“…you can hear whatever you want to hear in it, in a way that’s personal to you.”

James Vincent MCMORROW

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vendredi 4 juin 2010

The Silent League - But You’ve Always Been The Caretaker (2010)


Parution : mai 2010
Genre : Pop orchestrale, Rock alternatif
A écouter : When Stars Attack, Here’s a Star, Resignation Studies

7.50/10
Qualités : onirique, soigné, orchestral

Chronique traduite depuis One Thirty Bpm

Il s’est écoulé près d'une décennie depuis que Justin Russo a formé son groupe collaboratif à la Broken Social Scene, The Silent League. A la fin des années 90, Russo partageait son temps entre l’arrière-garde du groupe de son frère ainé, Hopewell, et les tournées en tant que claviériste pour Mercury Rev. Cela signifie qu'il était là pendant les périodes les plus fertiles de ces deux formations, contribuant en live ou en studio à plusieurs albums importants. Le même ressort créatif trouvé sur Deserter's Songs et Contact parcourt le propre groupe de Russo.

Cela ne veut pas dire que le troisième album de The Silent League, But You’ve Always Been The Caretaker, sonne comme Mercury Rev ou Hopewell. En fait, Caretaker ne sonne même pas vraiment comme ce que l’on a l’habitude d’entendre de la part de The Silent League. Il est plus lent, ou du moins on le ressent ainsi, que les deux précédents albums. Il y a un malaise qui pèse sur chaque chanson, ce qui rend l'album beaucoup plus proche d'un disque de Grandaddy que de ceux de Silent League. En fait, Grandaddy est une comparaison naturelle pour Caretaker, quand la majorité des albums du groupe partagent le même sens d’inconfort mystérieux, rampant dans les coins de ce qui transparaît sur Caretaker. Il ne s'agit d'un album concept, mais on a la sensation qu’il en est un; les chansons donnent vraiment l'impression d’être liées entre elles.

Ce sentiment n'est jamais plus important que sur la reprise robotique de Yours Truly, 2095, de Electric Light Orchestra. Le chant est déformé par un vocodeur, et quand que la présence d'un vocodeur est souvent irritable, c’est ici bien adapté pour le thème style retour vers le futur de la chanson. Alors que le morceau ne diffère pas beaucoup de l'original, il cadre très bien avec le reste du disque et fournit peut-être même un contrepoint bienvenu aux pièces mid-tempo qui constituent l’essentiel du reste.

Russo a conçu un album qui ne donne pas tout tout de suite. Au lieu de cela, les auditeurs seront obligés d’explorer l'album pour en déceler les gemmes. Ainsi, le titre phare, Here’s A Star, ne vient pas qu’à la moitié du disque. La mélodie trouve lentement son chemin dans la tête de l'auditeur et ne le quitte plus pendant un bon moment. C'est sur ce morceau que l'utilisation de l'orchestration par le groupe atteint son apogée. Ca n'est pas là en tant que décoration, et ça n’écrase pas non plus la chanson. Here’s A Star sonne comme s'il était destiné à être joué de cette manière, et que la pop orchestrale, complexe et étouffée du groupe avait été le fruit de recherche de toute leur carrière.
 
Chronique L'essentiel est ailleurs 

Une autre ombre qui plane sur ce disque, c’est celle de Sparklehorse. Sur Day Planner ou The Ohio Winter Conventionner, on retrouve cette même façon d’énoncer à moitié pour soi, d’une voix à la fragilité assumée. A d’autres moments, But You’ve Always Been The Caretaker évoque un projet de David Gilmour ; c’est dire s’il est riche et profond. Il touche parfois au rêve du larger than life, il aspire à être une narration plus grande que la vie, une progression qui devient incomparable si l’on prend la peine de l’écouter en entier – un disque dont l’identité repose bien dans la sommes de ses parties, et dont le cœur est constitué de tous les souffles et de tous les doigts qui ont contribué à sa confection. 

Ce disque mériterait d'être cartographié tant les directions qu'il prend sont nombreuses, ainsi que les influences qu'il contient. Les orchestrations sont parfois luxuriantes, évoquent un film hollywoodien, comme sur Final Chapter Meeting, qui laisse effectivement songer qu’il s’agit d’un concept-album d’une histoire qui prend fin lorsque les cuivres et les vents convergent avec fougue et contraste. Rules of Disengagement respire la liberté – encore une fois, le titre illustre parfaitement l’esprit du morceau, et c’est tout l’art de Caretaker que de permettre à tous les éléments qui ont été écrits pour lui de converger et de créer des évidences comme à partir de rien. Resignation Studies est entraînant autant qu’enfantin, et c’est à Mercury Rev que l’on pense ; aux atmosphères de pays de l’innocence de Snowflake Midnight (2008). Cependant, ce sentiment est rapidement chassé par une autre, et ainsi de suite. La dernière partie de Here's a Star ressuscite David Bowie.

De toutes les idées qui construisent Caretaker, la plupart tendent vers la science fiction. Les influences qui y sont ménagées créent quasiment un mouvement musical qui leur est propre. Et ce n’est que la partie visible d’un processus que l’on imagine infiniment complexe, à peine caressé ici dans la forme par des pépites mélodiques.




    mercredi 31 mars 2010

    Memory Tapes - Seek Magic (2009)




    Parution : 9 novembre 2009
    Genre : Electro, Experimental 
    A écouter : Bicycle, Swimming Field

    Note : 6.50/10
    Qualités : fait main, original, rétro, onirique

    Les paragraphes en italique sont de Nick Fenn, publié sur le site No Ripcord.

    J'aime écouter de la musique en mouvement. Randonnée pédestre, voiture, trajets aériens, footing, ça n'a pas d'importance, il y a simplement quelque chose qui se produit lorsqu’on se déplace à travers un paysage, une alchimie qui fonctionne bien avec de la musique. Voyager est aussi le moyen idéal pour découvrir de la nouvelle musique, sans autre stop qu’une destination prévisible. Vous pouvez vraiment vous concentrer sur la musique que vous passez. C'est une grande opportunité de réévaluer d’anciennes écoutes et des morceaux inconnus dont vous n’êtes pas sûr.

    Seek Magic, de Memory Tapes, a été un grand disque alors que je conduisais dans le New Hampshire, depuis le Maine, avec ma copine, la semaine dernière. La Nouvelle-Angleterre est un endroit à la beauté d’automne stéréotypée, et la vision de tous ces ors et ces rouges alors que le soleil se couchait a été incroyable. Plus que cela, en regardant par la vitre, à un moment j'ai aperçu le lac le plus placide que j’aie jamais vu, posé là, entouré d'arbres, avec la lumière mourante qui le frappait. C'était la vision parfaite au moment parfait. Il y a quelque chose de suscité sur Seek Magic qui a renforcé le sentiment que j’ai eu là bas. Quelque chose d'organique, de vital.

    Seek Magic est constitué de seulement huit morceaux, mais fait 40 minutes. Cela permet aux pistes de respirer et de progresser, sans aucune hâte. La majorité de la musique se fait ici aux claviers, à l’aide de boucles de batterie, guitare et basse.

    Chaque morceau se développe ici de manière vraiment surprenante. Prenez Bicycles, par exemple, qui commence par une rythmique d’ambiance de fin de soirée et se termine par un chœur synthétique qui s’envole, accompagné d'un solo de guitare à la New Order. Le morceau suivant, Green Knight, tourne en faux départ pendant une minute, passant d’une house mutante à quelque chose de bien plus funky, avec « I want to give you my love » mis en évidence comme un appât. Ces moments d’innovation et de surprise font que les écoutes répétées de Seek Magic sont récompensées.

    Mes moments préférés viennent à la fin, cependant, avec les deux dernières pistes, Plain Material et Run Out. Le premier est un rock électro Cure-esque qui se fait rattraper par blips et synthés épais, l’autre un down-tempo instrumental qui amène à une conclusion distordue, mais sans jamais perdre le fil, c’est-à-dire une séquence d'accords de guitare qui lie le tout.

    J'ai commencé cette chronique en évoquant combien j'aime écouter de la musique pendant que je voyage, mais il serait plus juste de terminer en suggérant Seek Magic est un disque fait pour le voyage. C'est le genre d'album qui ne vous donnera pas tout d’un seul coup mais qui se révèle si vous l'emportez ailleurs avec vous. C'est de la musique pour ces moments particuliers où l’on peut vraiment être attentif.

    Seek Magic fait pénétrer dans un endroit singulier ; un monde disco-club synthétique de fantaisie, avec Dayve Hawke qui pose sa voix comme un cheveu sur la soupe. Ca ne manque pas de charme. L’air de rien, l’artiste originaire de New Jersey ne cesse d’emprunter des nouvelles directions, plus étonnantes les unes que les autres, ne cédant jamais complètement à la léthargie. Sa torpeur et l’apparente paresse qui caractérise son mélange nostalgique de sonorités à l’esthétique eighties et de collages sincères est source de micro-exaspérations autant que la raison d’ y retourner, subjugué par son originalité de ton. Ses méthodes évoquent Bradford Cox, de Atlas Sound. Seek Magic est peut-être facile à détester, en y jetant une oreille distraite, mais il y a tout un monde à explorer derrière son aspect légèrement décrépit. L’existence d’un deuxième disque contenant l’instrumental de 22 minutes Treeship dans quelque édition anglaise de l’album confirme que Hawke est un talent à surveiller.



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