Parution : 6 octobre 2009
Label : 4AD
Genre : Folk-rock
A écouter : Genesis 3:23, Hebrews 11:40, Romans 10:9
7,50/10
Qualités : habité, poignant
The Mountain Goats est un trio Californien énigmatique. Un groupe au travail d’une consistance rare, et d’une intensité que n’atteignent beaucoup de musiques jouées plus fort. Rythmiques et mélodies souvent linéaires sont jouées avec conviction, dans des genres allant de la balade au piano, jusqu’à de sèches et féroces embardées dans un ronflement de guitare. Par-dessus, une voix magnétique, vaguement menaçante, qui raconte de courts récits. Le chanteur John Darnielle y mélange avec astuce des images de la vie que l’on vit avec celle que l’on aimerait vivre, renvoyant les fantasmes à leur abrupte réalité. Raconte les extrêmes, invente (sur Tallahassee, 2002) et reprend des personnages, ou encore raconte sa propre histoire (The Sunset Tree, 2006). Les talents de Darnielle se rapprochent de ceux d’un conteur, ce qui en fait naturellement un excellent songwriter. Il se compare à Rainer Maria Rilke, un poète qui capturait l’émotion seulement avec les mots. The Life of the World to Come profite encore un peu plus de l'expérience accumulée au fil des années. C'est, plus que jamais, un disque basé sur des concepts ; le défi de la foi, et l'incongruité de l'homme.
Label : 4AD
Genre : Folk-rock
A écouter : Genesis 3:23, Hebrews 11:40, Romans 10:9
7,50/10
Qualités : habité, poignant
The Mountain Goats est un trio Californien énigmatique. Un groupe au travail d’une consistance rare, et d’une intensité que n’atteignent beaucoup de musiques jouées plus fort. Rythmiques et mélodies souvent linéaires sont jouées avec conviction, dans des genres allant de la balade au piano, jusqu’à de sèches et féroces embardées dans un ronflement de guitare. Par-dessus, une voix magnétique, vaguement menaçante, qui raconte de courts récits. Le chanteur John Darnielle y mélange avec astuce des images de la vie que l’on vit avec celle que l’on aimerait vivre, renvoyant les fantasmes à leur abrupte réalité. Raconte les extrêmes, invente (sur Tallahassee, 2002) et reprend des personnages, ou encore raconte sa propre histoire (The Sunset Tree, 2006). Les talents de Darnielle se rapprochent de ceux d’un conteur, ce qui en fait naturellement un excellent songwriter. Il se compare à Rainer Maria Rilke, un poète qui capturait l’émotion seulement avec les mots. The Life of the World to Come profite encore un peu plus de l'expérience accumulée au fil des années. C'est, plus que jamais, un disque basé sur des concepts ; le défi de la foi, et l'incongruité de l'homme.
Pourquoi donner aux morceaux le nom de passages de la Bible ? Récit très imagé, conte irrationnel nourri de seconds rôles symboliques, Darnielle y a trouvé matière à rapporter quelques scènes apocalyptiques, qui nourrissent ses réflexions sur la mort et l’au-delà ; mais le tout est finalement excessif, de manière à bien mettre en évidence l’idiotie à vouloir incarner un personnage biblique. Un homme n’aura jamais assez de qualités ou de défauts, nous dit Darnielle, pour devenir un Samuel, ou un Matthew - qu'il reste simplement un homme ! Dénués de toute prétention, des chansons comme Philippians se parent d'une forte humanité.
The Life of the World to Come profite encore un peu plus de l'expérience accumulée au fil des années. C'est, plus que jamais, un disque basé sur des concepts ; le défi de la foi, et l'incongruité de l'homme.
Contenant rebondissements et désillusions, ce disque à la narration puissante rassemble, selon Darnielle, « douze leçons que la Bible lui a données, en quelque sorte ». Seulement, après y avoir réfléchi, ces leçons deviennent des visions que Darnielle offre à son auditeur.
Contenant rebondissements et désillusions, ce disque à la narration puissante rassemble, selon Darnielle, « douze leçons que la Bible lui a données, en quelque sorte ». Seulement, après y avoir réfléchi, ces leçons deviennent des visions que Darnielle offre à son auditeur.
John Darnielle est un grand interprète, habitant parfaitement bien les portraits ironiques de son disque. Mais, musicalement aussi, ce disque est une réussite remarquable ; Genesis 323 évoque un peu les Dire Straits, marquant dans sa base dynamique et dans sa feinte légèreté. Psalms 402 est formidable, proprement habité par Darnielle qui n’aura pas de second éclat de cette trempe ; voix vibrante et angoissée. Sur Hebrews 11:40 ou Romans 10:9, le groupe développe autour d’une mélodie discrète, en apesanteur, les variations d’une même riche méditation, qu’accompagnent cellos et tambourins.
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