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samedi 9 octobre 2010

Neil Young - Le Noise (2)


Le Noise, le nouveau disque de Neil Young, commence par deux morceaux dont les paroles ostensiblement simples : Walk With Me et Sign of Love. « I feel the love/I feel unconditional love » commence le premier. Pour se terminer sur la répétition des trios mots du titre. Walk With Me évoque Walk On, sur On the Beach (1974). Mais si Le Noise risque de souffrir de cette comparaison il vaut mieux le rapprocher, lyriquement parlant, de d’autres disques dont les phrases simples ne contenaient que ce qu’elles signifient. Neil Young est très direct lorsqu’il enjoint l’auditeur à marcher avec lui, à suivre ses traces. Sign of Love répond au même canevas primitif. Angry World, encore, ne s’embarrasse pas de décorum – c’est tout le personnage du simple chanteur, loin de l’image quasi-iconique qu’il a acquise a force de faire l’unanimité et d’intéresser toutes les générations. « It’s an angry world/No doubt everything will go as planned »

Young n’a jamais eu la plume d’un Dylan ou d’un Cohen, mais sa force est autre – partager des messages simples et humains (mais c’est toujours ardu d’en faire l’éloge sas évoquer son jeu de guitare). Il est aujourd’hui encore décomplexé, alors que la musique rock s’intellectualise de plus en plus. Lui tente de s’adresser directement aux cœurs, limitant ses métaphores à quelques titres plus imagés – Hitchhicker et Peaceful Vally Boulevard. Il y a fort à parier que si ce disque était paru dans les années 70, il n’aurait pas prêté à tant de réserve qu’aujourd’hui. Malgré tout, la plupart des critiques musicaux l’ont très bien accueilli.

L’enregistrement a commencé avec la pièce acoustique Love and War. Un retour à tâtonnements sur ce passé lyrique dont le chanteur n’a pas à rougir. « When i sing about love and war, i’don’t really know what i’m saying » “I still try to sing about love and war…” Ce n’est pas vraiment une chanson mélancolique, malgré le ton de la guitare ; plutôt un état de fait.
Etant donné l’ampleur que prend le son sous les voûtes du manoir de Lanois, à Los Angeles, le producteur et le musicien appréhendent ce que va donner la vieille Gretsch Falcon, branchée sur deux amplis pour deux sonorités différentes. C’est la naissance de Hitchhicker. Young enregistre ensuite le deux premiers titres, et c’est à ce point, sans doute, que l’album tint ses deux directions. Le chanteur fait le choix de mettre en valeur les déclarations de paix que constituent ces deux premiers morceaux, et garde pour la suite les textes plus personnels – Peaceful Vally Boulevard. Cela fait une pièce acoustique par face, et suffisamment d’électricité pour que les échos aient eu le temps de cerner la maison. Lanois se charge ensuite d’ajouter divers effets qui habitent et hantent le son.

Young raconte qu’il fit écouter Le Noise à Frank « Poncho » Sampedro, de Crazy Horse, le groupe qui l’accompagna depuis ses débuts sur Everybody Knows this is Nowhere (1969). Lequel dit qu’il adorait et demanda à Young comment il s’y était pris. En réalité, l’illusion est telle que l’on croirait entendre un groupe entier, et rageur, encore, un pur produit d’une époque amère – encore les années 70, cette décennie qui vit l’avènement de beaucoup des grands genres de rock – le punk, le grunge, le heavy… comme rarement avec Le Noise, un artiste reconsidère son instrument comme une source de d’expériences, de renouveau (il faut se souvenir de ses deux figures de proue ; Bert Jansch et Jimi Hendrix). Après avoir épuisé ses guitares au début des années 90, Young n’en tirera plus aucune réelle nouveauté jusqu’à aujourd’hui. Le Noise est plus pertinent que nombre de disques réalisés en compagnie du Crazy Horse ; tandis qu’un album comme Life (1987) s’est aisément fait oublier, on peut gager que Le Noise restera visible dans la discographie volumineuse du canadien. Contrairement à certains de ses disques tournés vers le passé – et cette propension d’en revenir toujours aux mêmes musiciens comme si quelque chose de neuf allait en sortir – celui-là est bien ancré dans le présent, et a la force de l’authenticité. Et suffisamment fiévreux pour rendre l’avenir excitant.


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