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mercredi 23 mars 2016

JOSEPHINE FOSTER - Les meilleures chansons



Il semble inutile de rendre Josephine Foster, compositrice et interprète d'un folk aux multiples facettes, originaire du Colorado, plus excentrique qu'elle ne l'est déjà. Alors mettons de côté, pour cette sélection de ses chansons, ses albums les plus anciens ou expérimentaux. Dans le cas de All The Leaves Are Gone, par exemple, la chanson-titre d'un de ses plus anciens disques, la mélodie vocale se suffit à elle-même, débarrassée en live des fioritures de l'album studio. Mieux vaut mettre en avant sa voix et sa puissance évocatrice, que les instrumentations ont fini par définitivement épouser après dix ans de délicieuses incertitudes. Certaines de ses meilleures chansons ont l'humeur de chansons traditionnelles a cappella, même si la guitare les enlumine presque toujours. 

This Coming Gladness (2008), est perçu toujours parfois comme un album freak-folk, qui relierait Foster aux expérimentateurs du folk du début des années 70. Pourtant, ils tentaient de nous déstabiliser, tandis que Josephine Foster produit le plus simple enchantement, et si elle semble reliée aux voix d'une musique folk d'un énigmatique début de Xxème siècle, c'est pour susciter un charme exquis. Si sa voix semble aussi aventureuse, c'est dû à son entraînement pour chanter l'opéra. Il y a cette volonté d'envelopper, d'enjôler, de capturer la chanson avant qu'elle ne s'échappe, inconstante et libre. Le poème, comme le haut, s'interprète : dans les deux cas, l'interprétation est incessible. 

Qu'elle chante ses propres poèmes, ou qu'elle les emprunte, notamment à Emily Dikinson, comme ce fut le cas sur le tour de force de Graphic As a Star, qui rassemblait 26 poèmes en musique dans des configurations minimales, le plus important, c'est le lieu depuis lequel Josephine Foster les chante, et dans lequel nous sommes ses invités. La Sierra Nevada pour Emily Dickinson, pour y introduire sa propre solitude. Dans ces conditions, il y a une sens à être retiré du monde. Ces chansons seront souvent soulignées d'une guitare acoustique légèrement hispanisante, car Victor Herrero, son mari d'origine espagnole, l'accompagne. Ensemble, ils portent la magie encore plus loin sur No More Lamps in the Morning (2016), un album où Josephine Foster décide de réinterpréter quelques perles de son passé, mais pas seulement. 

This Coming Gladness (2008) était l'album à partir duquel ses enregistrements prendront un nouvel essor ; Graphic As a Star (2009) et plus tard Blood Rushing (2012) et I'm A Dreamer (2013) porteront ses capacités hors du commun à voguer autour du monde, portant son art de l'évocation et sa franchise folk au point d'excellence dans une chanson telle que Magenta, dans ses arrangements subtils et sublimes. 


This Coming Gladness : TCG

Graphic As A Star : GAS

Blood Rushing : BR

I'm Dreamer : ID

No More Lamps on the Morning : NMLM

Autres : AUT
Blue Roses (ID) : Une des plus belles chansons, par cette façon de d'abord énoncer les mots, en guise d'introduction intrigante avant de les chanter dans une mélodie inoubliable. Inspirée ar Rudyard Kipling, elle fait référence à la Rose Bleue, celle qui n'existe pas, le symbole de la perfection absolue, que l'on recherche en vain pour satisfaire une aimée. Une autre version, plus évanescente, est enregistrée pour NMLM. Un journaliste a fait remarquer que cette tradition de ré enregistrer des chanson antérieures le faisait songer à Michael Hurley, avec son Tea Song par exemple. Et Josephine Foster de lui répondre que justement, elle a enregistré avec lui une nouvelle version d'une chanson qu'ils avaient déjà enregistrée ensemble.. une pratique qu'elle qualifie de 'naturelle'.

My Dove, My Beautiful One (NMLM) : Un texte de James Joyce mis en musique. Comme pour souligner les accointances de Josephine Foster avec les chants traditionnels de l'Irlande. On pense à The Lass of Augrhim, la chanson dans la scène ou Angelica Huston descend lentement l'escalier dans The Dead (1987) le film adapté du livre de James Joyce, 'Gens de Dublin'. Et aussi à Ólöf Arnalds.

I Could Bring You Jewels (GAS) : Ce poème d'Emily Dickinson montre à quel point Josephine Foster a su s'incarner dans leur phrasé, en tirant des mélodies aussi dénudées qu'évidentes. « La chose magique, selon moi, c'est qu'en apportant au poème une mélodie simple, cela facilite la mémorisation du poème. Une fois que la mélodie venait, le poème devenait plus tangible sur lequel méditer. » Il n'est pas exclu d'y trouver un peu de Marissa Nadler.

Panorama Wide (BR) : La chanson la plus entêtante sur Blood Rushing. L'instrumentation de cet album a quelque chose des Appalaches, avec fiddle et tambourin.

Trust In the Unexpected GAS) : Un poème d'Emily Dickinson, et la chanson d'ouverture de Graphis As a Star. La simplicité et la concision qui caractérisent l'album sont ici mis au service d'une mélodie obsédante et surprenante, un parfait contrepoint du poème. Ce que Josephine Foster a retenu de Dickinson, c'est « sa révérence pour la nature, sa compréhension et peut-être plus que tout la façon dont elle explore le point de vue d'autres êtres vivants, bien au-delà d'elle-même. »

Child of God (BR) : Cette chanson se rapproche d'un folk-rock roots dans la tradition américaine, avec quelques effes de guitare excentriques qui soulignent l'extase et un refrain à plusieurs voix d'un artisanat parfait. L'une de ses chansons les plus directes.

All the Leaves are Gone (AUT) : La ressemblance de Josephine Foster avec Joan Baez est frappante dans cette version live. La guitare est traitée comme dans une sérénade espagnole. La chanson est l'une des plus appréciées du public. Son désir d'expérimenter vocalement se manifeste tout au long de la chanson.

The Garden of Earthly Delights (TCG) : Par des mots simples, Josephine nous accueille dans un jardin, sa version apaisée des visions qui traversaient Jérôme Bosh. Cette chanson prouve que son album This Coming Gladness peut se montrer aussi envoûtant que le plus récent I'm a Dreamer. Une autre version de cette chanson existe sur No More Lamps On the Morning. La scie musicale est le clou de cet arrangement.

Little Life (AUT) : Une petite chanson dont l'enregistrement en home recording souligne la tendresse. La flûte ajoute une touche de magie supplémentaire. De manière générale, il y a un sens du petit, d'un monde réduit chez Josephine Foster. Une musique de maison de poupées, mais Nicole Coolie le disait dans son essai My Dollhouse, myself : Miniature Stories : la maison de poupées est objet thérapeutique, un talisman, un sésame, un ouvroir des possibles, un tremplin imaginaire. Certaines chansons sur Grahic as A Star ne durent pas plus de trente secondes.

Look At Me (AUT) : Un hommage à Kath Bloom, une songwriter New Yorkaise dont la voix et la méthode semblent proches de celles de Josephine Foster.

She Weeps With Many Colored Brooms (GAS) : Si Dickinson est réputée pour son obsession de la mortalité, ce troisième poème extrait de Graphic As A Star irradie au contraire de légèreté et de vie. On jurerait voir les animaux danser à la fenêtre, on entend déjà les oiseaux. L'harmonica évoque Bob Dylan à ses débuts. Encore une mélodie particulièrement réussie. Le secret ? Elle est sans doute emprunte à une chansons traditionnelle irlandaise, un réservoir d'émotions. « Son travail défie tellement l'imagination que je ne peux la limiter à son enveloppe physique, surtout selon ce cliché typique d'une petite femme balayant le sol.»

Magenta (ID) : Josephine Foster se définit comme 'paresseuse'. Pourtant, elle enregistre coup sur coup Blood Rusing puis I'm A Dreamer, que la plupart de ceux qui la connaissent considèrent comme son plus bel album. Il contient déjà Blue Roses, mais aussi All i Wanted Was the Moon, My Wanderig heart ou Cabin in the Sky. C'est la lenteur de cette chanson et son piano aux airs de japon lointain, combinés avec une production vaste et profonde qui le rendent ensorcelant.

My Wandering Heart (ID)Une autre chanson de I'm a Dreamer, facile à reprendre et à aimer. Cette chanson d'un cœur aventureux emprunte encore un chemin très original et séduisant.

Amuse a Muse (ID) quatrième chanson de I'm a Dreamer, elle souligne la majesté des arrangements de cet album, un chef-d'oeuvre.

All i Wanted Was the Moon (ID) : Et encore une chanson tirée de cet album merveilleux. Cette fois, le psychédélisme y est parfaitement intégré. Les paroles et la musique du refrain dessinent des contours mouvants et fantasmagoriques. La guitare est dans la plus pure veine Dream-folk (Widowspeak...), l'harmonica y est introduit avec maestria.

Wondrous Love (AUT) : Tirée d'un EP de quatre chansons, la mélodie de celle ci est l'une des plus magiques de tout le répertoire de Josephine Foster. Dans son interview pour Bomb magazine, Gary Canino souligne qu'il s'agit encore d'une chanson à l'inspiration biblique, dans ce cas là un chanson chrétienne traditionnelle. On pense à Joanna Newsom.

Source interviews :

© Gary Canino

http://bombmagazine.org/article/6494126/josephine-foster



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