engagé, communicatif, original
Gypsy rock
Leur style bohème repose sur une candeur et une franchise sémillantes, et leur force festive reflète parfaitement quelque chose de typiquement australien : des groupes-orchestres taillés pour produire des concerts super excitants et distiller une rage artistique bienvenue. Dans le monde exalté de All Strings Attached, quintet opérant à Sunshine Coast, nord de Brisbane, c'est carnaval toute l'année, on se réveille déguisé pour le petit déjeuner, on ne sait plus très bien quand a commencé la performance mais on ne s'imagine plus retrouver la vie monotone d'avant. Ils se réclament du gypsy folk d’Europe de l'est et le combinent au punk et au hard rock, sans ciller. Mais que peu donner sur disque cette musique dénaturée, qui mêle riffs agressifs, rythmes endiablés de polka et violon gitan ? Ce serait maigre sans cohésion mais elle est là, dans le style charismatique, mais en plus progressif, de Gogol Bordello et de son cabaret punk gitan ukrainien, grâce à la présence et à l'inspiration hyper-communicative de leur chanteuse violoniste. Les refrains appellent à la générosité, au retour à la vie réelle.
On commence à vraiment prendre part à leur fantaisie sur All Strings Show. La plantureuse tranche de violon, viola et violoncelle terminant le morceau semble être ponctuée par un aboiement de chien ! La variété et la qualité des mélodies nous rassurent rapidement, cet album n'aura pas le défaut de répéter la même formule et de nous lasser. Au contraire, ils explorent des tempos différents. Sur Keep it Stupid ils commencent à évoquer System of a Down. C'est le guitariste-chanteur, dont la voix curieuse sert essentiellement de contrepoint au cours de l'album, qui y tient le rôle majeur. Son coffre de pirate abreuvé de rhum du pacifique vient donner de la texture à l 'ensemble.
Le refrain de la chanson suivante, nous exhortant encore à retrouver notre humanité, est l'un des plus beaux de l'album. Le talent du groupe à écrire y égale celui à agiter le public. Encore une fois, les guitares servent de muscle et permet au violon de jouer du rock, comme dans un tour de magie. Tout au long de l'album, le groupe, par ses messages, reste assez grave pour éviter de basculer dans la farce ou l'absurde. Même les moments les plus burlesques, le pont de Behind the Couch, par exemple, sont emprunts d'une vitalité guerrière jamais superflue. Le carnaval est de retour avec un je ne sais quoi latino sur Forgotten Skies. Caving In montre un groupe encore plus novateur, entre guitare épicée et violon mélancolique. Enfin, Where the Answers Grow conclut avec l'une des chansons les plus immédiatement familières, l'une des premières composée par le groupe. L'une des belles découvertes de ce début d'année, et plus de détails à suivre sur ce groupe encore peu présent sur le web.
http://www.allstringsattachedband.com/
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Possibilité d'envoyer l'album par We Transfer en échange d'une adresse mail à redon@hotmail.fr
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