“…you can hear whatever you want to hear in it, in a way that’s personal to you.”

James Vincent MCMORROW

Qualités de la musique

soigné (81) intense (77) groovy (71) Doux-amer (61) ludique (60) poignant (60) envoûtant (59) entraînant (55) original (53) élégant (50) communicatif (49) audacieux (48) lyrique (48) onirique (48) sombre (48) pénétrant (47) sensible (47) apaisé (46) lucide (44) attachant (43) hypnotique (43) vintage (43) engagé (38) Romantique (31) intemporel (31) Expérimental (30) frais (30) intimiste (30) efficace (29) orchestral (29) rugueux (29) spontané (29) contemplatif (26) fait main (26) varié (25) nocturne (24) extravagant (23) funky (23) puissant (22) sensuel (18) inquiétant (17) lourd (16) heureux (11) Ambigu (10) épique (10) culte (8) naturel (5)

Genres de musique

Trip Tips - Fanzine musical !

vendredi 11 mars 2011

Aaron Neville et les Neville Brothers


 
A 70 ans, Aaron Neville semble inaltérable. Ses disques les plus récents – I Know i’ve Been Changed (2010, seul) ou Walkin in the Shadow of Life (2004, avec les Neville Brothers) révèle une voix et une personnalité parfaitement conservées. Consacrant une grande partie de ses forces à revisiter des classiques, les siens propres ou ceux qui l’ont élevé, il y excelle. Ce timbre falsetto, souvent comparé à celui du père de la soul, Sam Cooke, semble fait pour entretenir les passions révélées au détour d’un morceau populaire - auquel il ajoute une touche cajun ou créole ; d’un gospel – genre plein d’une force communicative sur lequel le chanteur va de plus en plus se reposer au cours de sa carrière. Il renouvelle sa déclaration d’amour à Dieu avec Devotion (2000) et Believe (2003). Son intérêt ira aussi à la musique country dans les années 1990, le faisant notamment échapper aux racines néo-orléanaises du rythm & blues dont il a hérité avec ses frères. Tattooed Heart (1995) et To Make Me Who i Am (1997) paraissaient à cette période. Mais se concentrer sur les derniers efforts de Aaron Neville serait oublier injustement la période d’accomplissement artistique total qu’il a traversée à la fin des années 60 et au début des années 70, souvent épaulé par Allen Toussaint.

La plupart de ses albums des années 60 furent écrits et arrangés par ce dernier. Il obtint en 1966 un hit avec Tell it Like it Is, une ballade luxuriante sur laquelle sa voix se révélait. C’était entendre une voix d’ange s’échapper d’un corps muni de bras énormes et d’un regard d’un noir d’encre, farouche. Une contradiction qui fait toute la beauté de l’âme que Aaron Neville a élevée pour lui-même, en dépit du fait que ses frères Art, Charles et Cyril étaient d’obédiences bien différentes de la sienne. Charles (saxophone) est bouddhiste. Art (l’ainé, au piano) et Cyril (le cadet, percussionniste et songwriter) ont pour principale religion la musique ; le second est le plus fiévreux, avec pour chose sacrée l’esprit de groupe et les causes sociales. Ensemble, Art et Cyril vont être recrutés comme musiciens de session par Allen Toussaint avant de se produire sous leur propre nom, The Meters. L’excellent combo funk se démonte après avoir accompagné les Wild Tchoupitoulas, un autre groupe néo-orléanais amené par leur oncle indien Big Chief Jolly, sur leur disque éponyme. Les Neville Brothers, le nom que se donnent les quatre frères réunis, démarrent en 1977. Le succès tarde à venir ; même l’excellent Fiyo on the Bayou (1981) ne se vend pas malgré un très bon accueil critique. Aaron Neville y chante des standards tels Mona Lisa et The Ten Commandments of Love, ainsi que Iko Iko et Brother John.    

Malgré l’apparition de Keith Richards, Jerry Garcia et Carlos Santana sur Uptown (1987), c’est avec Yellow Moon (1989) qu’ils obtiennent finalement le succès. Avec Daniel Lanois, producteur néo-orléanais réputé (qui a fait équipe avec Neil Young en 2010 pour Le Noise), ils font paraître le plus beau chapitre de leur histoire, vécue comme un éternel recommencement. Aussi pur qu’au premier jour, Aaron Neville entonne magnifiquement une chanson de Sam Cooke, A Change is Gonna Come. Le morceau titre et Sister Rosa sont deux gros succès sensuels et léchés. Intelligemment séquencé et sans temps morts, Yellow Moon nous embarque pour un voyage entre chien et loup, avec arrangements rythmiques solides et balades habitées. C’est Jah, le dieu du peuple éthiopien, qui est invité à se manifester ; mais il y a bien là tout un bal de présences, dieux, animaux et battants pour le droit aux hommes d’être égaux, autour de quatre frères plus soudés que jamais et qui atteignent le sommet de leur art. Dans les années qui suivent, Aaron Neville entretient deux carrières en parallèle ; en solo et en groupe. Ses disques solo, tels Warm Your Heart (1991) ne sont sas doute pas aussi bons, même si l’on trouve ça et là quelques gemmes que lui seul pouvait extraire (voir son interprétation de Ave Maria sur Warm Your Heart !). Comme nombre d’artistes néo-orléanais, sa carrière et sa foi ont été notamment réanimées par le désastre conséquent à l’ouragan Katrina. Bring it On Home…The Soul Classics reprend en bonne compagnie (Mavis Staples…) des titres tels Respect Yourself (Staples Singers), People Get Ready ou Let’s Stay Together. Aaron y fait ce qu’il a toujours le mieux entrepris : rassembler de ses forces, des airs qui peuvent le guider, lui et les gens qu’il aime. 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...