les ambiances sont à propos, très spacieuses, musclées plutôt qu'éthérées. Le thème de l'album ('décollage immédiat') donne à Zond l'air d'une fantaisie funk alien, et, partout, illustre cette capacité à rebondir, donnant un bon coup de pied au sol. A chaque nouvelle hauteur atteinte, ils prouvent paradoxalement qu'ils ont les pieds sur terre et que oui, leurs attitudes héroïques sont de l'humour. Chaque morceau sait construire sur les arpèges précédents dans un effet tunnel combinant rythmes et sons, dans la confiance absolue, avec en plus une touche de yatch rock, ce style kitsch cher à Dan Bejar de Destroyer.  

samedi 10 octobre 2009

Cut Copy - In Ghost Colours


Qu’est-ce qui différencie Cut Copy de cette flottée de groupée de groupes électro cheap qui débarque continuellement pour pourrir aussi bien nos incursions chez les enseignes de grande consommation, les magasins de chaussures et de fringues, les gares et les stations de métro, se déversant jusque dans les rues où le bruit des moteurs de suffit plus à l’oreille de la populace toujours friande de nouvelles agressions sonores ? (Kraftwerk adorerait cette idée). Cut Copy a, bien sûr, comme d’autres, une grande dette envers les quatre robots de Dusseldorf. In Ghost Colors a en outre presque tout pour que l’on se croie égarée sur la grève en pleine attaque mercantile, ou naufrage artistique. Ce en quoi il n’a rien de commun avec The Man Machine, qui, lui ne fait aucune concession. Mais le temps où l’électro ne s’embarrassait ni de concessions ni d’influences est révolu. C’est un style musical en perte de vitesse.

In Ghost Colours est un album totalement dans le coup, qui surfe sur cette manne commerciale consumériste (on ne peut pas dire qu’il surfe sur la culture club, plus aujourd’hui). Enfilant les titres très agréables et totalement dénués de sens, comme Out There on the Ice, Lights and Music ou Hearts on Fire – qui offrent par leur titre un aperçu assez percutant du contenu lyrique (Strangers on the Wind, Eternity One Night Only…) Un coup d’œil à la tracklist peut fonder les pires craintes d’une ringardise suraigüe, telle est celle qui définit la radio d’aujourd’hui. On a parfois l’impression, lorsqu’il s’agit d’électro, de se trouver dans une aire primaire à coté de laquelle même les programmes radio d’avant la seconde guerre mondiale sont des modèles de sophistication et de bon goût.
Ainsi, Cut Copy est une formation plutôt desservie par des goûts lyriques douteux, et ce qu’on doit forcément appeler chansons est constitué de phrases rabattues tant qu’ici c’en devient presque une parodie. On y chante l’amour basique, superficiel, parce la qualité même des textures musicales ne permet pas d’aller bien plus profond. Voilà, vous l’avez deviné, j’ai été pris d’une furieuse envie de cracher, non pas sur Cut Copy en particulier, mais sur nombre de formations électro castratrices de créativité comme « on » les aime par les (sombres) temps qui courent. Et ce n’est pas faute d’aimer l’électro et son penchant révolutionnaire (et révolu).

A côté de ça, In Ghost Colors, affirme, au delà de tout ce qui le rend agaçant, une ambition remarquable, en mélangeant mélodies pop sucrées et guitares montrant une constance avec laquelle même les derniers disques de New Order ne peuvent pas se mesurer. Explorant parfois des contrées défrichées par des groupes plus extrêmes, les Cut Copy apparaissent bientôt plus impliqués qu’ils n’ont l’air au premier abord. So Haunted ajoute une guitare au mix – tandis que la voix évoque Bernard Sumner - pour conjurer toute la schizophrénie dont les trublions sont capables. Et, du moins pour un moment, ça marche. C’est particulièrement efficace en situation de jogging.

Sans vraiment d’identité, le groupe parvient à garder une efficacité imparable tout au long de ce généreux disque. Si le psychédélisme n’est pas au rendez-vous (pour cela, dirigez-vous plutôt vers les Flaming Lips) un certain talent pour trouver des mélodies précieuses mais brillantes parcourt tout l’exercice, donnant de belles pièces comme Hearts of Fire. Il y a également un certain sens de la construction, puisque de nombreux morceaux sont annoncés par des introductions prenantes, mettant en évidence la volonté de Cut Copy à nous faire accepter leur disque comme un tout. Clôturant ici cette chronique, il est temps de retourner écouter les « démodés » Kraftwerk.
  • Parution : 22 mars 2008
  • Label : Modular
  • Producteur : Tim Goldsworthy
  • A écouter : Lights and Music, Hearts on Fire

mardi 4 août 2009

The Go-Betweens - Oceans Apart


The Go-Betweens est un groupe australien qui a atteint un statut de culte, formé en 1977 très influent sur la scène internationale des années 80, et en écoutant cet album, on comprend aisément pourquoi. Les deux guitaristes Robert Forster (devant sur la photo) et Grant Mc Lennan construisent chacun à leur tour (Here Come a City pour Forster, Finding You pour McLennan, Born To a Family pour Forster, December pour McLennan, etc.) des pièces de rock indie sentimentales dont l’efficacité fait penser à R.E.M. A l’instar de Finding You, ce sont de belles chansons qui fonctionnent parce qu’elles sont dans une gamme majeure et dynamique, et dans un format classique efficace, dont l’enchainement constitue une « odyssée musicale » (Mojo). Mais déçoivent parfois par leur simplicité et leur aspect prédigéré. Un groupe pour radio de luxe, en quelque sorte, sorte de New Order alternatif. Oceans Apart est un album d’humeur globalement optimiste, malgré Here Come a City, intense morceau d’entrée qui fait planer une ombre, plus post-punk que pop, vite chassée par d’autres chansons plus légères comme Born To A Family. C’est cependant Here Comes… qui reste le plus longtemps à l’esprit, et on aurait aimé que le reste du disque soit de cet accabit. Il y a aussi le crépusculaire dans Darlinghurst Nights. L’ensemble sonne comme la revanche d’anciens qui ne s’avouent pas vaincus face à la déferlante de nouvelles saveurs et offrent un rock bien écrit et épuré, en renouant avec ce qui a fait leur succès déjà vingt ans avant, à savoir, entre autres, une collaboration avec Mark Wallis à la production. A obtenu le statut de classique (cinq étoiles) dans Mojo Magasine.

En octobre 2005, cet album remporta un ARIA award comme meilleur album contemporain. L’année suivante, Mclennan mourut dans son sommeil, à 48 ans. Peut être qu’Oceans Apart, n’est pas l’album qu’il aurait aimé laisser en testament à son public, mais somme toute, il y a largement assez de Go-Betweens si l’on regarde en arrière, puisque six albums étaient sortis jusqu’en 1989, notamment 16 Lover’s Lane en 1988 – quelque cousin au Green de R.E.M - et deux autres à la reformation du groupe après 2000. Sans doute qu’ils valent le coup que l’on creuse leur son, mais je retourne quant à moi à Accelerate - le son d'un groupe qui encore en mouvement.
  • Parution : 26 avril 2005
  • Label : Tuition (Europe)
  • A écouter : Here Comes A City, Finding You, Darlinghurst Nights.
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