“…you can hear whatever you want to hear in it, in a way that’s personal to you.”

James Vincent MCMORROW

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lundi 16 janvier 2012

Todd Rundgren, Frank Zappa, Thunderclap Newman... (dossier R. Stevie Moore)





Todd Rundgren – A Wizard, a True Star (Bearsville, 1973)


Something/Anithing prouva que Rundgren pouvait écrire des classiques pop avec autant de grâce que ses pairs mieux reconnus au milieu des années 1970. Paradoxalement, il ne cessait de lancer des signes d’insatisfaction à se cantonner au rang d’auteur de chansons agréables. Son esprit progressif, sans cesse en recherche, son excentricité sont révélés pleinement sur cette suite hors normes, entre effets de synthétiseurs, caprices psychédéliques et mélodies transcendantes. Les chansons – dont toute une série à moins de deux minutes - semblent flotter, floues, ne jamais cesser d’inventer, sans repos, avec un brin d’esprit maniaque. Someting/Anithing avec déjà posé une palette stylistique très large, palette que A Wizard, A True Star trouve de nouvelles façons étranges de projeter, de mélanger. « Tout ne doit pas être une déclaration d’intention, remarquera t-il lors d’une interview accordée dans le Mojo de janvier 2012, tout en expliquant ensuite qu’il préfère les chansons les plus révélatrices, quitte à les empêcher, d’une façon ou d’une autre, de devenir des hits. A Wizard, a True Star est considéré parfois comme l’un des plus grands albums de rock tout en restant l’œuvre d’un musicien qu’il faut décrypter, pièce par pièce. Il demande une attention complète pour en discerner les mélodies, pour en apprivoiser l’évidence dissimulée sous des couches d’overdubs, jusqu’à Just One Victory, l’hymne caché final. Une façon d’investir l’auditeur à un autre niveau, dans une lecture émotionnelle originale. Todd Rundgren y est à la fois effacé et plein d’une ambition sauvage.

Bob Moore & his Orchestra – Mexico (Collectables, 1967)

Mexico, le hit single du père de R. Stevie Moore enregistré en 1961, donne son nom à un excellent disque, devenu un objet pour collectionneurs. L’album rassemble 18 grands moments qui naquirent de la relation du très prolifique musicien country avec son « orchestre » et sa maison de disques, Monument, et donna de nombreuses versions instrumentales uniques de morceaux comme Mexicali Rose, Vaya con Dios, La Paloma, Blue Tango. La qualité de son interprétation hisse ce disque pittoresque au-dessus du statut de simple curiosité. R . Stevie pourra toujours se rabattre sur le genre, qu’il semble soigneusement contourner, en cas de panne d’inspiration.

"La pop n’est décidément pas que la musique faite par des gens refusant de grandir, mais peut accompagner tous les âges de la vie."

XTC – Skylarking (Geffen, 1986)


Le groupe, produit par Todd Rungren, fait paraître un disque puissant, avec sa propre logique intérieure, plus proche de la pop psychédélique des années 60 que de la new-wave, même s’il a sa propre lecture, passionnante, de ces éléments. Outre la façon dont le charme pastoral se marie à la pop plus synthétique (on pense parfois à Talk Talk) et la richesse lyrique et mélodique de l’album, ou encore la grâce de ses arrangements, Skylarking impressionne par la consistance et la profondeur des chansons de Andy Partridge et Collin Moulding. Il donne à la pop une forme de maturité rarement expérimentée, et une gravité fantomatique, en s’en prenant aux grands thèmes : l’amour, la religion, le mariage et, plus largement l’âge adulte. La pop n’est décidément pas que la musique faite par des gens refusant de grandir, mais peut accompagner tous les âges de la vie.

Frank Zappa – Absolutely Free (Rykodisc, 1967)

Frank Zappa a apporté à la fois une liberté de ton, dans sa façon de jouer et de chanter, couplée à une démarche d’enregistrement très rigoureuse, recherchant toujours le meilleur chez les musiciens qui l’accompagnaient. Contrairement à d’autres musiciens excentriques, Zappa rencontre un vif succès, dès son premier album avec les Mothers of Invention, Freak Out ! (1966), puis avec ce nouvel opus sans équivoque, Absolutely Free (1967). Avec les recrues importantes Don Preston aux claviers et Jim Sherwood au saxophone, la musique du groupe va commencer à se gorger de références multiples, servant de passerelle entre genres musicaux populaires comme le jazz be-bop et le rock n’roll et, jusqu’à un certain point, à la ‘grande musique’, en plus véhiculer les textes engagés de Zappa. Son énorme bagage d’influences intellectuelles est réinterprété avec malice, sans frontières. L’album passe d’un style à l’autre sans prévenir, de réminiscences de Louie Louie à des extraits de Petrouska de Stravinski sur Status Back Baby, embrassant avec naturel les mutations stylistiques les plus complexes, au point de les faire passer pour des numéros de divertissement suprême. L’instrumentation, très riche, rencontre le goût de Zappa pour la manipulation sonore. Disque schizophrénique, l’absurdité satirique des textes - fonctionnant comme un mécanisme interne propre à leur auteur (à qui l’on reprochera ensuite le manque de personnalité et d’émotion musicales) - y rencontrant la plus grande méticulosité de composition, et donnant lieu à des suites en plusieurs parties (The Duke of Prunes) et à des mini opéras rock (Brown Shoes Don’t Make it ). La démarche des Mothers of Invention, aussi bien que leur côté frondeur, auront sans doute influencé R. Stevie Moore.


Thunderclap Newman – Hollywood Dream (Touchwood Distribution, 1969)

L’histoire de ce groupe est celle d’une injustice. Dotés d’un talent lyrique hors du commun, John Keen et Andy ‘Thunderclap’ Newman furent rassemblés dans un espoir de Pete Townsend (The Who) de leur faire rencontrer le succès. Ils se retrouvèrent en 1969 pour enregistrer Something in The Air, une chanson naïve que la mélodie remarquable faisait sonner, déjà, comme un classique oublié. Le destin de Thunderclap Newman fut pour toujours attaché à cette chanson, sans espoir pour l’album Hollywood Dream de ne jamais rencontrer le succès espéré. L’album fut réédité en 1991 avec des morceaux révélateurs d’un talent presque surprenant : Wihelmina, Accidents ou The Reason (préfigurant Supertramp) étaient de petites pièces touchantes, ne demandant qu’à vivre décemment sur disque distribué, et jamais émancipées jusque là. R. Stevie Moore nous le rappelle souvent : toute chanson sincère mérite d’être diffusée, et de trouver son public.
















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