“…you can hear whatever you want to hear in it, in a way that’s personal to you.”

James Vincent MCMORROW

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Trip Tips - Fanzine musical !

vendredi 21 décembre 2012

Best of 2012 - 2 ème rang albums #4 à #7

 
Matt Elliott - The Broken Man
 
Les chansons sur cet album extrême sont austères mais denses d’une lucidité musicale, d’une inspiration qui leur donne un aspect grandiose. Démarrant souvent sous le joug d’une guitare hispanisante au jeu complexe, elles s’affirment avec un dessein extrêmement méticuleux et une sagesse à toute épreuve. Les suites qui constituent la première face du vinyle démontrent le pouvoir et la détermination de Matt Elliott à l’œuvre pour exprimer avec largesse les sentiments de regret et de solitude dans leurs infinies variations. Dust, Flesh and Bones démarre comme une lamentation nue, évoquant Leonard Cohen, et s’oriente en volutes autour d’une phrase répétée, conjurant toute la conviction de d’Elliott envers sa propre sagesse affective. La chanson décolle lentement de terre, prend un tour presque effrayant avec ses chœurs murés, le son d’une cloche lointaine contribuant aussi à la sensation d’un vide immense qui s’ouvre de plus en plus sous nos pieds.
 
 
 
Neurosis - Honor Found in Decay
 
Par rapport à leur précédent disque, Honor Found in Decay semble retrouver une linéarité plus séduisante pour l’auditeur. Il retient l’agressivité, le sens apocalyptique propre au groupe tout créant l'agréable sensation d’être porté au cœur de la musique. Dès We all Rage in Gold, c’est toute l’essence de Neurosis qui est rendue saisissante par la clarté de sa mise en œuvre, sa présentation directe et sincère. Rien que la façon dont est introduite la première phrase, « “I walk into the water/To wash the blood from my feet », et dont se déploient en quelques minutes certains des couplets les plus denses de l’album, résume une approche rassérénée de leur musique et de leur message par Neurosis. At the Well est l'une des meilleures chansons de Neurosis, un tableau qui dans l'équilibre et le tournoiement de riffs et de sons enregistrés sans transformation ultérieure, donne au groupe toute l'essence capable de le faire durer encore. « In a shadow world » entonent Scott Kelly et Steve Von Till de leurs voix gutturales. Une voix presque subliminale termine : « We are your light ».
 
 
Chris Smither - Hundred Dollar Valentine
 
Chris Smither n’a pas besoin de rappeler constamment qu’il est en train de jouer le blues. Sa voix et son jeu de guitare en finger-picking, élégant et délicat sont les meilleures garanties de son inspiration. Empruntes de tranquillité et de bienveillance, ses chansons évitent pourtant la redite, certaines dégageant au prime abord une tristesse simple et intense – On the Edge, I Feel the Same, Feeling by Degrees –, mais avec, elle leur centre, le rythme marqué par un tapement de pied, comme un battement de cœur. D’autres vous ravissant plus tard parce qu’elle sont entraînantes et et amusantes jusque dans leur gravité même.
Un album qui nous ramène à une ère où la musique était ressentie au fond du cœur, et dans des régions américaines où il n’y avait rien de tel que des genres musicaux, mais où les interprètes solitaires pouvaient tremper dans le blues de Lightning Hopkins et Mississippi John Hurt, s’inspirer de Randy Newman et reprendre en chemin Tulane de Chuck Berry, Rock and Roll Doctor de Little Feat ou Desolation Row de Bob Dylan, faisant preuve de foi, de sincérité et d’humilité.
 
 

Silvia Perez Cruz - 11 de Noviembre
 
Au parc Güell, à Barcelone, s'ouvrent à vous deux réalités : celle qui comprend le flot de touristes se prenant en photo devant les jolies bordures en mosaïque, et celle des artistes musicens, guitaristes flamenco et autres, flanqués dans les allées bordées de pilliers organiques et de corniches artificielles. On retrouve dans cet album mélancolique et sensuel le genre d'intimité fugace établie là bas, ainsi que le souvenir de l'air chaud, pour un début du mois de janvier, sur notre peau. Ecouter 11 de Noviembre, premier album d'un petit prodige habituée aux collaborations, c'est comme partager un moment privilégié de félicité, à l'écart de la foule. On se laisse porter par la voix, polyglotte, aux modulations fragiles de la chanteuse catalane, ses vocalises jazz (sur Dias de Paso), la beauté de certains arrangements de cuivre (Pare Meu, Covava L'ou de la Mort Blanca), le sentiment d'isolation intense qui parcourt Diluvio Universal et les choeurs de Iglesias, Meu Menino ou O Meu Ammor e Gloria. Enfin, brille une guitare empruntée au folk anglais aussi bien qu'à la habanerra, une musique cubaine traditionellement reprise par les catalans, un style dont le père de Sivia Perez Cruz, récemment disparu, était l'un des grands artisans. Mille et un détails font de cet album un joyau.


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