“…you can hear whatever you want to hear in it, in a way that’s personal to you.”

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mardi 17 janvier 2012

La semaine du Groove #2 : Trombone Shorty - For True (2011)




Voir aussi la bio de Trombone Shorty

Parutionseptembre 2011
LabelVerve forecast
GenreFunk, rock, rythm & blues, Modern soul
A écouterEncore, Do To Me, Then There Was You
°
Qualitéspuissant, groovy, efficace

La scène néo-orléanaise cherche sans cesse de nouvelles façons de jouer, et les artistes en résidence de nouvelles manières de rappeler à eux le riche héritage de leur passé musical. Dans cette émulation, dans cette course au morceau qui résume tout et à l’album au souffle contemporain sur des bases anciennes, le funk, le hip-hop et les brass-bands semblent s’en tirer avec un succès toujours grandissant. Citant Lenny Kravitz comme principale influence à la conception de son « supafunkrock », un croisement entre hard-rock et rythm & blues, Trombone Shorty reconnaîtra volontiers avoir été biberonné aux productions d’Allen Toussaint, de l’inamovible Yes We Can (hymne de campagne 40 ans après sa création) à Lady Marmelade. Il est sans doute, comme beaucoup d’entre nous, à jamais fasciné par ce répertoire constitué de centaines de chansons commerciales autant que fières de leurs origines - le ragtime, le jazz, la pop. Les styles et les tendances se sont rapidement multipliés, marqués par l’arrivée du funk en particulier, et l’œuvre de Toussaint – disons, si l’on prend la deuxième moitié des années 60 - laisse deviner quelle effervescence, quel tourbillon enchanté naissait de l’imagination des musiciens néo-orléanais. Davantage que jouer de la musique, il s’agissait d’en faire grandir les codes, d’en pousser l’impact au maximum, de faire les morceaux les plus entêtants possibles, en respectant trois impératifs que mon ami Hugues Marly a formulées dans son article sur la compilation Saint of New Orleans (2009) : 1 - la capacité à absorber l’humeur musicale et à la reproduire ; 2 – l’aspect chaleureux, car cette musique prend vie dans les clubs, dans les bars, et à la Nouvelle Orléans en particulier, dans la rue ; 3 - la décontraction, pour une musique aussi bonne pour le corps que pour l’âme.
Toussaint signe sur Backatown (2008), le disque qui a donné à Trombone Shorty une voix internationale, un titre : On Your Way Down
Voir Trombone Shorty être estampillé ‘jazz’ en 2012 nous ramène quelques décennies en arrière. En réalité, ce jeune musicien représente une génération aux goûts nouveaux, ne jurant que par la fusion des genres. Shorty est un tromboniste, chanteur et trompettiste qui joue souvent de plusieurs talents au cours du même morceau, lui valant d’avoir les journalistes curieux de connaître le secret de son souffle. Ceux qui l’ont vu en concert en ressortent généralement éblouis, et peuvent témoigner de ses performances, pour le moins physiques. Shorty a capturé sur ses deux derniers albums la précipitation des styles existants autour du ‘gumbo’, du groove néo-orléanais. Les claviers funky n’ont pas été oubliés. D’Allen Toussaint, il a retenu cette volonté de travailler dans le détail, de privilégier la production à l’extrême, au point que les morceaux de For True (produit par un saxophoniste du groupe Galactic) sont parfois trop millimétrés. L’autre faiblesse du disque, ce sont les textes, souvent sans grand intérêt, comme s’ils avaient été formatés. En termes d’efficacité, Shorty semble connaître le business sur le bout des doigts, ce qui laisse parfois un peu d’amertume – sur The Craziest Things par exemple.

"For True est l’album d’un gamin en train de concrétiser son rêve : inviter son idole, Kravitz, un guitariste blues d’exception, Warren Haynes, et un guitar hero, Jeff Beck."

Mais ce manque d’audace – ou peut-être simplement de talent d’écriture - ne prive pas l’album de l’essentiel : son fier esprit. For True est encore l’album d’un gamin en train de concrétiser son rêve : inviter son idole, Kravitz (sur Roses) un guitariste blues d’exception, Warren Haynes, sur Encore et un guitar hero, Jeff Beck, sur Do To Me, l’un des meilleurs morceaux du disque. Rock typé seventies et cuivres rutilants produisent un ensemble racé. Le Rebirth Brass Band, l’un des meilleurs Bands de la ville aujourd’hui, vient prêter main forte à Shorty dans un moment où prédomine la camaraderie - Buckjump. Même le rappeur Kid Rock surprend sur Mrs. Orleans. Et le groupe formé par Shorty, le Orleans Avenue, montre son habileté à créer des grooves complémentaires sur un morceau comme Dumaine St. A ce stade, on l’a compris en regardant les titres des chansons, la Crescent City est au cœur de l’album. Big 12, ou le très bon Then There Was You formulent des crescendos qui font penser que le disque est conçu comme un concert parfait : la même candeur, la même volonté de convaincre dans les premières secondes et jusqu’à la fin. Cela vaut peut-être mieux que de l’entendre comme la tentation d’une série de singles parfaits.

On écoute For True en imaginant ce qu’il donnera en concert. Telles que sont les choses, le meilleur album de Shorty sera l’enregistrement d’un concert joué au sommet de sa carrière. C’est là que les salves puissantes et exceptionnellement claires de ses instruments vivront avec le plus de panache, et que les invités de marque qu’il ne manquera pas de convier auront le plus d’entrain. Shorty est déjà un cas unique, au sein d’une scène qui cultive toujours sa différence. Qui veut battre une telle équipe ? WHO DAT ! WHO DAT !

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