“…you can hear whatever you want to hear in it, in a way that’s personal to you.”

James Vincent MCMORROW

Qualités de la musique

soigné (81) intense (77) groovy (71) Doux-amer (61) ludique (60) poignant (60) envoûtant (59) entraînant (55) original (53) élégant (50) communicatif (49) audacieux (48) lyrique (48) onirique (48) sombre (48) pénétrant (47) sensible (47) apaisé (46) lucide (44) attachant (43) hypnotique (43) vintage (43) engagé (38) Romantique (31) intemporel (31) Expérimental (30) frais (30) intimiste (30) efficace (29) orchestral (29) rugueux (29) spontané (29) contemplatif (26) fait main (26) varié (25) nocturne (24) extravagant (23) funky (23) puissant (22) sensuel (18) inquiétant (17) lourd (16) heureux (11) Ambigu (10) épique (10) culte (8) naturel (5)

Genres de musique

Trip Tips - Fanzine musical !

mercredi 4 mai 2016

{archive} SCOTT FAGAN - South Atlantic Blues (1968)



OOOO
poignant, original, sensible
Rythm and Blues, pop, soul, world music

Scott Fagan porte aujourd’hui dans sa chair le témoignage d'une vie paisible vécue avec l'intensité d'un ogre doux. Su l'une des photos qui illustrent le livret de cette réédition, on le voit avec sa femme Patricia dans les îles Vierges, abandonné dans la contemplation inquiète du ciel tandis qu'il gratte sa guitare, confortablement installé dans une chaise à bascule. Plusieurs chansons sur l'album - In My Head, Nickels and Dimes, The Carnival is Ended, Nothing But Love... évoquent leur vie commune dans l'exotisme et l'appréhension.
Il y a ces deux éléments chez Fagan ; à la fois la plénitude, et la sensation d'un monde évanescent, au bord de la folie, dont il faut tout faire pour éviter que les éléments éclatent en morceaux. La détermination, le refus de s'abandonner aux lois du commerce tout en étant jamais plus inspiré qu'une bouteille de Coca-Cola en main. Tenement Hall, la chanson dramatique qui ouvre la face B de cet album, ou la chanson titre, retranscrivent avec une candeur puissante la tragédie de sa famille, poussée en proie à l'alcoolisme et à la main mise si peu culturelle exercée par la nation maîtresse – les États-Unis. « Ma mission état de sauver les miens en gagnant des millions, tout en défiant le système et changer radicalement le monde en même temps. » confie t-il avec amusement dans un récit publié dans le livret de l'album.
Scott Fagan a trouvé une échappatoire dans la musique, et sa voix puissante parfois se force, ce qui ajoute à l'impact de l'album. On trouve aussi une chanson écrite en 1965 en collaboration avec Mort Shuman (à qui l'on doit la traduction des paroles de Jacques Brel utilisées par Scott Walker), Crystal Ball. Avec Mort Shuman et Doc Pomus, Scott Fagan collabore sur une chanson voluptueuse pour Irma Thomas, la célèbre chanteuse de la Nouvelle Orléans. On suggère au songwriter, en effet, qu'il s'essaie, comme Laura Nyro ou Bob Dylan, à écrire des chansons pour les autres. Mais, comme pour David Bowie, la nature trop personnelle – ou trop atypique – de ses chansons le maintiendra à l'écart du music business.

Il aura ses propres triomphes – une comédie musicale à Broadway, mais disparaîtra par la suite, restant en deçà de ce que ses talents de songwriter taillés pour New York et la Tin Pan Alley auraient du lui donner, dans le sillage des Mamas and the Papas ou de son chanteur préféré, Ben E. King. Son talent, sur mesure pour l'innocence et l'engagement des sixties, se heurtera aux maisons de disques, fatiguées de le voir fustiger le business. South Atlantic Blues contient des sons qui le relient aux cultures de toutes les caraïbes, des sons reggae et calypso, comme se merveilleux steel drum sur The Carnival is Ended, ou les décharges de cuivres qui ne seraient pas déplacées sur une production jamaïcaine de Clément Coxone Dodd (Nickels and Dimes). Et ce, même si sa forme et l'extraordinaire présence de Fagan a pu évoquer, pour certains, David Bowie ou Scott Walker, au point qu'un malencontreux sticker le vende ainsi. Il n'est pas question de comparer ce chanteur à l'âme caribéenne à l'anglais Bowie. Les clichés du jeune homme en studio feraient si facilement oublier que Fagan a sa propre histoire, et que son destin est lié aux caraïbes, à sa marginalisation artistique.
Jusqu'au final Madame-Mademoiselle, ce sont les histoires familiales et leur empreinte idyllique laissée sur Fagan, qui sont en lutte contre la rancoeur qu'il cherche à incarner. «Mon arrière grand-père était un navigateur de Marseille, qui a fini par travailler comme jardinier dans un couvent de la Nouvelle-Orléans. Il est tombé amoureux d'une nonne Irlandaise, et il sont partis pour Hell's Kitchen (un quartier de New York) tous les deux, où ils ont ouvert un magasin de bonbons et eu huit enfants. J'avais Marseille en tête en écrivant Madame-Mademoiselle. » Ce n'est encore qu'un au revoir : un autre album très attachant, Manny Sunny Places, paraîtra en 1975.


A écouter aussi :

Ben E. King, What is Soul ?

Larry Groce, The Wheat Lies Low

Tim Hardin, Bird on a Wire

Darrel Banks – I'm The One Who Loves You

The Drifters

Terry Callier

Bobby Darin

Irma Thomas

Arthur Alexander



http://lightintheattic.net/releases/2079-south-atlantic-blues

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...