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vendredi 4 juin 2010

The Silent League - But You’ve Always Been The Caretaker (2010)


Parution : mai 2010
Genre : Pop orchestrale, Rock alternatif
A écouter : When Stars Attack, Here’s a Star, Resignation Studies

7.50/10
Qualités : onirique, soigné, orchestral

Chronique traduite depuis One Thirty Bpm

Il s’est écoulé près d'une décennie depuis que Justin Russo a formé son groupe collaboratif à la Broken Social Scene, The Silent League. A la fin des années 90, Russo partageait son temps entre l’arrière-garde du groupe de son frère ainé, Hopewell, et les tournées en tant que claviériste pour Mercury Rev. Cela signifie qu'il était là pendant les périodes les plus fertiles de ces deux formations, contribuant en live ou en studio à plusieurs albums importants. Le même ressort créatif trouvé sur Deserter's Songs et Contact parcourt le propre groupe de Russo.

Cela ne veut pas dire que le troisième album de The Silent League, But You’ve Always Been The Caretaker, sonne comme Mercury Rev ou Hopewell. En fait, Caretaker ne sonne même pas vraiment comme ce que l’on a l’habitude d’entendre de la part de The Silent League. Il est plus lent, ou du moins on le ressent ainsi, que les deux précédents albums. Il y a un malaise qui pèse sur chaque chanson, ce qui rend l'album beaucoup plus proche d'un disque de Grandaddy que de ceux de Silent League. En fait, Grandaddy est une comparaison naturelle pour Caretaker, quand la majorité des albums du groupe partagent le même sens d’inconfort mystérieux, rampant dans les coins de ce qui transparaît sur Caretaker. Il ne s'agit d'un album concept, mais on a la sensation qu’il en est un; les chansons donnent vraiment l'impression d’être liées entre elles.

Ce sentiment n'est jamais plus important que sur la reprise robotique de Yours Truly, 2095, de Electric Light Orchestra. Le chant est déformé par un vocodeur, et quand que la présence d'un vocodeur est souvent irritable, c’est ici bien adapté pour le thème style retour vers le futur de la chanson. Alors que le morceau ne diffère pas beaucoup de l'original, il cadre très bien avec le reste du disque et fournit peut-être même un contrepoint bienvenu aux pièces mid-tempo qui constituent l’essentiel du reste.

Russo a conçu un album qui ne donne pas tout tout de suite. Au lieu de cela, les auditeurs seront obligés d’explorer l'album pour en déceler les gemmes. Ainsi, le titre phare, Here’s A Star, ne vient pas qu’à la moitié du disque. La mélodie trouve lentement son chemin dans la tête de l'auditeur et ne le quitte plus pendant un bon moment. C'est sur ce morceau que l'utilisation de l'orchestration par le groupe atteint son apogée. Ca n'est pas là en tant que décoration, et ça n’écrase pas non plus la chanson. Here’s A Star sonne comme s'il était destiné à être joué de cette manière, et que la pop orchestrale, complexe et étouffée du groupe avait été le fruit de recherche de toute leur carrière.
 
Chronique L'essentiel est ailleurs 

Une autre ombre qui plane sur ce disque, c’est celle de Sparklehorse. Sur Day Planner ou The Ohio Winter Conventionner, on retrouve cette même façon d’énoncer à moitié pour soi, d’une voix à la fragilité assumée. A d’autres moments, But You’ve Always Been The Caretaker évoque un projet de David Gilmour ; c’est dire s’il est riche et profond. Il touche parfois au rêve du larger than life, il aspire à être une narration plus grande que la vie, une progression qui devient incomparable si l’on prend la peine de l’écouter en entier – un disque dont l’identité repose bien dans la sommes de ses parties, et dont le cœur est constitué de tous les souffles et de tous les doigts qui ont contribué à sa confection. 

Ce disque mériterait d'être cartographié tant les directions qu'il prend sont nombreuses, ainsi que les influences qu'il contient. Les orchestrations sont parfois luxuriantes, évoquent un film hollywoodien, comme sur Final Chapter Meeting, qui laisse effectivement songer qu’il s’agit d’un concept-album d’une histoire qui prend fin lorsque les cuivres et les vents convergent avec fougue et contraste. Rules of Disengagement respire la liberté – encore une fois, le titre illustre parfaitement l’esprit du morceau, et c’est tout l’art de Caretaker que de permettre à tous les éléments qui ont été écrits pour lui de converger et de créer des évidences comme à partir de rien. Resignation Studies est entraînant autant qu’enfantin, et c’est à Mercury Rev que l’on pense ; aux atmosphères de pays de l’innocence de Snowflake Midnight (2008). Cependant, ce sentiment est rapidement chassé par une autre, et ainsi de suite. La dernière partie de Here's a Star ressuscite David Bowie.

De toutes les idées qui construisent Caretaker, la plupart tendent vers la science fiction. Les influences qui y sont ménagées créent quasiment un mouvement musical qui leur est propre. Et ce n’est que la partie visible d’un processus que l’on imagine infiniment complexe, à peine caressé ici dans la forme par des pépites mélodiques.




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