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mercredi 28 janvier 2015

CHUCK PROPHET - 1ère partie



Éternel adolescent turbulent, resté bravement fidèle à se ville, la moins américaine de la côte ouest : San Francisco, chaude le jour, glacée le soir. Charles 'Chuck' Prophet est un témoin clef des transformations et débâcles du business musical entre les années 80 et aujourd’hui. Un songwriter moins connu que Beck, par exemple, dont il a l’audace et la puissance créatrice. Prolifique, musicologue amateur, sachant s’entourer et déconcerter aussi bien que l'un de ses nombreux héros, Alex Chilton. Chilton (1950-2010), l’artiste maudit en course pour l’enfer, cascadeur des grandes ondes, capable d’enregistrer des chansons pop rayonnantes comme de mettre à sac les scènes punk rock de new-york, et surtout, capable de musique pop assez métissée pour passer sur les radio rythm and blues. Chuck Prophet était, un temps, de ceux qui, comme The Replacements, tendaient à libérer le punk de ses limites, à en garder l’essence pour l’injecter de musique roots (blues, country-rock...) et de pop. 

Découvrir Chuck Prophet aujourd’hui, c’est réaliser comment il parvient à maintenir une fraîcheur hors pair, et à gagner toujours de nouveaux publics – les amateurs de Bruce Springsteen ne seront pas déçus de la vitalité de Chuck Prophet ! pourrait t-on lire sur une pancarte. Ancré dans une ville d'abord artistique, à l'histoire suscitant les fantasmes depuis la moitié du 20ème siècle, quand on l’écoute, il nous amène partout, nous fait bondir sur les toits de toute la musique américaine, sous couvert d’un rock pour la radio. L’histoire de la radio et celle de la musique ambitieuse de ces songwriters est largement documentée, comme l’histoire de labels fragiles coulés par l'intransigeance de gens comme Chuck Prophet, pour finalement attendre le 'triomphe' discret de Temple Beautiful en 2012. Avant de se livrer à l’écoute de cet album, regardons ce que John Murry a écrit de Prophet. Murry, parolier tout aussi extraordinaire (à en croire The Graceless Age en 2012), brûlant d’un feu artistique quasi destructeur et du même instinct que son chaperon pour les chansons aussi léchées que rebelles. 

« Les emails (de Chuck) sont signés de la petite phrase de Mark Twain, « A partir du moment où vous réalisez que tout est dingue, vous avez saisi. » Dans une industrie de pachas carburant à l’héroïne et de businessmen suceurs de sang, Prophet est un arbre tordu. C’est un arbre dans le jardin d’un jeu qu’il a joué et qui s’est joué de lui : refusant au final d’abandonner sur ce qui lui permet de vivre : le rock and roll. Sa carrière a démarré comme celle de beaucoup d'autres. C'était un gamin avec une guitare. La différence : à l'âge de quinze ans, il pouvait en faire plus de choses que la plupart au cours de toute leur vie. Le musicien et producteur légendaire Jim Dickinson (The Rolling Stones, The Replacements, Big Star, Bob Dylan) a d'ailleurs un avis sans appel sur la question. Sa première escapade hors de la petite bourgade endormie de Whittier, Californie, c'était direct l'absurdité de San Francisco. Il a presque immédiatement rejoint le groupe de country rock cosmique séminal Green on Red, puis a passé 8 ans et autant d'albums à enregistrer et jouer live avec eux. Ils n'avait pas 21 ans. Il n'avait même pas 20 ans. Le New York Times les a ainsi désignés une fois, 'de loin l'un des meilleurs groupes aux Etats Unis depuis une décennie. » Il faut savoir que Green On Red a cédé à l'épuisement de trop jouer, c'est une histoire que Prophet lui-même aimerait raconter. Comment un groupe gagnant le succès dans les années 90 fut poussé à la rupture par l'appât du gain. Le business musical n'alla pas plus loin que cette décennie-là. Après, comme avec la drogue, il fallut redescendre.

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