“…you can hear whatever you want to hear in it, in a way that’s personal to you.”

James Vincent MCMORROW

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vendredi 21 janvier 2011

Interview Shannon Wright


 Voir aussi la biographie qui introduit cette interview.

Tu as dit une fois que faire de la musique c’était mettre ton cœur et ton portefeuille à nu sans rien recevoir en retour. C’est une belle phrase qui résume la difficulté qu’ont la plupart des artistes à s’en sortir aujourd’hui. D’où vient ton énergie pour faire une musique aussi juste et nécessaire ? 
Ecrire et jouer de la musique est une partie de ce que je suis. La musique m’a sauvé et réconforté tout au long de ma vie. La connexion instantanée que suscite la musique est une liberté par rapport au monde extérieur. On y met sa propre joie et sa propre tristesse. Bien sûr, j’ai besoin d’argent pour les concerts et pour enregistrer des disques parce que sans lui je ne pourrais pas envisager de continuer. Mais je ne peux vivre de ma musique.
Quelle a été ta première impulsion pour faire de la musique ?
Je ne peux pas me souvenir d’un temps ou il n’y avait pas d’impulsion à  faire de la musique. Il y a eu un moment important, quand, adolescente, j’ai découvert l’esthétique du « Do It Yourself » et ça m’a changé pour toujours. Des groupes comme les Minutemen, Pylon, les Fat Duo Jets, et ainsi de suite, n’avaient pas d’aspiration à être cool ou bien portants, ils avaient juste besoin d’exprimer leur identité. Je m’identifie vraiment à ce sentiment. J’étais très timide et le suis toujours. Jouer de la musique me donne la possibilité d’être moi-même. Je me considère comme faisant partie du public quand je joue, plutôt que comme lui étant supérieur. Je veux que les gens dans la salle et moi-même passent un moment spécial qui est seulement à nous. Une chose que nous expérimentons ensemble même si ce n’est que pour une heure de musique.
Comment définirais-tu ton son ?
C’est toujours une question très difficile. J’ai l’impression que comme songwriter ça vient d’un  sentiment honnête, ce n’est pas possible de le décrire car ce n’est pas dans tes mains.
Tes disques paraissent s’inscrire dans un seul mouvement mais lorsqu’on prend les morceaux séparément ils sont complexes et plein de personnalité. Penses-tu qu’ils aient davantage de différences entre eux ou de points communs ? 
J’écris en toute honnêteté. Il n’y a pas de concept ou d’impression qui va dicter la forme de la chanson. Ca vient comme c’est. J’écris à propos d’émotions que nous attrapons tout autour de nous. Donc, je suppose que chaque chanson a sa propre vie.

"ça vient d’un  sentiment honnête, ce 

n’est pas possible de le décrire car ce 

n’est pas dans tes mains"


Tu arrives à balancer une poésie dense et certains moments ou tout devient plus clair et direct. Est-ce une volonté de ta part ?
C’est la musique qui amène les mots. L’instrumentation de la chanson a sa propre vie, j’entends les mélodies dans ma tête. Parfois, les mots, mélodies, et l’instrumentation surviennent au même moment.
Qu’est-ce qu’il faut selon toi pour faire une bonne chanson ?
Pour moi c’est la sincérité. J’aime les musiciens qui créent leur propre son, ça signifie généralement qu’ils ne sont pas faux envers eux-mêmes. Même si le groupe n’est pas ma tasse de thé, je les respecte dans leur effort pour être eux-mêmes. Les groupes qui ne m’intéressent pas sont ceux qui sonnent comme tout le monde, qui jouent mal et qui sont souvent populaires. En tournée j’ai rencontré énormément de groupes et généralement des personnes gentilles et talentueuses. Les trous du cul qui démarrent à peine ont souvent toute l’attitude sans le fond qui va avec. En fait, j’ai joué avec un groupe comme ça la semaine dernière. Ils traînaient backstage, se sont bourrés et ont parlé d’eux-mêmes sans arrêt. Ils étaient d’un ennui mortel.
Crois-tu que faire des chansons tristes soit une forme de rébellion ou est-ce seulement un trait tenace de ta personnalité ? Est-ce ta façon de vivre dangereusement ?
Je ne trouve pas la tristesse dangereuse car c’est une émotion naturelle. C’est en chacun d’entre nous. Le problème c’est juste d’être assez brave pour la révéler
Contre quoi te bas-tu avec ta musique ? Menace diffuse ou concrète ?
Je me suis toujours vue comme marginale quand il s’agit de musique. Le marginal doit se battre pour être entendu. S’il y a une chose contre laquelle je me bats dans ma musique, c’est l’injustice. Enfant je me battais avec quiconque se montrait cruel ou injuste avec les autres. Ce genre de disgrâce m’enrage.
Les paroles décrivent t-elles quelque chose que tu as vécu ou bien une angoisse plus générale que chacun peut partager ? Essaies-tu de convaincre les gens ou de les confondre ? Considères-tu que susciter l’empathie de l’auditeur soit une façon de la mettre à contribution ?
Je n’ai pas d’histoire que je pourrais dire mienne. Je ne suis pas le narrateur de mes chansons. La meilleure récompense, c’est lorsque quelqu’un s’approprie l’une de mes chansons. Je ne ressens pas le besoin d’expliquer chaque phrase ou le sens de mes chansons parce que ça en retire le mystère. Ca me ramène à une interview d’un songwriter que j’aimais beaucoup. Il racontait l’histoire de l’une de ses chansons et la signification en était complètement différente de ce que je pensais que c’était. Je me suis sentie volée et après ça je n’ai plus jamais écouté la chanson de la même façon. Certaines personnes aiment savoir de quoi parle une chanson, mais pas moi.
As-tu jamais envisagé d’enregistrer un disque de pop-rock pour séduire plus de public ?
Non. 


"Certaines personnes aiment savoir de 

quoi parle une chanson, mais pas moi."

Pourquoi ce titre, Secret Blood ?
C’est juste une chose à laquelle j’ai songé un jour. Ma pensé qu’à la fin de la vie, le sang qui nous a traversé durant notre existence contient beaucoup d’histoires qui n’ont jamais été révélées.
Qu’est-ce que raconte précisément le disque ?
Je préfère que l’auditeur fasse du disque sa propre histoire.
Tu as créé un label exprès pour Honeybee Girls et Secret Blood après la disparition de ton ancien label Touch and Go. Qu’est ce que ça  a changé pour toi ?
La fermeture de Touch and Go a été dévastatrice pour tous les groupes qui y ont travaillé. J’étais sur ce label depuis 11 ans Et nous étions tous très proches et le sommes toujours. C’était le meilleur label aux Etats Unis et il n’y en aura jamais un autre comme celui-là. Après qu’il soit fermé, j’ai commencé à sortir mes disques par moi-même car passer par un autre label me semblait impossible.
Y-a-t-il des musiciens sans qui ta carrière ne serait pas ce qu’elle est et que tu souhaites remercier tout particulièrement ?
La plupart des groupes sur Touch and Go. Ceux qui m’ont le plus encouragée et inspiré sont Shipping News, Rachel’s et Shellac. Ils sont incroyablement encourageants et attentionnés envers moi. Ils m’ont donné une amitié dévouée et la confiance pour continuer à écrire et jouer quand j’ai commencé à parler d’arrêter.
Je remercie Shannon Wright, Guillaume et toute l’équipe de Vicous Circle.
Bertrand Redon
Les disques de Shannon Wright son distribués en France par Vicious Circle.

2 commentaires:

  1. Je suis un fan des tout debuts, j'ai vu Shannon avec Calexico en 99 ou 2000. Une question que j'aurais souhaite lui poser:
    Tout comme certains groupes sont "Big in Japan", Shannon Wright est big in France. Je sais qu'elle a deja tourne aux US mais a part quelques dates ici et la, avec Yann Tiersen entre autre, il semblerait que la scene US ne l'interesse pas. Est-ce un choix, un probleme de promotion / distribution, manque de temps et de moyens?
    En fait, une autre question un peu liee a la precedente, j'ai vu dans une autre interview datant d'il y a quelques annees, que Shannon gagne sa vie et finance ses projets en travaillant sur des chantiers, elle construirait des maisons. Est-ce toujours le cas?
    Merci pour l'interview.

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