“…you can hear whatever you want to hear in it, in a way that’s personal to you.”

James Vincent MCMORROW

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mercredi 8 septembre 2010

Dawn Kinnard - Wrong Side of the Dream (2010)




Parutionseptembre 2010
LabelDK records
GenreFolk-rock, pop
A écouterIndescribably Blue, Favourite Ghost
/106.50
Qualitésambigu, onirique, doux-amer

Dawn Kinnard affiche son flirt avec la mélancolie la plus rude, sertie d’images bizarres – la plupart des sensations évoquées, sont balayées d'un revers enchanteur, absentes du champ du réel.  Peut-être ne sont telles présentes que dans le fantasme subséquent à notre écoute de cet album. Les paroles ressemblent le plus souvent à la langueur classique. Father Could Break it To You, The Cost of LoveKinnard est habile pour insuffler à cette langueur un part de mystère qui la démarque d'autres interprètes au succès confidentiel.  Comment expliquer l’étrange magie de Indescribably Blue (une reprise d’Elvis Presley, sur Elvis's Gold Records, vol. 4 (1968) et que le duo avec Ron Sexmith appelé The Silence is not What it Seems frappe aussi juste ? En concert, sa vivacité et sa présence scénique réjouit. Elle aime raconter les histoires qui inspirent ses chansons.

Comme certains auteurs parmi les plus discrets de la musique américaine, Dawn Kinnard a sa propre forme de maturité – quelque part dans cette fascination pour un passé dont les sentiments diffus ne sont que plus difficiles à reconstituer. Ce qui rend les choses plus difficiles encore à épingler, c’est cette impression que les chansons nous sont servies 'on the rocks', comme le whisky. Lorsqu’elle parviennent à s’insinuer en nous, c’est d’une manière toujours décalée et inattendue. La voix de Kinnard  chuchote à votre oreille, tourne autour d’une note avant de s’y attacher.
Les humeurs des chansons sont variées, ce qui fait de l'album un plaisir d'ensemble. La légèreté ambiante, parfois létale, culmine sur une note d'espoir avec l'attachante Japan.   Kinnard repousse la nuit encore un peu, avant d’entonner en confiance un Queen of the World lumineux et surprenant alors que nous nous étions un peu laissés bercer, tromper même – Bicycle, Jail Last Night… On évolue entre pop et ambiance de cabaret, Billie Holiday et le paris des années 1930. Le résultat est plus minimaliste et plus juste que son premier album, The Courtesy Fall (2008). Quelques titres se terminent, à la manière souvent prisée par Kinnard, abruptement - dont le très bon Favourite Ghost.

« J’aime être avec des gens et avoir du fun », raconte Kinnard. «C’est quand je suis seule que nœud se resserre ». Ce qui pourrait être un lasso chez ses influences les plus évidentes ressemble après cette phrase à un nœud coulant. Pourtant l'idée d'être du mauvais côté du rêve reste séduisante, reste de l'ordre de l'onirique et du sensuel.



 

mercredi 25 août 2010

Dawn Kinnard - The Courtesy Fall (2008)


Parution2008
LabelKensaltown
GenreFolk-rock, pop
A écouterAll in Your Head, The Devil Flame, FortuneTeller
/106.25
Qualitésambigu, onirique

Authentiquement mystérieuse, Dawn Kinnard, fille rebelle d'un prêcheur baptiste, est plus jeune qu’une grosse partie de ses influences. Elle s’affiche sur la pochette de The Courtesy Fall dans un style southern gothic auquel on ne cessera de revenir une fois que sa voix de «miel et de fumée », comme elle a été décrite, aura fait son petit effet, au détour de mélodies accrocheuses et directes d'abord : All in Your Head, Island. The Courtesy Fall est cet album bizarre qu’on pourrait tout à la fois louer pour son accomplissement tout en se demandant si Kinnard est réellement une chanteuse prometteuse – elle pourrait aussi bien être une petite interprète sans avenir crédible. 
 
« Ce n’est que des  histoires dont j’ai fait l’expérience. Seulement pour certaines d’entre elles j’ai pu être endormie. Mais pour moi elles sont aussi vraies que si j’avais été éveillée."

J'imagine que si je souhaitais la rencontrer, je la trouverais dans une maison de type cottage, avec un gros chien marron me surveillant au seuil de la porte. Je l’imagine grogner légèrement tandis que j’essaierais d’approcher. Un filet de fumée qui s’échapperait de derrière la porte entrouverte. Une menace imperceptible qui me dirait que si j’entre, toutes mes certitudes qui ont suivi l’écoute superficielle de The Courtesy Fall - à sacoir qu'il existe aux Etats-Unis un archétype pour ce genre de chanteuses trop modestes pour vraiment réussir - pourraient bien tomber. Kinnard est modeste, oui : mais elle a en elle la moitié d'un envoûtement. Si elle parvient à ménager un certain sens du suspense, c’est en nous ravissant d’un « tout est dans ta tête » d’ouverture qui a tôt fait de brouiller les réalités.

Fortune Teller évoque Billie Holiday. Cette influence joue à l'évidence un rôle dans les textes des Kinnard, ceux d'une femme forte et pleine de petites malédictions.  Avec Tom Waits, crooner des images et antiquaire de sons, elle partage une capacité à brouiller les pistes à coups de demi vérités : « Ce n’est que des histoires dont j’ai fait l’expérience. Seulement pour certaines d’entre elles j’ai pu être endormie. Mais pour moi elles sont aussi vraies que si j’avais été éveillée. Ou peut-être sont t-elles plus vraies.»  Plusieurs raisons d'approfondir l'écoute : L'ambiance gothique sur Devil's Flame, Fortune Teller, intimiste et rétro, la country-pop de No Different No - qui fonctionne par la magie de la voix de Kinnard, le duo avec Ed Harcourt, Clear The Way, qui rapelle la B.O. de One From The Heart et le duo Crystal Gayle/Tom Waits avec ses cordes parfaitement ajustées. Enfin, White Walls et sa coda de synthés mélodieux.


 
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