01 - Small Change (1976)
L’un des plus beaux disques de Tom Waits capture l’atmosphère de ses premières tournées, ou la mélancolie de ballades magnifiques était encore peu contrebalancée par le Waits plein de contenance que l’on connaîtra ensuite. Tom Traubert’s Blues, The Piano had Been Drinking et Invitation to the Blues sont des classiques qui transcendent largement leur étiquette de chansons alcooliques.
02 – Rain Dogs (1985)
L’autre classique de Waits, celui où il se métamorphose en raconteur d’histoires, contes universels servis par une instrumentation qui a beaucoup progressé ; sonorités européennes et instruments inédits dont Waits dira avoir l’idée en fouillant des décharges. Poésie dramatique soignée, humouristique et toujours un peu excentrique. Downtown Train reste l’un des morceaux les plus populaires de Waits.
03 - Mule variations (1999)
Un condensé du génie de l’un des artistes les plus intègres de la musique populaire, dans un domaine à deux voix qui lui appartient ; l’une grasse et pleine d’invectives qui moquent l’artiste lui-même – Big in Japan – l’autre douce et attendrie – Take it With Me. Entre les deux, nombre de coquetteries d’un monde souterrain : Black Market Baby, Eyeball Kid, What is He Building ? Il obtint un Grammy Award de meilleur album de folk contemporain - le morceau Hold On y est sûrement pour quelque chose.
04 - Swordfishtrombones (1983)
C’est le premier album que Waits produit lui-même, et le disque décisif de sa prise de liberté par rapport aux codes de la musique populaire. Il fabrique des instruments et crée un section orchestrale sans pareille. Le songwriting devient abstrait. Considéré comme un chef-d’oeuvre, ce disque contient des titres décalés et inoubliables comme Shore Leave ou 16 Shells from a Thirty-Ought Six.
05 - Bone Machine (1992)
Disque long et dense, au paysage désolé. Conscient que la musique est avant tout une affaire de texture, Waits agrandit son aura d’imprécateur de la fin du monde, ne se privant pas de donner aux sons du disque un écho solitaire dans un écrin de décrépitude. Dirt in the Ground est l’un des morceaux les plus intenses de Waits. Earth Died Screaming est radical et indispensable. De nombreux morceaux sont utilisés dans des films - c’est reconnaître leur pouvoir cinématique - ou repris par d’autres artistes, comme Going out West qui figure dans Fight Club et au répertoire de covers de Queens of the Stone Age. Keith Richards fait une apparition au détour de That Feel. Bone Machine remporte un l’Award de meilleur album de musique alternative.
06 – Orphans (2006)
Gargantuesque collection de trois disques où Waits semble pour l’essentiel avoir ratissé son grenier, ramassé le résidu et dispersé poussière et intonations avec une générosité inégalée dans sa discographie. Le résultat est pourtant particulièrement soigné et cohérent. Chaque disque apporte ses moments classiques et ses surprises – nombre d’entre elles sont concentrées sur Bastards ; monologues et moments de folie
07 - Blue Valentine (1978)
Un disque très élégant, qui voit Waits se débarrasser de son image de pilier de bar pour emprunter une voie plus romantique mais toujours barrée. On retrouve son obsession pour les chaussures sur Red Shoes, et d’autres moments (Wrong Side of the Road) où le crooner quitte son nuage vaporeux pour entrer dans le vif du sujet ; sa propre étrangeté. Un côté jazzy bien présent qui disparaitra dans les années 80.
08 – Real Gone (2004)
Waits ajoute, mine de rien, de nouveaux elements à sa musique, comme le prouve le morceau d’ouverture, Top of the Hill. Des titres comme Hoist That Rag ou Make it Rain vont exploser lors des futurs concerts. Day After Tomorrow ou Trampled Rose renouvellent le répertoire de ballades de l’artiste ; enfin, Clang Boom Steam, Metropolitan Glide ou Shake It montrent Waits recherchant une contenance toujours plus importante, pour rester, malgré les années, impressionnant.
09 – Alice (2002)
Un album extrêmement personnel, qui montre un artiste sur lequel le temps ne semble pas avoir d’autre effet que de le bonifier. Les chansons y gagnent en finesse ce qu’elles perdent en efficacité.
Et aussi ...
The Black Rider (1993)
Plus que jamais ici, la musique de Waits est un théatre musical, dans lequel les actes sont dessinés de coups de peinture subtils.
Heartattack and Wine (1980)
A la frontière de la première période de Waits et sa prise de percussions bizarres dans les années 80, ce disque alterne ballades de boisson inspirées et amuse gueules bondissants, tout en révélant un peu ce qui va être mis complètement nu sur Sworfishtrombones ; une abstraction bienvenue.
Beautilful Maladies (1998)
Un tour d’horizon du travail de Waits pendant les années 1980, et de ses albums Sworfishtrombones, Rain Dogs ou Franck’s Wild Years. Toute la douce étrangeté et la musicalité débridée de l’artiste qui se découvre une nouvelle voix pleine de contenance résumées dans ce disque fleuve.
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