O
puissant, hypnotique
Stoner rock, doom
Un album où narration et teneur musicale forment une osmose réparatrice, une libération graduelle. Parmi les signes distinctifs de ce jeune groupe, dont c'est le deuxième album : ils sont autrichiens. Ils jouent du rock stoner, ou ce type de metal aride, psychédélique, répétitif, traversé d'explorations le pied sur la pédale fuzz, dont le titre renvoie à une qualité de la musique autant que de la trame narrative, indissociables. The Healer est très patiemment conçu, tout en restant facile à cerner. Après Mind et la chanson titre, qui reprennent une recette dense de metal issu des années 90, l'instrumental Pillars of Creation marque un nouveau départ au cœur de l'album, avec un son plus minimaliste et progressif. Lorsqu'on finit par admettre que cette construction est aussi valable que les deux précédentes, déboule Black Widow, où des intonations doom viennent ajouter une profondeur plus ésotérique à The Healer. De nombreuses transformations dans les guitares, dans les vibrations dégagées par la chanson montre un groupe dévoyant les apparences et surpassant les attentes dans un genre assez stéréotypé. Panoramic View of Stormy Weather propose enfin le vrai moment d'affranchissement au jeu, une évasion pour laisser un goût de revenez-y.
The Healer laisse cette impression d'un groupe capable de manœuvrer ses influences pour produire une expérience comme une tempête au cœur d'un sommeil paradoxal. On en ressort peut être guéri, c'est à dire avec des idées fraîches, avec cette envie d'assujettir la réalité pour la rendre plus conforme à la vision étique puisée au fond de la musique de l'album. The Healer est une inspiration à vivre encore un peu plus lucidement, plus attentif à ce qui de notre nature peut émouvoir et nous plonger au cœur de nous mêmes.
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