Parution | 1998 |
Label | Dreamworks |
Genre | Folk-rock |
A écouter | Cancer for the Cure, Last Stop : This Town. |
/10 | 8 |
Qualités | poignant |
Avant Electro-Shock Blues, Mark Everett n’avait pas encore trouvé sa vocation. « Nous étions cette sensation et nous attirions l’attention de tout le monde. C’était débordant et fatiguant de s’habituer ». Il ne trouvera vraiment sa voie qu’au moment de Electro-Shock Blues – Beautiful Freak et restant un peu le projet d’un autre homme. Le fait le plus marquant dans le passé du jeune Everett, avant même les drames de mort qui vont emporter toute sa famille, c’est son manque de relations avec son père, décédé alors qu’il avait 19 ans – qui fera même en 2007 l’objet d’un documentaire à l’initiative de la BBC anglaise. Hugh Everet III était un physicien quantique très réputé aux Etats Unis, qui fut épinglé « l’un des plus importants scientifiques du XXème siècle » par un magazine américain.
Electro-Shock Blues comporte de la poésie de sa grand-mère, des dessins par son père et des textes de sa sœur, tous disparus au moment de sa sortie.
Dreamworks, voyant arriver ce disque embarrassant, plein d’humour noir – Everett est alors le dernier membre vivant de sa famille - et sans single, va être tiède. Le premier morceau était intitulé Elisabeth on the Bathroom Floor, et le potentiel tube Cancer for the Cure… « Suicide, attaques… La mort est le plus gros tabou depuis le sexe » commentera Everett. « Si Beautiful Freak était notre carte de bienvenue adressée au monde, », dira le chanteur quand à son nouveau disque, « …alors Electro-Shock Blues est le coup de téléphone au beau milieu de la nuit auquel le monde ne veut pas répondre ». Pourtant, l’acceuil critique va être encore plus enthousiaste qu’avant, peut-être parce que le public des années 1990 est maintenant accoutumés à des disques bien plus sombres que celui-ci. Electro-Shock… profite aussi de l’intervention de musiciens renommés ; Mike Simpson des Dust Brothers, Mickey Petralia, Lisa Germano, Jon Brion ou encore T-Bone Burnett. Enfin, le disque témoigne d’une forme de maturité émotionelle puisque Everett le comprend comme une façon de créer de nouveaux points de vue, et de faire naître de bonnes résolutions.
« La meilleure chose que je n’ai jamais faite c’était de ne pas suivre l’avis que le showbiz m’a donné après Electro-Shock Blues. » « C’est la seule raison qui me permet d’être encore là.» Malgré cette divergence de point de vue avec le label, Everett va y rester attaché jusqu’en 2003, et produire encore trois disques avec eux.
Dreamworks a sûrement fait beaucoup pour rendre Eels visible sur la scène internationale, d’autant plus que la situation était différente à l’époque et que des labels comme Anti- ou Matador n’avaient pas autant d’influence qu’aujourd’hui. Le conflit se tassera sans doute car le musicien fait manifestetmenbt des efforts pour vendre son disque : deux nouveaux clips sont nominés par MTV.
Everett créera par la suite son propre label, E Works. Le music-business n’est cependant pas son univers - il se sent plus proche, par exemple, du monde la bande dessinée, des comics books. Il a chez lui des travaux de Charles Schulz, Robert Crumb et Daniel Johnson. Si la pochette d’Electro-Shock Blues est par Everett lui-même, plusieurs de ses auteurs de comics favoris participent au livret.
le public des années 90 était habitué à des disques sombres, parce que peut-être et tout simplement, les albums des années 90 étaient un peu mieux écrits?
RépondreSupprimer;-)
je me souviens de la sortie de ce disque et de ma 1ère écoute : ébloui par la finesse, la noirceur et ce "maybe it's time to live"
Beauté complétée par l'album suivant "Daisies of the Galaxy", la déprime est finie, le soleil se lève et on aime les petits zoiseaux
la suite ne s'élèvera jamais plus à cette hauteur